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ROME, Jeudi 15 décembre 2005 – Le pape Benoît XVI se réjouit de la reprise et de la poursuite du dialogue avec les orthodoxes, pour arriver à la « pleine communion », qui est le « bien essentiel pour la communauté des disciples du Christ ».
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Orthodoxes : Reprise et poursuite du dialogue
ROME, Jeudi 15 décembre 2005 – Le pape Benoît XVI se réjouit de la reprise et de la poursuite du dialogue avec les orthodoxes, pour arriver à la « pleine communion », qui est le « bien essentiel pour la communauté des disciples du Christ ».
Benoît XVI a reçu ce matin à 11 h au Vatican les membres du Comité mixte de coordination du Dialogue catholico-orthodoxe et leur a adressé un message en français (cf. ci-dessous pour le texte intégral).
« Je me réjouis, disait le pape, de la rencontre du Comité mixte de coordination de la Commission internationale pour le dialogue théologique entre l’Église catholique et l’Église orthodoxe dans son ensemble, signe du désir de reprendre et de poursuivre le dialogue, qui a connu au cours des années écoulées de sérieuses difficultés internes et externes ».
Le pape soulignait le rôle du patriarche Batholomée Ier dans cette reprise du dialogue en ajoutant : « Cette reprise du dialogue intervient après un accord inter-orthodoxe, dont l’Église catholique a été informée par Sa Sainteté Bartholomée Ier. Elle revêt donc une importance particulière et elle constitue une grande responsabilité; il s’agit en effet d’accomplir la volonté du Seigneur, qui veut que ses disciples forment une communauté harmonieuse et qu’ils témoignent ensemble de l’amour fraternel qui vient du Seigneur ».
La communion est, soulignait le pape, «
le bien essentiel pour la communauté des disciples du Christ
». « Dans cette nouvelle phase de dialogue, deux aspects sont à envisager ensemble, recommandait Benoît XVI: d’une part éliminer les divergences qui subsistent, et, d’autre part, avoir comme désir primordial de tout faire pour rétablir la pleine communion, bien essentiel pour la communauté des disciples du Christ, comme l’a souligné le document préparatoire à votre travail ».
Le pape soulignait que la «
volonté du Christ
» ne correspond pas forcément aux projets « humains ». «
La pleine communion vise à une communion dans la vérité et dans la charité, continuait le pape. Nous ne pouvons pas nous contenter d’en rester à des stades intermédiaires, mais nous devons sans cesse, avec courage, lucidité et humilité, rechercher la volonté de Jésus Christ, même si cela ne correspond pas à nos simples projets humains
».
Benoît XVI souhaite la prière des chrétiens ensemble pour demander à Dieu le don de l’unité. « La réalisation de l’unité plénière de l’Église et la réconciliation entre les chrétiens sont au prix de la soumission de nos volontés à la volonté du Seigneur. Une telle tâche doit engager les pasteurs, les théologiens et nos communautés entières, chacun selon le rôle qui lui est propre. Pour entrer plus avant dans ce chemin d’unité, nos faibles forces ne suffisent pas. Nous devons demander l’aide du Seigneur, par une prière toujours plus insistante, car l’unité est avant tout un don de Dieu (cf. Décret
Unitatis Redintegratio
, n. 24), invitant en même temps tous les chrétiens à la prière commune comme «moyen assurément efficace de demander la grâce de l’unité» », insistait le pape.
Citant le concile, le pape ajoutait : « De même, le Décret
Unitatis Redintegratio
recommandait la connaissance réciproque (cf. n. 9) et le dialogue, par lequel il faut «procéder avec amour de la vérité, charité et humilité», pour que soit maintenue la pureté de la doctrine (ibid, n. 11) ».
Pour ce qui est du chemin déjà accompli, le pape rappelait que « les Pasteurs qui ont le mérite de l’avoir entrepris, Sa Sainteté le Pape Jean-Paul II et Sa Sainteté Dimitrios Ier, Patriarche de Constantinople, dans la déclaration commune avec laquelle ils l’ont engagé, ont ouvert un chemin qu’il nous appartient de poursuivre, pour le mener à son terme ».
