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Le 15 septembre 2008 -
(E.S.M.)
- Quelqu’un a dit que le Pape Jean-Paul II était venu manifester
la visibilité de l’Église, et Benoît XVI son intériorité. C’est un peu
caricatural pour qui se souvient des sermons et discours du défunt
Pontife Mais il est vrai qu’à eux deux, chacun selon son charisme, cette
double dimension est extraordinairement manifestée.
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Merci Très saint Père !
Fête de Notre-Dame des Sept Douleurs
Le 15 septembre 2008 - Eucharistie Sacrement de la Miséricorde
- Nous rendons grâces à Dieu, avec tous les catholiques de France, pour la
visite du Pape Benoît XVI, laquelle a été des mieux accueillies par la
majorité des Français (1). Dans sa
mission, il est venu éclairer et conforter, non seulement ces derniers mais
tous les hommes de bonne volonté, auxquels il s’est explicitement adressé,
en particulier ceux qui oeuvrent en politique et dans le monde dit "de la
culture". Monsieur Jacques Chirac, présent aux
Bernardins, a ainsi pu entendre exposer par le Pape en quoi
consistent les racines chrétiennes de l'Europe - page de l'histoire que ses
occupations passées ne lui avaient apparemment pas laissé le loisir de
connaître.
Quelqu’un a dit que le Pape Jean-Paul II était venu
manifester la visibilité de l’Église, et Benoît XVI son intériorité.
C’est un peu caricatural pour qui se souvient des sermons et discours du
défunt Pontife Mais il est vrai qu’à eux deux, chacun selon son charisme,
cette double dimension est extraordinairement manifestée. Dans les
tourments, les incertitudes, les doutes que traversent la société civile, et
même la société ecclésiastique, ces hommes de Dieu rappellent la force de
l’Évangile, son éternelle jeunesse et son inépuisable fécondité.
Cela paraît si simple, dans le fond ! Si nous
n’étions lestés de tant de choses, nous pourrions dire avec Psichari
qu’après cela, il suffit tout bonnement ... d’être logiques, cohérents.
Cohérents dans sa vie de clercs, cohérents dans sa vie d’époux et de
parents, cohérents dans sa vie professionnelle, pour privilégier en tout la
gloire de Dieu, le rayonnement de l’Église, la pratique de la justice, en
particulier dans les rapports professionnels, et de la charité. Comme le
monde en serait changé ! Cela paraît insurmontable, impossible. Et pourtant,
à l’évidence, le Saint Père met sa confiance en nous pour que nous suivions
déterminément cette logique de sanctification, de visibilité et
d’intériorité chrétiennes.
Le Pape Benoît XVI a montré, dans toutes ces
circonstances, à Paris comme à Lourdes, que le cœur de la vie du chrétien
était la sainte Eucharistie, « centre et sommet de la vie
chrétienne », comme l’a proclamé le deuxième concile du Vatican. Il
n’aura échappé à personne le soin, en particulier, qui a été mis dans la
liturgie, à la fois par le recueillement qui y était vécu, et en lequel les
fidèles sont profondément entrés, et dans les rituels observés :
la croix, présente sur les autels, alors qu’en tant de lieux elle en
a été ôtée depuis des années ; les ornements,
simples mais beaux (de l’abbaye Sainte-Madeleine du
Barroux), alors qu’en tant de lieux ils ne sont plus portés
depuis longtemps, les clercs leur préférant des aubes informes et des étoles
de mauvais goût ; le chant aussi, sur lequel
des efforts certains ont été faits, alors qu’en tant de lieux on se contente
encore de ritournelles infantilisantes, comme s’il n’était plus possible de
constituer des chorales dignes de ce nom ; l’usage du
latin, cette noble et belle langue fédératrice qui est celle de
l’Église depuis tant de siècles, en laquelle un nombre incalculable de
textes liturgiques ont été écrits et priés ; la
communion sur la langue et reçue à genoux, qui favorise tellement le
recueillement et la révérence à l’égard du Corps du Christ.
Tout cela n’a pas toujours été bien pris, évidemment. Mais puisque le Pape
s’est adressé aux hommes de bonne volonté, il suffit à chacun de réfléchir à
la portée de ces circonstances. Il n’est pas difficile de comprendre la
puissance d’adoration que ces rites favorisent, et c’est cela qui rend
bienveillant le Vicaire du Christ à l’égard de l’ancienne forme liturgique
de la messe et de ceux qui y sont attachés. Ce n’est pas par une espèce de
fascination du passé, ou par quelque esprit rétrograde ou, plus sottement
encore, par la volonté de revenir sur les enseignements du concile Vatican
II. Ce qui guide le Pape, comme ces fidèles d’ailleurs, ce sont des formes
qui rendent le mieux honneur à ce Don inouïe que le Père nous a fait en son
Fils, rendu substantiellement présent sur l’autel par le ministère du
prêtre.
