Benoît XVI préside la Vigile de Pâques |
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ROME, dimanche 16 avril 2006 – Au cours de la célébration de la vigile de Pâques, qui a eu lieu dans la basilique Saint Pierre, le pape Benoît XVI a conféré les sacrements de l'initiation chrétienne à 7 personnes. Les nouveaux baptisés venaient du Japon, d'Italie, d'Albanie, des Etats-Unis, du Pérou, de Colombie et du Pérou.
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Photo: Benoît XVI - Veillée Pascale
ROME, dimanche 16 avril 2006 – Au cours de la célébration de la vigile de
Pâques, qui a eu lieu dans la basilique Saint Pierre, le pape Benoît XVI a
conféré les sacrements de l'initiation chrétienne à 7 personnes. Les nouveaux
baptisés venaient du Japon, d'Italie, d'Albanie, des Etats-Unis, du Pérou, de
Colombie et du Pérou.
Au début de l'office, l'impressionnante basilique s'est
retrouvée plongée dans le noir, rappelant l'obscurité de la tombe de Christ
avant sa résurrection, selon le rite catholique. Puis une constellation de
bougies commencent à scintiller avant que les lumières ne soient rallumées. Dans
son homélie, le pape Benoît XVI a exhorté les catholiques à laisser le Christ
les aider à transformer un monde rongé par la violence et la corruption. Au
cours de l'office qui aura durer environ trois heures, Benoît XIV a également
baptisé sept personnes venues du Japon, d'Italie, d'Albanie, du Cameroun, du
Pérou, de Colombie et du Pérou.
Benoît XVI : La résurrection du Christ est la plus grande
« mutation » dans l’histoire humaine
Il préside la messe de la Vigile de Pâques
ROME, Dimanche 16 avril 2006 – La résurrection du Christ a
été la plus grande « mutation » dans l’histoire humaine, à travers laquelle a
surgi « un monde nouveau », a affirmé le pape Benoît XVI au cours de la veillée
pascale.
La veillée a commencé à 22 heures dans l’atrium de la Basilique Saint-Pierre,
par la bénédiction du feu. Le cierge pascal a ensuite été allumé et à partir du
cierge, les bougies des milliers de pèlerins qui assistaient à la célébration
dans la Basilique.
Au cours de la veillée, sept jeunes catéchumènes venant d’Albanie, Biélorussie,
Pérou, Japon, Colombie et Cameroun ont reçu les sacrements du Baptême et de la
Confirmation.
Dans son homélie le pape Benoît XVI a utilisé le langage de la théorie de
l’évolution pour décrire la résurrection du Christ.
Elle est, a affirmé le pape « la plus grande ‘mutation’, le saut absolument le
plus décisif dans une dimension totalement nouvelle qui soit jamais advenue dans
la longue histoire de la vie et de ses développements: un saut d’un ordre
complètement nouveau, qui nous concerne et qui concerne toute l’histoire ».
« Sa mort fut un acte d’amour, a poursuivi Benoît XVI. Au cours de la dernière
Cène, Il a anticipé sa mort et Il l’a transformée en don de soi. Sa communion
existentielle avec Dieu était concrètement une communion existentielle avec
l’amour de Dieu, et cet amour est la vraie puissance contre la mort, il est plus
fort que la mort. La résurrection fut comme une explosion de lumière, une
explosion de l’amour, qui a délié le lien jusqu’alors indissoluble du ‘meurs et
deviens’. Elle a inauguré une nouvelle dimension de l’être, de la vie, dans
laquelle la matière a aussi été intégrée, d’une manière transformée, et à
travers laquelle surgit un monde nouveau ».
Le pape Benoît XVI avait déjà souligné ce passage dans
une homélie consécutive aux JMJ de Cologne: « Jésus se fait notre compagnon de voyage dans
l’Eucharistie, et dans l’Eucharistie - comme je le disais dans l’homélie de la
célébration de conclusion (21.08.2005), en empruntant à la physique une image bien connue -
il apporte la « fission nucléaire » au cœur le plus caché de l’être. Seule cette
intime explosion du bien qui vainc le mal peut donner vie aux autres
transformations nécessaires pour changer le monde. Jésus, le visage de Dieu
miséricordieux pour chaque homme, continue à éclairer notre chemin comme
l’étoile qui guida les Rois Mages, et il nous remplit de sa joie ». (NDLR)
eucharistiemisericor
Pour Benoît XVI, « il est clair que cet événement n’est pas un quelconque
miracle du passé, dont l’existence pourrait nous être, en définitive,
indifférente. Il s’agit d’un saut qualitatif dans l’histoire de l’évolution et
de la vie en général, vers une vie future nouvelle, vers un monde nouveau qui,
en partant du Christ, pénètre déjà continuellement dans notre monde, le
transforme et l’attire à lui. Mais comment cela se produit-il ? Comment cet
événement peut-il effectivement m’arriver et attirer ma vie vers lui et vers le
haut ? Dans un premier temps, la réponse pourrait sembler surprenante, mais elle
est tout à fait réelle: un tel événement me rejoint à travers la foi et le
Baptême ».
