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19 Avril 2005
 

Ah ! Quelle belle chose que l’Église catholique !

 

Rome, le 14 août 2007 - (E.S.M.) - En cette fin de vacances, quelques souvenirs de Mgr Léonard, extrait de "Catholique...que du bonheur", par Henry Haas et Mgr A.-M. Léonard, Paris, Sarment, Éditions du Jubilé, 2007, pp. 13-17

Mgr A.-M. LEONARD, évêque de Namur

L’ÉGLISE, DES FRÈRES ET SOEURS TOUS ENSEMBLE

Aussi loin que remontent mes souvenirs, j’ai mémoire de l’Église catholique comme d’une famille. Il y avait tout d’abord, bien sûr, ma famille naturelle, avec ma mère, ses parents vivant sous le même toit et mes trois frères aînés (je n’ai pas connu mon père, mort à la guerre quand j’avais 10 jours). Et puis les oncles et tantes et la multitude des cousins et cousines. Dans tout ce petit monde, la foi chrétienne et la fréquentation de l’église jouaient un rôle important quoique sans aucune surchauffe. Si bien que, avant même de savoir que j’étais Belge, j’ai su et senti par tous les pores de mon être que j’étais chrétien catholique. Eussions-nous été tentés de l’oublier, de suaves cantiques nous le rappelaient lors des saluts au Saint-Sacrement et des missions paroissiales : « Je suis chrétien, voilà ma gloire, mon espérance et mon soutien , mon chant d’amour et de victoire : je suis chrétien, je suis chrétien !» ; ou encore : « Le monde sait les luttes héroïques que pour la foi soutenaient nos aïeux ; pour mériter le nom de catholiques jusqu’à la mort nous lutterons comme eux ».

C’est même dans ce contexte que, pour la première fois, j’entendis parler de la Belgique avec un certain lyrisme, car les Français qui liront ce livre doivent savoir que nous, Belges, sommes un petit pays qui a beaucoup de défauts, mais, parmi ses réelles qualités, en possède une qu’il est d’ailleurs disposé à exporter, à savoir l’absence totale de chauvinisme. A priori nous pensons, en Belgique, que, par principe, ce qui n’est pas belge doit être meilleur que ce qui est belge. Quand donc j’entendais chanter : « Sur la Belgique, étends ta main bénie ; pour son bonheur nos vœux montent vers toi », l’enfant que j’étais trouvait étonnant que la Sainte Vierge passât son temps à étendre la main sur un pays si minuscule. En effet, je m’en souviens avec précision, quand j’avais à peine plus de trois ans, mes frères aînés et ma mère me montraient sur une carte tous les pays d’Europe et m’apprenaient à en répéter, de mémoire, les noms et ceux de leurs capitales respectives. La France et Paris, l’Angleterre et Londres, avec passion ! L’Allemagne et Berlin, à l’époque, avec résignation… C’est ainsi que j’appris l’emplacement, fort modeste, de la petite Belgique. Plus tard seulement, on me parla des apparitions de Marie à Beauraing et à Banneux, et je compris que le cantique ne péchait pas par orgueil national déplacé : « Sur la Belgique, étends ta main bénie… »

Toujours est-il que la première famille que j’appris à connaître au-delà du cercle de la maison paternelle fut l’Église et, à partir d’elle et bien plus tard seulement, la famille nationale et enfin celle de l’univers entier sur laquelle l’Église ouvre si naturellement de par sa catholicité, de par son universalité.

Car l’Église est une merveilleuse multinationale. Les multinationales n’ont pas souvent bonne réputation, même si nous sommes nombreux à recourir à leurs services. Elles cherchent le profit, ce qui en soi est un objectif indispensable pour une entreprise soucieuse de se développer, mais parfois au détriment des populations locales dont elles usent ou abusent. L’Église catholique, elle, est la multinationale de l’amour et de la fraternité. Et pas de la fraternité conçue comme une abstraction, mais de la fraternité qui vient concrètement de ce que, tous ensemble, nous sommes les fils et les filles d’un même Père.

