Synode: interventions de M. Muhammad
Al-Sammak et de l'Ayatollah Seyed Mostafa Mohaghegh Ahmadabadi |
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Le 15 octobre 2010
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(E.S.M.)
- Interventions de l'invité spécial M. Muhammad Al-Sammak, Conseiller
politique du Mufti de la république du Liban et de l'Ayatollah Seyed
Mostafa Mohaghegh Ahmadabadi, Professeur de la faculté de droit près
l'université "Sahid Beheshti" de Téhéran en présence du pape
Benoît XVI.
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Le pape Benoît XVI et
l'Ayatollah Seyed Mostafa Mohaghegh Ahmadabadi
Synode: interventions de M. Muhammad Al-Sammak et de
l'Ayatollah Seyed Mostafa Mohaghegh Ahmadabadi
SEPTIÈME CONGRÉGATION GÉNÉRALE (JEUDI 14 OCTOBRE 2010 - APRÈS-MIDI) -
►
Synode des évêques du Moyen-Orient : 7ème Congrégation générale
►
Don de Benoît XVI aux Pères Synodaux de la médaille commémorative du voyage à Chypre
SUITE - Le 15 octobre 2010 - Eucharistie
Sacrement de la Miséricorde
- Interventions de l'invité spécial M. Muhammad Al-Sammak, Conseiller
politique du Mufti de la république du Liban et de l'Ayatollah Seyed
Mostafa Mohaghegh Ahmadabadi, Professeur de la faculté de droit près
l'université "Sahid Beheshti" de Téhéran en présence du pape
Benoît XVI.
INTERVENTION DE L’INVITÉ SPÉCIAL, M. MUHAMMAD AL-SAMMAK, CONSEILLER
POLITIQUE DU MUFTI DE LA RÉPUBLIQUE (LIBAN)
Lorsque j’ai eu l’honneur d’être invité au Synode spécial pour le
Moyen-Orient, je me suis posé deux questions. La première est la suivante:
pourquoi ce Synode est-il consacré aux chrétiens d’Orient? Et la deuxième:
que signifie-t-il d’inviter un musulman au Synode, quel rôle puis-je y jouer
maintenant et à l’avenir?
En ce qui concerne la première question, tenter d’y répondre soulève de
nombreuses interrogations.
D’abord, si la situation des chrétiens d’Orient était bonne, aurait-on eu
besoin d’appeler à la tenue de ce synode? Et puis, ce Synode peut-il leur
assurer la sérénité et confirmer leur enracinement dans la terre de leurs
pères et de leurs aïeux, cette terre d’où a jailli la lumière de foi
chrétienne pour embrasser le monde entier?
Personnellement, en tant que musulman, j’estime importante l’attention que
le Vatican prête aux problèmes des chrétiens en général et des chrétiens
d’Orient en particulier, cet Orient source et berceau du christianisme. En
même temps, j’espère que l’initiative du roi d’Arabie Saoudite Abdallah Ben
Abdel Aziz en faveur du dialogue interreligieux et interculturel puisse
traduire l’attention du monde arabe et islamique à cette cause, sous toutes
ses dimensions nationales, religieuses et humaines, afin que ces deux
initiatives, celle du Vatican et celle de l’Arabie Saoudite, puissent se
compléter l’une l’autre en vue de la résolution des problèmes des chrétiens
d’Orient, sachant qu’il s’agit là d’une seule et même cause
islamo-chrétienne.
En ce qui concerne la deuxième question, je ne crois pas que j’ai été invité
au Synode pour connaître les difficultés des chrétiens dans certains états
de l’Orient. Notre souffrance en tant qu’orientaux n’est qu’une seule. Nous
partageons nos souffrances. Nous les vivons dans notre retard social et
politique, dans notre régression économique et de développement, dans notre
tension religieuse et confessionnelle. Cependant, ce fait de prendre le
chrétien pour cible en raison de sa religion, même s’il s’agit là d’un
phénomène nouveau et accidentel pour nos sociétés, peut être très dangereux;
le plus dangereux est qu’il pose le problème de la réciprocité. Il s’agit
d’un phénomène étranger à l’Orient et qui plus est en contradiction avec nos
cultures religieuses et nos constitutions nationales. Car ceci indique deux
faits très graves:
tout d’abord, une tentative de déchirer le tissu de nos sociétés nationales,
de les démonter et de retirer les liens de leur tissu complexe construit et
reconnu depuis de nombreux siècles. Ensuite, une tentative de montrer
l’islam sous une image différente par rapport à celle qu’il est en réalité
et en opposition à ce qu’il professe et en contradiction avec ce sur quoi il
se fonde essentiellement, à savoir la considération des différences entre
les peuples comme l’un des signes de Dieu dans la création et comme une
expression vivante de la volonté de Dieu, ainsi que l’acceptation de la
règle du pluralisme et du respect de la diversité et de la foi dans tous les
messages divins et dans ce que Dieu y a révélé. Le Saint Coran dit: “Il est,
parmi les gens du Livre, une communauté droite qui, aux heures de la nuit,
récite les versets d’Allah en se prosternant. Ils croient en Allah et au
Jour dernier, ordonnent le convenable, interdisent le blâmable et concourent
aux bonnes œuvres. Ceux-là sont parmi les gens de bien” (3, 113-114).
