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19 Avril 2005
 

Synode des évêques d'Afrique : Interventions in scriptis des pères synodaux

 

Le 15 octobre  2009  - (E.S.M.) -  Les travaux des Carrefours se poursuivent en vue de la rédaction et de l’approbation de la part de chaque Carrefour des projets de textes pour les Propositions (formules d’approbation synodale relatives à certains sujets considérés importants par les Pères synodaux, des suggestions offertes au Saint-Père Benoît XVI comme fruit du travail synodal).

Synode des évêques d'Afrique : Interventions in scriptis des pères synodaux

Le 15 octobre 2009  - Eucharistie Sacrement de la Miséricorde - Alors que se poursuivent les travaux des Carrefours (Sessions II, III et IV), hier mercredi 14 octobre (Sessions II et III), cet après-midi jeudi 15 octobre (Session IV) et le lendemain, vendredi 16 octobre 2009 (Sessions V et VI), en vue de la rédaction et de l’approbation de la part de chaque Carrefour des projets de textes pour les Propositions (les formules d’approbation synodale relatives à certains sujets considérés importants par les Pères synodaux, des suggestions offertes au Saint-Père Benoît XVI comme fruit du travail synodal), nous publions les interventions “in scriptis” des Pères synodaux et des Auditeurs et Auditrices, qui n’ont pas été prononcées en Salle.

Au cours de la Quinzième Congrégation générale de demain matin, jeudi 15 octobre 2009, seront présentés les Rapports des Carrefours, dont les résumés (préparés par les Rapporteurs des Carrefours) seront publiés dans le prochain Bulletin n. 25.

INTERVENTIONS “IN SCRIPTIS” DES PÈRES SYNODAUX

Les Pères synodaux suivants ont remis une intervention écrite:

- S. Ém. le Card. Gabriel ZUBEIR WAKO, Archevêque de Khartoum (SOUDAN)
- S. Exc. Mgr Désiré TSARAHAZANA, Évêque de Toamasina (MADAGASCAR)
- S. Exc. Mgr Lewis ZEIGLER, Archevêque Coadjuteur de Monrovia, Président de la Conférence Épiscopale (LIBÉRIA)
- S. Exc. Mgr Arlindo GOMES FURTADO, Évêque de Santiago de Cabo Verde (CAP VERT)
- S. Exc. Mgr Rudolf DENG MAJAK, Évêque de Wau, Président de la Conférence Épiscopale (SOUDAN)
- S. Exc. Mgr Giuseppe FRANZELLI, M.C.C.J., Évêque de Lira (OUGANDA)
- S. Exc. Mgr Ayo-Maria ATOYEBI, O.P., Évêque d'Ilorin (NIGÉRIA)
- S. Exc. Mgr António Francisco JACA, S.V.D., Évêque de Caxito (ANGOLA)
- S. Exc. Mgr Mathieu MADEGA, Évêque de Port-Gentil (GABON)
- S. Exc. Mgr Augustine SHAO, C.S.Sp., Évêque de Zanzibar (TANZANIE)
- S. Exc. Mgr Jean ZERBO, Archevêque de Bamako (MALI)
- S. Exc. Mgr Beatus KINYAIYA, O.F.M. Cap., Évêque de Mbulu (TANZANIE)


Nous publions,, ci-dessous, le résumé des interventions que les Pères synodaux ont remis par écrit et qui n’ont pas été prononcées en Salle:

- S. Ém. le Card. Gabriel ZUBEIR WAKO, Archevêque de Khartoum (SOUDAN)

