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19 Avril 2005
 

 

L'Eglise face à l'islam, défi pour Benoît XVI

 

ROME, Jeudi 16 février 2006 – Eduquer les populations « à la réconciliation et à la paix » : le Saint-Siège et le gouvernement libanais sont d’accord pour cette priorité, indique un communiqué du Saint-Siège.

Liban: Eduquer les populations à la réconciliation et à la paix

ROME, Jeudi 16 février 2006 – Eduquer les populations «à la réconciliation et à la paix» : le Saint-Siège et le gouvernement libanais sont d’accord pour cette priorité, indique un communiqué du Saint-Siège.

Le président du conseil des ministres libanais, M. Fouad Siniora, a été reçu jeudi matin par le pape Benoît XVI puis par le cardinal secrétaire d’Etat Angelo Sodano.

Dans l’esprit de tous, deux événements: l’assassinat, il y a eu un an le 14 février, du premier ministre Rafic Hariri, et les émeutes qui ont pris pour cible le quartier chrétien d'Achrafiyé, à Beyrouth, avec l’incendie du consulat du Danemark, le 5 février dernier, en protestations contre la publication des caricatures de Mahomet.

M. Siniora est musulman sunnite. Il était accompagné de sa femme et d’une délégation comprenant quatre ministres et des représentants de différentes religions et des chrétiens de différentes confessions, comme le ministre de la culture, un orthodoxe, M. Tarek Mitri, qui a recommandé à l’attention du pape les orthodoxes du Liban.

Le Saint-Siège est particulièrement soucieux de la situation des chrétiens du Liban qui représentent quelque 37% des habitants.

L’engagement commun à « travailler pour éduquer les populations à la réconciliation et à la paix, dans le respect des droits humains et en particulier de la liberté religieuse », est ce qui ressort en effet des entretiens de ce matin.

Le pape Benoît XVI a eu un entretien de 20 minutes en tête à tête avec M. Siniora, avant de recevoir la délégation pendant une dizaine de minutes. Le premier ministre libanais a offert au pape une icône melkite du XIe siècle, représentant la Nativité. La délégation a reçu des rosaires et les médailles du pontificat.

Une déclaration de la salle de presse du Saint-Siège indique que les entretiens ont permis « un échange d’opinions sur la situation actuelle au Liban et au Moyen Orient en général ».

« La visite du chef du gouvernement libanais et de la délégation officielle qui l’accompagnait, a entendu confirmer la grande dévotion du peuple libanais envers le pontife romain, ainsi qu’envers le Saint-Siège en général, toujours très proche de cette noble Nation », dit encore le communiqué.

Rappelons que la « Révolution des cèdres » déclenchée par la mort de M. Hariri, a obtenu le départ des troupes syriennes, après 29 ans de présence militaire.

A plusieurs reprises, souligne aujourd’hui Radio Vatican, l’Eglise maronite s’est elle-même prononcée pour une « réconciliation nationale », et elle a été prise de mire par des attaques récentes.

A l’occasion de la fête de saint Maron (345-420), moine qui a vécu en Syrie, précise Radio Vatican, le patriarche, le cardinal Nasrallah Pierre Sfeir a en effet lancé un appel fort « à tous les Maronites afin qu’ils reprennent un chemin nouveau de vraie spiritualité fondée sur la réconciliation, la tolérance, et sur le pardon réciproque ».

Mentionnant les incidents de la semaine passée qui ont causé des dommages matériels en différents lieux de culte et des couvents maronites à Beyrouth, le patriarche a demandé aux « responsables de garantir la protection et la vigilance maximale pour éviter que n’éclate une nouvelle guerre civile qui pourrait détruire la mission du Liban ».

A l’occasion de la rencontre avec le Corps diplomatique, en janvier dernier, Benoît XVI avait pour sa part évoqué le Liban en disant que « la population doit retrouver, y compris avec le soutien de la solidarité internationale, sa vocation historique à la collaboration sincère entre les communautés de foi différentes ».

Lors d’une conférence de presse qui a suivi les entretiens au Vatican, le Premier ministre Siniora a condamné ces incidents comme « inacceptables », et a assuré que les coupables seraient traduits devant les tribunaux et punis selon les lois du pays.

Il distinguait parmi les manifestations, la légitime protestation pacifique, et la protestation violente, soit du fait, « d’ignorants » soit du fait de provocateurs « infiltrés » venus d’ailleurs. Il disait son souci de la « souveraineté » et de « l’unité » de la Nation.

Pour sa part, l’ambassadeur du Liban près le Saint-Siège, M. Naji Abi Assi a confié que la visite du Premier ministre s’inscrivait dans la tradition des relations étroites entre le Saint-Siège et le Liban comme le prouvent, disait-il, la présence des plus hautes autorités de la nation aussi bien à la canonisation de Nimatullah al-Hardini, puis aux funérailles de Jean-Paul II et à l’inauguration du pontificat de Benoît XVI.

En guise de réponse à beaucoup d'interrogations face aux événements de ces derniers temps,  Nous vous proposons une relecture d'un billet, assez analytique, que Xavier Ternisien avait fait paraître dans LE MONDE au début du pontificat de Benoît XVI

L'Eglise face à l'islam, défi pour Benoît XVI

Pour le moment, une seule phrase, dans les premiers discours de Benoît XVI, mentionne l'islam. Le lundi 25 avril, recevant des représentants des religions non chrétiennes, le pape a salué "les progrès du dialogue entre musulmans et chrétiens, au plan aussi bien local qu'international" . Nul doute, pourtant, que les relations entre le catholicisme et l'islam seront au cœur du nouveau pontificat. Beaucoup de chrétiens d'ouverture attendent de Benoît XVI qu'il prenne le contre-pied d'une lecture essentialiste et culturaliste, formulée en termes de "choc des civilisations" , qui tend à opposer l'Occident "judéo-chrétien" à la sphère musulmane, exclusivement perçue à travers le prisme de l'islamisme politique. Josef Ratzinger est-il le mieux préparé à cette tâche ?

