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19 Avril 2005
 

Synode : Cinquième Congrégation Générale en présence de Benoît XVI

 

Le 13 octobre 2010 - (E.S.M.) - À 16h30 aujourd’hui, mercredi 13 Octobre 2010, avec la prière de l’Adsumus, a débuté la Cinquième Congrégation Générale, pour la continuation des interventions en Salle des Pères synodaux. A suivi un temps pour les interventions libres, en présence du pape Benoît XVI.

Synode : Cinquième Congrégation Générale en présence de Benoît XVI

UNE DÉLÉGATION DE PÈRES SYNODAUX EN VISITE AU QUIRINAL

Le 13 octobre 2010 - Eucharistie Sacrement de la Miséricorde - Le Président de la République italienne, S. Exc. Monsieur Giorgio Napolitano, a reçu au Quirinal une délégation de l’Assemblée spéciale pour le Moyen-Orient du Synode des Évêques.
Étaient présents le Président délégué ad honorem S.B. Ém. le Card. Nasrallah Pierre Sfeir, Patriarche d’Antioche des Maronites, Évêque de Joubbé, Sarba et Jounieh des Maronites, les Présidents délégués S. Ém. le Card. Leonardo Sandri, Préfet de la Congrégation pour les Églises Orientales et S.B Ignace Youssif III Younan, Patriarche d’Antioche des Syriens. Faisaient également partie de cette délégation, le Rapporteur Général S.B Antonios Naguib, Patriarche d’Alexandrie des Coptes, S.B Gregorios III Laham, B.S, Patriarche d’Antioche des Grecs-Melkites, Archevêque de Damas des Grecs-Melkites, S.B. Nerses Bedros XIX Tarmouni, Patriarche de Cilicie des Arméniens, Archevêque de Beyrouth des Arméniens et S.B. Fouad TWAL, Patriarche de Jérusalem des Latins.
Se sont également rendus au Quirinal, le Secrétaire général, S.Exc. Mgr Nikola Eterović, Archevêque titulaire de Cibale, le Sous-Secrétaire, Rév. Mgr. Fortunato Frezza et le Rév. Ambrogio Ivan Samus.
Après les interventions de l’Archevêque Nicola Eterović, des Patriarches Antonios Naguib et Ignace Youssif III Younan et du Cardinal Leonardo Sandri, le Chef de l’État italien a adressé ses salutations aux participants.
Étaient présents Madame Stefania Craxi, Sous-Secrétaire d’État aux Affaires Étrangères et S.Exc. Monsieur Antonio Zanardi Landi, Ambassadeur d’Italie Près le Saint-Siège. Salutations du président Napolitano à une délégation de l’Assemblée synodale pour le Moyen-Orient


CARREFOURS - PREMIÈRE SESSION (MERCREDI 13 OCTOBRE 2010, MATIN)

Ce matin, mercredi 13 octobre 2010, ont débuté les travaux des Carrefours de l’Assemblée Spéciale pour le Moyen-Orient du Synode des Évêques, auxquels étaient présents 165 Pères synodaux, pour l’élection des Modérateurs et des Rapporteurs des Carrefours et pour le début de la discussion sur le thème synodal.
Les noms des Modérateurs et des Rapporteurs des Carrefours élus, communiqués par le Secrétaire général du Synode des Évêques au cours de la Cinquième Congrégation Générale de cet après-midi, sont publiés dans ce Bulletin.

CINQUIÈME CONGRÉGATION GÉNÉRALE (MERCREDI 13 OCTOBRE 2010, APRÈS-MIDI)

- LISTE DES MODÉRATEURS ET DES RAPPORTEURS DES CARREFOURS
- INTERVENTIONS EN SALLE (CONTINUATION)
- INTERVENTION DE L’ INVITÉ SPÉCIAL, RABBIN DAVID ROSEN, CONSEILLER DU GRAND RABBINAT D'ISRAËL, DIRECTEUR DU DÉPARTEMENT POUR LES AFFAIRES INTERRELIGIEUSES DE L'"AMERICAN JEWISH COMMITTEE" ET DE L'INSTITUT HEILBRUNN POUR L'ACCORD INTERNATIONAL INTERRELIGIEUX (ISRAËL)


À 16h30 aujourd’hui, mercredi 13 Octobre 2010, avec la prière de l’Adsumus, a débuté la Cinquième Congrégation Générale, pour la continuation des interventions en Salle des Pères synodaux sur le thème L'Église catholique au Moyen-Orient:Communion et témoignage. "La multitude de ceux qui étaient devenus croyants avait un seul cœur et une seule âme" (Ac 4, 32).

Le Président délégué du jour était: S. Ém. le Card. Leonardo SANDRI, Préfet de la Congrégation pour les Églises Orientales (CITÉ DU VATICAN).

A suivi un temps pour les interventions libres, en présence du pape Benoît XVI.

À 18h30, le Président délégué a donné la parole à l’Invité spécial, Rabbin David ROSEN, Conseiller du Grand Rabbinat d'Israël, Directeur du Département pour les Affaires interreligieuses de l'"American Jewish Committee" et de l'Institut Heilbrunn pour l'accord international interreligieux (ISRAËL), qui est intervenu sur le thème: “La relation judéo-chrétienne et le Moyen-Orient”.

À cette Congrégation générale, qui s’est achevée à 18h55 par la prière de l’Angelus Domini, étaient présents 160 Pères.

