La foi résiste à la pesanteur |
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Le 13 novembre 2007 -
(E.S.M.) - Si nous nous laissons charmer par
les courants actuels, par ce vent qui nous siffle aux oreilles, notre
foi ne peut que sombrer. Ce faisant, assure Benoît XVI, nous avons déjà
perdu notre ancrage, à savoir notre relation vitale avec celui qui
domine toute pesanteur.
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Conférence des Évêques de France à Lourdes
La foi, affirme le pape, résiste à la pesanteur
Ekklesia [en grec] vient de « convoquer » et désigne celle qui est
appelée. Le mot désigne, dans son sens technique, l'assemblée et renvoie,
dans le contexte grec d'alors, aux rassemblements du peuple dans les
démocraties de l'époque. Dans l'usage linguistique chrétien, il s'applique à
l'assemblée du Sinaï, l'assemblée du peuple d'Israël. C'est pourquoi il
signifie « les convoqués de l'assemblée », ceux
qui sont rassemblés autour de lui, qui lui appartiennent et qui savent qu'il
demeure parmi eux.
Ce qui est là derrière, explique Benoît XVI, c'est que l'Église est devenue,
par vocation, la propriété particulière de Dieu
dans le monde, quelque chose qui lui appartient de manière
particulière, son temple vivant.
Les chrétiens ont pris très au sérieux la conviction que Dieu n'habite pas
dans un temple de pierre, mais qu'il est vivant. Par conséquent, le vrai
temple, ce sont les hommes en qui il habite et qui lui appartiennent.
L'expression « peuple de Dieu » signifie aussi, de manière particulière,
qu'on appartient à Dieu et qu'on vit selon cette relation d'appartenance.
(Paroles de Benoît XVI dans "Voici quel est notre Dieu" p.42)
« Je voudrais raviver en nous l’espérance… »
Billet de Mgr Dupleix,
secrétaire général adjoint de la Conférence des Évêques de
France
Ces quelques mots du nouveau président de la
Conférence des Évêques de France, le cardinal André Vingt-Trois, en
conclusion de son
discours final à l’Assemblée de Lourdes,
pourraient passer inaperçus dans l’ensemble du message, tant il est vrai
qu’ils relèvent de l’évidence pour la foi de tout baptisé, a fortiori celle
des évêques ayant la responsabilité pastorale du Peuple de Dieu.
Mais dans le contexte présent de notre société,
que les débats de l’Assemblée plénière ont pris en compte sur bien des
plans, non seulement ecclésiaux mais aussi religieux, éthiques et culturels,
ce souhait - qui n’est pas sans rappeler les exhortations pauliniennes –
prend un relief particulier. Il est confronté à des inquiétudes croissantes,
à des tentations de découragement ou de résignation, à des sentiments
d’impuissance face à l’éclatement des repères, aux violences déclarées ou
plus subtiles qui n’épargnent aucune institution, pas même la nôtre.
Raviver l’espérance, c’est croire sans réserve que le
souffle de l’Esprit saint renouvelle en permanence personnes et structures,
beaucoup plus par les plongées courageuses en eau profonde que par les
jugements péremptoires lancés depuis les berges les plus sécurisées.
Raviver l’espérance, c’est pratiquer un dialogue vrai et confiant en
assumant les risques encourus, dont celui d’être livrés à l’autre sans la
cuirasse de nos contentieux, avec la seule force de
notre foi, de notre conviction et de notre parole.
Raviver l’espérance, c’est croire en la miséricorde
et au pardon, en la capacité de chacun à être, fût-ce avec ses
fragilités ou ses faiblesses, un témoin et un signe de ce Dieu qui juge
davantage sur l’amour secret du cœur que sur les mérites ostentatoires ou la
vertu des élites.
Raviver l’espérance, c’est allier lucidité et bienveillance, affirmation et
ouverture, enracinement et disposition à l’avenir. Cela ne définit pas un
programme mais une manière d’être. Les programmes et les dossiers ne feront
jamais défaut. Mais la singularité de l’Église n’est-elle pas, en référence
au Christ, de tenir ensemble la profondeur de la réflexion et ce regard
d’amour et de confiance sans lequel il n’est point de révélation possible du
bonheur ?
Pour illustrer ce propos, revenons au livre de
Benoît XVI dans cet autre page : La foi résiste
à la pesanteur
La situation de la tempête : les disciples étaient désespérés du fait que
Jésus continuait de dormir alors que la barque prenait l'eau. Après qu'il se
fut levé et les eut sauvés, il leur dit : «
Comment pouviez-vous douter ? » Jésus suppose que ses
disciples le connaissent vraiment. Ils devaient
savoir qu'il ne les laisserait pas périr. Il leur montre que leur
foi en lui, en ce qu'il est, et qu'ils ont reconnu et accepté, est tellement
petite qu'un simple coup de vent peut la faire vaciller.
L'épisode, précise Benoît XVI, souligne le fait que Pierre ne regarde plus
Jésus, mais qu'il est obnubilé par les éléments naturels. Alors, s'il marche
sur l'eau, selon toute vraisemblance, il ne peut que sombrer. Il a oublié
l'essentiel, que Jésus l'a appelé, lui qui est
maître de tout. Avec lui et par sa force,
lorsqu'on est en relation avec lui, même les éléments de mort dans le monde
sont surmontables.
Si nous nous laissons charmer par les courants actuels, par ce vent qui nous
siffle aux oreilles, notre foi ne peut que sombrer. Ce faisant, nous avons
déjà perdu notre ancrage, à savoir notre relation vitale avec celui qui
domine toute pesanteur, celle de la mort comme celle de l'histoire avec ses
impossibles. La foi est résistance à la pesanteur
qui nous tire vers le bas. La foi est communauté avec celui qui
représente l'autre force attractive, celle qui nous tire vers le haut, qui
nous maintient debout et nous permet de dépasser les éléments de la mort.
(Paroles de Benoît XVI dans "Voici quel est notre Dieu"
p.170)
Le prochain défi du Pape sera une encyclique sur
l'espérance, contre le nihilisme : ►
Benoît XVI
"Sauvé par l'Espérance" : ►
L'encyclique se nommera "Spe Salvi", "Sauvé par l'espérance
Sources: E.S.M.
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie, sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 13.11.2007 - BENOÎT XVI
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