ZF05121501 (
ZENIT.org
)
Dialogue avec l’Orthodoxie : « Dans la vérité et dans la charité », la communion
Discours de Benoît XVI
ROME, Jeudi 15 décembre 2005 – Le pape Benoît XVI a reçu ce matin à 11 h au Vatican les membres du Comité mixte de coordination du Dialogue catholico-orthodoxe et leur a adressé le message suivant en français:
Chers Frères dans le Christ,
Je vous souhaite la bienvenue au nom du Seigneur, me réjouissant de notre rencontre fraternelle. En cette période liturgique de joyeuse attente de la Nativité du Sauveur, votre présence fait grandir notre joie. Vous ravivez en moi le souvenir des Églises que vous représentez et de tout le monde orthodoxe.
Je me réjouis également de la rencontre du Comité mixte de coordination de la Commission internationale pour le dialogue théologique entre l’Église catholique et l’Église orthodoxe dans son ensemble, signe du désir de reprendre et de poursuivre le dialogue, qui a connu au cours des années écoulées de sérieuses difficultés internes et externes. Cette reprise du dialogue intervient après un accord inter-orthodoxe, dont l’Église catholique a été informée par Sa Sainteté Bartholomée Ier. Elle revêt donc une importance particulière et elle constitue une grande responsabilité; il s’agit en effet d’accomplir la volonté du Seigneur, qui veut que ses disciples forment une communauté harmonieuse et qu’ils témoignent ensemble de l’amour fraternel qui vient du Seigneur. Dans cette nouvelle phase de dialogue, deux aspects sont à envisager ensemble: d’une part éliminer les divergences qui subsistent, et, d’autre part, avoir comme désir primordial de tout faire pour rétablir la pleine communion, bien essentiel pour la communauté des disciples du Christ, comme l’a souligné le document préparatoire à votre travail.
La pleine communion vise à une communion dans la vérité et dans la charité. Nous ne pouvons pas nous contenter d’en rester à des stades intermédiaires, mais nous devons sans cesse, avec courage, lucidité et humilité, rechercher la volonté de Jésus Christ, même si cela ne correspond pas à nos simples projets humains. La réalisation de l’unité plénière de l’Église et la réconciliation entre les chrétiens sont au prix de la soumission de nos volontés à la volonté du Seigneur. Une telle tâche doit engager les pasteurs, les théologiens et nos communautés entières, chacun selon le rôle qui lui est propre. Pour entrer plus avant dans ce chemin d’unité, nos faibles forces ne suffisent pas. Nous devons demander l’aide du Seigneur, par une prière toujours plus insistante, car l’unité est avant tout un don de Dieu (cf. Décret
Unitatis Redintegratio
, n. 24), invitant en même temps tous les chrétiens à la prière commune comme «moyen assurément efficace de demander la grâce de l’unité». De même, le Décret
Unitatis Redintegratio
recommandait la connaissance réciproque (cf. n. 9) et le dialogue, par lequel il faut «procéder avec amour de la vérité, charité et humilité», pour que soit maintenue la pureté de la doctrine (ibid, n. 11). Les Pasteurs qui ont le mérite de l’avoir entrepris, Sa Sainteté le Pape Jean-Paul II et Sa Sainteté Dimitrios Ier, Patriarche de Constantinople, dans la déclaration commune avec laquelle ils l’ont engagé, ont ouvert un chemin qu’il nous appartient de poursuivre, pour le mener à son terme. En nous faisant progresser vers la pleine communion entre catholiques et orthodoxes, le dialogue contribuera aussi «aux dialogues multiples qui se développent dans le monde chrétien à la recherche de son unité» (Déclaration commune, 30 novembre 1979).
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En vous remerciant de votre engagement dans l’étude de voies concrètes pour le progrès du dialogue entre catholiques et orthodoxes, je vous assure de ma prière fervente. Je vous souhaite aussi un heureux et saint Noël. Que la nouvelle année vous comble de bienfaits divins et qu’elle soit un temps de grâce pour la marche vers la pleine unité.
