Les répercussions de la crise
financière en Afrique |
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Le 14 janvier 2009 -
(E.S.M.)
- Le Nigeria, l’un des plus grands producteurs de pétrole
africain (avec l’Angola, auquel il dispute le primat) l'Angola où le
pape Benoît XVI va se rendre au mois de mars prochain, avait accumulé
d’importantes réserves financières quand le prix du brut avait
abondamment dépassé les 100 dollars le baril.
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Les répercussions de la crise
financière en Afrique
NIGERIA - Inflation, perte de travail : la crise
financière touche fortement le Nigeria
Le 14 janvier 2009 - Eucharistie Sacrement de la Miséricorde
-
La crise financière mondiale et la baisse du prix du pétrole menacent
sérieusement l’économique du Nigeria. Selon les experts économiques,
interviewés par la presse locale, la dévalorisation de la monnaie locale, la
Naira, n’est que le premier maillon d’une chaîne d’évènements qui conduira à
une crise du secteur bancaire, qui a son tour impliquera l’économie entière
du pays, avec pour conséquence des licenciements de milliers de personnes.
Selon les associations des producteurs et des travailleurs, la
dévalorisation continue de la Naira par rapport au dollar et à l’euro,
conduira à une explosion des prix des biens et des services, au chômage et à
l’augmentation du coût de l’argent pour financer les projets
infrastructurels dont le pays a besoin. Le taux de change de la Naira par
rapport au dollar est passé de 138-142 Nairas pour un dollar de décembre
2008 à 150 Nairas pour un dollar aux premiers jours de janvier 2009. Selon
les experts la dévalorisation de la Naira est liée à la chute du prix du
pétrole enregistrée ces derniers mois. Le Nigeria, l’un des plus grands
producteurs de pétrole africain (avec l’Angola, auquel il
dispute le primat) l'Angola où le pape Benoît XVI
va se rendre au mois de mars prochain, avait accumulé d’importantes
réserves financières quand le prix du brut avait abondamment dépassé les 100
dollars le baril. Maintenant que le prix est redescendu autour de 40
dollars, les réserves en devise nigérienne diminuent de façon vertigineuse.
Le Nigeria a développé une économie fondée uniquement sur le pétrole,
laissant languir les autres activités, comme l’agriculture. Le pays doit
donc presque tout importer, à commencer par les biens alimentaires. Tant que
les réserves financières (alimentées par le prix élevé du
brut) sont actives, les nigériens peuvent acheter à prix modérés
les biens de première nécessité. Quand au contraire le prix du pétrole
s’effondre, les réserves financières s’épuisent rapidement.
C’est le « syndrome hollandais » bien connu: une économie dépendante
à l’excès des exportations pétrolifères tend à abandonner les autres
secteurs économiques (agriculture et production
manufacturée), car grâce à la devise forte
(dérivant des exportations d’hydrocarbures) on préfère importer
les marchandises et les denrées alimentaires pour satisfaire les besoins de
la population. Le nom vient du fait que ce phénomène économique a été
observé pour la première fois en Hollande dans les années 70, quand la
découverte de gisements de gaz l’avait poussée à abandonner les secteurs
traditionnels de l’économie et à recourir à aux importations de produits
manufacturés. Les évêques nigériens avaient dénoncé le fait que les
ressources pétrolières étaient mal utilisées et qu’on négligeait de façon
coupable les autres secteurs importants de l’économie, à commencer par
l’agriculture.
Le phénomène de l’inflation est aggravé par le grand nombre de faux billets
mis en circulation par la criminalité locale organisée
(une autre plaie du pays).
A cause de la crise, on prévoit des milliers de licenciements dans le
secteur bancaire, suivis par d’autres dans d’autres secteurs de l’économie.
L’Etat devra réduire les coûts (y compris ceux pour la santé et
l’instruction), touchant les secteurs les plus faibles de la population.
KENYA - Le prix de la nourriture reste trop élevé
malgré les aides du gouvernement : 10 millions de kenyans en danger à cause
de la faim
L’urgence alimentaire continue au Kenya, où un tiers de la population, soit
10 millions de personnes, est aux prises avec la faim. Parmi ces personnes
il y a 1 million et demi d’enfants et 2 millions et demi de personnes
touchées par des maladies comme le SIDA.
