Benoît XVI à Assise: annoncer avec
Saint François la simplicité de l’Évangile |
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ROME, le 15 juin 2007 -
(E.S.M.) -
Dimanche 17 juin, Benoît XVI fera une
visite pastorale à Assise (Italie) à l'occasion du huitième centenaire de la
conversion de saint François.
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Saint François d'Assise
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Benoît XVI à Assise: annoncer avec Saint François la simplicité de
l’Évangile
Visite pastorale du pape Benoît XVI à Assise
Dimanche 17 juin, le pape Benoît XVI fera une
visite pastorale à Assise (Italie) à l'occasion du huitième centenaire de la
conversion de saint François.
« Benoît XVI ira à Assise non pas pour une rencontre interreligieuse, comme
l’a fait trois fois Jean-Paul II depuis 1986, mais à l’occasion du huitième
centenaire de la conversion de Saint François à Jésus. Cette différence avec
son prédécesseur n’est pas petite, même si à Assise on rencontre précisément
la conversion et le dialogue, l’appartenance à l’Église catholique romaine
et l’œcuménisme, l’identité chrétienne et le dialogue interreligieux ».
« Justement cette dialectique entre annonce missionnaire et dialogue, dont
la solution est si déterminante pour l’époque ecclésiale et historique
actuelle, et dont les conséquences seront en un certain sens décisives pour
l’avenir, rend le voyage de Benoît XVI à Assise très important pour
comprendre non seulement son magistère, mais aussi ce que l’Esprit dit
aujourd’hui à l’Eglise ».
Il quittera le Vatican par hélicoptère à 7 h 30 et dès après son
atterrissage à Rivotorto, il effectuera une visite privée au sanctuaire de
St. Damien. A 10 h il présidera une messe concélébrée sur la place
inférieure de St. François et récitera l'angélus. A 12 h 30, le Pape ira
prier en privé devant la tombe de saint François.
A 16 h, Benoît XVI rencontrera les Clarisses allemandes dans leur couvent, puis les
participants au chapitre général de l'ordre franciscain (Frères Mineurs
conventuels) et la communauté du Couvent, en la basilique supérieure de St. François.
Suivra une rencontre avec les prêtres, diacres, religieux et religieuses,
supérieurs et étudiants du séminaire pontifical de l'Ombrie, en la
cathédrale St.Ruffin. Le Pape se rendra ensuite de manière privée à la Portioncule et à la chapelle du Transito de saint François.
Puis à 18 h, le Saint Père rencontrera les jeunes sur l'esplanade de la basilique
Ste. Marie des anges.
Le départ pour le Vatican par hélicoptère est prévu à 19 h.
Texte original du programme de Benoît XVI à Assise
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Italien
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Benoît XVI à Assise: le 17 juin 2007
"François, va et répare ma maison"
Né à Assise vers la fin de l’année 1181, François est le fils d’un riche
marchand d’étoffes et de draps, Pietro Bernardone, et de son épouse Dame
Pica, probablement d’origine provençale – ce qui expliquerait le prénom «
français » de l’enfant.
Les premiers pas de sa vie sont ceux d’un jeune et riche bourgeois qui rêve
de chevalerie et de gloire, et combat à l’occasion. Il pourrait en rester
là. Mais ce serait compter sans les événements. Au printemps 1205,
magnifiquement armé, il décide de rejoindre Gauthier de Brienne, mercenaire
du pape. Chemin faisant, à Spolète, il entend dans son sommeil Dieu lui
chuchoter à l’oreille. Cela suffit pour qu’il renonce à la gloire des armes
et rentre à Assise.
Il préfère dès lors s’approcher des pauvres et des lépreux et chercher la
solitude dans la chapelle Saint-Damien, aux environs d’Assise. C’est là
qu’un jour, il entend le Christ crucifié lui dire : « François, va et répare
ma maison qui, tu le vois, tombe en ruine. »
Il croit d’abord que cette maison, c’est l’église, prend des coupons dans le
magasin de son père et les vend pour financer l’ouvrage, de quoi provoquer
la colère paternelle. À l’occasion du procès que celui-ci lui fait – un vrai
procès, public –, le jeune homme se dépouille de tout, y compris de ses
vêtements, et annonce : « Désormais je ne dirai plus mon père Pierre
Bernardone, mais Notre Père des Cieux… ! »
Sa "fraternité évangélique" se développe rapidement
Vêtu d’une tunique de mauvais drap, avec pour toute ceinture une corde, il
mène une vie d’ermite, puis se fait prédicateur itinérant, parlant aux
oiseaux et aux arbres, à la terre et au vent, saluant toute personne de mots
de paix. Bientôt, des compagnons le rejoignent, suffisamment nombreux pour
qu’il écrive une règle qu’il fait approuver par Innocent III.
