Sur les traces de la jeunesse de Benoît XVI |
 |
ROME, le 16 Avril 2007 -
(E.S.M.) - Voici la traduction d’une chronique de
Pietro Mariano Benni, directeur de la Misna. J’ai décidé, écrit
l'auteur, de vivre à ma façon la Journée mondiale de la jeunesse; la
mienne n’est pas celle de Cologne, mais celle de la Jeunesse de Benoît
XVI.
|
Aujourd'hui
devant la maison natale du Saint-Père
-
Pour agrandir l'image:
►
cliquer ici
Sur les traces de la jeunesse de Benoît XVI
“Je ne suis pas allé à Cologne, mais…”
Dimanche 14 août; pour échapper à la pluie, je me suis assis sous les
arcades du "Cafe am Rathaus", le café de la mairie, situé sur la
Marktplaz de Marktl am Inn, à l'enseigne “petit marché sur l'Inn”. Par un
après-midi d’un dimanche pluvieux et gris, presque aucun des 2.700 habitants
de ce petit centre bavarois sur le fleuve Inn, presque à la frontière avec
l’Autriche, ne semble avoir l’intention de défier le mauvais temps.
Des touristes ? Pas même l’ombre. Un boulanger et le bar dans lequel je me
trouve sont ouverts presque inutilement, tout comme le Musée Heimat,
l’office du tourisme et l’église de Saint Oswald. Entre un express ‘Alfred’
et une part de ‘kaiserschmarren’, un gâteau qui pourrait vaguement
ressembler à des fragments de baba ou d’un krapfen, mais qui est meilleur
encore, je continue de fixer la maison se trouvant au sommet de la place,
qu’ils me disent en vente, avec 20 propositions arrivées du monde entier,
mais que la Mairie veut faire devenir musée;
les propriétaires avouent en avoir assez des personnes qui vont et viennent,
frappent à la porte en voulant même entrer. Mais pas aujourd’hui, du moins
me semble-t-il…
J’ai garé ma voiture dans une rue latérale et je n’ai pu résister à la
tentation d’entrer dans un petit magasin dont le gérant est très aimable.
J’ai acheté moi aussi, comme un couple hollandais – les seuls touristes en
cette journée semble-t-il – deux allume-cigares et de la bière. Et oui,
malheureusement je suis un fumeur! Mais habituellement je ne bois pas de
bière; et pourtant je n’ai pas réussi à me priver de ces bouteilles
souvenir. Sans doute destinées à un ami, à mon retour à Rome. Je suis
absorbé par la lecture des étiquettes de la bière lorsque de la rue par
laquelle j’ai accédé à la place, en haut à droite, des voix de jeunes et des
cris stridents se font entendre, et un petit groupe apparaît à l’improviste
qui s’arrête devant la maison en vente.
La place encore somnolente, même si la pluie a cessé, prend vie de façon
inattendue et en quelque sorte entraînante. Claudia, une jeune fille
souriante de Ach, une petite localité autrichienne de l’autre côté du pont
de Burghausen – le plus grand centre voisin avec un château de 1,43
kilomètres, le plus long d’Europe – en me portant la note, regarde le petit
groupe à l’extérieur, et sachant déjà que je ne parle pas allemand me dit en
anglais: “Les voici qui arrivent, mais Lui (Benoît XVI) il ne vient jamais;
il a dit que tôt ou tard il serait venu, mais qui sait quand.
Pourquoi n’allez-vous pas le lui dire lorsque vous
rentrez à Rome que nous ici nous l’attendons?”
Je paie et rejoins le groupe, comme enchanté par la maison; je commence à
comprendre pourquoi elle est en vente. Il s’agit de 130 jeunes du diocèse de
Baltimore, m’explique avec enthousiasme l’italo-américaine Michelle Della
Rocca MacGuire – très fière des jeunes qui font partie du groupe – arrivés
hier à Munich et en visite aujourd’hui à la ville natale de Benoît XVI avant
de se rendre à Cologne pour la XXème Journée mondiale de la jeunesse. Il
s’agit de leur pèlerinage pour le nouveau Pape.
Moi aussi, à ma façon, j’en ai fait un. Après avoir été à la dixième édition
du Prix Val di Sole pour le “journalisme transparent”, remis cette
année à Joaquìn Navarro Valls, directeur de la salle de presse du Vatican,
j’ai décidé de vivre à ma façon la Journée mondiale de la jeunesse; la
mienne n’est pas celle de Cologne, mais celle de la
Jeunesse de Benoît XVI , en entreprenant un autre type de
pèlerinage personnel, certes modeste, qui m’a porté jusqu’ici après être
passé par d’autres petits centres de la Bavière, comme Tittmonig, où le
Pape, entre 1929 et 1932, est allé à la crèche. Mais encore à Traunstein, où
il a étudié en séminaire; ou dans un centre plus grand comme Altötting, qui
n’a pas eu de liens directs avec le jeune Ratzinger, mais en quelque sorte
‘capitale catholique’ de cette zone de la très catholique Bavière, et qui
accueille une des chapelles ex-voto les plus surprenantes et émouvantes
dédiées à Marie.