INTERVENTIONS EN SALLE (SUITE)

Sont intervenus les Pères suivants:

- Rév. P. Umberto BARATO, O.F.M., Vicaire patriarcal émérite de Jérusalem des Latins pour Chypre (CHYPRE)
- S. Exc. Mgr Béchara RAÏ, O.M.M., Évêque de Jbeil des Maronites (LIBAN)
- S. Exc. Mgr Gregory John MANSOUR, Évêque de Saint-Maron de Brooklyn des Maronites (ÉTATS-UNIS D'AMÉRIQUE)
- S. B. Nerses Bedros XIX TARMOUNI, Patriarche de Cilicie des Arméniens, Archêveque de Beyrouth des Arméniens (LIBAN)
- S. Exc. Mgr Paul HINDER, O.F.M. Cap., Évêque titulaire de Macon, Vicaire apostolique de Arabie (ÉMIRATS ARABES UNIS)
- S. Exc. Mgr Nicolas SAWAF, Archevêque de Lattaquié des Grecs-Melkites (SYRIE)
- S. Exc. Mgr Guy-Paul NOUJAIM, Évêque titulaire de Césarée de Philippe, Évêque auxiliaire et Syncelle pour Sarba (LIBAN)
- S. Exc. Mgr Elie Béchara HADDAD, B.S., Archevêque de Sidon des Grecs-Melkites (LIBAN)
- Rév. P. Khalil ALWAN, M.L.M., Secrétaire général du "Conseil des Patriarches Catholiques d'Orient" (C.P.C.O.) (LIBAN)
- S. Exc. Mgr Antoine AUDO, S.I., Évêque d'Alep des Chaldéens (SYRIE)
- S. Exc. Mgr Berhaneyesus Demerew SOURAPHIEL, C.M., Archevêque d'Addis Abeba, Président du Conseil de l'Église Éthiopienne, Président de la Conférence épiscopale (Éthiopie et Érythrée) (ÉTHIOPIE)
- S. Exc. Mgr Youssef Anis ABI-AAD, Archevêque d'Alep des Maronites (SYRIE)
- S. Exc. Mgr Bohdan DZYURAKH, C.SS.R., Évêque titulaire de Vagada, Évêque de Curie de Kyiv-Halyč (UKRAINE)
- S. Exc. Mgr Virgil BERCEA, Évêque d'Oradea Mare, Gran Varadino des Roumains (ROUMANIE)
- S. Exc. Mgr Youhanna GOLTA, Évêque titulaire d'Andropoli, Évêque de Curie d'Alexandrie des Coptes (RÉPUBLIQUE ARABE D'ÉGYPTE)


Nous publions, ci-dessous, les résumés des interventions:

- Rév. P. Umberto BARATO, O.F.M., Vicaire patriarcal émérite de Jérusalem des Latins pour Chypre (CHYPRE)

En juin dernier, Chypre a vécu des journées intenses et mémorables lorsque Sa Sainteté Benoît XVI a visité l’île. Prions afin que l’effet spirituellement bénéfique de la visite puisse se prolonger.
Chypre fait partie du Patriarcat de Jérusalem. À Chypre, il y a quatre paroisses: trois administrées par les Franciscains de Terre Sainte et une par un prêtre du Patriarcat.
Le nombre des catholiques latins est exigu. Les quatre paroisses, et les quatre congrégations religieuses féminines, travaillent surtout pour les immigrés et pour les touristes.
Les immigrés constituent une richesse ajoutée pour l’Église de Chypre. La pastorale qui leur est destinée est particulière et délicate. Ils restent peu d’années à Chypre et ne sont généralement libres que le dimanche. Mais l’action pastorale doit par contre être conduite comme s’ils devaient rester de manière permanente dans la paroisse. La catéchèse est fondamentale surtout pour la préparation aux sacrements. Les groupes ecclésiaux (Legio Mariae, charismatiques, néo-catéchuménaux, Ordre franciscain séculier, groupes nationaux de prière, etc.) peuvent constituer une aide importante pour le contact avec les fidèles, leur connaissance et la collaboration aux activités paroissiales.
L’action pastorale doit s’inspirer de la charité et de l’acceptation indiscriminée, en suivant l’exemple de Jésus.

- S. Exc. Mgr Béchara RAÏ, O.M.M., Évêque de Jbeil des Maronites (LIBAN)

Nous lisons au n° 34 de l'Instrumentum Laboris: "Au Liban, les chrétiens sont divisés au plan politique et confessionnel et personne n'a un projet acceptable par tous". Il n'existe pas une division au plan confessionnel, mais une diversité d'Églises sui iuris catholiques, orthodoxes et évangéliques ayant chacune son propre patrimoine, liturgique, théologique, spirituel et disciplinaire. Il existe par contre une division sur le plan politique, qui ne touche pas l'essence mais les options stratégiques. Quant à l'essence, les chrétiens sont d'accord autour des constantes nationales, définies dans le document dit "les constantes" publié par le Patriarcat Maronite le 6 décembre 2006, lequel a été accepté et signé par les chefs des partis politiques chrétiens. Ces constantes ont été développées dans un autre document paru en 2008 sous le titre: Charte de l'action politique à la lumière de l'enseignement de l'Église et de la spécificité du Liban.
Quant aux options politiques, la division des Chrétiens est centrée sur la stratégie relative à la protection desdites constantes et à la présence efficace et effective des chrétiens. Cette division est causée par les conditions politiques actuelles, tant internes que régionales et internationales.
Car il existe dans le monde arabe une forte division entre les sunnites et les chiites, apparente, sur le plan régional, dans la coalition, du côté sunnite, entre l'Arabie Saoudite, l'Égypte et la Jordanie, et du côté chiite entre l'Iran et la Syrie. Cette division s'est transformée en conflit sanglant entre les sunnites et les chiites en Irak. Sur le plan international, le conflit se situe entre les États-Unis et ses alliés en faveur des sunnites d'un côté, et l'Iran de l'autre à cause de ses ambitions régionales et de son programme nucléaire. Au Liban, c'est le conflit politique entre les chiites et les sunnites, où se situe la division des Chrétiens. Pour sauver le régime libanais et leur présence effective, une partie choisit l'alliance avec les sunnites, une autre avec les chiites et une troisième appelle à de bonnes relations avec les sunnites et les chiites et à ne pas se laisser entraîner dans la politique des axes régionaux et internationaux.
Le projet politique acceptable par tous consiste à parfaire l'État civil, dont les éléments se trouvent dans les "Constantes", la "Charte de l'action politique" et la Constitution. C'est ce qui différencie le Liban des autres pays du Moyen-Orient, ayant tous de régimes religieux.