ZF05121508 (
ZENIT.org
)
Eucharistie, Sacrement de la Miséricorde. 16.12.2005/EGLISE
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DÉCLARATION COMMUNES DE LEURS SAINTETÉS JEAN PAUL II ET DIMITRIOS I
Nous, le pape Jean Paul II et le patriarche œcuménique Dimitrios I° , nous rendons grâce à Dieu qui nous a donné de nous rencontrer pour célébrer ensemble la fête de l’apôtre André, premier appelé et frère de l'apôtre Pierre. « Béni soit Dieu le Père de notre Seigneur Jésus-Christ ; il nous a bénis de toutes sortes de bénédictions spirituelles aux cieux, dans le Christ » (Ep 1, 3).
C'est en cherchant la seule gloire de Dieu, par l’accomplissement de sa volonté que nous affirmons de nouveau notre ferme volonté de faire tout ce qui est possible pour hâter le jour où la pleine communion entre l'Église catholique et l'Église orthodoxe sera rétablie et où nous pourrons enfin concélébrer la divine Eucharistie.
Nous sommes reconnaissants à nos prédécesseurs le pape Paul VI et le patriarche Athénagoras Ier de tout ce qu'ils ont fait pour réconcilier nos Églises et les faire progresser dans l'unité.
Les progrès accomplis dans l'étape préparatoire nous permettent d'annoncer que le dialogue théologique va commencer et de rendre publique la liste des membres de la commission mixte catholique-orthodoxe qui en sera chargée.
Ce dialogue théologique a pour but non seulement de progresser vers le rétablissement de la pleine communion entre les Églises sœurs catholique et orthodoxe, mais encore de contribuer aux dialogues multiples qui se développent dans le monde chrétien à la recherche de son unité. Le dialogue de la charité (cf. Jn 13, 34 ; Ep 4, 1-7), enraciné dans une fidélité complète à l'unique Seigneur Jésus-Christ et à sa volonté sur son Église (cf. Jn 17, 21), a ouvert la voie à une meilleure compréhension des positions théologiques réciproques et, de là, à de nouvelles approches du travail théologique et à une nouvelle attitude vis-à-vis du passé commun de nos Églises. Cette purification de la mémoire collective de nos Églises est un fruit important du dialogue de la charité et une condition indispensable des progrès à venir. Ce dialogue de la charité doit continuer et s'intensifier dans la situation complexe que nous avons héritée du passé et qui constitue la réalité dans laquelle doit se dérouler aujourd'hui notre effort.
Nous désirons que les progrès dans l'unité ouvrent des possibilités nouvelles de dialogue et de collaboration avec les croyants des autres religions et avec tous les hommes de bonne volonté, pour que l'amour et la fraternité l'emportent sur la haine et l'opposition entre les hommes. Nous espérons ainsi contribuer à l'avènement d'une vraie paix dans le monde. Nous implorons ce don de celui qui était, qui est et qui vient, le Christ notre unique Seigneur et notre paix véritable.
Phanar, en la fête de saint André 1979.
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C'est avec émotion que nous pouvons également relire le Lettre de Jean-Paul II à Dimitrios Ier Archevêque de Constantinople, le 4 juin 1981
A Sa Sainteté Dimitrios Ier
Archevêque de Constantinople
et Patriarche œcuménique
Le seizième centenaire du Ier Concile de Constantinople, en 381, deuxième grand et saint Concile œcuménique commun à toutes les Eglises du Christ, invite instamment les cœurs croyants à méditer sur l’actualité de ce mystère étonnant: la révélation du Dieu vivant, de la Trinité Sainte et indivisible, dans l’histoire des hommes. Cette histoire, dramatique et admirable Economie de salut, est récapitulée dans le Christ Jésus sous la puissante action de l’Esprit Saint. Et c’est l’action multiple de ce même Esprit qui nous donne, à nous les croyants, d’annoncer les merveilles de Dieu dans la multiplicité et la fragilité de nos langues humaines.