Je suis passé aussi, mais un peu vite, à Freising, la ville la plus ancienne
entre Bolzano et Regensburg (Ratisbonne), dont la cathédrale a accueilli la
cérémonie d’ordination de Joseph Ratzinger en 1951 avec son frère aîné Georg
(dont il est ensuite devenu l’archevêque) et dans la grande Regensburg, où
le théologien Ratzinger a étudié et enseigné. Mais c’est dans les centres
mineurs et les moins connus que j’ai pu percevoir parmi les gens communs, y
compris les immigrés, l’orgueil le plus vif d’être “une localité du Pape”.
À Tittmonig, monsieur De Bona et son épouse, vénitiens originaires de
Conegliano, ont un glacier sur la place, à deux pas de l’église dans
laquelle trône une image de Benoît XVI, et sont très fiers de leur “Coupe du
Pape” secrète, une glace blanche et jaune à laquelle la presse locale a
dédié articles et éloges. “Nous la fabriquons encore avec les appareils à
bâtons, comme cela se faisait en Italie il y a des dizaines d’années; c’est
un travail de fabrication long et fatiguant aussi, avec des ingrédients de
première qualité… mais ici à Tittmonig, là où il a grandit, pourrait-on ne
pas faire tout cela pour le Saint-Père Benoît XVI ? Je n’aurais même pas le
courage de la vendre avec ce nom-là si ce n’était pas la meilleure glace que
l’on puisse faire !” Puis M. De Bona me raconte l’anecdote d’après laquelle
déjà à la crèche de Tittmonig, le petit Ratzinger, après la visite du
cardinal de Munich Michael Foulhaber, aurait dit ‘Moi
aussi un jour je serai cardinal’. “S’agit-il seulement d’une
légende locale ? Il faudrait le lui demander directement, vu que vous
rentrez bientôt à Rome…?”
De même à Traunstein, où Omar et Grazioso, deux jeunes italiens du bar
Cortina, sur la place de la grande église de Saint Oswald, dans laquelle de
nombreuses publications et des cierges sont dédiés à Benoît XVI, me disent
que le nombre de touristes-pèlerins a augmenté, comme moi
sur les traces de la jeunesse du Pape.
Plus au sud encore, à Laufen par exemple, on m’avait parlé du Pape, dans
cette localité qui n’a pas eu de liens direct avec le jeune Ratzinger mais
où, comme dans d’autres centres mineurs de la Bavière, les gens parlent de
Tittmonig, de Traunstein et de l’enfance et adolescence du Pape comme s’ils
parlaient d’un membre de leur famille. Un parent parfois jugé sévère, mais
toujours respecté, même par ceux qui ne sont pas pleinement d’accord avec la
partie la plus conservatrice de son image. Face à l’ex-couvent des Capucins
de Laufen, transformé aujourd’hui en hôtel, deux immigrés de la Sardaigne
travaillant jusqu’à tard dans la pizzeria ‘Ariano’, semblent tout savoir sur
les premières années de la vie du Pape et me disent avoir été Tittmonig
comme à Traunstein pour une excursion avec famille et amis.
Mais c’est à Marktl am Inn, parmi les jeunes de Baltimore, que mon
“pèlerinage” m’aide à vivre, sans avoir été à Cologne, l’esprit des Journées
mondiales de la jeunesse; et je retrouve la même chaleur humaine que celle
ressentie en 2002 à Toronto, lorsque toute la ville s’est émue, comme jamais
auparavant, pour la présence des jeunes et de Jean Paul II.
Le 14 août, à Marktl am Inn – qui hier soir au passage
de l’avion du Pape Benoît XVI s’est complètement illuminée et a récité avec
lui un Ave Maria, en liaison avec la radio de bord - dans l’église de Saint
Oswald, celle où fut baptisé Joseph Ratzinger en avril 1927, les 130
jeunes de Baltimore, guidés par Mark Pacione, ont chanté avec dévotion et
joie. Moi, je ne connaissais pas les paroles et de plus je chante faux; et
pourtant, je n’ai pas pu m’empêcher de me joindre physiquement au chœur, la
bouche fermée et, même si je ne parviens pas à m’habituer à l’expression, de
me sentir un peu un “papaboy”,
d’âge avancé mais jeune dans l’esprit et dans la
recherche d’une foi confirmée et mûre, rationnelle dans la mesure du
possible.
Une foi de paix pour un monde qui, loin de Marktl am Inn et de l’ex-minière
de charbon à ciel ouvert de Frechen – connue aujourd’hui comme Marienfeld,
Champ de Marie, terre qui lui est déjà dédiée depuis plusieurs siècles –
semble trop souvent connaître bien peu la paix.
(Traduction d’un article de Pietro Mariano
Benni)
Pour se retremper
dans l'atmosphère du voyage du pape Benoît XVI en Bavière: les photos:
Cliquez (pages 6 à 11)
Benoît XVI en Bavière - du 09 au 14 septembre 2006
Lire également dans l'actualité ►Benoît XVI confie que la musique amène à regarder vers le Très Haut - 16.04.07
Pour envoyer un message de sympathie au Saint Père
►
Cliquer
Sources: Traduction
d’un article de Pietro Mariano Benni, Directeur de la Misna -
E.S.M.
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie, sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 16.04.2007 -
BENOÎT XVI |