- S. Exc. Mgr Gregory John MANSOUR, Évêque de Saint-Maron de Brooklyn des Maronites (ÉTATS-UNIS D'AMÉRIQUE)

La Préface des Lineamenta (Grandes lignes), nous rappelle que la situation liée à l’engagement missionnaire des premiers chrétiens est très semblable à celle de nos jours. Au tout début de l’Église, les petites communautés chrétiennes du Moyen-Orient devaient faire face à de nombreux défis et étaient en minorité. Aujourd’hui, après des siècles d’histoire, nous sommes encore en minorité et devons affronter de nombreux défis.
De la perspective d’un Maronite qui vit aux États-Unis, chaque fois que je me rends au Moyen-Orient, je constate avec grande satisfaction combien les catholiques réussissent à faire une différence profonde dans les vies de ceux qui les entourent. Les écoles, les universités, les hôpitaux, les cliniques, les centres de réhabilitation pour les toxicomanes, les hospices, les orphelinats, ainsi que les autres structures qu’ils gèrent, sont ouverts à tous, musulmans, juifs et chrétiens. Ces Catholiques sont le “sel de la terre” et la “lumière du monde” (Mt 5, 13-14).
Tout comme les premiers Chrétiens, nous aussi nous affrontons des défis qui semblent insurmontables, et nos chances de succès sont très minces. Mais nous vivons dans la foi, non dans la vision (2Co 5, 7). Nous pourrions ne pas réussir à convaincre, avec des mots, nos voisins musulmans ou juifs que notre présence est vraiment une bénédiction pour eux, mais nous disposons du même antidote qui a aidé les premiers Chrétiens à survivre et à surmonter tous les défis: la participation au généreux Esprit Saint de Dieu et l’amour apostolique réciproque qui a le pouvoir de nous rendre, une fois encore, capables d’être “un seul coeur et une seule âme” (Ac 4, 32).

- S. B. Nerses Bedros XIX TARMOUNI, Patriarche de Cilicie des Arméniens, Archêveque de Beyrouth des Arméniens (LIBAN)

La Parole de Dieu qui a été choisie comme thème pour cette Assemblée synodale : “La multitude de ceux qui étaient devenus croyants avait un seul cœur et une seule âme” (Ac 4,32) est comme un phare venu éclairer la route que nous devons prendre pour notre vie de foi, de témoignage chrétien, avec nos confrères non pleinement unis avec le Siège de Pierre et avec nos autres frères, bien que différents de nous dans la croyance.
Le retour à la première communauté chrétienne nous montre que les premiers chrétiens n’ont pas eu une vie facile, exempte de difficultés et d’adversités; bien au contraire, ils subirent outrages et persécutions. Mais cela ne les a pas empêchés de proclamer l'enseignement de Jésus intégralement et de pardonner.
Nous trouvons des situations similaires dans notre époque contemporaine. Les chrétiens non éclairés par le Saint-Esprit croient qu'ils devraient être épargnés par les difficultés. Ceci est important à relever, et dans ce sens à réévangéliser nos fidèles, en leur proposant la foi vécue aux premiers siècles du christianisme.

Cela ne veut pas dire qu'il ne faut pas lutter pour rétablir la justice et la paix au Moyen-Orient. Mais il serait erroné de considérer que, sans cette justice et cette paix, le chrétien ne peut pas vivre pleinement sa foi ou devrait émigrer. D'ailleurs, personne n 'émigre pour rechercher une vie chrétienne meilleure.
Le chrétien convaincu qu 'il est appelé, de par son baptême, à témoigner de sa foi et qui mène une vie chrétienne en communauté, n'a pas comme première préoccupation la recherche du bien-être matériel ou de la paix, ou bien encore la fuite des problèmes pour sa tranquillité et celle des siens. Au contraire, prenant exemple du témoignage de ses ancêtres du Moyen-Orient, il travaille en groupe avec d'autres confrères chrétiens, pour témoigner par la vie et par l’exemple, pour rendre plus convainquant le message d 'amour de Jésus.
Partant de ce principe, le chrétien engagé du Moyen-Orient vivra, sous la conduite de l'évêque et en communion avec d'autres chrétiens, pour faire progresser l'esprit de communion des premiers chrétiens, qui avaient “un seul cœur et une seule âme” (Ac 4,32) et qui mettaient leurs biens en commun, comme le font de nos jours les membres de certaines communautés, comme le Néocatéchuménat, les Focolari et le Renouveau Charismatique, qui sont répandues dans plusieurs pays du Moyen-Orient.
Aux disciples qui vivront selon ces principes, Jésus promet “la joie et l'allégresse ainsi qu'une grande récompense dans les cieux” (Mt 5,12).

- S. Exc. Mgr Paul HINDER, O.F.M. Cap., Évêque titulaire de Macon, Vicaire apostolique de Arabie (ÉMIRATS ARABES UNIS)

Les deux vicariats de la péninsule Arabique, comprenant le Koweït, le Bahreïn, le Qatar, les Émirats arabes unis, l’Oman, le Yémen et l’Arabie saoudite, ne comptent pas de chrétiens originaires de ces pays. Les 3 millions de catholiques, sur une population de 65 millions d’habitants, sont tous des travailleurs immigrés venant d’une centaine de pays, pour la plupart des Philippines et de l’Inde. Environ 80% d’entre eux sont de rite latin, les autres appartiennent aux Églises catholiques orientales. Les deux Vicaires apostoliques sont l’un comme l’autre de rite latin; l’Ordre des frères mineurs capucins a la ius commissionis pour le territoire; deux tiers des 80 prêtres sont des frères capucins ressortissants d’Inde, des Philippines, d’Europe et d’Amérique et appartenant à différents rites.

La situation particulière des vicariats du Golfe:
1. La présence catholique dans les pays arabes où l’Islam est la religion d’État. Les lois restrictives relatives à l’immigration (restriction concernant le nombre des prêtres) et le système de sécurité. Droits individuels et assistance sociale très limités. Pas de liberté de religion (un musulman ne peut pas se convertir, mais les chrétiens sont les bienvenus dans l’Islam), liberté de culte limitée aux lieux désignés, accordée par des dirigeants éclairés (sauf en Arabie saoudite). Un nombre trop petit d’églises, un taux de présence très élevé; une seule paroisse accueille jusqu’à 25 000 personnes le vendredi avec 10 messes voire plus. Pour un grand nombre de fidèles, la participation est impossible à cause de la distance de l’église, de leur emploi ou des règles du camp. L’Église catholique est respectueuse de la loi et le gouvernement lui fait confiance.

