Les cardinaux discuteront du document de Ravenne
le 23 novembre prochain |
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Cité du Vatican, le 15 novembre 2007 -
(E.S.M.)
- Aujourd'hui a été publié le Document final de l'Assemblée
plénière de la Commission internationale pour le dialogue théologique
catholiques orthodoxes. Les Cardinaux catholiques discuteront de ce
document avec le Pape Benoît XVI le 23 novembre prochain, lors d'une
réunion extraordinaire, convoquée à la veille du consistoire.
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Le Cardinal Kasper -
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Les Eglises orthodoxes reconnaissent qu'il existe un primat, l'Évêque de
Rome, le premier des évêques
Le Document final de l'Assemblée plénière de la Commission internationale
pour le dialogue théologique catholiques orthodoxes au centre des
discussions entre le pape Benoît XVI et les cardinaux à la veille du
prochain consistoire.
Document intégral :
Document de
Ravenne
DE LA NATURE SACRAMENTELLE DE L'ÉGLISE
Aujourd'hui a été publié le Document final de l'Assemblée plénière de la
Commission internationale pour le dialogue théologique catholiques
orthodoxes (Ravenne, Italie, 8-14 octobre), qui avait été présidée par le
Métropolite Ioannis de Pergame (Patriarcat œcuménique) et le Cardinal
Kasper, Président du Conseil pontifical pour l'unité des chrétiens: "Conséquences
ecclésiologiques et canoniques de la nature sacramentelle de l'Eglise.
Communion ecclésiale, conciliarité et autorité".
Hier à Radio Vatican, le Cardinal a commenté ce texte de 45 pages qui traite
"de la tension existant entre autorité et conciliarité, ou synodalité aux
niveaux diocésain, régional et universel. Pour la première fois, les Eglises
orthodoxes reconnaissent cela au niveau universel de l'Eglise et qu'à ce
niveau, il y a conciliarité, synodalité et autorité.
Ce qui signifie qu'il existe un primat qui, selon la tradition de
l'Eglise ancienne, est celui de l'Evêque de Rome, le premier des évêques".
"Ceci dit, nous n'avons pas traité des privilèges de l'Evêque de Rome mais
seulement fixé la procédure à venir. Ce document est donc un modeste premier
pas porteur d'espérance, dont on ne doit pas exagérer la portée". Puis le
Cardinal Walter Kasper a dit qu'il est prévu d'aborder avec les orthodoxes
la question du rôle de l'Evêque de Rome dans l'Eglise universelle du premier
millénaire, avant de passer à la problématique du second millénaire, à la
lumière des Conciles Vatican I et II. "Ce sera une démarche délicate, un
cheminement très long et difficile".
Puis il est revenu sur le
départ des délégués du Patriarcat de Moscou en soulignant qu'il
s'agissait d'un problème inter orthodoxe à propos de la reconnaissance par
Constantinople de l'autonomie de l'Eglise d'Estonie. "Nous ne devons pas
interférer mais si cela nous attriste et nous préoccupe. Il est en effet
important que l'Eglise orthodoxe russe prenne part à la suite du dialogue.
Nous ne pouvons que demander aux deux parties de trouver entre-elles un
accord. Nous sommes disponibles si on nous le demandait à faciliter la
solution au niveau bilatéral Moscou Constantinople comme au niveau
orthodoxe, mais il est indispensable que l'Eglise russe participe aux futurs
travaux. C'est une Eglise très importante et nous œuvrerons à la solution"
de ce différent.
Les Cardinaux catholiques discuteront de ce document avec le Pape Benoît XVI le
23 novembre prochain, lors d'une réunion extraordinaire, convoquée à la
veille du
consistoire pour la création de 23 nouveaux cardinaux. La déclaration
jointe a été publiée en même temps, au-delà de Rome (sur le site Internet du
ministère de Kasper), également à Athènes, à Istanbul (ancienne
Constantinople) et à Chypre. Pas à Moscou, parce que les représentants du
patriarcat russe avaient quitté la rencontre inter-religieuse de Ravenne
pour un litige avec ceux de Constantinople. L'absence de la signature
d'Alexis II ne dévalorise en rien la teneur du document. L'église orthodoxe
russe, avec ses 140 millions de fidèles, représente environ le moitié de la
population entière du christianisme oriental. À Ravenne, étaient présents,
pour l'Église catholique, les Cardinaux Walter Kasper, président du Conseil
Pontifical pour l'Unité des chrétiens et le Co-président de la Commission
théologique mixte, le Cardinal William H. Keeler, archevêque de Baltimore,
le Cardinal Christoph Schönborn, archevêque de Viennes, le Cardinal
Jean-Louis Tauran, président du Conseil Pontifical pour le Dialogue
interreligieux ; pour les Églises orthodoxes, il y avait l'autre
Co-président, le métropolite Ioannis du Patriarcat de Constantinople, le
métropolite Gennadios, l'évêque Vassilios de l'Église orthodoxe de Chypre,
le métropolite Athanassios de l'Église de Grèce. Tous ont approuvé à
l'unanimité le texte publié.