Le gouvernement a lancé un programme de distribution alimentaire pour la
population en difficulté, qui n’a pas cependant atteint de résultats
satisfaisants. Le coût de la nourriture continue en effet à augmenter, et le
programme d’aides du gouvernement ne réussit pas à satisfaire les besoins de
toute la population, créant une forte inégalité dans la distribution des
aides. Selon la presse locale, en effet, la farine bon marché est disponible
seulement dans certaines zones de Nairobi et dans les provinces orientales,
tandis que les populations du Nord-est, de la Rift Valley et des provinces
centrales doivent affronter la pénurie alimentaire.
Le gouvernement avait promis que la farine à bas coût serait disponible pour
tous au cours du mois dernier. Les autorités locales ont annoncé
l’importation de deux millions de sacs de maïs et de céréales. Selon les
experts gouvernementaux le Kenya a besoin de cinq millions de sacs de maïs
et d’autres céréales, en plus du million et demi importé récemment, qui est
arrivé au Kenya et qui est en attente d’être distribué. Le gouvernement a
aussi donné la permission au secteur privé d’importer 3 autres millions de
sacs de céréales.
Malgré ces mesures les enfants, dans plusieurs localités des districts de
Central Baringo et de North Baringo, dans la Rift Valley, ne vont pas à
l’école, à cause du manque d’alimentation.
Selon les autorités locales, plus de 40 pour cent des habitants au central
Baringo doivent affronter la faim. Dans le North Baringo la situation est
pire, car les personnes en danger à cause de la faim représentent plus de 70
pour cent de la population. Dans ces régions des familles entières sont
contraintes de se nourrir uniquement d’herbes sauvages.
La crise alimentaire est provoquée par des raisons climatiques mais aussi
par la spéculation opérée par les médiateurs qui acquièrent à petit prix la
récolte des paysans, ne la mettent pas tout de suite sur le marché pour
faire monter les prix, pour ensuite la vendre au moment opportun. Une
spéculation qui a été fortement dénoncée par les évêques.
NIGERIA - Les répercussions de la crise économique
mondiale sur les activités des Jésuites: « nous devrons sérieusement nous
serrer la ceinture en vivant dans la simplicité, en étant solidaires,
surtout envers les œuvres et les maisons qui ont des difficultés à avancer »
La crise économique mondiale a des répercussions aussi dans la Compagnie de
Jésus. A ce propos le P. George W. Quickley, Supérieur provincial de la
Province de l’Afrique du Nord-ouest, a écrit à ses confrères une lettre à
l’occasion de Noël. Selon ce que communique à l’Agence Fides le Bureau de
presse et d’information des Jésuites, après avoir rappelé les données
concrètes et les pertes accumulées ces dernières années, le provincial
invite ses confrères « à réduire le plus possible les dépenses. Nous
devrons sérieusement nous serrer la ceinture en vivant dans la simplicité,
avec les moyens à notre disposition, solidaires les uns envers les autres,
surtout envers les œuvres et les maisons qui ont des difficultés à avancer
».
Et il continue en invitant chacun à « un plus grand esprit de partage »,
rappelant ce que disent les Statuts sur la pauvreté au n. 33 : « Notre style
de vie, en ce qui concerne la nourriture, les vêtements, le logement, les
loisirs, les vacances, les voyages, les outils de travail et autre, doit
correspondre à celui de disciples du Christ pauvre : simple, hospitalier,
ouvert, et ne doit pas dépasser ce que peuvent s’accorder les hommes de
condition modeste ». Après avoir rappelé la pauvreté de la naissance du
Christ, qui certainement « n’a pas été une partie facile pour Marie et
Joseph, mais plutôt une dure épreuve et peut-être aussi un cauchemar »,
conclut : « tandis que nous commençons la nouvelle année, nous allons
vers des jours difficiles pour notre Province. Les mois prochains sembleront
probablement un cauchemar à quelques-uns d’entre nous. Mais notre vocation
comme Jésuite est un appel à l’espérance. Ne désespérons jamais dans les
crises les plus difficiles ».
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L'Eglise en Afrique - Actualité
Sources : www.vatican.va
(S.L.)
-
E.S.M.
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 14.01.2009 -
T/Afrique |