2. L’unité de l’Église catholique dans la diversité des rites et des nationalités. L’Église doit adapter ses structures et son action pastorale aux limites imposées par les circonstances extérieures. Le Rescript ex audientia , approuvé par Jean-Paul II en 2003 et confirmé par le Pape Benoît XVI en 2006, donne juridiction sur tous les fidèles de n’importe quelle Église, rite ou nationalité, aux deux Ordinaires sous la juridiction desquels tous les prêtres des vicariats travaillent. Les Ordinaires sont tenus d’assurer aux fidèles d’autres Églises sui iuris la possibilité de pratiquer et d’observer les normes de leur rite, ce qu’ils font le mieux possible. Le Rescript a aidé à maintenir et promouvoir l’unité, à éviter la fragmentation et à assurer le mieux possible le ministère pastoral à tous les fidèles catholiques. Tous les prêtres doivent rendre service à tous les fidèles, aidés par les milliers de bénévoles laïcs dans la catéchèse, le ministère des jeunes et de la famille, l’apostolat des hôpitaux et des prisons et l’action sociale.

Grâce aux relations fraternelles entre les deux Vicaires apostoliques et les chefs des Églises orientales sui iuris, la communion sera renforcée et des accords de collaboration seront souscrits dans le respect de toute situation particulière afin de rendre plus vibrant le témoignage de l’Église dans le Golfe, qui est une Église composée uniquement de pèlerins et d’immigrés.

- S. Exc. Mgr Nicolas SAWAF, Archevêque de Lattaquié des Grecs-Melkites (SYRIE)

“Les Chrétiens ne se distinguent des autre hommes, ni par le pays, ni par le langage, ni par les vêtements. Ils n’habitent pas de villes qui leur soient propres, ils ne servent pas de quelques dialecte extraordinaire, leur genre de vie n’a rien de singulier...Toute terre étrangère leur est une patrie et toute patrie une terre étrangère. En un mot, ce que l’âme est dans le corps, les chrétiens le sont dans le monde”(Lettre à Diognète).
Nous vivons dans un monde sécularisé et globalisé, où le nombre des hommes qui n’ont aucun intérêt pour la question de Dieu ou qui agissent sans référence chrétienne est démesurée par rapport au nombre de ceux qui se reconnaissent chrétiens et croyants.
Ceux auxquels s’adresse la catéchèse doivent s’établir dans une double relation: relation d’appartenance à une communauté fondée sur l’unité de foi et relation à une communauté fondée sur l’unité de l’acceptation du pluralisme et de la diversité.
La foi chrétienne se dit toujours dans le champ des cultures humaines.
Nous manquons au Moyen-Orient d’une catéchèse qui tienne compte de notre culture arabe, de nos traditions chrétiennes et de nos richesses liturgiques.
Nous manquons d’un programme catéchistique pour les catéchumènes.
Nous demandons un effort dans la formation spirituelle des séminaristes.

- S. Exc. Mgr Guy-Paul NOUJAIM, Évêque titulaire de Césarée de Philippe, Évêque auxiliaire et Syncelle pour Sarba (LIBAN)

L'Instrumentum Laboris (§ 76), citant le Concile Vatican II, déclare que la division des chrétiens est objet de scandale et fait obstacle à la plus sainte des causes : la prédication de l'Évangile. Plus loin (§ 78), il rappelle que Sa Sainteté le pape Jean Paul II a souhaité une nouvelle forme d'exercice de la primauté qui ne porte pas atteinte à sa mission, et qui soit inspirée par les formes ecclésiales du premier millénaire qui, bien que diverses, n'empêchaient pas les chrétiens de se sentir chez eux dans toutes ces formes, qu'elles appartiennent à la spiritualité, à la vie morale, ou à la structure.
C'est là une invitation à revoir le rôle et la place des patriarches d'Orient en fonction des origines. Un principe régissait alors l'organisation de l'Église : pour un même espace, une seule juridiction. Et l'Église, qui en avait essaimé d'autres ou qui était plus centrale que d'autres, étant élevée au rang de patriarcat et assurait l'unité. Le concile de Nicée en 325 cite trois patriarcats : Rome, Alexandrie et Antioche. Au cinquième siècle, la Pentarchie est atteinte selon l'ordre suivant: le Pape de Rome en premier, puis le patriarche de Constantinople, puis celui d'Alexandrie, puis celui d'Antioche et enfin celui de Jérusalem.
Un retour à l'unité suppose donc une théologie et une organisation juridique de l'Église qui redonnent aux patriarches d'Orient leurs privilèges des premiers temps dans l'Église universelle, auprès du pape, tête de toute l'Église. Les principales difficultés pour un tel projet sont les suivantes :
- la fondation, depuis le premier millénaire, de nouveaux patriarcats ;
- l'existence, pour un même siège, de plusieurs patriarches catholiques et d'un orthodoxe;
- une curie romaine aux prérogatives mal définies par rapport à celles des patriarches.
Proposition: Sa Sainteté charge une commission d'experts théologiens, d’historiens et de pasteurs, qui propose des solutions concrètes à ces difficultés et l'Église s'engage à les appliquer sans tarder.

- S. Exc. Mgr Elie Béchara HADDAD, B.S., Archevêque de Sidon des Grecs-Melkites (LIBAN)

La vente de terrains des chrétiens au Liban devient un phénomène dangereux. Il risque de menacer la présence chrétienne jusqu’à l’anéantir à un minimum dans les quelques années qui viennent. Pour remédier à ce phénomène nous proposons:
- De créer une stratégie de solidarité entre les Églises sous le patronage du Saint-Siège.
- Modifier le discours de l’Église envers l’Islam afin de distinguer nettement entre Islam et fondamentalisme. Ceci facilite notre dialogue avec les musulmans en vue de nous aider à persévérer dans notre terre.
- Passer du concept d’aide aux chrétiens d’Orient au concept de développement pour les enraciner dans leur terre et leur trouver des emplois.
Notre expérience dans le diocèse de Saïda est prépondérante à ce niveau.