"DOCUMENT DE RAVENNE", UN PAS EN AVANT ENTRE
CHRÉTIENS D'ORIENT ET D'OCCIDENT
C'est "une bonne base commune", un pas sur la longue route à parcourir vers
la pleine unité entre catholiques et orthodoxes, écrit dans son édition
d'aujourd'hui l'Osservatore
Romano, rapportant les propos par lesquels les deux coprésidents, le
cardinal Walter Kasper et le métropolite Joannis de Pergame, ont défini le
texte approuvé par les membres de la "Commission mixte internationale pour
le dialogue théologique entre l'Église catholique et l'Église orthodoxe dans
son ensemble", à l'occasion de la 10ème session plénière qui s'est tenue à
Ravenne du 8 au 14 octobre.
Le document, appelé le "Document de Ravenne",
a été publiquement diffusé aujourd'hui et représente "un progrès positif et
significatif dans le dialogue" parce qu'il donne "une base solide à la
discussion à venir sur la question du primat dans l'Église à un niveau
universel", lit-on en conclusion du document publié aujourd'hui sur le site
Internet du Conseil pontifical pour l'Unité des chrétiens, présidé par le
cardinal Kasper. Mais le document souligne aussi que les questions
"difficiles qu'il reste à éclaircir" sont encore "nombreuses".
Subdivisé en 46 paragraphes, la déclaration affronte dans sa partie finale
le nœud crucial du primat du Pape. Au paragraphe 41, il est affirmé
que orthodoxes et catholiques "concordent" sur le fait que "Rome, en tant
qu'Église qui 'préside à la charité'" occupait – avant le schisme de 1054
entre le christianisme d'Orient et d'Occident – "la première place" dans
l'ordre canonique. "Toutefois – peut-on lire –, ils (catholiques et
orthodoxes) ne sont pas d'accord sur l'interprétation des témoignages
historiques de cette époque concernant les prérogatives de l'évêque de Rome
en tant que Protos (premier), une question qui avait déjà été
différemment interprétée dès le premier millénaire".
La question du primat de Saint-Pierre, c'est-à-dire de l'autorité que le
Pape, en tant qu'évêque de Rome, revendique sur les autres patriarches des
Églises chrétiennes, représente l'écueil contre lequel le processus destiné
à établir une réunification des chrétiens s'est brisé. C'est
justement l'acceptation de discuter clairement de ce primat qui constitue la
plus grande nouveauté du processus mis en place à Ravenne.
"Ce document est un modeste pas en avant et, en tant que tel, il donne
l'espoir, mais nous ne pouvons pas en exagérer l'importance. La route pour
la pleine unité avec les orthodoxes est encore longue", a averti le cardinal
Kasper, interviewé par Radio Vatican. Ce dernier a également mis en garde
contre les interprétations triomphalistes qui considèreraient "aplanie" la
route menant à l'unité entre le christianisme d'Orient et d'Occident. Les
cardinaux catholiques discuteront du document de Ravenne avec le Pape Benoît
XVI le 23 novembre prochain, lors d'une réunion extraordinaire, convoquée à
la veille du consistoire pour 23 élévations à la pourpre cardinalice.
La déclaration conjointe a été publiée aujourd'hui au même moment à Rome, à
Athènes, à Istanbul (ancienne Constantinople) et à Chypre. Mais pas à Moscou
car les représentants du patriarcat russe avaient quitté l'assemblée
inter-chrétienne de Ravenne, en polémique avec ceux de Constantinople.
(MZ/CN) (Agence Misna)
Repères:
►
Dialogue œcuménique, le card. Kasper à Ravenne, le pape Benoît XVI à
Naples
►
Benoît XVI invite à la prière pour la pleine unité des catholiques et des
orthodoxes
Sources:
www.vatican.va 071115 (380)-
E.S.M.
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 15.11.2007 - BENOÎT XVI |