Jean Paul II et la conversion des modes de vie
des chrétiens |
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Le 15 février 2008 - Jean Paul II rappelait aux chrétiens et au monde
l’interdépendance entre nos comportements et la misère de millions
d’hommes, et les invitait à la conversion de leurs modes de vie.
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Joël
Thomas, président du CCFD -
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Jean Paul II et la conversion des modes de vie des chrétiens
"Redécouvrir le sens du développement"
Le CCFD
(Comité catholique contre la faim et pour le développement)
consacrera ses quatre
prochaines campagnes de Carême à la redécouverte du « sens du développement
». Joël Thomas, président du CCFD, s’en explique
Catholiques en France :
Pourquoi avoir choisi ce nouvel axe de réflexion et
d’animation sur le sens du développement ?
Joël Thomas :
L’encyclique
Populorum Progressio inspire l’action du CCFD, qui ne s’inscrit pas dans
l’urgence, mais dans le long terme. Vaincre la faim dans le monde, cela ne peut se
faire que par le développement. Mais le sens qu’on attribue à ce mot n’est
pas le même selon les circonstances, selon qu’on se trouve dans un pays
riche ou dans un pays pauvre.
Or depuis la publication de ce texte, il y a quarante ans, beaucoup de
choses ont changé dans le monde. Il y a eu l’effondrement du communisme
soviétique, la mondialisation, l’émergence de nouvelles puissances
économiques, l’explosion de la sphère financière. Les disparités n’ont cessé
de croître, entre les pays comme à l’intérieur des sociétés.
De nouveaux défis sont apparus : énergétique, climatique et démographique.
En 2050, il y aura neuf milliards d’êtres humains à nourrir, alors que les
ressources de notre planète ne sont pas inépuisables et que certaines
d’entre elles risquent de disparaître du fait des modifications
climatiques. Or les populations les plus pauvres seront les premières
touchées comme on le voit déjà au Bangladesh, où les habitants des régions
côtières sont menacés par la montée des eaux.
C’est pourquoi nous croyons qu’il est temps de revisiter le «sens» de ce mot
de développement, en nous posant la question de savoir ce qu’il recouvre
aujourd’hui et à quoi il nous appelle.
L’Église a-t-elle une conception du développement
qui lui est propre à faire valoir ?
La notion de développement a longtemps été assimilée à la seule croissance
économique d’un pays. Mais les excès d’un ultralibéralisme mettant en péril
l’avenir de la planète ont suscité divers mouvements contestant cette vision
des choses. Ils sont partisans d’un autre monde, d’un développement durable
ou d’une décroissance soutenable.
Pour l’Église, l’homme est premier et le but à
atteindre est de lui permettre d’accéder à une vie plus humaine.
Elle recherche le développement de tout homme et de
tout l’homme, y compris dans sa dimension spirituelle. Déjà, en 1967,
dans son encyclique
Populorum Progressio, Paul VI soulignait ce caractère éthique et
culturel du développement, déclarant qu’il s’agissait là d’une question
sociale à dimension mondiale, et il insistait sur le devoir de solidarité
des nations les plus riches à l’égard des plus pauvres. Vingt ans plus tard,
avec
Sollicitudo rei socialis, Jean Paul II rappelait aux chrétiens et au
monde l’interdépendance entre nos comportements et la misère de millions
d’hommes, et les invitait à la conversion de leurs
modes de vie.
Comment comptez-vous remobiliser la conscience des catholiques sur tous ces
problèmes ?
Pour toucher les gens il faut du temps et nous voulons aborder ces questions
de manière pragmatique. Durant quatre ans, nos équipes diocésaines et nos
15000 bénévoles s’y emploieront, notamment au moment de nos campagnes de
Carême. Nous accorderons en particulier une large place à l’écoute des
quarante partenaires locaux que nous avons invités à sillonner la France,
car nous ne voulons pas donner de définition au développement par
nous-mêmes, mais à partir de ce qui se vit sur le terrain. Cette année,
l’accent sera mis aussi sur nos modes de consommation. Le Carême est un
temps favorable pour cette remise en cause de nos choix individuels et
collectifs. Mais c’est aussi la société civile tout entière que nous devons
interpeller si nous voulons avoir demain un monde où l’on ne se dispute pas
les dernières richesses subsistantes. En cela nous faisons œuvre de paix.
Propos recueillis par Marie-Pascale de Drouas
Le pape Benoît XVI a travaillé sur tous ces sujets qui feront le thème de sa
prochaine encyclique qui devrait paraître au mois de mars prochain,
probablement le 19, comme annoncé dans la presse italienne.
L'Encyclique sociale de Benoît XVI devrait paraître le 19 mars prochain
Sources: www.vatican.va
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E.S.M.
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie, sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 15.02.2008 - BENOÎT XVI |