- Rév. P. Khalil ALWAN, M.L.M., Secrétaire général du "Conseil des Patriarches Catholiques d'Orient" (C.P.C.O.) (LIBAN)

Le paragraphe 55 de l’Instrumentum laboris n’a pas pris en considération le grand rôle que le Conseil des Patriarches catholiques d’Orient (CPCO) a joué dans le renforcement de la communion entre les Églises catholiques et dans l'encouragement du dialogue œcuménique et interreligieux.
Après l’énumération des activités du CPCO, à 20 ans de son existence, au niveau de la théologie pastorale, de l'œcuménisme, de la pastorale commune et de la coordination entre églises catholiques, je constate que le CPCO souffre d'un handicap au niveau de la communication. Je propose donc à l'Assemblée synodale:
- La modification des statuts du CPCO pour permettre aux assemblées des évêques de chaque pays d'être représentée dans les congrès annuels du CPCO, et que leur représentant ait le pouvoir de transmettre et d'exécuter les décisions au sein de son assemblée.
- L'organisation des congrès des Patriarches et évêques Catholiques en Moyen Orient.
Enfin, je constate que les autorités ecclésiastiques, à savoir les dicastères romains, les conférences épiscopales en occident et leurs associations, semblent ignorer cette instance par manque d'information. C'est pourquoi, je propose aussi que le CPCO soit inclu dans l’Annuarium Pontificium, à l'instar de toutes les instances pontificales et autres.

- S. Exc. Mgr Antoine AUDO, S.I., Évêque d'Alep des Chaldéens (SYRIE)

Soigner la formation spirituelle et intellectuelle des futurs prêtres.
I - Formation
Malgré la diminution du nombre des vocations, éprouver les candidats avant de les admettre au séminaire.
Former les séminaristes au sens profond de chaque liturgie et être capable d'ouverture à l'universalité de l'Église. En théologie, se baser sur Vatican II, répondre aux questions de la modernité dans le contexte arabo-musulman, en donnant une attention particulière à l'usage correct de la langue arabe. Enfin, à la suite et selon les conseils de Benoît XVI, accorder de l'importance à une formation doctrinale solide et vivante, se traduisant dans la vie quotidienne. La dimension pastorale: apprendre à prêcher, enseigner le catéchisme, accompagner les familles, écouter les confessions, sont des éléments vitaux dans la formation.
II - Accompagnement pastoral et spirituel au cours de l' exercice du ministère sacerdotal.
a. Veiller à ce que le prêtre soit mobilisé par la passion d'annoncer la Bonne Nouvelle.
b. Assurer une formation permanente de qualité.
c. Prodiguer des moyens de relecture du service pastoral et du progrès spirituel et humain (retraite annuelle, sessions, etc .... ) Se souvenir que le prêtre est avant tout un homme de Dieu.
III- Assurance, comptabilité transparente
a. Regarder objectivement les besoins des prêtres, et arriver à une comptabilité transparente du diocèse qui aide à développer la confiance parmi les prêtres et les fidèles.
b. Que la Congrégation pour les Églises orientales aide chaque Patriarcat et diocèse à la mise en place d'un système d'assurance maladie et d'assurance vieillesse. Les ressources sont là, manquent la compétence et la rigueur.

- S. Exc. Mgr Berhaneyesus Demerew SOURAPHIEL, C.M., Archevêque d'Addis Abeba, Président du Conseil de l'Église Éthiopienne, Président de la Conférence épiscopale (Éthiopie et Érythrée) (ÉTHIOPIE)

L’Éthiopie compte quelques 80 millions d’habitants, dont la moitié a environ moins de 25 ans. Le grand défi que ce pays est amené à affronter est celui de la pauvreté et de ses conséquences, telles que le chômage. De nombreux jeunes, désireux de fuir la pauvreté, tentent, par tous les moyens, d’émigrer. Ceux qui émigrent au Moyen-Orient sont pour la plupart de jeunes femmes qui vont, légalement ou illégalement, chercher un emploi de domestique parce que, pour la plupart d’entre elles, elles manquent de formation professionnelle. Afin de faciliter leurs voyages, les chrétiens transforment leurs noms chrétiens en noms musulmans et s’habillent comme les musulmans de manière à ce que leur demande de visa puisse aboutir plus facilement. De cette façon, les chrétiens sont indirectement forcés à renier leurs racines chrétiennes et leur héritage.

Selon les données du Ministère du Travail et des Affaires sociales , et celles de l’Organisation mondiale pour les Migrations, 13 498 travailleurs éthiopiens ont immigré au Moyen-Orient entre septembre 2005 et août 2006 (www.American Chronicle/Ethiopian Human Trafficking Hub in the Horn of Africa.html). Leurs destinations sont généralement le Liban, les Émirats Arabes Unis, le Koweit, le Yémen et l’Arabie Saoudite. En moyenne, environ 12 500 éthiopiens partent chaque année en direction du Moyen-Orient.
Même s’il existe des situations exceptionnelles dans lesquelles les travailleurs sont bien traités, la grande majorité d’entre eux souffre d’exploitations et d’abus. Beaucoup ont honte de revenir en Éthiopie où leurs familles s’attendent à ce qu’ils reviennent avec beaucoup d’argent. Cependant, certains sont contraints à rentrer chez eux, désespérés et malades, souffrant de troubles mentaux. Les chrétiens qui meurent en Arabie Saoudite ne semblent pas être autorisés à y être enterrés. Leurs corps sont renvoyés en Éthiopie afin d’y être enterrés. Pourrait-on demander aux autorités saoudites d’accorder un cimetière aux chrétiens en Arabie Saoudite?

De nombreux éthiopiens se tournent vers les Églises catholiques au Moyen-Orient pour en obtenir aide et conseil. Je désire remercier les Hiérarchies catholiques du Moyen-Orient qui font de leur mieux pour assister les victimes d’abus et d’exploitations. Nous sommes reconnaissants, par exemple, pour le travail important réalisée par Caritas Liban. La migration moderne est considérée comme un “esclavage moderne”. Mais laissez-nous rappeler que les immigrés d’aujourd’hui seront les citoyens et les responsables de demain, que ce soit dans leurs patries que dans les pays qui les accueillent.