Le plus important pour nous Africains n’est pas de nous permettre d’être convaincus, dominés et conduits par ce que les siècles les plus récents de notre histoire ont fait pour nous, du commerce des esclaves à la mondialisation ultra-libérale. Néanmoins, derrière cette évidente vérité se cache aujourd’hui un besoin radical pour tout Africain: le besoin de combattre avec toute notre force contre notre insignifiance, notre inconsistance et notre corruption ontologique, de façon à construire une nouvelle société dénuée de dictatures et d’impuissance. Tout ce dont nous avons besoin en tant qu’Africains est d’avoir le courage de croire en nous-mêmes, de nous accepter et de nous emparer du respect des nations du monde. Avant tout, c’est le courage de l’ “histoire complète” nous concernant, la vision honnête de notre existence, de notre histoire et de notre réalité avec ses hauts et ses bas, dans ses moments les plus tristes et les plus heureux, qui garantit la stabilité.
Le problème entre le Sud-Soudan et le Nord-Soudan est aussi ancien que le Soudan lui-même. Ce qui est connu comme le “Problème du sud” est un ensemble de questions allant des inégalités dans le développement entre le Nord et le Sud jusqu’aux inégalités des opportunités accordées par le gouvernement central aux populations des deux portions du pays. Ces questions sont composées de différences raciales et religieuses entre les deux populations.
L’isolement du Soudan représente l’une des réalités les plus douloureuses. La communauté internationale, les Ong et les autres pays voisins ont toujours pris position aux dépens du plus faible. L’Afrique a besoin d’un respect total et l’Afrique doit en faire de même vis-à-vis d’elle-même. La signature de l’Accord de paix en 2005 a signifié la fin du conflit au Soudan. Il a fallu beaucoup de travail pour réussir à l’appliquer. Au cours de cette période de profondes incertitudes concernant la paix si délicate au Soudan, nous avons besoin de l’intervention réciproque de la part de toutes les personnes qui aiment la paix.
La situation instable du Sud - et dans une mesure croissante celle du Nord aussi - ne permet plus un développement efficace de l’aide ni une application sûre de l’accord de paix. La communauté internationale ne peut que réagir et fournir son soutien. Le mieux que l’on puisse faire est d’essayer de gérer le conflit et d’éviter qu’il empire.
Ce synode peut réussir à tracer une authentique feuille de route pour le salut de l’Afrique.
Le dernier synode était construit sur la philosophie de la communauté africaine comme famille de Dieu. Ce deuxième synode devrait être construit sur l’ontologie africaine de la vie! Il pourrait réhabiliter le passé africain au sein du présent comme ingrédient pour la construction de la nouvelle Afrique. Jésus Christ est venu pour nous donner la vie, la vie surabondante (Jn 10,10).

- S. Exc. Mgr Désiré TSARAHAZANA, Évêque de Toamasina (MADAGASCAR)

Ce qui se passe dans notre continent africain interpelle notre conscience chrétienne. Beaucoup des pères synodaux ont déjà signalé que les causes de la pauvreté, des conflits souvent meurtriers sont multiples et je ne vais pas insister là-dessus, mais j’aimerais m’adresser surtout à nous disciples du Christ appelés à être sel de la terre et lumière du monde: n’y a-t-il pas un décalage entre la foi et la vie que nous menons? Cette question s’adresse non seulement à nos dirigeants, à nos politiciens, mais à nous tous membres de 1'Église.
Chaque année lors de notre assemblée plénière, nous les évêques de Madagascar commençons notre réunion par le partage de ce qui se vit dans chaque diocèse. Ceci nous a mené en 2007 à faire un synode national sur la vie des prêtres. Nous avons remarqué que nos prêtres ont besoin d’être soutenus, aidés pour que leur prédication se traduise en actes. La parole aussi importante soit-elle est insuffisante sans le témoignage de vie, comme on dit chez nous, la parole peut susciter de l’enthousiasme, mais c’est surtout le témoignage qui attire.
Ainsi, parmi les différentes résolutions qui ont été prises figurent:
un plus grand discernement dans le choix et la formation des futures prêtres,
la création d’un centre national pour la formation permanente des prêtres,
la participation de la famille dans la formation des prêtres,
sans oublier l’insistance sur l’accompagnement spirituel des prêtres.
De même, les efforts pour aider les laïcs à vivre leur foi en politique doivent être une grande préoccupation de l’Église. Le changement de mentalité, la conversion de cœur, voilà un grand défi pour l’Afrique pour que le développement soit palpable, pour que la justice et la paix règnent.

