Comment Benoît XVI définira le succès
de son voyage aux États-Unis |
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Cité du Vatican, le 16 avril 2008 -
(E.S.M.)
- Juste avant l'arrivée du pape Benoît XVI sur le sol des
États-Unis, John Allen a rédigé un billet étonnant de finesse et de
perspicacité sur les objectifs du Saint-Père. A part, peut-être, le
dernier paragraphe, on ne peut que souscrire à son analyse et à ses
prévisions.
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Le pape Benoît XVI et
Georges W. Bush
Comment Benoît XVI définira le succès de son voyage
Une analyse très perspicace de John Allen, à la veille du voyage
Juste avant l'arrivée du pape Benoît XVI sur le sol des États-Unis, John Allen
a rédigé un billet
étonnant de finesse et de perspicacité sur les objectifs du Saint-Père. A
part, peut-être, le dernier paragraphe, on ne peut que souscrire à son
analyse et à ses prévisions.
John Allen a compris que le Pape pense dans un "arc de temps" vaste, qu'il
"sème des graines" plutôt qu'il ne "fait des vagues", et que probablement
les fruits de son voyage ne seront pas quantifiables immédiatement, ou en
tout cas pas mesurables avec les outils sommaires dont les médias se servent
habituellement et que lui-même ne se résout pas tout à fait à abandonner,
car ils sont ses instruments de travail !
Article original sur le site de NCR: How Pope Benedict will define 'success'
on his American swing
http://ncrcafe.org/node/1728 Traduction beatriceweb
Quand une personnalité importante vient leur rendre visite, les Américains
utilisent en général un ensemble prévisible de mesures visant à évaluer le
succès du voyage: quelle était l'importance des foules, si ces foules
étaient tièdes ou enthousiastes, si cet épisode a fait la une des grands
journaux, ce que les sondages instantanés disent de la réaction du public,
et dans quelle mesure les commentaires sont favorables dans les talk-shows et
la presse.
Tous ces outils ont une certaine utilité, quand ce n'est que celle de
déterminer ce que l'Américain moyen connaît du voyage du dignitaire - y
compris, dans de nombreux cas, s'il sait qu'il a eu effectivement lieu.
Pourtant, il y a au moins trois raisons pour lesquelles ces données ne sont
presque certainement pas les outils que le Pape Benoît XVI aurait lui-même
utilisés pour évaluer les fruits de sa visite pastorale du 15 au 20 Avril
aux États-Unis.
Tout d'abord, Benoît XVI est une personnalité calme, cérébrale, dont
l'objectif s'apparente davantage à semer des graines qu'à faire des vagues.
Il semble vouloir inciter les gens à approfondir leur réflexion
intellectuelle et spirituelle, comme par exemple
réfléchir à une bonne relation entre la raison et la foi. Dans quelle
mesure de telles réflexions découleront de ce voyage, ce sera impossible à
quantifier dans l'immédiat, et il ne s'agit certainement pas d'une démarche
visant à susciter un rapide "buzz".
Au cours de ses voyages, le pape a en général également proposé de longues
réflexions sur des questions fondamentales de la foi et la pratique
catholiques - l'Eucharistie, la prière et la dévotion, et la centralité du
Christ. Il est bon de se souvenir que la devise officielle de la visite est
"Le Christ est notre espérance," créant ainsi délibérément un contexte
christologique pour son message.
"Le pape prêche le Christ" n'est probablement pas une idée "sexy" pour les
gros titres de la presse, mais elle a de grandes chances d'être au cœur de
ce que Benoît XVI lui-même pensera, et dont il parlera au cours de ces six
jours.
En second lieu, le Saint-Père ne s'intéresse pas vraiment à des résultats
immédiats. C'est une différence entre ses voyages à l'étranger et ceux du
pape Jean-Paul II, en particulier le Jean-Paul des premières années.
Jean-Paul II voulait faire bouger l'histoire ici et maintenant, et ses
voyages en Pologne eurent précisément ce résultat.
Benoît XVI, de son côté, pense dans un "arc de temps" beaucoup plus vaste.
Par exemple, il a probablement conçu ses 13 discours publics aux États-Unis
avec l'espoir qu'ils seront examinés dans les milieux intellectuels et
culturels, dans les séminaires et dans les collèges et les universités,
ainsi que les rencontres interreligieuses et œcuméniques, pour les années à
venir. ... Sa préoccupation ne sera pas ce que ce que l'Amérique est devenue
au bout de 10 jours, à cause de sa venue, mais après 10 ou même 100 ans.
Troisièmement, Benoît XVI considère sans aucun doute la question de savoir
si le voyage est un "succès" dans son ensemble comme un détail, un exemple
d'accentuation de considérations secondaires au détriment de ce qui est le
plus crucial. Comme l'a dit Mère Teresa "je ne me souviens pas que le
Seigneur parle jamais de succès. Il parle seulement de fidélité."
Pour le pape, tant qu'il est fidèle à ce qu'il considère comme les vérités
que le monde, la culture américaine et l'Eglise catholique aux États-Unis
ont besoin d'entendre, il a tendance à penser que le voyage en valait la
peine et le temps, sans se préoccuper de ce que des mesures plus
conventionnelles pourraient dire à propos de son impact.
Cela ne veut pas dire, bien sûr, que les Américains doivent se sentir
obligés d'évaluer le voyage de Benoît XVI exclusivement selon ses propres
critères. La taille des foules, les sondages et la couverture médiatique
peuvent nous dire beaucoup de choses sur la manière dont les Américains
réagissent au pape.
Comprendre la manière dont Benoît XVI lui-même mesure les choses, cependant,
peut contribuer à expliquer les choix qu'il fait, et ne fait pas, en cours
de route
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Benoît XVI aux Etats Unis - du 15 au 20 avril
2008
Sources : beatriceweb.eu
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 16.04.2008 -
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