Deux points négatifs posent le problème qu’affrontent les chrétiens
d’Orient:
le premier point concerne le manque de respect des droits de la citoyenneté
dans la pleine égalité face à la loi dans certains pays. Le second concerne
l’incompréhension de l’esprit des enseignements islamiques particuliers
relatifs aux relations avec les chrétiens que le Saint Coran a qualifiés
comme “les plus disposés à aimer les croyants”, justifiant cet amour en
disant “qu’il y a parmi eux des prêtres et des moines, et qu’ils ne
s’enflent pas d’orgueil”.
Ces deux points négatifs, dans tout ce qu’ils comportent comme contenus
intellectuels et politiques négatifs, et dans tout ce qu’ils impliquent
comme attitudes relatives aux accords et à leur application et qu’ils
causent comme actions inquiétantes et nuisibles, nous font du mal à tous -
chrétiens et musulmans - et nous offensent tous dans notre vie et dans notre
destin communs. Pour cela, nous sommes appelés, en tant que chrétiens et
musulmans, à travailler ensemble pour transformer ces deux éléments négatifs
en points positifs: en premier lieu, à travers le respect des fondements et
des règles de la citoyenneté qui réalise l’égalité d’abord en droits et
ensuite en devoirs. En second lieu, en dénonçant la culture de l’exagération
et de l’extrémisme dans son refus de l’autre et dans son désir d’avoir le
monopole exclusif de la vérité authentique et en œuvrant à la promotion et
à la diffusion de la culture de la modération, de la charité et du pardon en
tant que respect de la différence de religion et de croyance, et de la
différence de langue, de culture, de couleur et de race; ensuite, comme nous
l’enseigne le Saint Coran, nous nous remettons au jugement de Dieu
concernant nos différences. Oui, les chrétiens d’Orient sont à l’épreuve,
mais ils ne sont pas seuls.
Oui, les chrétiens d’Orient ont en effet besoin d’aide et de soutien, mais
cela ne doit pas se faire en facilitant leur émigration ou leur repli sur
eux-mêmes, ni à travers l’abandon par leurs partenaires musulmans de leurs
devoirs nationaux et moraux à leurs égards. Faciliter l’émigration, c’est
les contraindre à l’émigration. Se replier sur soi-même, c’est s’étouffer
lentement. Abandonner le devoir de défendre le droit de l’autre à une vie
libre et digne, c’est diminuer l’humanité de l’autre et abandonner les
constantes de la foi.
La présence chrétienne en Orient, qui oeuvre et qui agit avec les musulmans,
est une nécessité autant chrétienne qu’islamique. C’est une nécessité non
seulement pour l’Orient, mais aussi pour le monde entier. Le danger que
représente l’érosion de cette présence au niveau quantitatif et qualitatif
est une préoccupation autant chrétienne qu’islamique, non seulement pour les
musulmans d’Orient, mais aussi pour tous les musulmans du monde entier. De
plus, je peux vivre mon Islam avec tout autre musulman de tout état et de
toute ethnie, mais en tant qu’arabe du Moyen-Orient, je ne peux pas vivre
mon arabité sans le chrétien arabe du Moyen-Orient. L’émigration du chrétien
est un appauvrissement de l’identité arabe, de sa culture et de son
authenticité.
C’est pour cette raison que je souligne encore une fois ici, depuis la
tribune du Vatican, ce que j’ai déjà dit à la vénérable Mecque, à savoir que
je suis préoccupé pour l’avenir des musulmans d’Orient à cause de
l’émigration des chrétiens d’Orient. Conserver la présence chrétienne est un
devoir islamique commun autant qu’un devoir chrétien commun.
Les Chrétiens d’Orient ne sont pas une minorité accidentelle. Ils sont à
l’origine de la présence de l’Orient avant l’Islam. Ils sont une partie
intégrante de la formation culturelle, littéraire et scientifique de la
civilisation islamique. Ils sont aussi les pionniers de la renaissance arabe
moderne et ont sauvegardé sa langue, la langue du Saint Coran.
Comme ils ont été en première ligne dans la libération et la reprise de
souveraineté, ils sont aujourd’hui aussi en première ligne pour affronter
l’Occupation et y résister, pour défendre le droit national violé, à
Jérusalem en particulier, et dans la Palestine occupée en général.