La rapprochement des interventions du Pape à Paris et à Lourdes, montre
encore que sa volonté de faire place large et
généreuse à l’ancienne forme liturgique, en invitant les évêques «
à parvenir, en temps raisonnable, à des solutions satisfaisantes pour tous,
afin que la tunique sans couture du Christ ne se déchire pas davantage
», est dictée par la désir, dans une société et une Église même qui sont en
crise, de voir les chrétiens faire bloc pour répondre à leur vocation
évangélique commune. L’Église manque de prêtres ; les communautés
traditionalistes en regorgent et l’on se prive de leurs services, pour une
multitude de raisons, qui ne résistent pas toujours à la lumière. A y
regarder avec un peu de recul, cela a quelque chose de franchement absurde,
d’ubuesque. La charité du Christ nous presse, dit saint Paul ! On
dirait que ce n’est pas le sort des âmes qui est finalement en jeu ! Comme
si les petites vues des uns et des autres, leur “moi” envahissant, devaient
l’emporter sur cette exigence première !
Certes, les problèmes de cohabitation voire de communion existent, et nous
les avons évoqués ici même à plusieurs reprises, mais pas au point d’être
insurmontables, pas au point qu’il en soit désespéré, et surtout pas par les
Pasteurs du troupeau eux-mêmes. Nous l’avons déjà écrit ici, mais il faut le
redire : il est inimaginable que des successeurs des Apôtres puissent se
résoudre à ce que des dizaines de milliers de fidèles, qui par ailleurs
tendent véritablement à leur sanctification et sont habités par le sens de
la prière, de la famille, du dévouement et du sacré, vivent à l’écart de
leurs paroisses et soient laissées pour compte sur le bord de la route. «
Nul n'est de trop dans l'Église, a
insisté le pape auprès des évêques à Lourdes, à propos de l’application du
Motu Proprio. Chacun, sans exception, doit
pouvoir s'y sentir chez lui, et jamais rejeté. Dieu qui aime tous les hommes
et ne veut en perdre aucun nous confie cette mission de Pasteurs, en faisant
de nous les Bergers de ses brebis. Nous ne pouvons que Lui rendre grâce de
l'honneur et de la confiance qu'Il nous fait. Efforçons-nous donc toujours
d'être des serviteurs de l'unité ! »
Le Pape Benoît XVI est aussi apôtre de la réconciliation de l’Église avec
elle-même. C’est là, à n’en pas douter, qu’elle retrouvera le dynamisme de
ses vocations sacerdotales et religieuses, dont trop d’années de
déséducation au sens du sacré et au sens du sacerdoce ont momentanément
contrarié la source mais auquel le Vicaire du Christ a adressé un appel
pressant au travers des familles, à Lourdes.
Pour tout cela, pour votre présence et pour votre parole, merci très Saint
Père !
(1) En contraposition, on pourra lire, sur le blog le bon
grain et l'ivraie (et cette fois pour cette dernière...) un court exposé des
délires suscités par la venue du Pape chez les apôtres de la Laïcité
laïciste. Il faut aussi faire une mention toute spéciale à un article publié
dans Le Monde par Mme Irène DROIT, "prédicatrice laïque dans une Eglise de
la Réforme, réalisatrice d'émissions de radio protestantes", intitulé, avec
courtoisie et bon goût : Nous ne sommes pas tous papistes, où la bonne Dame
paraît en être restée aux guerres de religion, bien qu'elle se réjouisse de
n'être plus au XVIème siècle. Jugez de cette belle conclusion du libelle :
"Alors ne laissons pas submerger insidieusement cette belle victoire de la
liberté [le fait que 80 % des Français ne soient plus catholiques romains]
sous unn flot de tiédeur consensuelle. L'évêque de Rome doit passer quelques
jours en France. Ressaisissons-nous, pour que les médias retrouvent leur
professionnalisme - la République toute sa vigilance pour le respect de la
laïcité - et les protestants toute leur rigueur intransigeante [sic !].
Ainsi nous pourrons dire tous ensemble : Tous les chemins ne mènent pas à
Rome. Et certains d'entre nous auront envie d'ajouter : Dieu merci".
Fermes le ban ! Il serait surprenant que cette bonne Dame n'ait pas des
aigreurs d'estomac. Décidément, comme il faut souffrir pour être des
Gardiens vigilants de la Tolérance Républicaine, Démocratique et Citoyenne.
Comme c'est beau... A lire de toute urgence !
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Sources : L'hommage
de
HERMAS
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M. sur Google actualité) - 15.09.2008 -
T/Lourdes |