Benoît XVI élargit les relations
diplomatiques avec les états, dernière arrivée: la Russie |
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Rome, le 14 janvier 2010 -
(E.S.M.)
- En un demi-siècle, le nombre d'ambassadeurs du pape dans le
monde a doublé. Les relations diplomatiques bilatérales ont triplé.
Manquent à l'appel la Chine, l'Arabie Saoudite et quelques autres états.
Le double jeu du Vietnam: tout en traitant avec le Vatican, il agresse
les catholiques.
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Benoît XVI élargit les relations
diplomatiques avec les états, dernière arrivée: la Russie
Le réseau diplomatique du Saint-Siège.
Le 14 janvier 2010 - Eucharistie Sacrement de la Miséricorde
-
S’adressant, il y a trois jours, aux
ambassadeurs
accrédités près le Saint-Siège, Benoît XVI a dit que l’Eglise de Rome "garde
ses portes ouvertes à tous et souhaite avoir avec tous des relations qui
contribuent au progrès de la famille humaine".
Il a rappelé avec satisfaction que des relations diplomatiques complètes ont
enfin été établies avec la Russie elle-même.
Et l’on espère – a laissé entendre le pape – qu’il en sera bientôt de même
avec le Vietnam (malgré les violences anticatholiques de ces derniers jours
à Hanoï, diplomatiquement passées sous silence par les organes d’information
du Vatican).
Le jour même du
Discours du pape aux ambassadeurs, la secrétairerie d’état
du Vatican a diffusé une brève note d’information indiquant les nouveautés
de 2009 en matière de relations diplomatiques.
La Russie, dernière arrivée, porte à 178 le nombre d’états qui entretiennent
aujourd’hui des relations diplomatiques complètes avec le Saint-Siège. S’y
ajoutent l'Union Européenne, l’Ordre Souverain et Militaire de Malte et,
sous une forme spéciale, l'Organisation de Libération de la Palestine. Mais
aussi les nombreuses organisations intergouvernementales et les programmes
internationaux auxquels le Saint-Siège participe comme observateur ou comme
membre.
Le Saint-Siège a signé des concordats, accords et conventions de toutes
sortes avec beaucoup de ces états et organismes. Par exemple, l’an dernier,
avec le Land allemand de Schleswig-Holstein, l'Autriche et le Brésil.
Très peu d’états, donc, n’ont pas de rapports diplomatiques avec l’Eglise de
Rome. Parmi eux, en plus du Vietnam, il y a la Chine populaire et l'Arabie
Saoudite.
Dimanche 10 janvier, veille de la rencontre du pape avec les ambassadeurs, "Avvenire",
le quotidien de la conférence des évêques d’Italie, a publié une vue
d’ensemble précise du réseau diplomatique du Vatican dans le monde.
L'auteur est un vaticaniste des mieux préparés. Voici ce qu’il a écrit.
Les 16 états qui manquent à l’appel. Et les dernières données sur les
ambassadeurs et les nonces
par Gianni Cardinale
En 1978, le Saint-Siège avait des relations diplomatiques complètes avec 84
états. En 2005, ils étaient 174. Avec Benoît XVI, ils sont passés à 178.
Sous son pontificat, des relations ont en effet été établies en 2006 avec le
Monténégro nouveau-né, en 2007 avec les Emirats Arabes Unis et en 2008 avec
le Botswana. Enfin, le 9 décembre, est venu le tour de la Fédération de
Russie, avec qui existaient déjà des relations de nature spéciale, comme
celles qui perdurent avec l’Organisation pour la Libération de la Palestine.
Parmi les pays avec lesquels le Saint-Siège a des relations diplomatiques,
il y a aussi la Chine-Taïwan. Toutefois, depuis 1979, ce n’est plus un nonce
qui y réside, mais un simple "chargé d’affaires par intérim". Et cela en
attendant de pouvoir transférer enfin la nonciature à Pékin.
La Chine populaire est en effet le plus grand des pays n’ayant pas de
relations diplomatiques avec le Saint-Siège. Mais ce n’est pas le seul.
Outre le Kosovo – au statut international encore controversé – le
Saint-Siège n’entretient pas encore de relations avec 16 états, asiatiques
pour la plupart et souvent à majorité musulmane.
Dans 9 de ces pays - Afghanistan, Arabie Saoudite, Bhoutan, Chine populaire,
Corée du Nord, Maldives, Oman, Tuvalu et Vietnam – pas de représentant du
Vatican. Dans 7 autres, il y a des délégués apostoliques, c’est-à-dire des
représentants pontificaux auprès des communautés catholiques locales mais
pas auprès des gouvernements. Trois de ces pays sont africains : Comores,
Mauritanie et Somalie. Et quatre sont asiatiques : Brunei, Laos, Malaisie,
Myanmar.?