Quand j’étais enfant et accompagnais ma mère et mes frères à la messe dominicale ou, durant les mois privilégiés de mai (Marie !), juin (Sacré-Cœur !) et octobre (Rosaire !), quand je participais, en semaine, au salut au Saint-Sacrement, j’étais déjà touché par l’unanimité qui régnait dans la prière et le chant ainsi que par la bonne humeur dans les échanges entre les fidèles à la sortie. Certes, je trouvais parfois la grand-messe un peu longue et j’avais mes petits points de repère, dans le chant grégorien de l’ordinaire, qui m’indiquaient quand la fin était proche. Mais, pour le reste, quelle splendide famille ! Ah ! Noël et Pâques, et les autres grandes fêtes de l’année, spécialement la Toussaint et le Jour des morts, que de belles émotions portant vers le haut, quelle communion des cœurs puisée à la meilleure des sources ! Et les missions paroissiales ! Tous les soirs, une église bourrée à craquer pour écouter les prédications assurées par « des Pères » (Jésuites ou Oblats) et débouchant sur d’intenses moments de prière commune ! On avait beau être de pauvres pécheurs (cela nous était rappelé avec quelque insistance à l’époque, mais jamais avec exagération), nous nous sentions tous beaucoup meilleurs après quelques bons exercices de piété et une solide confession…

Aujourd’hui encore, 50 ou 60 ans plus tard, dans un contexte fort différent, marqué par tant de laisser-aller et de divisions internes, je me dis bien souvent, après la messe chrismale ou celle des ordinations sacerdotales ou, plus modestement, après la plupart des célébrations, souvent très soignées, de la confirmation : « Eh bien ! les frères et sœurs chrétiens rassemblés ici ont peut-être vécu aujourd’hui leur plus beau rassemblement de l’année, riche en humanité, accueillant au don de Dieu, fraternel à souhait ! » C’est si vrai que, souvent, à la sortie, des « fidèles », pas toujours très fidèles à la pratique dominicale, prennent la peine de remercier pour cette célébration qui, de leur propre aveu, leur a fait le plus grand bien.

Je sais bien que nombre de jeunes trouvent géniale l’ambiance des discothèques parce que, à certains moments, on n’y fait plus qu’un dans la communion quasi physique aux mêmes vibrations sonores envoûtantes. Mais ils savent aussi bien que nous que les retombées négatives sont légion : l’initiation à la drogue, l’avachissement dans l’alcool, la destruction de l’ouïe, la drague irresponsable et les accidents mortels au retour. Les grands rassemblements catholiques de jeunes, par contre, apportent joie, communion, vibration commune, fraternité vécue, sans effets secondaires (sauf si on l’a vraiment cherché !).

Je sais aussi que beaucoup d’adultes se passionnent pour le sport. Je veux dire le sport pratiqué, non pas sur un terrain, mais dans les gradins d’un stade ou devant l’écran de télévision, avec force chips, fromage et bière à l’appui, afin de garantir la sveltesse athlétique… Je n’ai évidemment rien contre. Mais les supporters de vedettes et de clubs sportifs reconnaissent aussi, la mort dans l’âme, que leurs passions légitimes se déchaînent souvent, à partir d’un certain niveau de compétition, sur fond de dopage, de commerce de drogues, de magouilles financières, de matchs truqués et, dans le cas de grandes manifestations internationales de football, de prostitution organisée. Phénomènes nettement moins présents quand des foules immenses se rassemblent, dans une communion extraordinaire des cœurs, pour la mort d’un pape ou l’entrée en fonction de son successeur ou lors des déplacements du pape à travers le monde…

À la messe finale des Journées Mondiales de la Jeunesse à Paris, en 1997, j’avais, à quelques mètres de moi, l’évêque d’Autun de l’époque, Monseigneur Raymond Séguy, aujourd’hui retraité. Aux moments où, dans une communion de joie indescriptible, ce gros million de jeunes exultaient d’un même cœur, j’entendais mon confrère, avec son délicieux accent d’Ardèche, s’écrier, toute mitre dehors, à plusieurs reprises : « Ah ! Quelle belle chose que l’Église catholique ! » Et moi, quoique de manière légèrement moins expansive, je ratifiais avec bonheur : oui, quelle belle chose que l’Église, où frères et sœurs sont ensemble !

"Voyez ! Qu’il est bon, qu’il est doux d’habiter en frères tous ensemble !

C’est une huile excellente sur la tête, qui descend sur la barbe,

Qui descend sur la barbe d’Aaron, sur le col de ses tuniques.

C’est la rosée de l’Hermon qui descendrait sur les hauteurs de Sion,

Car le Seigneur y a voulu la bénédiction, la vie à jamais."


(Psaume 132/133)

Mgr A.-M. LEONARD, évêque de Namur
 

Sources:  Évêché de Namur - E.S.M.

Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas un document officiel

Eucharistie, sacrement de la miséricorde - (E.S.M.) 14.08.2007 - BENOÎT XVI - Méditations

 

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