Benoît XVI et la création : Le Pape
l'écureuil et le sapin |
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Le 15 décembre 2009 -
(E.S.M.)
- Une petite page à l'attention des plus jeunes, une fois n'est pas
coutume : voici l'histoire du sapin de Noël de
la Place Saint-Pierre. Recension, par Lucetta
Scaraffia d'un album pour tous , à partir de 7
ans intitulé Il Grande Albero.
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Benoît XVI et la création : Le Pape
l'écureuil et le sapin
Lucetta Scaraffia
Le 15 décembre 2009 - Eucharistie
Sacrement de la Miséricorde
- Lorsque j'ai regardé à la télévision l'arrivée du grand sapin qui trônera,
chargé de décorations de Noël, au centre de la place Saint-Pierre au cours
de la période de Noël, je me suis demandée si, dans son grand tronc, il y
avait un trou où dort - ou plutôt dormait - un écureuil. Car telle est la
trame de l'histoire pour enfants et pour adultes que, avec profondeur et
ironie, Susanna Tamaro a racontée dans son dernier livre, Il grande albero
[le grand arbre] (Salani), illustré par Giulia
Orecchia.
Même s'il est question d'arbres et d'animaux, et que le monde est raconté de
leur point de vue, en imaginant leur conscience et leur capacité de
communication, il ne s'agit pas d'un livre de propagande écologique facile,
mais d'un prétexte littéraire poétique pour nous faire réfléchir sur la
relation froide et irresponsable que nous entretenons, en maîtres lointains,
avec la nature. Dans un enchevêtrement de temps qui se croisent même dans
leur grande diversité, - le temps séculaire de la vie des arbres, le temps
bref de la vie des animaux sauvages, et celui de la vie humaine - la
personnalité du sapin, qui, avec les siècles, acquiert connaissance et
sagesse, se révèle en suivant des temps presque musicaux.
Nous, lecteurs, sommes donc également prêts à vivre comme un drame
l'événement qui en marque le destin: des êtres humains, armés de
tronçonneuses arrivent pour le couper et le transporter jusqu'à la Place
Saint-Pierre. Mais le petit écureuil Crik, témoin inconscient du drame, ne
capitule pas, combat pour la vie de l'arbre et dans cette bataille pour
obtenir un miracle, sauvera également sa vie.
Aidé d'un pigeon, il réussit à arriver devant le Pape au moment précis où
celui-ci célèbre la Messe de Noël, en échappant au service de sécurité, prêt
à l'abattre car il soupçonne que ce petit animal également pourrait être un
messager des terroristes. Il y réussit car le Pape suspend d'un geste de la
main la célébration et, à la stupeur générale, s'apprête à écouter ce que
veut lui dire l'écureuil: naturellement, tout a lieu en retransmission
directe télévisée, entre les commentaires malicieux et incrédules de ceux
qui pensent qu'il s'agit d'un signe de sénilité du Pape âgé, et qui sont
prêts à s'indigner: "Quelqu'un doit l'arrêter, il en va de notre
prestige. Nous sommes en directe mondiale!".
Mais le Pape ne démord pas, et parle même d'arbres et d'écureuils dans son
homélie, dans laquelle il cite en exemple les grand arbres, les cathédrales
vertes: "Et si nous ne plongeons pas nos racines dans la terre, comment
ferons-nous pour élever notre regard vers le ciel?". Parmi la joie des
personnes présentes, qui acclament "Vive le Pape, vive l'écureuil!",
il s'approche de l'arbre et l'embrasse: "L'écorce était rugueuse contre sa
joue. Le parfum de la résine était le parfum de sa jeunesse. Combien de
fois, se promenant sur les monts Tatra, le Très Haut lui avait parlé à
travers le bruissement des feuillages, et en ces instants, il semblait que
le temps embrasse déjà l'éternité". Puis il bénit Crik, "humble créature
enflammée par l'amour". Le lendemain, un énorme camion rapportera le
sapin et l'écureuil dans la forêt où, retrouvant ses racines, l'arbre
reprendra vie.
Il ne nous est pas donné de savoir si dans le gigantesque sapin apporté pour
ce Noël, il y a un écureuil, mais nous savons que, s'il y en avait un,
Benoît XVI lui aussi, tout comme le Jean-Paul II imaginé par Susanna Tamaro,
saurait l'écouter. Le Pape Joseph Ratzinger, en effet, est bien connu pour
son attention à l'égard de la Création, et de plus, il a toujours avoué un
amour particulier pour les chats, comme le raconte un autre petit livre,
publié il y a quelques temps avec une préface de Georg Gänswein, Joseph e
Chico (Editions Messaggero). Ici, il s'agi d'un
chat, Chico, qui raconte sa longue amitié avec le Pape, qui lui a confié de
nombreuses choses sur lui, et qui sait donc communiquer dans le langage
particulier des chats.
C'est aussi avec des livres comme celui-ci que l'on peut sensibiliser les
lecteurs sur des thèmes liés à l'environnement, et que l'on peut faire
comprendre que l'Eglise a à cœur le bien-être non seulement des êtres
humains, mais également du monde animal et végétal que Dieu nous a confié.
Sources : www.vatican.va
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E.S.M.
©L'Osservatore Romano - 15 décembre 2009
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 15.12.2008 -
T/Jeunes
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