Sa « fraternité évangélique » se développe alors rapidement. En 1217 – il a
36 ans ! –, elle compte déjà près de 5 000 « frères mineurs ». Ils seront
plus de 35 000 à la fin du siècle, se retrouvant à chaque Pentecôte. Entre
ces assemblées, ils vont de par le monde, prêchant et mendiant leur
nourriture, se faisant serviteurs de tous.
Leur règle de vie ? La joie de l’âme, l’insouciance du lendemain,
l’attention à toute vie, l’annonce de la paix. Très vite, François fonde
aussi un tiers-ordre – l’ordre de la Pénitence – pour ceux qui, sans pouvoir
partir, aspirent à vivre à la manière des frères. Puis, après qu’au soir des
Rameaux 1211, Claire, jeune fille de la noblesse d’Assise, l’eut rejoint
pour vivre dans la suite du Christ, il installe quelques sœurs pauvres à
proximité de Saint-Damien.
Le ministère de François, le poverello (« petit pauvre ») d’Assise comme on
l’appelle, dure près de vingt ans. Débordé, incapable de gérer la communauté
qu’il a inspirée, il finit – en 1220 – par renoncer à la diriger. Quatre
années plus tard, très las, il se retire pour jeûner et prier. Lorsqu’il en
redescend, ses mains et ses pieds, ainsi que son côté, portent les stigmates
du Crucifié.
Comment expliquer que sa vie continue de marquer les esprits ?
Depuis son voyage en Égypte, il souffre aussi d’une maladie des yeux qui le
rend peu à peu aveugle. À Saint-Damien, où il a trouvé refuge auprès de
Claire, il écrit le Cantique de Frère Soleil, auquel il ajoutera plus tard
une strophe consacrée au pardon et à la paix, puis cette phrase,
éblouissante : « Loué sois-tu pour notre sœur la mort. » François meurt
paisiblement à Assise, en octobre 1226, entouré de ses frères. Il a 44 ans.
Comment expliquer que sa vie, relativement courte, continue de marquer les
esprits ? Pourquoi occupe-t-il toujours, dans la géographie intérieure de
tant d’hommes, les contrées qui ont pour nom pauvreté, humilité et
compassion ?
Saint François recevant les stigmates. Fresque
réalisée par Giotto (1267-1337), dans la Basilique majeure d'Assise.
Le théologien franciscain Luc Mathieu avance plusieurs raisons. Dans le
contexte ecclésial du XIIIe siècle d’une société et d’une Église
ultra-hiérarchisées, dominées par les puissants, François a apporté « un
vent de liberté, de dépouillement, de générosité, de fraternité ». Il a
recherché puis aimé la pauvreté, « non pas à la manière des mouvements
évangéliques de l’époque, dont certains allaient jusqu’à préconiser une
révolution violente », mais simplement « parce que l’homme est comme un fils
qui reçoit tout de son Père, qu’il ne peut rien accaparer pour lui puisque
tout est mis à la disposition de tous ».
« Cette pauvreté, poursuit le théologien, est pour lui une mystique qui doit
s’incarner dans l’amour concret pour les pauvres, les méprisés, les malades
et dans le dépouillement effectif des biens terrestres. »
François trace "un chemin de sagesse"
François, précise l’ancien provincial des franciscains, a par ailleurs «
rénové » la prière. Parce qu’il contemple sans cesse le Mystère du Christ,
l’amour de Dieu manifesté dans la création et dans le salut, avec lui, la
prière devient « prière de simplicité, d’émerveillement, d’action de grâces
émue ». Elle devient aussi, grâce au bréviaire qu’il invente, « itinérante
».
« Ami et frère de toutes les créatures issues de la bonté créatrice du Père
», François d’Assise a annoncé « une création réconciliée avec Dieu dans
laquelle la crainte est dépassée par l’amour », ajoute le théologien, qui
précise : « Il ne faut pas oublier non plus l’événement mystique des
stigmates qui vaudra à François d’être canonisé dix-huit mois après sa mort.
»
Martine DE SAUTO
Sources: Vis - www.vatican.va
-
E.S.M.
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 15.06.2007 - BENOÎT XVI -
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