- S. Exc. Mgr Youssef Anis ABI-AAD, Archevêque d'Alep des Maronites (SYRIE)

“ Nous ne pouvons accueillir ceux que Dieu met sur notre route, si nous n’ accueillons pas Dieu en personne. Plus nous découvrons Dieu, plus nous découvrons la sainteté de l’homme”
Le lieu privilégié de l’accueil de nos frères, en l’occurrence nos frères musulmans est, sans aucun doute, la prière.
Il est une prière qu’on appelle prière contemplative.
Contempler, c’est d'abord contempler Dieu Trinité. Contempler c’est aussi contempler, dans l’Esprit, la vie des hommes, et, partant, l’offrir à Dieu avec ses joies et ses peines, ses avancements et ses reculs... tout en ayant à l'esprit que nous ne voyons pas tout de la vie de l’autre, laquelle demeure pour nous un mystère.
Dans la contemplation, il arrive que nous croisions, dans un instant fugitif, un reflet du regard de Dieu sur les gens . C’est un instant de grâce, un instant de joie, car ce regard est créateur, sauveur et plein d amour .
Il est de première nécessité de chercher à établir une présence avec nos frères musulmans et aussi avec les autres, avec lesquels nous vivons: présence simple, humble, fraternelle, qui pourrait favoriser le dialogue sous toutes ses formes et une compréhension réciproque.

- S. Exc. Mgr Bohdan DZYURAKH, C.SS.R., Évêque titulaire de Vagada, Évêque de Curie de Kyiv-Halyč (UKRAINE)

Je voudrais rappeler votre attention sur un aspect particulier de la pastorale des vocations, à savoir la formation des Pères spirituels appelés à remplir leur mission dans les séminaires et dans les instituts de formation des religieux. Le Père spirituel remplit un rôle déterminant dans le discernement de chaque vocation et a une responsabilité précise et fondamentale dans le chemin de mûrissement de chaque vocation; un rôle qui, à mon avis, ne cesse certainement pas au moment de l’ordination sacerdotale ou de l’émission des vœux perpétuels. Je vous pose donc les questions suivantes: dans quelle mesure nous préoccupons-nous de former les futurs Pères spirituels pour les séminaires et les instituts religieux ? J’ai l’impression que souvent le choix se fait sur la base d’urgences immédiates et sur l’idée qu’un tel prêtre convient parce qu’il semble avoir une bonne vie spirituelle personnelle. Mais qu’en est-il du reste des compétences demandées et qui ne sont pas moins importantes ? Je me permets donc de nous recommander à tous la plus grande attention à la formation de cette figure précieuse et irremplaçable de la pastorale des vocations, en assurant aux personnes vraisemblablement adéquates, tous les instruments de la théologie, de la psychologie et de tout ce qui est demandé à travers des parcours de formation spécialisés.

Avant tout, je voudrais exprimer la plus profonde gratitude aux Évêques latins pour l’accueil fraternel réservé à nos fidèles, pour l’attention qu’ils expriment à leur égard, mais il ne s’agit évidemment pas simplement de garantir un “cadre liturgique” et de “renforcer - je cite textuellement - le lien avec les fidèles des Églises orientales catholiques dans les pays d’émigration”, mais plutôt de quelque chose de plus important et de plus profond. Dans l’exercice de leur ministère, les Éparques ne peuvent pas simplement se limiter à ces garanties ni même à une simple “visite”. Je pose la question suivante: un père peut-il réduire sa fonction naturelle à l’égard de ses enfants lointains à une simple “visite” ? La réponse est trop évidente pour que je l’explicite. Alors, il faut approfondir de façon responsable ce thème de la paternité des Patriarches et des Évêques éparchiques et identifier les instruments juridiques et organisationnels qui, en collaboration évidente avec les Ordinaires locaux, puissent porter à un exercice effectif de leur responsabilité ministérielle là où vivent leurs propres fidèles.

Je focalise mon attention sur les Ordres contemplatifs en rappelant leur extrême importance au point que je me trouve dans l'obligation de citer l'exemple de notre grand Métropolite, le Serviteur de Dieu Kyr Andrea Szeptycky, qui désira, lui, Basilien, la constitution des Moines studites en Ukraine, définissant la mission caractéristique de la vie de prière et de contemplation comme "poumon de la vie de l'Église". Je me permets de rappeler à tous les vénérables Pères synodaux ce don singulièrement précieux au point que nous en ressentons la nécessité et que nous en cultivons avec soin la présence et la croissance pour le bien de tous les composants de nos Églises.

- S. Exc. Mgr Virgil BERCEA, Évêque d'Oradea Mare, Gran Varadino des Roumains (ROUMANIE)

Plusieurs aspects unissent notre Église roumaine avec les Églises sœurs du Moyen-Orient: en tout premier le fait d’être un “petit troupeau”. L’Église gréco-catholique en Roumanie vit sa mission en étant une minorité; une présence qui est pourtant très forte dans l’histoire de notre pays, en ce qu’elle exprime cette heureuse et providentielle synthèse entre la pleine communion avec le siège de Pierre et la richesse des trésors de la tradition spirituelle, liturgique et disciplinaire byzantine.
Chers frères d’Orient, nous sommes appelés avec vous à affronter les défis de notre époque: la forte vague d’émigration et la mondialisation avec toutes ses provocations et ses idoles, dont nous a parlé le Pape Benoît XVI et que nous sommes tous appelés à démasquer. En outre, cette situation d’émigration - dont nous n’avons jamais fait l’expérience dans l’histoire de notre peuple roumain - dans laquelle, sur une population totale de 22 millions de nationaux, presque cinq millions se trouvent désormais en Europe et dans le monde, ouvre également la possibilité d’une confrontation féconde et d’un enrichissement mutuel.
L’immigration dans le partage valorise tout un chacun; donc tenons toujours les yeux fixés sur Jésus, le premier qui a dû se rendre en terre d’Égypte, afin de lui demander et de recevoir de Lui cet élan toujours renouvelé que nous devons ensuite communiquer à nos fidèles et à nos communautés.