S’adressant en particulier aux sept nouveaux baptisés, le pape Benoît XVI a
précisé que « le Baptême signifie précisément ceci, qu’il ne s’agit pas d’un
événement du passé, mais qu’un saut qualitatif de l’histoire universelle vient à
moi, me saisissant pour m’attirer ».
« Le Baptême est quelque chose de bien différent qu’un acte de socialisation
ecclésiale, qu’un rite un peu démodé et compliqué pour accueillir les personnes
dans l’Église, a-t-il expliqué. Il est encore bien plus que le simple fait
d’être lavé, qu’une sorte de purification et d’embellissement de l’âme. Il est
vraiment mort et résurrection, renaissance, transformation en une vie nouvelle
».
« La grande explosion de la résurrection nous a saisis dans le Baptême pour nous
attirer. Ainsi nous sommes associés à une nouvelle dimension de la vie dans
laquelle nous sommes déjà en quelque sorte introduits, au milieu des
tribulations de notre temps », a ajouté Benoît XVI.
Etre baptisé, être chrétien, signifie donc selon le pape Benoît XVI «
vivre sa vie comme une entrée continuelle dans cet espace
ouvert ».
Homélie du pape lors de la veillée de Pâques
«Vous cherchez Jésus de Nazareth, le Crucifié ? Il est ressuscité: il n’est
pas ici» (Mc 16, 6). Ainsi parle le messager de Dieu, vêtu de lumière, aux
femmes qui cherchent le corps de Jésus dans le tombeau. En cette nuit sainte,
l’évangéliste nous dit, à nous aussi, la même chose: Jésus n’est pas un
personnage du passé. Il vit et, vivant, il marche devant nous; il nous appelle à
le suivre, Lui, le vivant, et à trouver ainsi, nous aussi, le chemin de la vie.
«Il est ressuscité... il n’est pas ici». Lorsque, en descendant de la
montagne de la Transfiguration, Jésus, pour la première fois, avait parlé à ses
disciples de la croix et de la résurrection, ceux-ci se demandaient ce que
voulait dire «ressusciter d’entre les morts» (Mc 9, 10). À Pâques, nous nous
réjouissons parce que le Christ n’est pas resté dans le tombeau, son corps n’a
pas connu la corruption; il appartient au monde des vivants, non à celui des
morts; nous nous réjouissons par ce qu’Il est – ainsi que nous le proclamons
dans le rite du cierge pascal – l’Alpha et en même temps l’Oméga; il existe donc
non seulement hier, mais aujourd’hui et pour l’éternité (cf. He 13, 8).
Cependant, la résurrection est, en quelque sorte, située tellement au-delà de
notre horizon, de même qu’au-delà de toutes nos expériences, que, lorsque nous
faisons retour en nous-mêmes, nous en sommes à poursuivre la discussion des
disciples: en quoi consiste précisément le «fait de ressusciter» ? Qu’est ce que
cela signifie pour nous ? Pour le monde et pour l’histoire dans leur ensemble ?
Un théologien allemand a dit une fois, de manière ironique, que le miracle d’un
cadavre réanimé – si toutefois cela s’était réellement produit, ce à quoi
d’ailleurs il ne croyait pas –, serait en fin de compte sans importance puisque,
précisément, nous ne serions pas concernés. En effet, si une fois quelqu’un
avait été réanimé, et rien d’autre, en quoi cela devrait-il nous concerner ?
Mais, précisément, la résurrection du Christ est bien plus, il s’agit d’une
réalité différente. Elle est – si nous pouvons pour une fois utiliser le langage
de la théorie de l’évolution – la plus grande «mutation», le saut absolument le
plus décisif dans une dimension totalement nouvelle qui soit jamais advenue dans
la longue histoire de la vie et de ses développements: un saut d’un ordre
complètement nouveau, qui nous concerne et qui concerne toute l’histoire.
