Benoît XVI, un rabbin et un imam

Le 15 mai 2009 - Eucharistie Sacrement de la Miséricorde - Dans l’auditoire du sanctuaire de l'Annonciation de Nazareth, le Pape Benoît XVI a rencontré hier à 16h30 les chefs religieux de Galilée. Et il s'est passé quelque chose d'imprévu !

Après les interventions officielles, un rabbin a proposé depuis le podium de prier ensemble pour la PAIX. Le religieux juif a ensuite psalmodié un champ de la paix valide pour toutes les religions monothéistes.

Puis, tous se sont levés et le Saint Père a pris les mains de ces deux voisins, dont le rabbin David Rosen. A la fin du chant, Benoît XVI et les autres leaders religieux ont levé leurs bras au ciel.

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Un geste absolument non prémédité: rare sont les photographes à l’avoir immortalisé, et les journalistes, fatigués par une journée éprouvante de Nazareth, suivaient la cérémonie d’un œil distrait mirent du temps à réagir. Benoît XVI, les bras levés pour la paix avec d’autres responsables religieux ! Non prémédité, sans aucun doute. Mais finalement le juste aboutissement d’une semaine étonnante, où l’on a vu, en Terre Sainte, Benoît XVI s’adresser sans répit aux trois grands monothéismes, pour les interpeller dans la contribution des religions pour la paix.

On se souvient des rencontres d’Assise, intuition de Jean-Paul II qui avait rassemblé, en 1986, les représentants de toute religion pour prier pour la paix. A l’époque, on disait le cardinal Ratzinger, absent de cette rencontre, réticent. Lorsqu’il a été élu successeur de Pierre, certains ont prédit la fin du dialogue entre les religions. De fait, les premiers signes donnés n’étaient pas des plus rassurants. En 2006, un décret (motu proprio) fixait de nouvelles normes pour l'animation du sanctuaire d'Assise en novembre 2005, Mgr Michael Fitzgerald, jusque-là président du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux fut envoyé au Caire, ce qui fut interprété comme une sanction, et plus encore, le rapprochement de ce Conseil avec celui de la culture semblait signer l’acte de décès du dialogue.

C’était sans doute oublier que le cardinal Ratzinger, comme il l’a d’ailleurs rappelé aux journalistes dans l’avion qui l’amenait à Amman, fut l’un des fondateurs, en 1999, d’une fondation pour le dialogue, avec le prince Hassan de Jordanie et le grand rabbin René Samuel Sirat. Et après la crise de Ratisbonne, Benoît XVI a été amené souvent à se confronter à cette problématique, son entourage multipliant les rencontres avec des responsables religieux de l’islam, pour tenter de renouer le dialogue brisé par le fameux discours. Tout ce voyage donne la preuve qu’il est parvenu à développer une réflexion autour du dialogue religieux au service de la paix, détaillant les conditions possibles d’une rencontre des trois monothéismes sur ce sujet. Comme si, au fur et à mesure de sa réflexion, un certain nombre de barrières étaient tombées et qu’il était parvenu à donner une forme de consolidation théologique à l’intuition d’Assise. Le geste de Nazareth vient donc jeter un pont entre les deux papes, vingt trois ans après Assise

Isabelle de Gaulmyn

► Benoît XVI aux chefs religieux de Galilée dans l’auditorium du sanctuaire de l’Annonciation - 14.05.09

Regarder la vidéo ► Salutation aux chefs religieux de Galilée - auditorium du sanctuaire de l'annonciation

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Sources : E.S.M.
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Eucharistie sacrement de la miséricorde - (E.S.M.) 15.05.09 - T/Terre Sainte

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