- S. Exc. Mgr Youhanna GOLTA, Évêque titulaire d'Andropoli, Évêque de Curie d'Alexandrie des Coptes (RÉPUBLIQUE ARABE D'ÉGYPTE)

Relations avec les Églises orthodoxes dans nos pays :
Elles sont nos racines, nos ancêtres, ce sont elles qui ont lutté pour défendre la foi chrétienne et la garder pour nous jusqu'à aujourd'hui. Ce sont elles qui ont offert les martyrs, des saints, des grands théologiens. Par conséquent, l'unité de l'Église, qui est la prière de l'Église, reste toujours l'espérance de l'histoire chrétienne.
Relation avec les citoyens musulmans :
Le moyen-âge nous a laissé des fruits amers faits de haine et de mépris, une vraie tragédie.
Pouvons-nous, ensemble, chrétiens et musulmans écrire une nouvelle page d'histoire, d'amour, de respect et de pardon pour construire ensemble pour les générations futures un avenir sans tragédie?

INTERVENTION DE L’INVITÉ SPÉCIAL, RABBIN DAVID ROSEN, CONSEILLER DU GRAND RABBINAT D'ISRAËL, DIRECTEUR DU DÉPARTEMENT POUR LES AFFAIRES INTERRELIGIEUSES DE L'"AMERICAN JEWISH COMMITTEE" ET DE L'INSTITUT HEILBRUNN POUR L'ACCORD INTERNATIONAL INTERRELIGIEUX (ISRAËL)

Nous publions, ci-dessous, la traduction en français du texte intégral de l'intervention.

Aujourd’hui, les rapports entre l’Église catholique et le peuple juif connaissent une heureuse transformation qui a lieu à notre époque et qui n’a sans doute pas d’égal dans l’histoire.

Dans son discours à la grande synagogue, ici à Rome, en janvier dernier, S.S. le Pape Benoît XVI a parlé de l’enseignement du Concile Œcuménique Vatican II comme d’ “un point de référence vers lequel se tourner constamment dans l’attitude et dans les rapports avec le peuple juif, marquant une étape nouvelle et décisive”.

Naturellement, cette transformation frappante dans la façon dont le peuple juif est vu et présenté, a dû et doit encore affronter l’influence de siècles, voire de millénaires d’”enseignement du mépris” à l’égard des juifs et du Judaïsme, qui ne peut être éliminé, bien évidemment, du jour au lendemain, ni même en quarante-cinq ans. Inévitablement, les effets de cette transformation sur les relations catholiques-juives varient considérablement d’un contexte à l’autre, étant influencées par des facteurs sociologiques, éducatifs et même politiques. L’intériorisation la plus évidente a sans doute eu lieu aux États-Unis d’Amérique où les juifs et les chrétiens vivent dans une société ouverte, côte à côte, en minorités vibrantes, sûres d’elles et engagées sur le plan civil. Par conséquent, leurs relations ont progressé de manière exceptionnelle, impliquant la coopération et les échanges entre les communautés et leurs institutions éducatives; et aujourd’hui les États-Unis se vantent d’avoir littéralement des dizaines d’institutions académiques pour les études et les relations catholiques-juives, alors que dans le reste du monde il n’y en a peut-être que trois. En effet, au sein des communautés juives des États-Unis, l’Église catholique est largement perçue comme une amie authentique ayant des valeurs profondes et des intérêts communs. C’est pour moi un privilège d’être à la tête de la représentation internationale interconfessionnelle de l’American Jew Commitee, qui a été et qui continue d’être l’organisation juive la plus importante de cette transformation historique remarquable.

Il existe toutefois de nombreux pays où ces facteurs sociaux et démographiques ne sont pas présents. Dans la plupart des pays où le Catholicisme est la force sociale dominante, les communautés juives sont peu nombreuses, quand elles sont présentes, et on fait peu d’attention aux relations entre l’Église et le Judaïsme. J’avoue avoir été surpris de découvrir que le clergé catholique et parfois même la hiérarchie de certains pays ignorent tout non seulement du Judaïsme contemporain, mais aussi de Nostra Aetate, des documents du Vatican y découlant et, par conséquent, des enseignements du Magisterium concernant les juifs et le Judaïsme.

Si, comme il a été indiqué, l’expérience juive aux États-Unis a fait beaucoup pour atténuer les impressions négatives du passé tragique, l’ignorance sur le Christianisme est encore très répandu dans le monde juif, surtout là où les contacts avec les chrétiens modernes sont rares ou inexistants.

Dans le seul espace politique du monde où les juifs représentent une majorité, l’État d’Israël, ce problème est aggravé par le contexte politique et sociologique. Au Moyen-Orient, comme dans la plupart des régions du monde, les communautés ont tendance à vivre dans leurs milieux linguistique, culturel et confessionnel, et Israël ne fait pas exception. Qui plus est, les chrétiens arabes en Israël représentent une minorité au sein d’une minorité: environ 120 000 sur une population arabe d’environ 1 million et demi d’habitants, presque exclusivement musulmane et constituant près de vingt pour cent de l’ensemble des citoyens israéliens (environ sept millions et demi).