La discussion que les disciples ont entamée comprendrait donc les questions
suivantes: Que lui est-il arrivé ? Que cela signifie-t-il pour nous, pour
l’ensemble du monde et pour moi personnellement ? Avant tout: Que s’est-il passé
? Jésus n’est plus dans le tombeau. Il est dans une vie totalement nouvelle.
Mais comment cela a-t-il pu se produire ? Quelles forces ont agi là ? Il est
décisif que cet homme Jésus n’ait pas été seul, n’ait pas été un moi renfermé
sur lui-même. Il était un avec le Dieu vivant, tellement uni à Lui qu’il formait
avec Lui une unique personne. Il se trouvait, pour ainsi dire, dans une union
affectueuse avec Celui qui est la vie même, union affectueuse non seulement
basée sur l’émotion, mais saisissant et pénétrant son être. Sa vie n’était pas
seulement la sienne, elle était une communion existentielle avec Dieu et un être
incorporé en Dieu, et c’est pourquoi cette vie ne pouvait pas lui être
véritablement enlevée. Par amour, il pouvait se laisser tuer, mais c’est
précisément ainsi qu’il a rompu le caractère définitif de la mort, parce qu’en
lui était présent le caractère définitif de la vie. Il était un avec la vie
indestructible, de telle manière que celle-là, à travers la mort, jaillisse
d’une manière nouvelle. Nous pouvons exprimer encore une fois la même chose en
partant d’un autre point de vue. Sa mort fut un acte d’amour. Au cours de la
dernière Cène, Il a anticipé sa mort et Il l’a transformée en don de soi. Sa
communion existentielle avec Dieu était concrètement une communion existentielle
avec l’amour de Dieu, et cet amour est la vraie puissance contre la mort, il est
plus fort que la mort. La résurrection fut comme une explosion de lumière, une
explosion de l’amour, qui a délié le lien jusqu’alors indissoluble du «meurs et
deviens». Elle a inauguré une nouvelle dimension de l’être, de la vie, dans
laquelle la matière a aussi été intégrée, d’une manière transformée, et à
travers laquelle surgit un monde nouveau.
Il est clair que cet événement n’est pas un quelconque miracle du passé, dont
l’existence pourrait nous être, en définitive, indifférente. Il s’agit d’un saut
qualitatif dans l’histoire de l’évolution et de la vie en général, vers une vie
future nouvelle, vers un monde nouveau qui, en partant du Christ, pénètre déjà
continuellement dans notre monde, le transforme et l’attire à lui. Mais comment
cela se produit-il ? Comment cet événement peut-il effectivement m’arriver et
attirer ma vie vers lui et vers le haut ? Dans un premier temps, la réponse
pourrait sembler surprenante, mais elle est tout à fait réelle: un tel événement
me rejoint à travers la foi et le Baptême. C’est pourquoi le Baptême fait partie
de la Veillée pascale, comme le souligne aussi, au cours de cette célébration,
le fait que soient conférés les Sacrements de l’Initiation chrétienne à quelques
adultes provenant de différents pays. Le Baptême signifie précisément ceci,
qu’il ne s’agit pas d’un événement du passé, mais qu’un saut qualitatif de
l’histoire universelle vient à moi, me saisissant pour m’attirer. Le Baptême est
quelque chose de bien différent qu’un acte de socialisation ecclésiale, qu’un
rite un peu démodé et compliqué pour accueillir les personnes dans l’Église. Il
est encore bien plus que le simple fait d’être lavé, qu’une sorte de
purification et d’embellissement de l’âme. Il est vraiment mort et résurrection,
renaissance, transformation en une vie nouvelle.