Toute tentative d’approcher leur cause sans considérer ces données
authentiques et enracinées dans la conscience de nos sociétés nationales,
aboutit à des conclusions erronées, fonde des jugements erronés et mène par
conséquent à des solutions erronées.
Il est donc très important que ce Synode ne soit pas simplement un cri de
souffrance chrétien qui résonne dans cette vallée de douleurs qu’est notre
Orient souffrant. L’espoir repose sur les fondements pratiques et
scientifiques que pose le Synode en faveur d’une initiative de coopération
islamo-chrétienne commune qui puisse protéger les chrétiens et sauvegarder
les relations islamo-chrétiennes, afin que l’Orient, lieu de révélation
divine, demeure digne d’élever très haut la bannière de la foi, de la
charité et de la paix pour lui et pour le monde entier.
INTERVENTION DE L’INVITÉ SPÉCIAL, AYATOLLAH SEYED MOSTAFA MOHAGHEGH
AHMADABADI, PROFESSEUR DE LA FACULTÉ DE DROIT PRÉS L’UNIVERSITÉ “SHAHID
BEHESHTI” DE TÉHÉRAN; MEMBRE DE L’ACADÉMIE IRANIENNE DES SCIENCES (IRAN)
Au cours des dernières décennies, les religions se trouvent face à de
nouvelles conditions, dont l’aspect le plus important est le désordre
prolongé de leurs disciples dans les lieux véritables de la vie sociale,
ainsi que dans les arènes nationale et internationale. Avant la Seconde
Guerre mondiale, et malgré les développements technologiques, les fidèles
des différentes religions vivaient plus ou moins à l’intérieur de leurs
frontières nationales. Il n’y avait ni l’énorme question de l’immigration ni
la forte expansion de la communication qui met en relation autant de groupes
sociaux différents. Et le monde n’était pas devenu ce “village planétaire”
qui “met en relation” tant de destinées! Nous assistons aujourd’hui aux
changements profonds qui se sont produits au cours des cinquante dernières
années et à une transformation qui se poursuit à une vitesse inouïe. Ceux-ci
ont eu non seulement des effets sur la qualité des rapports existant entre
les religions, mais ils ont également influé sur les relations entre les
différents segments des religions et même avec leurs fidèles. Certes, aucune
religion ne peut rester indifférente à cette situation en mutation rapide.
À la fin du deuxième millénaire, le multiculturalisme au sein des sociétés
était plus ou moins accepté dans le monde entier. Jusqu’à ce moment-là, la
société multiculturelle était comprise de manière très différente par
rapport à l’expérience que nous vivons aujourd’hui. Et une culture
nouvellement insérée dans une société ne pouvait être acceptée que comme
étant “la nouvelle Culture” et non pas en fonction de ses mérites ou de son
excellence. Mais aujourd’hui il y a de moins en moins de sociétés et de
groupes qui voudraient défendre une société à culture monolithique.
L’expérience dans les Balkans a prouvé que l’on ne peut pas défendre la
domination culturelle et ethnique d’un groupe sur les autres en ne tenant
pas compte des autres groupes existant au sein de cette société. Il s’agit
là d’une nécessité importante et réelle et non pas d’une perception
intellectuelle isolée.
Dans les sociétés où ont été placés différents groupes ethniques avec leurs
propres langues et religions, il faut respecter leur présence et leurs
droits aux fins de la stabilité sociale et du bon sens éthique. L’accord
entre les intérêts et le bien-être social au niveau national et
international est tel qu’aucun groupe ni aucun pays ne peut être ignoré.
C’est la réalité de notre temps. Comme il a été décrit, la compréhension que
les religions auront les unes des autres reflète ce nouveau statut mis en
place, et devra nécessairement prendre en considération, à l’avenir, ces
nouvelles conditions. Chacun partagera son propre destin avec les autres.
Cette idée est aujourd’hui partagée par de nombreux maîtres à penser et un
nombre toujours plus important de personnes se rangent du côté de cette
réalité. Une condition préalable à cette façon de penser consiste à mettre
de côté notre point de vue formel, classique et conditionné, sur les autres
religions et cultures afin d’avoir une vision qui soit plus objective. Nous
devons considérer les autres cultures avec compréhension, respect et
solidarité.
En même temps, il est indéniable qu’il existe encore des points de vue
partiaux et réactionnaires découlant d’un système de pensée politique et
culturel historiquement empreint de préjugés, de volonté d’expansionnisme et
de suprématie. Mais je crois que, à long terme, cette sorte de pensée
discriminatoire et chauviniste est en train de s’affaiblir et va sûrement
disparaître.