- S. Exc. Mgr Lewis ZEIGLER, Archevêque Coadjuteur de Monrovia, Président de la Conférence Épiscopale (LIBÉRIA)

L’un des secteurs dans lesquels nous pouvons servir est le ministère des jeunes. Dans l’après-guerre au Liberia, les jeunes sont vulnérables. Ils ont besoin de formation. Ils ont besoin d’une direction morale et de conseils.
Dans le secteur de l’Éducation, l’Église au Liberia a, en général, proposé une éducation purement académique. Mais, durant la guerre civile, elle a dû se déplacer sur un autre niveau de manière à servir les besoins des jeunes, spécialement ceux qui n’ont pas eu accès à une éducation secondaire. L’Église a introduit des programmes de développement de la jeunesse dans les zones rurales dans lesquels sont enseignés l’agriculture, la charpenterie, la maçonnerie et la mécanique automobile. Les programmes sont tous prévus pour s’étendre sur une période de deux ans. Il s’agit de simples programmes de formation, mais ils sont réalisés de manière professionnelle. Vingt élèves à la fois participent dans chaque secteur.
Ces programmes ont été créés durant la guerre parce que les jeunes avaient besoin d’être aidés. Un prêtre a pensé qu’il s’agissait d’une manière pour les aider. Ces programmes ont été assemblés et fonctionnent très bien et les jeunes démontrent tout leur intérêt.
Pour ceux qui ont du succès et ont de bons résultats, des postes ont été pourvus au sein d’Ong ou de sociétés. Le Diocèse fait aussi appel à certains d’entre eux. Le programme continue et a aidé beaucoup de jeunes à trouver un emploi et à devenir autosuffisants. Il a aussi aidé à les distraire d’autres activités qui leur auraient fait connaître des problèmes, spécialement s’ils n’avaient rien à faire.
Au cours de cette période, ils ont suivi d’autres formes de formations. Ils apprennent à lire et à écrire (pour ceux qui ne sont pas allés à l’école), assistent à des prières quotidiennes en commun, reçoivent une formation catéchistique ainsi que des informations sur le virus VIH/Sida.

- S. Exc. Mgr Arlindo GOMES FURTADO, Évêque de Santiago de Cabo Verde (CAP VERT)

Quand la démocratie fonctionne et que la structure d’un État de droit devient stable, les partis politiques se surveillent et se contrôlent mutuellement, spécialement en ce qui concerne l’usage des biens publics, l’application de projets sociaux et de développement. De nombreux problèmes sociaux, de cette manière, sont résolus très facilement et la population parvient plus rapidement à une qualité de vie meilleure.
Sous cet aspect, le Cap Vert a fait de grands progrès dans le domaine de l’éducation, de la santé, des infrastructures et de l’espérance de vie.
Les défis augmentent cependant de plus en plus: l’instabilité de la structure familiale, à cause de l’émigration, du divorce et de la méfiance généralisée face à l’engagement familial que représente le mariage sans faire auparavant d’expérience: le déficit d’éducation civique et de citoyenneté, la situation de l’enfance à risque, et la délinquance juvénile; le chômage qui a atteint un niveau élevé, surtout parmi les jeunes; l’invasion des sectes plus agressives que jamais à l’encontre de l’Église catholique et qui offrent de fausses promesses et obtiennent une emprise importante dans la communication sociale, le danger de l’entrée forcée de l’islam due à une forte immigration de frères venant du continent et la perspective d’un grand investissement dans la promotion de l’islam dans le seul pays catholique de la région.
Environ un tiers des habitants du pays, d’une manière ou d’une autre, est scolarisé du fait du grand défi de l’éducation pour tous et de l’attitude de promotion et de concurrence. Tout ceci exige de l’Église un autre niveau de responsabilité, de pastorale et de formation de ses agents. Et dans toutes ces sphères de notre société, nous chrétiens sommes appelés à être sel de la terre et lumière du monde, avec la discrétion nécessaire, avec la visibilité de qui est près à servir, avec la délicatesse propre à la gratuité, mais aussi avec l’efficacité qui s’impose afin que l’Évangile, la foi, l’espérance, l’hospitalité, l’honnêteté et le respect pour les droits de tous et de chacun puissent aller de pair.