Comment pouvons-nous le comprendre ? Je pense que ce qui advient au Baptême
s’éclaire plus facilement pour nous si nous regardons la partie finale de la
petite autobiographie spirituelle que saint Paul nous a laissée dans sa Lettre
aux Galates. Elle se conclut par les mots qui contiennent aussi le noyau de
cette biographie: «Je vis, mais ce n’est plus moi, c’est le Christ qui vit en
moi» (Ga 2, 20). Je vis, mais ce n’est plus moi. Le moi lui-même, l’identité
essentielle de l’homme – de cet homme, Paul – a été changée. Il existe encore et
il n’existe plus. Il a traversé une négation et il se trouve continuellement
dans cette négation: c’est moi, mais ce n’est plus moi. Par ces mots, Paul ne
décrit pas une quelconque expérience mystique, qui pouvait peut-être lui avoir
été donnée et qui pourrait sans doute nous intéresser du point de vue
historique. Non, cette phrase exprime ce qui s’est passé au Baptême. Mon propre
moi m’est enlevé et il s’incorpore à un sujet nouveau, plus grand. Alors mon moi
existe de nouveau, mais précisément transformé, renouvelé, ouvert par
l’incorporation dans l’autre, dans lequel il acquiert son nouvel espace
d’existence. De nouveau, Paul nous explique la même chose, sous un autre aspect,
quand, dans le troisième chapitre de la Lettre aux Galates, il parle de la
«promesse», disant qu’elle a été donnée au singulier – à un seul: au Christ.
C’est lui seul qui porte en lui toute la «promesse». Mais alors qu’advient-il
pour nous ? Paul répond: «Vous ne faites plus qu’un dans le Christ» (Ga 3, 28).
Non pas une seule chose, mais un, un unique, un unique sujet nouveau. Cette
libération de notre moi de son isolement, le fait de se trouver dans un nouveau
sujet, revient à se trouver dans l’immensité de Dieu et à être entraînés dans
une vie qui est dès maintenant sortie du contexte du «meurs et deviens». La
grande explosion de la résurrection nous a saisis dans le Baptême pour nous
attirer. Ainsi nous sommes associés à une nouvelle dimension de la vie dans
laquelle nous sommes déjà en quelque sorte introduits, au milieu des
tribulations de notre temps. Vivre sa vie comme une entrée continuelle dans cet
espace ouvert : telle est la signification essentielle de l’être baptisé, de
l’être chrétien. Telle est la joie de la Veillée pascale. La résurrection n’est
pas passée, la résurrection nous a rejoints et saisis. Nous nous accrochons à
elle, c’est-à-dire au Christ ressuscité, et nous savons que Lui nous tient
solidement, même quand nos mains faiblissent. Nous nous accrochons à sa main, et
ainsi nous nous tenons la main les uns des autres, nous devenons un unique
sujet, et pas seulement une seule chose. C’est moi, mais ce n’est plus moi:
voilà la formule de l’existence chrétienne fondée sur le Baptême, la formule de
la résurrection à l’intérieur du temps. C’est moi, mais ce n’est plus moi: si
nous vivons de cette manière, nous transformons le monde. C’est la formule qui
contredit toutes les idéologies de la violence, et c’est le programme qui
s’oppose à la corruption et à l’aspiration au pouvoir et à l’avoir.
«Je vis et, vous aussi, vous vivrez», dit Jésus à ses disciples,
c’est-à-dire à nous, dans l’Évangile de Jean (14, 19). Nous vivrons par la
communion existentielle avec Lui, par le fait d’être incorporés en Lui qui est
la vie même. La vie éternelle, l’immortalité bienheureuse, nous ne l’avons pas
de nous-mêmes et nous ne l’avons pas en nous-mêmes, mais au contraire par une
relation – par la communion existentielle avec Celui qui est la Vérité et l’Amour,
et qui est donc éternel, qui est Dieu lui-même. Par elle-même, la simple
indestructibilité de l’âme ne pourrait pas donner un sens à une vie éternelle,
elle ne pourrait pas en faire une vraie vie. La vie nous vient du fait d’être
aimés par Celui qui est la Vie; elle nous vient du fait de vivre-avec Lui et d’aimer-avec
Lui. C’est moi, mais ce n’est plus moi: tel est le chemin de la croix, le chemin
qui crucifie une existence renfermée seulement sur le moi, ouvrant par-là la
route à la joie véritable et durable.
Ainsi nous pouvons, pleins de joie, chanter avec l’Église dans l’Exsultet:
«Exultez de joie, multitude des anges, sois heureuse aussi, notre terre». La
résurrection est un avènement cosmique, qui comprend le ciel et la terre, et qui
les lie l’un à l’autre. Et nous pouvons encore proclamer avec l’Exsultet: «Le
Christ, ton Fils ressuscité des morts, répand sur les humains sa lumière et
sa paix, Lui qui règne pour les siècles des siècles». Amen !
Eucharistie, Sacrement de la Miséricorde. 16.04.2006 - BENOÎT XVI
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