Le Saint-Siège a quand même déjà eu des contacts formels avec certains de
ces pays. Des représentants de l’Afghanistan, de l’Arabie Saoudite, de la
Malaisie, d’Oman et du Vietnam ont en effet assisté à la messe de début de
pontificat de Benoît XVI. Et aux funérailles solennelles de Jean-Paul II,
les représentants de Brunei et de la Somalie ont manifesté leur présence.
Avec le Vietnam, les négociations tendant à l’établissement de relations
diplomatiques complètes ont formellement commencé. La
visite du président
Minh Triet au Vatican, le 11 décembre, a été encourageante à cet égard. En
ce qui concerne la Chine, des contacts officieux existent entre des
personnalités de la secrétairerie d’état, l’ambassadeur de Pékin en Italie,
et les responsables du Bureau pour les affaires religieuses du régime
chinois.
La diplomatie pontificale a aussi commencé à travailler à l’établissement de
relations avec Oman. Mais certains états musulmans semblent réfractaires à
toute discussion. C’est le cas de l’Arabie Saoudite – le culte catholique y
est toujours officiellement interdit, même si l’audience accordée par le
pape au roi Abdallah, le 6 novembre 2007, a été un signal positif – ou des
Maldives, qui n’acceptent même pas l’entrée sur leur territoire de prêtres
qui pourraient assister les nombreux touristes catholiques présents dans
l’archipel.?
Actuellement les ambassadeurs près le Saint-Siège d’environ 80 pays résident
à Rome. Les autres sont des diplomates qui résident dans d’autres capitales
d’Europe. Le Saint-Siège n’accepte pas d’ambassadeurs accrédités en même
temps près l'Italie. Un autre signe de l’intérêt diplomatique croissant pour
le Saint-Siège est que, sous le pontificat de Benoît XVI, les ambassadeurs
d’Australie, du Cameroun, des Seychelles et du Timor Oriental se sont
installés à Rome.?
Il y a aujourd’hui dans le monde 101 nonces apostoliques en activité,
certains s’occupant de plusieurs pays. Près de la moitié, 50, sont italiens,
un pourcentage en baisse par rapport au passé (en 1961, 48 nonces sur 58
étaient Italiens, soit 83 % ; et en 1978, 55 sur 75, soit 73 %). Cette
baisse devrait se poursuivre puisque, sous le pontificat de Benoît XVI, 26
nonces à leur première nomination ont été élevés à l’épiscopat, dont
seulement 10 Italiens (38 %).
Toutefois les représentants pontificaux dans des pays importants
ecclésiastiquement et politiquement comme la France, l’Espagne, les
Etats-Unis, l’Argentine, le Brésil, la Colombie, Israël (Jérusalem et
Palestine), la Russie et l’Italie elle-même, sont encore Italiens.
Les autres nonces viennent, pour la plupart, du reste de l’Europe
(27, dont
7 Espagnols, 6 Polonais, 5 Français, 3 Suisses), mais aussi d’Asie
(14, dont
6 Indiens et 4 Philippins), d’Amérique du Nord (6, venant tous des
Etats-Unis), d’Afrique (3) et d’Amérique latine
(1).
Avec Benoît XVI, le réseau de nonciatures a été renforcé en Afrique, où ont
été créés deux nouveaux postes : au Burkina Faso en 2007 et au Libéria en
2008. Et la Libye a décidé de donner son accord pour la construction d’une
nonciature à Tripoli. Encore des signes de l’intérêt – réciproque – du
Saint-Siège pour un continent parfois oublié par les grandes puissances.
***
Le journal de la conférence des évêques
d’Italie qui a publié l'article
►
Avvenire
Le discours adressé, le 11 janvier 2010, par Benoît XVI au corps
diplomatique
►
"Cette rencontre traditionnelle du début de l’année..."
La note d’information diffusée le même jour par la secrétairerie d’état
►
Nota informativa, 11 gennaio 2010
Sur le site du Vatican, la liste des états et des organismes internationaux
avec lesquels le Saint-Siège entretient des relations
►
Relations bilatérales et multilatérales du Saint-Siège
Et la liste des concordats et des accords signés depuis 1929 jusqu’à
aujourd’hui, avec les documents correspondants
►
Concordati e accordi della Santa Sede
Traduction française par
Charles de Pechpeyrou, Paris, France.
Source: Sandro Magister
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 14.01.2010 -
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