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Benoît XVI demande la pleine intériorité de la foi aux prêtres
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ROME, VENDREDI 15 septembre 2006. "Voici donc mon dernier
rendez-vous, a déclaré le Saint-Père Benoît XVI, et je suis heureux
que ce soit avec vous, prêtres et diacres, pierres vivantes et
choisies de l'Eglise".
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Benoît XVI
demande la pleine intériorité de la foi aux prêtres
PRETRES,
SERVITEURS ET VOIX DU CHRIST
Le discours improvisé du pape Benoît XVI s'est développé autour de l'Evangile
de Marc, dans lequel on voit Jésus reconnaître dans ses disciples la moisson
de Dieu toute prête.
"Le Christ voit le monde comme le champ de
Dieu, dans lequel il va falloir couper une abondante moisson. Mais il est
besoin de moissonneurs. Cela apparaît dans toutes ces formules,
Jésus fait toujours preuve d'un absolu optimisme,
fondé sur la puissance du Père, le
patron de la moisson. Cette confiance est pour nous source d'espérance".
"La vie du prêtre, la nature même de sa vocation et de son sacerdoce -a
ajouté Benoît XVI- découlent de ce qu'a révélé Jésus. C'est cette
perspective qui l'a lui-même poussé à parcourir villes, campagnes et
synagogues pour prêcher l'annonce du Royaume et guérir les malades".
Sa générosité se fondait sur sa confiance en la puissance du Père et la
progressive assimilation des sentiments du Maître par le prêtre conduit ce
dernier à partager la vision confiante du Christ. En s'enracinant dans la
logique du Christ, le prêtre apprend à voir dans ceux qui l'entourent la
moisson de Dieu".
Ceci dit, a ajouté Benoît XVI, "il ne faut pas
oublier ce que dit le passage biblique: c'est le Maître de la moisson qui
envoie les ouvriers moissonner. Jésus n'a pas chargé ses disciples d'aller
chercher d'autres moissonneurs ou d'organiser des campagnes de recrutement.
Il leur a demandé de prier Dieu".
Cela ne signifie pas, a précisé
Benoît XVI, que la pastorale des vocations "doive se limiter à la prière.
Prier le Maître de la moisson veut dire que c'est en intime communion avec
lui, qui est plein d'amour et de compassion pour l'humanité que, l'on peut
entreprendre d'autres actions pour le Royaume de Dieu".
"Il ne faut
pas rester cantonnés à une logique du nombres et de l'efficacité, mais
favoriser la gratuité et l'entraide. Les ouvriers
de la moisson de Dieu sont ceux qui suivent les traces du Christ, ce qui
suppose le détachement de soi-même et le plein accord avec sa volonté".
Sur le "chemin pascal de mort et résurrection, le Christ nous a non
seulement précédé mais il nous accompagne", a ensuite affirmé le Pape en
rappelant que lorsque Pierre voulut suivre Jésus en marchant sur les eaux,
celui-ci lui demanda simplement "de fixer son regard sur lui le maintenant,
pourrait-on dire, dans la zone de gravitation de sa grâce".
"Sur le
chemin pascal, le disciple se convertit en authentique témoin du Seigneur"
et "l'essence de la tâche du ministre ordonné suit les deux définitions de
saint Augustin, être Serviteur du Christ et Voix du Christ".
"Le mot
serviteur implique un rapport à autrui, en l'occurrence un patron. Qualifier
le prêtre de Servus Christi signifie souligner que son existence a
une connotation relationnelle. Tout son être se
réfère au Christ" et, "en vertu du caractère sacramentel reçu
lors de l'ordination, il appartient au Christ, partageant avec lui sans
réserve l'appellation de Corps de l'Eglise".
En tant que Vox Christi,
le prêtre dépend de la Parole qu'est le Christ, a encore précisé Benoît XVI.
C'est ainsi que la grandeur et l'humilité du ministère ordonné se révèlent.
A l'image de Jean-Baptiste, le prêtre et le diacre sont les précurseurs, les
serviteurs de la Parole, non le centre. Le centre est le Christ, dont ils
sont la voix".
"De cette réflexion découle la réponse à la question
que tout pasteur d'âmes responsable se donne, surtout dans une situation de
carence de prêtres. Comment conserver l'unité
intérieure dans l'activisme parfois épuisant du ministère? Les
solutions à ce problème résident dans la communion intime avec le Christ.
Une nouvelle vision de l'ascèse sacerdotale se manifeste, l'ascèse du
service développé comme l'authentique ascèse de la vie personnelle".
Si le prêtre vit "son sacerdoce comme une ascèse et l'exercice
sacramental comme la rencontre personnelle avec le Christ", a conclu Benoît
XVI, "il a besoin de moments pour reprendre haleine. Le don de soi aux
autres n'est pas possible sans discipline, sans une récupération régulière
de la pleine intériorité de la foi. C'est pour cela
que le temps de rencontre immédiate avec Dieu dans la prière peut être
considéré comme la priorité pastorale par excellence. C'est le
souffle de l'âme".
Texte intégral du discours du saint Père, dès traduction
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Benoît XVI
Sources: Sources: Vatican - VIS 910
Eucharistie sacrement de la miséricorde - 15.09.2006 - BENOÎT XVI |