- S. Exc. Mgr Rudolf DENG MAJAK, Évêque de Wau, Président de la Conférence Épiscopale (SOUDAN)

Accomplissant la mission qui nous vient de Dieu, nous, Évêques catholiques du Soudan, avons dédié nos ministères pastoraux tout au long du désarroi continu de notre nation à la recherche d’une réconciliation concrète et de la paix au Soudan. Nous avons engagé des négociations directes avec les responsables soudanais en écrivant, en approchant ou en demandant l’intervention directe de la communauté internationale, des pays frères, de nos frères dans la foi des pays de l’AMECEA, du SCEAM et des Évêques sudafricains vis-à-vis desquels nous sommes très reconnaissants, en demandant avec persévérance de démontrer la solidarité et la coopération avec les initiatives de paix au Soudan.
Dans la structure de notre Conférence épiscopale, nous avons renforcé la Commission Justice et Paix qui a des bureaux déconcentrés dans neuf diocèses du Soudan. Cette Commission est très efficace dans la résolution de tout genre de conflits et rend possible la réconciliation entre les différents groupes ethniques du Soudan. Plus d’intérêt a été accordé au dialogue interreligieux mais, bien sûr, sans grand succès.
Dans nos diocèses et à travers nos ministères pastoraux auprès des Soudanais atteints par la guerre et déprimés, les Évêques aident également à guérir et à sortir des traumatismes par le biais d’actions spirituelles et pastorales. Plus particulièrement, dans la majeure partie du Soudan, les Églises ont entamé des actions de développement social et économique. Ce dont les personnes ont le plus besoin, comme la nourriture, la santé, les écoles et le développement social, a été fourni par l’Église tout au long de la longue période de conflit au Soudan.
Il y a des graines de violence potentielle en ce moment au Soudan.
Conjointement, ces disputes et ces incertitudes provoquent un environnement instable dans lequel la violence Nord-Sud peut se produire. Ce qui nous est demandé de manière urgente est de tenter maintenant de gérer le conflit et d’éviter qu’il empire.
Afin de prévenir et de gérer les conflits à venir en se préparant à la gestion de conflits et aux activités de résolution entre les différents tribus et hommes politiques. Ceci requiert une réaction rapide face aux alertes de violence dans le Sud, une attention particulière sur la sécurité de la population et le contrôle des petites armes plutôt que des désarmements forcés. Une approche régionale pour faire face à la menace de l’Armée de résistance du Seigneur (LRA) est instamment requise.

- S. Exc. Mgr Giuseppe FRANZELLI, M.C.C.J., Évêque de Lira (OUGANDA)

La Bonne Nouvelle de Jésus Christ, notre réconciliation, notre justice et notre paix, qui a touché et transformé notre vie personnelle et la vie de nos communautés chrétiennes, ne nous a pas été donnée pour notre usage ou notre consommation personnelle. C’est une Parole qui est appelée à se développer, et à communiquer la même vie – dans sa plénitude – au monde entier. L’Église existe pour partager ce don. L’Évangélisation est notre mission.
Ces quinze dernières années en Afrique ont vu se succéder autant de réussites que d’échecs dans ce domaine. Le rêve d’une radio continentale n’a pas vu le jour. D’un autre côté, nous avons désormais 163 radios diocésaines qui diffusent la Bonne Nouvelle dans toute l’Afrique. Dans certains endroits, plus rares, des télévisions diocésaines essaient de trouver leur voie. Pour citer quelques exemples concernant la radio, nous avons entendu des témoignages de l’influence positive des radios diocésaines sur la formation des consciences et des esprits dans des pays où la paix prédomine, comme la Zambie et Madagascar.
Pendant les longues années de la guerre dans le Nord de l’Ouganda, Radio-Wa, une petite radio diocésaine, a joué un rôle important dans le retour chez eux de centaines d’enfants-soldats enlevés et de rebelles de la LRA.
Dans la situation délicate et difficile qui suit la guerre au Sud Soudan, l’engagement des Instituts missionnaires comboniens, en collaboration avec les Évêques de tous les diocèses du Sud Soudan et avec l’aide d’autres organisations internationales catholiques, a donné naissance au réseau des radios catholiques du Soudan (SCRN). Commencé avec Radio Bakhita à Juba, ce réseau des stations de radios catholiques, quand il sera terminé, doit relier les huit diocèses de cette région, dépassant les divisions ethniques et supportant le processus de paix et de réconciliation au Soudan.
Effectivement, parce que les médias et les nouvelles technologies de l’information et de la communication sont de nouveaux aréopages (IL 144), nos Églises locales doivent faire de la communication une priorité pastorale. Mais cela implique que nous devons être prêts à y investir et à en payer le coût. Car les moyens de communication sociale sont coûteux.
Parfois, les médias peuvent en effet peser trop fortement sur les finances d’un diocèse seul. Dans de tels cas, les synergies et la coopération de différents diocèses et congrégations missionnaires, avec l’aide des Églises sœurs et des organisations internationales, peuvent sans aucun doute permettre de faire ce qui autrement aurait été impossible.