La vérité a été révélée tout entière et une fois pour toutes dans le Christ Seigneur. L’Esprit de vérité qui forme et anime l’Eglise ne cesse de l’assister, d’être sa mémoire vivante et de lui inspirer ce qu’il faut dire, et comment le dire, pour qu’elle garde le dépôt de la foi transmise aux saints une fois pour toutes , dénonce les hérésies et annonce l’insondable richesse du Christ.
C’est justement ce qui s’est passé entre le premier Concile œcuménique de Nicée, en 325, et le deuxième, celui de Constantinople, en 381. Après la définition de la foi authentique en la divinité du Fils, consubstantiel au Père, commencèrent à se propager des hérésies qui mettaient en doute la divinité de l’Esprit Saint. De grands Docteurs, comme saint Athanase d’Alexandrie, saint Ambroise de Milan, les Pères Cappadociens, Epiphane de Salamine dans le symbole baptismal de l’Eglise de Chypre et notre grand prédécesseur le Pape Damase, formulèrent peu à peu des expressions plus précises de la foi commune des Eglises. C’est en s’inspirant de leur doctrine que le Concile convoqué en 381 a proclamé sa foi en complétant le symbole professé à Nicée. Ce symbole a été solennellement reconnu dans sa valeur conciliaire œcuménique, normative et irrévocable, par le Concile de Chalcédoine au cours de sa cinquième session, au mois d’octobre 451, et depuis lors il a été reçu dans toutes les Eglises.
Le symbole de la foi, désormais appelé de Nicée-Constantinople , est ainsi l’expression éminente de la communion des Eglises du Christ dans la foi en ce mystère de l’Esprit Saint qui est Seigneur et qui donne la vie. Il procède du Père. Avec le Père et le Fils, il reçoit même adoration et même gloire. Il a parlé par les prophètes
.
Les symboles des Conciles œcuméniques expriment, de façon irréformable, la foi chrétienne.
Comme je l’écrivais en annonçant la célébration destinée à commémorer son seizième centenaire: L’enseignement du premier Concile de Constantinople est encore et toujours l’expression de l’unique foi commune de l’Eglise et de tout le christianisme.
Certes, je n’ignore pas qu’au cours de l’histoire des controverses ont eu lieu entre nos Eglises au sujet de la doctrine sur le Saint-Esprit, notamment sur la relation éternelle du Fils et de l’Esprit.
Cette question, comme toutes celles qui ne sont pas encore entièrement éclaircies entre nos Eglises, devra fait l’objet du dialogue si heureusement commencé et dont, tous, nous attendons qu’il contribue à hâter le jour si désiré où, dans la lumière et sans arrière-pensées, nous pourrons proclamer ensemble notre foi en concélébrant la Sainte Eucharistie.
Je n’en dis pas davantage. Vous n’ignorez pas, Frère Vénéré, la situation dans laquelle je me trouve à la suite d’événements récents. Les desseins de la Divine Providence dépassent toute compréhension mais nous savons qu’ils sont toujours inspirés par sa miséricorde. Pour ma part, je suis heureux d’offrir mes souffrances pour le Corps du Christ qui est l’Eglise afin que soit hâté le moment où se réalisera la prière du Seigneur ut omnes unum sint .
Dans cette espérance, j’ai voulu, très cher Frère, vous exprimer ces pensées à l’occasion du centenaire que nous célébrons aujourd’hui, célébration dont l’unité, malgré les lieux différents, est manifestée par la présence auprès de vous de mon cher frère le Cardinal Maximilien de Furstenberg, comme par celle de votre éminent envoyée auprès de nous.
Ensemble nous rendons grâce au Père des lumières et nous lui demandons de nous donner à tous une toujours plus fidèle docilité à ce que l’Esprit dit aujourd’hui aux Eglises .
Soyez assuré, très cher Frère, de toute ma fraternelle charité.
JOANNES PAULUS PP. II
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