L’inquiétude du cœur humain |
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Cité du Vatican, le 15 novembre 2007 -
(E.S.M.)
- Si notre bonheur dépendait
seulement des créatures ou des choses créées, il tomberait
inévitablement dans la relativité, temporaire, passagère ; toute joie
liée à l’aujourd’hui, précisément au moment où on la vit, passe avec le
temps qui l’emporte avec soi.
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L’inquiétude du cœur humain
Si notre bonheur dépendait seulement des créatures ou des choses créées, il
tomberait inévitablement dans la relativité, temporaire, passagère ; toute
joie liée à l’aujourd’hui, précisément au moment où on la vit, passe avec le
temps qui l’emporte avec soi. Il n’en reste qu’un vague souvenir passé !
L’homme vit souvent de souvenirs beaux, mais brisés par le temps, et
d’espérances d’un avenir meilleur qui ne se réalise jamais comme on le désire,
et qui, souvent, au contraire, se change en un présent chargé de tristesse
nostalgique, parce que l’on ne parvient jamais à atteindre ce bien immense
qui s’appelle : bonheur !
Quand le Seigneur Jésus parle dans l’Évangile de Sa joie, de Son Amour et de
Sa paix, il nous révèle le secret du bonheur, qui consiste à posséder les
biens éternels, qui durent dans le temps, parce qu’ils sont donnés par Lui.
Ces dons impérissables, nous devrions les écrire avec les lettres majuscules
pour les distinguer des biens terrestres qui, en revanche, passent et
touchent à leur fin. La Joie, l’Amour et la Paix sont des biens immuables
parce qu’ils proviennent du Seigneur de la Vie, qui est l’Alpha et l’Oméga,
c’est-à-dire le Principe et l’Accomplissement de l’existence de toute
créature et de la création tout entière. « Jésus-Christ est le même, hier,
aujourd’hui et toujours » (Hébreux, 13, 8),
et Lui seulement, le Fils de Dieu descendu du Ciel, peut donner à l’homme
les biens éternels, comme il l’a révélé à ses apôtres avant de retourner à
la Maison du Père : « Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix. Je ne
vous la donne pas comme le monde la donne »
(Jean 14, 27), « Je vous ai dit cela pour que ma joie soit en
vous, et que votre joie soit parfaite »
(Jean 15, 11)
Les créatures humaines, précisément parce qu’elles sont créées à l’image et
à la ressemblance de Dieu qui est éternel, sont assoiffées de biens durables
: de joies et d’amours qui ne finissent pas, d’espaces infinis et d’instant
illimités. Le plus grand malheur qui puisse arriver à l’homme, c’est de
chercher ces biens parmi les choses d’ici-bas, parmi les amours de ce monde
qui, pour beaux et grands qu’ils puissent être, restent toujours comme une
goutte par rapport à l’océan sans limites de l’Amour de Dieu, qui fait vivre
dans Sa gloire et dans son bonheur céleste les anges et les bienheureux du
Paradis.
Si nous ne nous convertissons pas au Seigneur qui rend les Saints heureux,
nous ne réussirons pas à nous libérer de notre homme extérieur en faveur de
notre homme intérieur ; notre « vue » intérieure ne se développera pas et
restera aveuglée par l’apparence ; notre « ouïe » intérieure sera abasourdie
par les rumeurs du monde et sourde aux choses de Dieu ; nous irons en
conséquence demander l’aumône de porte à porte, d’un événement à un autre
événement, d’une créature à une autre créature quelque miette de bonheur,
altérée par le monde, dispersée çà et là, qui ne pourra jamais combler notre
cœur : « Tu nous a créés pour toi, Seigneur, et notre cœur est inquiet, tant
qu’il ne repose pas en toi » (Saint
Augustin).
Dieu a laissé l’empreinte de son existence, de son amour infini et éternel,
dans la soif insatiable de bonheur qui se trouve dans notre cœur ; mais,
pour reconnaître Dieu, nous avons besoin de rencontrer Jésus qui nous révèle
le véritable Visage du Père, qui est la Vérité de nos soupirs et de nos
désirs les plus profonds de Vie et de Joie sans fin. Personne ne peut aimer
la mort, ayant été créé pour la vie éternelle. Personne n’aime la tristesse
parce qu’il est créé pour la joie éternelle. Personne n’aime le néant, parce
qu’il est créé pour l’être ! Seule la grâce du Christ peut restaurer dans
l’homme l’ordre originel voulu par Dieu, les hiérarchies des valeurs et des
dons, bouleversés par le péché.
C’est le péché qui est le véritable ennemi de l’homme. Il se présente comme
une « lave » qui se dégage du cœur de l’homme qui, parce qu’il a cédé aux
passions, devient un « volcan » en éruption ; une « lave » qui partout où
elle s’écoule apporte la mort : « Car c’est du dedans du cœur des hommes que
sortent les desseins pervers : débauches, vols, meurtres, adultères,
cupidités, méchancetés, ruse, impudicité, envie, diffamation, orgueil,
déraison » (Marc 7, 21-23).
Seul le Seigneur Jésus a le pouvoir d’arrêter cette « lave », de détruire le
péché qui oriente l’homme vers la terre et le détache du Ciel. Voilà
pourquoi les enfants, dans la candeur de leur âge et sans la malice du
péché, perçoivent la fascination de Jésus quand on Le leur annonce ; aucun
d’eux ne se fait ennemi de Dieu en choisissant ce qui est immonde, parce que
leur cœur est libre des passions et désire le bien.
Combien d’hommes, malheureusement, s’obstinent à affirmer que le péché
n’existe pas, ne fait pas de mal, est un incident inévitable de parcours.
Cette manière de penser permet à la « lave » de continuer à couler dans la
vallée, en rendant l’existence humaine plus pesante. Si, dans le cœur du
chrétien, s’affaiblit le désir de la confession sacramentelle, la cendre du
péché le met lui aussi dans le brouillard, et le regard de son âme devient
opaque. De la sorte, il ne voit plus le contraste énorme qui existe entre le
« blanc » d’une vie vécue dans la grâce de Dieu, et le « noir d’une vie
vécue dans le péché qui n’a pas été remis ; il entrevoit une grisaille qui
l’entoure, qui semble inoffensive mais est au contraire mortelle !
Au milieu de ce paysage lunaire, d’une vie qui soit grise ou noire, le
Seigneur ne se rend pas, et, de temps à autre, dans la mesure où la liberté
humaine le lui permet, il fait sentir cette vérité éternelle qui invite avec
douceur : « Ne pas sortir de toi, rentre en toi-même ; la vérité habite dans
ton homme intérieur, et, en t’apercevant que la nature humaine est
changeante, tu te transcendes toi-même. Cherche donc à arriver là où la
lueur de la raison reçoit la lumière »
(Saint Augustin).
Sources:
www.vatican.va - par l’Abbé Luciano Alimandi
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 15.11.2007 - BENOÎT XVI -
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