- S. Exc. Mgr Ayo-Maria ATOYEBI, O.P., Évêque d'Ilorin (NIGÉRIA)

Si l’Église de Dieu en Afrique veut approfondir son service de réconciliation, de justice, et de paix, elle doit prier comme le fit Jésus afin que le Saint-Esprit, par un nouveau rayonnement de sa puissance, puisse nous renouveler et faire de nous des agents d’un nouvel ordre mondial dans la sphère spirituelle, sociale, politique, économique, médicale et provoquer une révolution africaine dans le domaine des sciences.
Sans l’aide de la Puissance qui vient d’en haut, qui, seule, peut nous faire contribuer spirituellement, socialement, moralement et scientifiquement au progrès de la société, nous ne pourrions véritablement être le sel de la terre et la lumière emplie de gloire. Sans cela, nous pourrions bien ne pas compter dans la communauté des Nations. Il est temps que nous, Africains nous réveillions et vivions notre Renaissance. Nous devons prier et prier encore pour cela.
Les Écritures nous disent comment Jésus priait un peu partout. Pour que nous puissions sortir de l’impasse et devenir moins dépendants de la créativité des autres, nous devons prier Dieu et le prier encore. Les choses ne se résoudront pas sans une prière personnelle consciente, répétée, constante et fervente. On ne répétera jamais assez la nécessité de persévérer dans la prière, l’ascèse, la prédication, l’enseignement et l’action dans notre quête de la réconciliation, de la justice et de la paix.
Personne ne peut toucher le cœur des autres s’ils n’ont pas d’abord touché le cœur du Dieu de la réconciliation, de la justice et de la paix.
Notre peuple n’attend pas de nous que nous soyons des banquiers ou des hommes politiques pour arranger les choses au mieux, mais que nous soyons des formateurs des consciences, des hommes et des femmes spirituels, qui les motiveront à assumer leurs responsabilités civiles en tant que sel de la terre et lumière du monde.

- S. Exc. Mgr António Francisco JACA, S.V.D., Évêque de Caxito (ANGOLA)

La guerre civile et fratricide qui a dévasté l’Angola au cours des trente dernières années, avec tout son cortège de morts, a laissé des traumatismes profonds dans nos populations: des milliers de familles détruites et désunies, des milliers de veuves et d’orphelins, des milliers d’anciens militaires insuffisamment aidés et, pour certains, totalement abandonnés, et une grande partie de notre population qui vit au seuil de la pauvreté, etc.
Si d’un côté, il y a eu des investissements significatifs pour la reconstruction des infrastructures détruites par la guerre - ce qui est digne d’éloges - d’un autre côté, très peu voire presque rien n’a été fait pour aider à reconstruire le tissu humain sérieusement blessé par les longues années de guerre civile. Les conséquences se font déjà sentir, surtout en ce qui concerne l’augmentation alarmante de la criminalité parmi les jeunes et les adolescents.
La préoccupation de la société angolaise à ce sujet est aujourd’hui connue. Le désespoir s’empare des familles les plus pauvres, privées du nécessaire pour vivre, et de nombreux parents ne savent plus comment donner une éducation à leurs enfants. Nos églises et nos Sanctuaires deviennent ainsi, très souvent, des lieux où se réfugier, demander de l’aide, pleurer sur leurs peines et rechercher une parole de consolation. Une parole de consolation que les familles ne trouvent pas toujours parce que - et je le dis avec beaucoup de tristesse - un grand nombre de nos prêtres, engagés dans beaucoup d’autres occupations, ne sont pas disponibles pour s’occuper d’elles et ne leur prêtent pas l’attention pastorale nécessaire surtout pour le sacrement de la réconciliation et le ministère de l’écoute.
L’exode de la population des villages vers les villes a causé des changements profonds dans le modus vivendi des populations. La famille a, encore une fois, été frappée, surtout en ce qui concerne l’éducation des enfants. À titre d’exemple: les enfants, dans les grandes villes en particulier, restent seuls à la maison, parce que leurs parents, contraints de partir à l’aube pour aller travailler, les laissent dormir et, en revenant chez eux le soir très tard, les trouvent déjà endormis. Qui prend soin de ces enfants pendant toute la journée? Abandonnés à leur sort, ils ont pour compagnie les autres enfants, la rue, la télévision, etc. Nous avons ainsi des enfants qui s’occupent d’autres enfants, éduqués dans la rue, à la merci de tout et de tous.
On assiste également à l’invasion tacite de la télévision dans la vie de famille. L’influence négative sur les enfants et sur les jeunes, de certains programmes transmis par des chaînes nationales et internationales, est indéniable: feuilletons télévisés, films de violence, vidéoclip, musiques au langage impropre (également transmises amplement par les radios), qui affichent un style de vie complètement étranger à notre réalité, qui encouragent la violence et les autres comportements anti-sociaux. Il convient aussi de signaler ici certains contenus diffusés à travers Internet ou le téléphone portable, avec les sms et les vidéo messages, moyens modernes de communication dont la nouvelle génération fait grand usage. Dans ce dernier domaine, ce sont précisément les adolescents et les jeunes qui sont les protagonistes de la transmission réciproque des messages inconvenants.
Dans de nombreux quartiers périphériques, surtout dans les grandes villes, il existe des “salles” cinématographiques improvisées, où les enfants et les adolescents “consomment” ingénument des films de violence ou non recommandés pour les mineurs.

