Mgr Gilles Wach commente le Motu
proprio de Benoît XVI |
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Le 15 septembre 2007 -
(E.S.M.)
- Le Motu proprio
Summorum Pontificum qui fera date dans l'histoire de l'Église, dès son «
incipit », rappelle que ce texte qu'on a présenté comme une œuvre très
personnelle du pape Benoît XVI, est aussi et surtout, un texte qui
s'inscrit dans la continuité de l'enseignement magistériel, après
Jean-Paul II, Paul VI, Jean XXIII, saint Pie V, de saint Grégoire le
Grand, etc
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Mgr Gilles Wach -
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Mgr Gilles Wach commente le Motu proprio de Benoît XVI
Un souci d'unité et de vérité
Le Motu proprio publié le 7 juillet dernier, comme vous pouvez l'imaginer, a
suscité dans notre Institut, comme en de nombreux endroits, un grand élan de
gratitude envers le pape Benoît XVI, et le Te Deum que nous avons entonné,
tant dans notre Maison Généralice à Gricigliano que dans nos divers
apostolats dans le monde, n'était certes pas de pure forme ! Summorum
Pontificum qui fera date dans l'histoire de l'Église, dès son « incipit »
(les Pontifes Romains ont toujours eu le soin...) rappelle que ce texte
qu'on a présenté, non sans raison sans doute, comme une œuvre très
personnelle du pape régnant, est aussi et surtout pourrais-je dire, un texte
qui s'inscrit dans la continuité de l'enseignement magistériel : si Benoît
XVI est successeur de Jean-Paul II, l'auteur du Motu proprio
Ecclesia Dei
Adflicta, il est tout autant celui de Paul VI, du bienheureux Jean XXIII, de
saint Pie V, de saint Grégoire le Grand, etc. ; c'est le successeur de
Pierre qui parle, et ce document n'est pas l'œuvre de Joseph Ratzinger, mais
de Pierre lui-même. Un authentique acte magistériel donc, qui s'inscrit
parfaitement dans la ligne ininterrompue des pontifes romains depuis saint
Pierre.
D'autre part, quoiqu'une lecture hâtive ait pu suggérer à l'un ou l'autre
une impression de retour en arrière ou de revanche, ce texte est inspiré du
grand souci d'unité et de vérité qui anime le magistère actuel.
Vérité tout d'abord. Cela ressort explicitement du
Motu Proprio'' et de la
Lettre destinée aux évêques que le pape a pris soin de leur adresser afin de
faire taire les scrupules qui pouvaient les animer: ce texte n'est pas un
texte de rupture, mais d'unité par la vérité.
Vérité par le rappel explicite de la nature profonde de la liturgie, nature
peut-être souvent ignorée aujourd'hui, même chez les tenants de la liturgie
antérieure à 1965 : elle est « le culte digne, offert à la Divine Majesté,
par l'Église du Christ, à la Gloire de son Nom, et pour le bien de toute la
Sainte Eglise ».
En rappelant que la liturgie que nous célébrons, désormais rite «
extra-ordinaire », n'a jamais été abrogée, et que sa conservation, sa
défense et son usage sont légitimes, le Souverain Pontife ôte tout argument
susceptible de provoquer des difficultés, des incompréhensions ou des
conflits: désormais toute ambiguïté est levée par l'Autorité Suprême, qui
par là même, montre que dans la Sainte Église, il ne peut y avoir ni
rupture, ni opposition, mais uniquement, de la part du Magistère,
développement et éclaircissement.
Trop de nos contemporains, même dans nos « milieux », agissent animés par
l'esprit du monde, animés d'une pensée dialectique, étrangère à
l'authentique esprit chrétien qui est un esprit de Vérité et de Charité,
cette vertu qui est « le lien de la perfection », selon la parole de
l'Apôtre.
C'est ce qui motive l'action du Pasteur commun : en un monde qui ignore
Jésus-Christ, où le démon, plus que jamais, trouve un terrain favorable à
son action mensongère et homicide, il est de première nécessité de rétablir
l'Unité, autour du successeur de Pierre, vicaire du Christ, gardien
divinement établi de la Foi, dont - il le rappelle lui-même dans le texte du
Motu proprio -, le rapport avec le culte et la liturgie est évident — « lex
credendi statuât lex supplicandi ».
Du haut du Trône de Pierre, il met en œuvre ce que saint François de Sales
donnait comme conseil aux religieuses de la Visitation à Annecy: « marchez
toujours selon la partie supérieure ». Au naturalisme ambiant, le pape
oppose une vision surnaturelle, la vision d'en-haut, qui seule permet
d'avoir une appréciation juste et vraie de ce monde déchristianisé.
En réponse, il faut donc que les chrétiens se retrouvent autour du Père
commun des fidèles, comme des disciples recevant du Maître la Parole qui
sauve et sanctifie, afin de la mettre docilement en pratique : « A qui
irions-nous, Maître, vous avez les paroles de la vie éternelle? »
Trop souvent, stigmatisant les insuffisances des hommes d'Église, on a agi
selon l'esprit du monde, un esprit imprégné des doctrines naturalistes et
révolutionnaires: à telle pensée révolutionnaire de gauche, on a opposé une
pensée tout aussi révolutionnaire... mais de droite! N'a-t-on pas vu de très
jeunes clercs se prendre déjà pour le pape ? J'entends par là des «
Magistères ambulants » qui lancent des jugements et des sentences à tous
propos suivis par des laïcs qui confondent l'Église enseignante et l'Église
enseignée.
L'esprit chrétien n'est pas révolutionnaire, l'esprit catholique n'est pas
un esprit de dialectique d'opposition. Ni à droite, ni à gauche : au-dessus
!
C'est un esprit de paix, de charité et de justice: qu'on oppose une
résistance face aux dérives imposées par tel ou tel apparatchik
ecclésiastique, certes, qu'on s'oppose au Magistère, à l'Église et au pape,
non. Le
cardinal Ricard le dit fort bien dans sa lettre de présentation du
Motu proprio: « le pape veut promouvoir la réconciliation entre les
catholiques et favoriser une plus grande communion entre eux».
C'est cet esprit non seulement chrétien, mais catholique, que nous avons
hérité du cardinal Siri, et de nos maîtres romains, que nous souhaitons
conserver et transmettre aux prêtres de l'Institut du Christ Roi Souverain
Prêtre.
C'est dans cet esprit que nos séminaristes sont formés, que nos prêtres
agissent dans les divers apostolats qui leur sont confiés, en France, mais
aussi dans le reste du monde où les évêques, cum Petro, sub Petro, œuvrent à
la sanctification du peuple qui leur est confié par « celui qui préside à la
Charité » (saint Ignace d'Antioche) : le pape.
Agissons donc tous en conformité aux exigences de nos devoirs d'états
respectifs : au pape le soin de guider le troupeau vers le bercail, aux
clercs de se soumettre et d'enseigner ce que le pape Benoît XVI demande, à tous les
chrétiens de vivre en parfaite charité dans le corps mystique du Christ:
l'Église.
Que la Très Sainte Vierge Marie, Mère de l'Église, protège notre pape et
nous rende docile à son enseignement.
Mgr Gilles Wach •
Prieur général de l'Institut
du Christ Roi Souverain Prêtre
Table :
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Motu Proprio
Sources:
La Nef
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 15.09.2007 - BENOÎT XVI -
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