Jean Baptiste, un héraut de vérité,
un héraut d’humilité |
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Cité du Vatican, le 17 janvier 2008 -
(E.S.M.) -
La présence de Jean Baptiste nous a accompagnés pendant tout le temps de
l’Avent, et nous l’avons retrouvée dans notre cheminement liturgique et
spirituel lors de la récente fête du Baptême de Jésus, lors de laquelle
le pape Benoît XVI a baptisé treize enfants.
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Le
baptême de Jésus
Jean Baptiste, un héraut de vérité, un héraut d’humilité
VATICAN - AVE MARIA, par Mgr Luciano Alimandi - La vraie grandeur c’est de
devenir petit
La présence de Jean Baptiste nous a accompagnés pendant tout le temps de l’Avent,
et nous l’avons retrouvée dans notre cheminement liturgique et spirituel
lors de la récente fête du
Baptême de Jésus. Le Baptiste est une figure mystérieuse et fascinante.
Il a été le Précurseur du Christ, non seulement il y a deux mille ans, mais,
en un certain sens, il continue à l’être de nos jours, dans notre cœur. Il
est en effet l’ami de l’Epoux, la voix qui fait entendre la Parole qui nous
introduit dans le Mystère de la Rédemption, qui nous aide à accueillir
l’invitation à la conversion, avec humilité et avec amour. Il nous fait
comprendre que l’homme, chaque homme, face au Seigneur Jésus, se trouve
devant le plus grand mystère de l’existence : le Mystère de l’Homme Dieu !
L’homme ne peut se mettre devant Jésus comme s’il n’était pas ce qu’Il est
réellement : Dieu né de Dieu, Lumière né de la Lumière, vrai Dieu, né du
vrai Dieu ! C’est seulement quand l’homme se place dans un rapport
d’humilité avec le Seigneur, qu’il peut recevoir la foi qui éclaire l’esprit
et réchauffe le cœur. L’athéisme est, en réalité, le produit de l’orgueil
humain qui rend l’homme incapable de croire, parce qu’il est fermé à la
vérité, c’est-à-dire à l’humilité.
Le binôme vérité-humilité est inséparable ! Jean Baptiste est un héraut de
vérité précisément parce qu’il est un héraut d’humilité et vice versa. Ses
paroles sont comme un feu qui veut brûler tout reste d’orgueil qui serait
déposé dans le cœur de ses disciples, qui entrent en crise devant la figure
de Jésus, de son succès apostolique, de sa manière vraiment surprenante
d’annoncer le royaume de Dieu : un Messie qu’ils imaginaient bien différent.
L’Evangile nous parle de ces « crises » des disciples du Baptiste, que l’on
pourrait peut-être appeler « crise d’humilité », parce qu’elles touchent
cette disposition fondamentale de l’esprit humain devant le mystère de Dieu
qui se révèle en Jésus. L’Evangile nous dit en effet (Jean
3, 26-31) : « Ils vinrent trouver Jean et lui dirent : « Rabbi,
celui qui était avec toi de l'autre côté du Jourdain, celui à qui tu as
rendu témoignage, le voilà qui baptise et tous viennent à lui ! ».Jean
répondit : « Un homme ne peut rien recevoir, si cela ne lui a été donné du
ciel. Vous-mêmes, vous m'êtes témoins que j'ai dit : «Je ne suis pas le
Christ, mais je suis envoyé devant lui. » Qui a l'épouse est l'époux ; mais
l'ami de l'époux qui se tient là et qui l'entend, est ravi de joie à la voix
de l'époux. Telle est ma joie, et elle est complète. Il faut que lui
grandisse et que moi je décroisse. Celui qui vient d'en haut est au-dessus
de tous ».
Ces paroles sont parmi les témoignages les plus forts et les plus émouvants
sur l’identité réelle du Christ, sur sa gradeur inestimable par rapport à
notre petitesse.
Le fait que cet avertissement soit adressé par le Baptiste précisément à ses
disciples, qui avaient été préparés à accueillir le Messie, nous fait saisir
combien est insidieuse la tentation d’entrer en « crise d’humilité » : ne
pas vouloir reconnaître que tout est grâce, que les dons de Dieu ne nous
appartiennent pas, que « nul ne peut rien s’attribuer, qui ne lui soit donné
d ciel » (Jean 3, 27)
Que de fois le disciple considère qu’il est le maître ; le serviteur, le
patron. Jean Baptiste savait bien que le péché des origines avait été celui
de s’enorgueillir, de s’approprier des dons de Dieu, en faisant abstraction
de leur origine et de l’identité des dons, à commencer par la liberté !
Combien il est dangereux pour le croyant de perdre la conscience du néant
qu’il est et du tout que Dieu seul est. Cette tentation des origines est
toujours prête à émerger de notre esprit. Combien il est alors salutaire de
se répéter, de temps en temps, « toi seul, Seigneur, tu es tout » ! ». Au
début précisément du début du cheminement spirituel de Catherine de Sienne,
le Seigneur lui disait : « Sais-tu, ma fille, qui tu es, et qui je suis ? Si
tu sais ces deux choses, tu seras bienheureuse. Tu es celle qui n’est pas,
Moi, je suis Celui qui Est. Si tu as cette connaissance dans ton âme,
l’ennemi ne pourra te tromper, et tu échapperas à toutes ses pièges, tu
n’accepteras jamais aucune chose contraire à mes commandements, et tu
obtiendras sans difficultés en abondance, grâce, vérité et lumière »
(Raimondo da Capua, La vita di S. Caterina da Siena, I, X,
92, ed. Cantagalli).
Même si c’est avec d’autres paroles, Jean Baptiste donnait le même
enseignement à ses disciples : « Il faut que lui grandisse et que moi je
décroisse» ; pour faire place au Tout qu’Il est, nous qui ne sommes rien,
nous devons nous mettre de côté. C’est là la dynamique extraordinaire de la
conversion annoncée par le Baptiste et reprise par Jésus : nous perdre
nous-mêmes pour trouver Dieu, se faire plus petits pour devenir grands, être
les derniers pour devenir les premiers dans le royaume des Cieux !
La voie de l’humilité nous ouvre à la connaissance des dons de Dieu en nous
et chez les autres, signe de la bonté qu’Il répand dans le cœur de ses
créatures. Celui qui suit les traces de Jésus, de Marie, de Joseph et de
Jean Baptiste, s’ouvrira toujours plus au témoignage joyeux des dons de
Dieu, et chassera de son propre cœur toute jalousie et rivalité, toute envie
et ambition, parce qu’il comprendra que la vraie grandeur consiste à laisser
croître dans son âme, non pas le propre « moi », mais celui qui est l’unique
Grand : Dieu ! Marie est le plus grand exemple de tout cela.
Sources:
www.vatican.va A. F.-
E.S.M.
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 17.01.2008 - BENOÎT XVI -
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