- S. Exc. Mgr Mathieu MADEGA, Évêque de Port-Gentil (GABON)

Nous parlons de la Famille “de” Dieu tant comme genre que comme espèce. Dire Famille de Dieu, c’est spécifier que la famille est de Dieu, c’est-à-dire “de Deo”, “ex Deo”, et même “cum, in, per, propter, secundum Deum”: c’est-à-dire qu’elle a Dieu comme origine, Père et fin. L’Instrumentum laboris (n. 88)déclare que la paternité divine est le fondement de l’image Église-Famille de Dieu. La Paternité-Maternité de Dieu, filiation et fraternité divines des hommes. “Divinisés”, nous sommes donc des “dieux”, c’est-à-dire des consanguins divins de manière “sacramentelle”, et ayant donc une fraternité “divine” qui, désormais, doit dépasser toutes les autres fraternités parce qu’elle est scellée dans et avec le pacte de sang de l’Agneau de Dieu. Appartenir à l’Église-Famille de Dieu signifie alors porter partout en soi, maintenant et à jamais l’identité divine. La réconciliation, ad intra, entre fils de Dieu, devient le synonyme de l’amour divin, d’une “quasi-périchorèse” au sein de la Famille elle-même. Et une fois que cette réconciliation a eu lieu et qu’elle est conservée ad intra, elle se prolonge naturellement ad extra pour être “sel de la terre” et “lumière du monde”. Vue que toute consanguinité de nature simplement humaine demeurera toujours inférieure à la consanguinité divine, on comprend le pourquoi de la “révolution synodale” souhaitée que, selon Col 3, 11, nous formulons ainsi: “Dans la Famille de Dieu, il n’y a plus ni femme ni homme, ni autochtone ni immigré, ni riche ni pauvre, ni exploiteur ni exploité, ni fabriquant d’armes, ni acheteur ni utilisateur d’armes contre l’homme parce que vrai fils de Dieu et vrai frère ou sœur!

- S. Exc. Mgr Augustine SHAO, C.S.Sp., Évêque de Zanzibar (TANZANIE)

