Asia Bibi : Les Evêques du Pakistan
adresse un appel au Pape Benoît XVI |
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Le 13 novembre 2010
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(E.S.M.)
- Les Evêques du Pakistan en faveur d’Asia Bibi : « Appel au
Pape et à toutes les mères du Pakistan »
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Asia Bibi
Asia Bibi : Les Evêques du Pakistan
adresse un appel au Pape Benoît XVI
Le 13 novembre 2010 - Eucharistie
Sacrement de la Miséricorde
-« Nous adressons un appel éploré au Saint-Père Benoît XVI afin
qu’il puisse prier, intercéder et se prodiguer en faveur d’Asia Bibi, la
chrétienne condamnée à mort injustement pour blasphème. Nous demandons que
lui soit garanti le pardon et qu’elle soit libérée. Nous invitons la
communauté internationale à hausser le ton, à faire des pressions et à
œuvrer à tous les niveaux en faveur du salut de cette femme qui est
innocente. Nous disons à toutes les mères pakistanaises : Asia est une maman
comme vous, défendez-la, ne permettez pas que ses enfants deviennent
orphelins » : c’est ce que déclare à l’Agence Fides S.Exc. Mgr Bernard Shaw
OFM, Evêque auxiliaire de Lahore, le diocèse où s’est vérifié le cas d’Asia
Bibi, la première femme pakistanaise chrétienne condamnée à mort pour
blasphème.
L’Evêque déclare à Fides espérer en l’action et en la
mobilisation de l’opinion publique de la société civile pakistanaise « au
sein de laquelle existent des organisations chrétiennes et musulmanes qui
travaillent pour la paix et l’harmonie, pour lutter contre le fanatisme
religieux et affaiblir la polarisation entre les différentes communautés ».
Le cas d’Asia Bibi est « un authentique outrage à la dignité humaine et à la
vérité. Nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour que la sentence
soit modifiée en appel près la Haute Cour de Lahore » a déclaré à Fides
Peter Jacob, Secrétaire exécutif de la Commission « Justice et Paix »,
signalant au moins cinq autres cas de fausses accusations de blasphèmes et
de violations des droits de l’homme au cours des deux derniers mois
seulement.
S.Exc. Mgr Joseph Coutts, Vice-Président de la Conférence épiscopale et
héraut de la campagne en faveur de l’abolition de la loi en question
s’arrête lui aussi sur les problèmes créés au sein de la société
pakistanaise par la loi sur le blasphème, annonçant l’engagement de l’Eglise
du Pakistan « pour soutenir la famille d’Asia Bibi et toutes les familles
injustement frappées par cette loi ».
« Le danger – explique l’Evêque à Fides – vient de l’abus de cette
loi. En demandant son abrogation, nous ne voulons pas encourager ceux qui
désacralisent le nom du Prophète. Nous déplorons ce qui se passe en ce qui
concerne l’application de la loi : toutes les excuses sont bonnes : si l’on
veut frapper un adversaire ou un ennemi, on l’accuse de blasphème ». La
loi se prête à de tels abus parce qu’elle ne prévoit pas la charge de la
preuve pour l’accusateur : il suffit d’un témoignage ou d’une déclaration. «
Et souvent, on a pu vérifier que les accusations sont totalement fausses
» remarque-t-il. « L’Eglise – conclut l’Evêque – en demande
l’abolition mais il est difficile que cela arrive au Parlement en ce qui
l’on touche là un sujet qui suscite de fortes émotions. Les leaders
religieux musulmans disent que la loi sert à protéger l’honneur du Prophète.
Le gouvernement devrait au moins accomplir une démarche sérieuse afin de
prévenir et de contrôler la prolifération de fausses accusations, qui
frappent souvent les chrétiens mais également les citoyens musulmans. Les
hommes politiques subissent cependant des pressions de la part des groupes
islamiques radicaux et ceci au niveau des autorités locales et de la police.
La situation se trouve donc dans une impasse ». (PA)
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Le pape Benoît XVI lance un appel pour le respect de la dignité humaine d'Asia Bibi - 17.11.10
Mobilisation des avocats musulmans et des militants des
droits de l’homme en faveur d’Asia Bibi
La société civile au Pakistan – et non seulement
les communautés chrétiennes – se mobilise actuellement en faveur d’Asia
Bibi, la première femme chrétienne condamnée à mort pour blasphème. « Nous
soutenons Asia Bibi et nous organiserons une vaste campagne de protestation
en sa faveur. Nous ferons tout ce qui est nécessaire au niveau légal pour
que le jugement soit complètement réformé en appel par la Haute Cour de
Lahore. Son cas est emblématique de l’abus de la loi sur le blasphème aux
dépens des minorités religieuses. Il s’agit de violations flagrantes des
droits de l’homme », déclare à l’Agence Fides Mehdi Hasan, journaliste et
universitaire, Président de la « Human Rights Commission of Pakistan » (HRCP),
l’une des ONG les plus importantes et les plus répandues au sein de la
société pakistanaise. « En tant que Commission pour les Droits de l’homme,
nous mènerons des enquêtes soigneuses et crédibles sur ce cas. Je peux déjà
dire que tous les cas enregistrés pour blasphème sont basés sur de fausses
accusations, et sont le fruit de la haine interreligieuse ou du sectarisme.
Nous n’avons aucune confiance dans l’enquête annoncée par le gouvernement
par le biais du Ministre chargé des Minorités religieuses », remarque Hasan.
« Depuis des années – conclut-il – nous demandons l’abolition de cette loi
qui est un mauvais héritage du passé : elle fut voulue par le Général Zia
afin de faire taire l’extrémisme religieux. Des cas comme celui d’Asia Bibi
imposent de poursuivre notre engagement ».
Aslam Khaki, avocat connu et
chercheur musulman, se déclare lui aussi favorable à l’abrogation de la loi,
racontant devoir souvent défendre des citoyens faussement accusés de
blasphème « seulement pour des motifs d’hostilité religieuse ou de
sectarisme ». Dans le cas d’Asia Bibi, Aslam Khaki se déclare prêt à assurer
gratuitement sa défense et suggère un double appel : l’un devant la Haute
Cour de Lahore, dans le cadre duquel pourra être demandé à l’accusation de
présenter des preuves concrètes et l’autre devant la « Federal Sharia Court
» attendu que « la loi islamique elle-même interdit la peine de mort à
l’encontre des femmes et des non musulmans ». « La loi sur le blasphème
devrait être abolie – remarque-t-il dans un entretien avec Fides – mais le
gouvernement est faible et s’il essayait de le faire, les groupes radicaux
islamiques descendraient dans la rue. Ce qui peut se faire pour l’instant
est de modifier au moins les procédures légales : pour enregistrer
officiellement une plainte pour blasphème, un témoignage ne devrait pas
suffire mais des preuves concrètes devraient être présentées. Cela
constituerait déjà un progrès et éviterait beaucoup de souffrance ».
L’avocat explique à Fides : « Au niveau juridique, il faut remarquer que la
Cour d’appel renverse 95% des condamnations pour blasphème infligées en
premier degré. Le système juridique national reconnaît donc le manque de
fondement des accusations. Mais entre temps, nombre de personnes souffrent,
victimes de discriminations, de menaces de mort et d’années de prison ».
(PA)
Sources : Agence Fides
Ce document est destiné à l'information; il ne
constitue pas un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 13.11.2010 -
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