Outre ces transformations, d’autres changements culturels et intellectuels
ont pris forme, la plupart étant compris dans le domaine du monde occidental
industrialisé. Ceci a soulevé certains doutes et interrogations, même sur
certaines questions qui semblaient précédemment “inévitables”. Il semble y
avoir à présent un désir croissant et un besoin impérieux de découvrir les
“autres”, d’autres cultures ou modes de vie, d’autres philosophies ou
religions. Ce désir est non seulement une curiosité, mais surtout une
nécessité intérieure et spirituelle, qui s’exprime le plus fréquemment parmi
les jeunes et les penseurs de ces sociétés. Ce qui est important ici, c’est
que ce mouvement influencera certainement la compréhension spirituelle que
les religions ont les unes des autres. Mais il faudrait noter qu’aujourd’hui
la tendance est de prêter attention aux confessions asiatiques, et aux
nouvelles sectes religieuses, filles des sociétés industrialisées et ayant
une base essentiellement spirituelle. Ces groupes trouvent chaque jour plus
d’adeptes.
Nous devrions aussi analyser quelle est la condition idéale pour les
croyants et les disciples. Comment parvenir à la meilleure situation
possible? Le monde idéal serait un État où les croyants de n’importe quelle
confession peuvent vivre libres, sans appréhensions, craintes ni
obligations, selon les principes de base et les modes de leurs coutumes et
de leurs traditions. Ce droit qui est universellement reconnu devrait en
fait être exercé par les États et les communautés.
De plus, le droit d’interprétation d’une confession devrait être accordé aux
croyants de cette même religion, dans la mesure où cette interprétation se
base sur des données scientifiques et l’esprit de base de cette religion. La
vérité est que ces croyants ont plus que tout autre l’autorité et le droit
d’interpréter leur propre religion. Nul besoin de rappeler que chaque
confession doit avoir, bien évidemment, son exégèse actuelle, sans laquelle
la tâche serait ardue. Nul n’est autorisé à faire une interprétation au nom
des autres et à prendre des décisions à leur place. Chaque confession a sa
propre logique et méthode se basant sur ses exigences et sur le moment
historique. Toute adaptation ou correspondance en dehors de ce cadre qui
n‘est pas reconnue par les fidèles n’a aucune légitimité, elle n’est donc ni
valable ni durable.
C’est un bien pour l’essence de chaque religion et pour ses croyants que les
disciples de chaque confession puissent exercer leurs droits sans honte ni
peur et vivre conformément à leur patrimoine historique et à leur culture.
La stabilité du monde dépend de la stabilité des moyens d’existence des
groupes, grands ou petits, et des sociétés.
Cette stabilité ne pourra être réalisée que quand tout le monde pourra vivre
sans peur et sans être menacé par les autres. C’est là l’élément le plus
important pour atteindre une stabilité éthique et sociale et la paix. Il est
de notre devoir d’assurer de telles conditions.
Les rapports entre l’Islam et le Christianisme, fondés sur des inspirations
et des propositions du Saint Coran, depuis l’établissement de l’Islam en
Arabie saoudite, se basent sur l’amitié, le respect et la compréhension
mutuelle. Jésus est appelé la “Parole de Dieu” dans le Saint Coran qui
établit que croire en lui est fondamental pour les croyants, au point que
tout doute sur ses conseils a été dénoncé. “ ... Et tu trouveras certes que
les plus disposés à aimer les croyants sont ceux qui disent : «Nous sommes
chrétiens.» C’est qu’il y a parmi eux des prêtres et des moines, et qu’ils
ne s’enflent pas d’orgueil”. Sourate Ma’eede, ch. 82
“ ... quand les Anges dirent : «Ô Marie, voilà que Dieu t’annonce une parole
de Sa part : son nom sera le Messie, Jésus, fils de Marie, illustre ici-bas
comme dans l’au-delà, et l’un des rapprochés de Dieu”. Sourate Al-Omran, ch.
45.
Il est regrettable qu’au cours des derniers 1 400 ans, parfois du fait de
considérations politiques, ces relations aient connu des moments sombres.
Mais il ne faudrait pas imputer ces actes illégitimes accomplis par certains
individus ou groupes à l’Islam ou au Christianisme. Selon les enseignements
du Coran, dans la plupart des pays islamiques, notamment en Iran, comme la
loi même l’a stipulé, les chrétiens vivent côte à côte et en paix avec leurs
frères musulmans. Ils jouissent de tous les droits juridiques comme les
autres citoyens et exercent librement leur pratiques religieuses. Enfin, je
voudrais profiter de cette occasion pour exprimer ma gratitude au
Saint-Père, le Pape Benoit XVI pour ses remarques opportunes et capitales
dans les discours à Jérusalem et à Istanbul concernant l’importance
d’assurer des relations saines et amicales continues entre chrétiens et
musulmans. Une telle approche et de telles manières sont essentielles pour
tous les croyants et certainement importantes pour la paix dans le monde.
Merci et que Dieu vous bénisse!
Sources : www.vatican.va
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E.S.M.
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Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 15.10.2010 -
T/Synode
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