Je souhaite le répéter: le thème de ce synode touche ma région de travail qui est à 99% musulmane. Mon défi est: comment apporter la réconciliation dans une situation où une seule personne prétend connaître toute la vérité et où tous les modes de vie – qu’il s’agisse de culture, d’économie – et les hommes politiques sont dirigés et contrôlés par une seule religion? Le plus gros problème que nous devons affronter est l’inégalité de la distribution des rentrées du gouvernement, qui ne finance et ne supporte qu’une seule religion, tandis que les autres sont des groupes tolérés sinon convertis!
Réconciliation-justice et paix ne peuvent être une réalité en Afrique que si nous, les responsables religieux, modifions notre état d’esprit sur nos propres cultures, traditions et interdits, ceux utilisés et pratiqués par les religions traditionnelles africaines. La langue et les noms donnés à ces groupes n’encourage pas du tout le dialogue et l’ouverture. Les noms tels que “païens” et “animistes” font que personne n’ose révéler la vérité sur sa foi. Résultat: on a des chrétiens le dimanche et des pratiquants de la religion traditionnelle africaine les six autres jours de la semaine. L’Église en Afrique devrait se battre sur tous les fronts pour harmoniser et pacifier la consciences des fidèles africains qui cherchent à devenir de véritables disciples du Christ, mais se trouvent à la croisée des chemins. Aussi je suggère que cette Deuxième Assemblée Synodale prenne sérieusement en main le problème du dialogue et de l’inculturation. Que cela soit clair: le dialogue appelle une pensée positive sur le peuple. Le peuple devrait être d’abord et avant tout considéré comme des être humains indépendamment de leur croyance religieuse, et accepter les autres demande une espèce de sacrifice de soi.
L’histoire de Tanzanie a fait preuve de tolérance religieuse, mais cette valeur très appréciée est menacée par le fondamentalisme religieux. Alors que l’île de Zanzibar demeure à 99% musulmane avec des tribunaux islamiques (Tribunaux Kathi), ce n’est pas le cas de la Tanzanie. Tandis que la Tanzanie se débat pour rester un État séculier, mais avec la liberté de religion, elle subit désormais des pressions pour instaurer des tribunaux islamiques et rejoindre l’Organisation de la conférence islamique à la charge des contribuables. La stratégie de l’islam qui cherche à prouver qu’il est majoritaire dans le pays, se base sur la prolifération des constructions de mosquées sur les autoroutes ainsi que sur le contrôle du commerce et des hommes politiques. En Tanzanie, 80à 90% des transports long-courriers appartiennent aux musulmans et demandent en conséquence que le vendredi soit un jour chômé.

- S. Exc. Mgr Jean ZERBO, Archevêque de Bamako (MALI)

Dans nos rapports avec les autorités politiques, nous ne devrons pas agir autrement. Les relations interpersonnelles permettent de corriger les injustices plus que les déclarations tapageuses. C’est ce qu’ont compris nos aînés les Évêques du Mali et tout spécialement Mgr Luc Sangaré. À la manière du prophète Nathan et surtout en s’inspirant des conseils et des exemples de Jésus, il n’hésitait pas à demander des audiences en tête-à-tête aux responsables politiques à tous les niveaux. Certains le recevaient, d’autres préféraient venir chez lui. Grâce à ces rencontres faites dans le respect mutuel et l’amour de la vérité, préparées dans la prière et la méditation, il amenait des ennemis et des adversaires politiques à se parler, à se tendre la main. C’est sur ses traces que nous nous efforçons de cheminer pour que notre Église soit servante fidèle et vigilante de justice, de réconciliation et de paix.
Il s’agit d’un appel à nous interroger spécialement en cette année sacerdotale sur la manière dont sont traités les évêques, les prêtres, les religieuses, les religieux et les catéchistes âgés, malades, admis à la retraite. Sont-ils placés dans des conditions qui leur permettent d’expérimenter en vérité la promesse de Jésus: celle d’avoir sur cette terre pères, mères, frères, soeurs, enfants – c’est-à-dire d’être entourés de l’affection reconnaissante de ceux et celles pour lesquels ils ont accepté de tout quitter pour suivre Jésus? Je voudrais inviter ce Synode à attirer l’attention des Instituts missionnaires sur la manière de traiter leurs membres à l’âge de la retraite. Le retour au pays natal n’est pas accepté par tous. En effet, si certains expriment clairement leur volonté de rentrer au pays natal pour y prendre leur retraite, d’autres au contraire ressentent ce retour comme un terrible déchirement. Obéissance oblige certes, mais que de souffrances intérieures vécues dans le silence sont exprimées dans les maisons de retraite en des termes très émouvants.

