Le 15 juin 2009 -
(E.S.M.)- La conclusion de l’année Saint Paul, qui intervient avec
la fête des apôtres Pierre et Paul ce 29 juin, nous est
l’occasion de remercier le Pape Benoît XVI d’une initiative si
féconde.
(Francecatholique).
Paul de Tarse
Benoît XVI et le trésor de l’année
saint Paul
Editorial de Gérard Leclerc : La grâce de l’année saint Paul
Le 15 juin 2009 - Eucharistie Sacrement de la Miséricorde
- La conclusion de l’année Saint Paul, qui intervient avec la fête des
apôtres Pierre et Paul ce 29 juin, nous est l’occasion de remercier le Pape
d’une initiative si féconde. En prenant la décision d’engager toute l’Église
dans une réflexion sur la personnalité et l’œuvre de l’apôtre des nations,
Benoît XVI savait à quel trésor il puisait et quelles pourraient en être les
retombées, pas seulement pour les chrétiens. Théologien incomparable,
initiateur des grandes thématiques qui déterminent encore les débats actuels
des confessions chrétiennes, le penseur interroge aussi tous ceux qui
réfléchissent à la destinée humaine, à ses fins, à la liberté, ainsi qu’à
nos rapports avec la loi. Une loi qui est au centre de la foi juive mais qui
rejoint aussi l’exigence morale de toutes les cultures. C’est d’ailleurs la
modernité qui apparaît fascinée par un homme que les plus révolutionnaires
considèrent comme l’auteur de la rupture la plus radicale tandis que
d’autres admirent son rôle de fondateur. Il n’est pas jusqu’aux plus
hostiles comme Nietzsche qui ne rendent hommage, à leur façon, à un
interlocuteur auquel ils s’opposent violemment pour se mieux définir
eux-mêmes.
Faut-il rappeler en quelques mots la spécificité de la révélation de Paul et
donc le contenu de son message ? Benoît XVI l’a désigné explicitement dans
ses
Catéchèses du mercredi, à l’enseigne du christocentrisme. L’apparition
du Christ sur la route de Damas à celui qui considérait jusqu’alors ses
disciples comme les plus dangereux adversaires de sa foi juive a produit un
renversement intime. Celui qui aboutit à la proclamation de ce Christ que
Dieu a exalté au-dessus de tous les noms : « Le Christ est pour l’apôtre
le critère d’évaluation des événements et des choses, l’objectif de chaque
effort qu’il accomplit pour annoncer l’Évangile, la grande passion qui
soutient ses pas sur les routes du monde. Et il s’agit d’un Christ vivant,
concret : le Christ - dit Paul - qui m’a aimé et s’est livré pour moi
(Ga2,20). Cette personne qui m’aime, avec laquelle
je peux parler, qui m’écoute et me répond, tel est réellement le principe
pour comprendre le monde et pour retrouver le chemin dans l’histoire. »
(1) En ces quelques phrases, Benoît XVI indique l’ampleur d’une
christologie, qui en impliquant chacun au plus profond de lui-même, rejoint
aussi l’ensemble du projet créateur et rédempteur de Dieu. Il suffit pour
s’en convaincre de relire les prologues des épîtres aux Éphésiens et aux
Colossiens, où un Pierre Theilhard de Chardin a puisé toute sa doctrine
cosmique. La christologie implique toutes ces dimensions. Par la volonté du
Père, le Christ est la lettre qui signe la création, il est, de par son
obéissance parfaite, celui qui sauve l’humanité, il est enfin celui qui
donne sa chair et son sang pour faire vivre les hommes de sa vie
divino-humaine. Il est de surcroît, celui qui est présent à chacun dans une
relation personnelle sans autre exemple.
Deux mille ans après la naissance de Paul, force est de reconnaître qu’il
nous a légué non seulement une idée de l’homme, mais une image vivante qui
se rapporte à notre ressemblance initiale à Dieu, sans doute atteinte par la
gravité du péché mais restaurée par la Croix. Si la dignité de l’homme en
est venue à dominer nos représentations et à inspirer nos législations, nous
le donnons largement à l’apôtre qui a compris combien le fait d’avoir été
créée et restaurée à l’image du Fils, ouvre à l’humanité sa vocation
inouïe... Lire la suite sur Francecatholique
(1) Benoît XVI, Saint Paul un maître pour notre temps, Parole
et Silence - Lethielleux.