Le concile Vatican II (1962-1965) avait marqué une étape décisive dans les relations islamo-chrétiennes. Deux documents conciliaires abordent le sujet en des termes particulièrement hardis pour l'époque.

Le premier est la constitution sur l'Eglise, LUMEN GENTIUM. Après avoir fait mention de la relation toute spéciale avec le peuple juif, "qui reçut les alliances et les promesses et dont le Christ est issu selon la chair" , le texte cite immédiatement après les musulmans. "Le dessein de salut enveloppe également ceux qui reconnaissent le Créateur, en tout premier lieu les musulmans, qui professent avoir la foi d'Abraham, adorent avec nous le Dieu unique, miséricordieux, futur juge des hommes au dernier jour."

La formulation reste prudente sur la filiation abrahamique revendiquée par l'islam, thème sur lequel le Concile ne se prononce pas. La figure d'Abraham présentée par le Coran, défenseur du monothéisme pur, est sensiblement différente de l'Abraham biblique, homme de l'Alliance passée entre Dieu et son peuple.

Le deuxième texte conciliaire qui aborde la question de l'islam est la déclaration NOSTRA ÆTATE sur "les relations de l'Eglise avec les religions non chrétiennes" . Là encore, le ton est profondément optimiste. "L'Eglise regarde aussi avec estime les musulmans, qui adorent le Dieu un (...) ." Jusque-là, les relations entre l'islam et le christianisme étaient entachées par la polémique et le souci de convertir l'autre. Il a fallu attendre le grand orientaliste français Louis Massignon (1883-1962), chrétien fervent, pour que l'attitude de l'Eglise catholique évolue. Pour celui-ci, l'islam était une sorte de "schisme abrahamique" , en tant qu'héritier d'Ismaël, le fils d'Abraham et de sa servante Agar, recevant une part des bénédictions divines.

Loin de revenir sur les avancées conciliaires, Jean Paul II les a confirmées. A plusieurs reprises, il a insisté sur les points communs entre les deux religions. Aux Philippines, en 1981, il a employé l'expression "mes frères" pour s'adresser aux musulmans. Son texte le plus important est la longue méditation qu'il a prononcée à Casablanca, au Maroc, le 19 août 1985, devant des dizaines de milliers de jeunes musulmans. "Chrétiens et musulmans, nous avons beaucoup de choses en commun, comme croyants et comme hommes, a-t-il souligné. (...) Nous croyons au même Dieu, le Dieu unique."

LES DÉÇUS DU DIALOGUE

Lorsqu'il était cardinal, Josef Ratzinger ne s'est pas beaucoup exprimé sur l'islam. Dans un entretien à L'Express (20 mars 1997), il laissait transparaître, en une phrase, une vision essentialiste : " L'islam ne peut pas renoncer à sa volonté intrinsèque d'être un élément décisif de l'ordre public." Il a signé, en septembre 2000, la fameuse déclaration DOMINUS JESUS, dont les termes paraissent en contraste avec les discours de Jean Paul II.

Selon ce document, les religions non chrétiennes ne constituent pas à proprement parler une foi , mais "une expérience religieuse encore à la recherche de la vérité absolue, et encore privée de l'assentiment à Dieu qui se révèle" . Par ailleurs, Josef Ratzinger, pape Benoît XVI, s'est déclaré hostile à l'entrée de la Turquie dans l'Union européenne, mettant l'accent sur sa différence culturelle et religieuse.

Il existe déjà, dans l'Eglise catholique, un décalage assez net entre les intuitions du Concile, les déclarations prophétiques de Jean Paul II, et bon nombre d'attitudes qui témoignent d'une frilosité grandissante. Une invisible frontière tend à séparer les chrétiens qui persistent dans la voie du dialogue et ceux qui y sont réticents, par crainte du "relativisme" .

Le camp des conservateurs a été grossi par les déçus du dialogue islamo-chrétien, souvent blessés par les replis constatés dans le monde musulman, le terrorisme islamiste et les persécutions dont sont victimes bon nombre de chrétiens d'Orient.

Dans ce contexte, il est de bon ton de railler l' "angélisme" des défenseurs du dialogue interreligieux. Il est fréquent d'entendre, dans les milieux chrétiens, des jugements à l'emporte-pièce tels que : "Nous n'avons pas le même Dieu..." Des divergences se manifestent jusque dans le clergé catholique en France. Pour sa part, le Père François Jourdan, responsable des relations avec l'islam pour le diocèse de Paris, multiplie les mises en garde. Il estime qu'il est possible de prier "en même temps, mais pas ensemble, puisque les mots de la prière n'ont pas le même sens" .

Au contraire, le secrétariat pour les relations avec l'islam (SRI) de la Conférence des évêques vient de publier un Manuel de prières communes pouvant être récitées, en particulier, par des couples mixtes, "dans le respect mutuel de la foi de chacun" . Les défenseurs d'un tel dialogue, fondé sur l'expérience spirituelle, se défendent d'être des "naïfs". Ils veulent continuer de parier sur ce qu'il y a de meilleur dans la foi musulmane. Trouveront-ils encore des soutiens à Rome ?
 

  Eucharistie, Sacrement de la Miséricorde. 17.02.2006 - INTERNATIONAL

 

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