- S. Exc. Mgr Beatus KINYAIYA, O.F.M. Cap., Évêque de Mbulu (TANZANIE)

L’Afrique a deux visages. Dans certains endroits, elle présente son meilleur visage: des forêts riches de toutes sortes de faune et de flore et des montagnes magnifiques. Mais dans d’autres, l’Afrique saigne de la dégradation de ses terres.
La meilleure part de l’Afrique attire des milliers de touristes qui contribuent pour une bonne part aux budgets de nos nations. Mais la mauvaise nouvelle est que l’Église en Afrique ne rend pas justice aux touristes catholiques qui ont besoin d’un accompagnement spirituel. Beaucoup des destinations de ces touristes n’ont pas de aumôniers en propre. J’appelle donc les Pères synodaux à inviter tous les diocèses qui accueillent des touristes à prendre soin d’eux spirituellement.
Le deuxième visage de l’Afrique est celui de la destruction. La dégradation de l’environnement causée par nos actions irresponsables ne cesse de s’accroître. Résultat: l’Afrique doit désormais faire face à des sécheresses sévères, à l’érosion des sols et même dans certains endroits à des inondations. Étant donnée la situation, certaines personnes sont contraintes de devenir des “réfugiés de l’environnement”. Ces réfugiés de l’environnement ne souffrent pas moins que les autres réfugiés. Nous devons leur rendre justice autant qu’aux autres. C’est pour cette raison que j’appelle le Synode à faire pression sur nous tous et sur nos gouvernements, en Afrique, en Europe ou en Amérique, afin d’utiliser les ressources de la terre avec modération et de manière durable.

INTERVENTIONS “IN SCRIPTIS” DES DÉLÉGUÉS FRATERNELS

Le suivante Délégué Fraternelle a remis une intervention écrite:

- Sa Grace Owdenburg Moses MDEGELLA, Evêque du Diocèse Luthérien de Iringa (TANZANIE)

Nous publions, ci-dessous, le résumé de l’intervention que le Délégué Fraternelle a remis par écrit et qui n’a pas été prononcés en Salle:

- Sa Grace Owdenburg Moses MDEGELLA, Evêque du Diocèse Luthérien de Iringa (TANZANIE)

Mon intervention se réfère à la dernière phrase de la section 11 du premier chapitre à la page 5 de l’Instrumentum laboris. Cependant cela a été en grande partie dépassé par le résumé du Synode du 13 octobre. Je parlerai brièvement de trois domaines à savoir la repentance, la résistance et la collaboration.
Je cite: “Fondamentalement, ce qui souille (la) société africaine vient du cœur (cf. Mt 15, 18-19; Mc 7, 15 et aussi Gn 4). Une attention spéciale est accordée à Gn 4.
Les forces qui ont épuisé l’Afrique ont été tant intérieures qu’extérieures. Beaucoup a été dit à propos des forces extérieures dans ce synode et au cours des années. Je me concentrerai sur les forces intérieures.
Repentance: En vue d’une vraie réconciliation, d’une vraie justice et d’une véritable paix en Afrique et pour réaliser une metanoia réalisable, les responsables africains dans toutes les sphères d’influence et dans tous les pas de la vie doivent être transformés et être des agents de transformation.
Si la foi est probablement possible, la repentance ne l’est pas. L’Église universelle doit appeler les responsables africains nationaux à la repentance en ce qui concerne les atrocités, la brutalité, les effusions de sang, la violence, la malhonnêteté, le mauvais usage des ressources naturelles, l’excès de pouvoir, l’abus, le viol, le truquage des votes, la manipulation et la corruption et beaucoup d’autres chose encore.
Résistance: L’Église universelle doit résister et se détacher des responsables qui ne craignent pas Dieu. En revanche, elle devrait les conduire à craindre Dieu, à exercer l’honnêteté, le respect de la liberté, la justice, les droits de l’homme et la dignité de toute personne et rechercher la paix et la réconciliation.
Collaboration: Avec révérence et humilité, je suppose qu’aucune dénomination ecclésiale ne peut se présenter seule pour inculquer la réconciliation, la paix et la justice. Aucune Église particulière ne peut briller seule et provoquer à elle seule une palatabilité acceptable. Étant la lumière du monde et le sel de la terre, l’Église universelle doit encourager l’esprit d’œcuménisme parmi les autres dénominations et être en dialogue avec d’autres fois.

Interventions in scriptis des auditeurs et auditrices

- CONCERT EN L’HONNEUR DU SAINT-PÈRE- CONFÉRENCES DE PRESSE
  Concert en l’honneur de Sa Sainteté Benoît XVI - 15.10.09
 

 

Sources : www.vatican.va -  E.S.M.
© Copyright 2009 - Libreria Editrice Vaticana
Eucharistie sacrement de la miséricorde - (E.S.M.) 15.10.2009 - T/Synode Afrique

 

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