Il est vrai que les Israéliens arabes chrétiens représentent une minorité religieuse particulièrement prospère sous différents aspects; leurs niveaux socio-économique et éducatif sont bien au-dessus de la moyenne - leurs écoles reçoivent les meilleures notes lors des examens annuels d’inscription à l’université - et beaucoup d’entre eux ont joué un rôle de premier plan dans la politique et ont vraiment su tirer parti du système démocratique dont ils font partie intégrante. Cependant, pour la très grande majorité d’Arabes et de Juifs, la vie au quotidien se déroule dans leurs contextes respectifs. Il s’ensuit que la plupart des Israéliens juifs ne rencontrent pas les chrétiens contemporains; et même quand ils voyagent à l’étranger, ils ont tendance à rencontrer les non-juifs en tant que tels, et non pas en tant que chrétiens modernes. Par conséquent, jusqu’à ces derniers temps, une grande partie de la société israélienne ignoraient les changements profonds qui ont eu lieu dans les relations catholiques-juives. Or, la situation a commencé à changer considérablement ces dix dernières années pour diverses raisons, dont deux en particulier méritent d’être mentionnées.La première, ce sont les effets de la visite de feu Jean-Paul II en l’an 2000, à la suite de l’établissement des relations bilatérales à part entière entre Israël et le Saint-Siège six ans plus tôt. Si ce dernier fait avait déjà été perçu en Israël, ce fut le pouvoir des images visuelles, dont Jean-Paul II avait si bien compris l’importance, qui révéla clairement à la majorité de la société israélienne la transformation qui s’était produite dans les attitudes et dans les enseignements chrétiens à l’égard du peuple juif, avec qui le Pape lui-même avait maintenu et renforcé l’amitié et le respect réciproque. Pour les Israéliens, voir le Pape devant le Mur occidental, vestige du Second Temple, se tenir là en signe de respect pour la tradition juive et y placer le texte qu’il avait composé pour une liturgie de pardon, qui avait eu lieu deux semaines plus tôt ici à Saint-Pierre et où il demandait le pardon divin pour les péchés commis contre les juifs au cours des siècles, a eu des effets stupéfiants et très touchants. Il reste un long chemin à faire avant que la communauté juive d’Israël surmonte son passé négatif, mais il n’y a pas de doute que les attitudes ont changé depuis cette visite historique. Elle a conduit en plus à une nouvelle grande possibilité de dialogue, de compréhension et de collaboration sous la forme d’une commission bilatérale du Grand Rabbinat d’Israël et de la Commission du Saint-Siège pour les relations religieuses avec la communauté juive, créée sur l’initiative de Jean-Paul II et largement louée par le Pape Benoît XVI au cours de son pèlerinage en Terre Sainte l’année dernière, ainsi que dans son discours à la grande synagogue, ici à Rome, au début de l’année.

L’autre facteur important, c’est l’afflux de nouveaux chrétiens qui ont doublé la composition démographique du christianisme en Israël.

Je fais référence tout d’abord aux quelques cinquante mille chrétiens pratiquants qui ont fait partie intégrante de l’immigration vers Israël de ces dernières vingt années provenant de l’ancienne Union soviétique. Étant en même temps liés à la société juive par des liens familiaux et culturels, on peut affirmer qu’ils représentent la première minorité chrétienne se considérant comme partie intégrante de la majorité juive depuis la toute première communauté chrétienne.
Ces chrétiens, comme les communautés arabo-chrétiennes, sont des citoyens israéliens qui jouissent à plein titre du droit de citoyenneté et d’égalité devant la loi. Il existe cependant une troisième population chrétienne en Israël dont la position légale est parfois problématique.

Il s’agit de plusieurs milliers de chrétiens pratiquants parmi les près de 250 000 travailleurs immigrés, venant des Philippines, d’Europe de l’Est, d’Amérique latine et d’Afrique sub-saharienne. La plupart d’entre eux résident dans le pays de manière légale et temporaire, mais près de la moitié sont entrés ou résident illégalement et leur position est précaire sur le plan légal.
Néanmoins, la présence chrétienne consistante parmi cette population assure une vie religieuse vibrante et constitue une troisième dimension importante pour la réalité chrétienne en Israël aujourd’hui. Ces facteurs ont contribué, parmi d’autres, à faire connaître de plus en plus en Israël le christianisme contemporain. De plus, alors qu’il existe environ deux cent organisations israéliennes visant à promouvoir la compréhension et la coopération entre Arabes et Juifs d’une manière générale , il existe aussi littéralement des dizaines d’organismes visant à promouvoir la rencontre interreligieuse, le dialogue et les études, où la présence chrétienne est exorbitante et très significative. Cela est dû, évidemment, essentiellement à la présence d’institutions chrétiennes et de leur clergé, de spécialistes, de représentants internationaux des Églises, et ainsi de suite, qui contribuent de manière disproportionnée par rapport à leur nombre à ces efforts, notamment dans le domaine du savoir. De surcroît, le fait que dans l’État d’Israël les chrétiens, comme les musulmans, représentent une minorité ayant besoin d’être acceptée et comprise par la majorité juive concourt à donner l’élan vers un engagement inter-confessionnel (contrairement à ce qui se passe souvent ailleurs).

Les chrétiens en Israël sont évidemment dans une situation très différente par rapport à leurs communautés sœurs en Terre Sainte, qui font partie intégrante d’une société palestinienne luttant pour son indépendance et qui sont inévitablement prises tous les jours dans le conflit israélo-palestinien. En effet, certaines de ces communautés étant placées dans l’intersection entre la juridiction israélienne et celle palestinienne, elles sont souvent les plus touchées par les mesures de sécurité que l’État juif se voit dans l’obligation de maintenir afin de protéger ses propres citoyens contre la violence continue venant des territoires palestiniens. Il est tout à fait juste et opportun que ces chrétiens palestiniens expriment leur détresse et leurs espoirs vis-à-vis de cette situation, mais il faut noter avec regret que ces expressions ne sont pas toujours en accord avec la lettre et l’esprit du Magisterium concernant les relations avec les juifs et le Judaïsme. C’est ce qui semble se refléter dans un contexte géographique plus vaste où l’impact du conflit arabo-israélien a bien trop souvent entraîné un sentiment de gêne chez de nombreux chrétiens face à la redécouverte de l’Église de ses racines juives et, dans certains cas, une préférence pour le préjugé historique.

Néanmoins la détresse des Palestiniens en général, et des Chrétiens palestiniens en particulier, devrait constituer une préoccupation profonde pour les Juifs, tant d’Israël que de la Diaspora. D’abord, le Judaïsme a fait connaître au monde que chaque personne humaine a été créée à l’image de Dieu; et que par conséquent, comme les sages du Talmud l’enseignent, tout manque de respect à l’égard d’une autre personne, est un acte de non respect envers le Créateur lui-même; nous avons une responsabilité spéciale tout particulièrement pour nos voisins qui souffrent. Cette responsabilité est encore plus grande quand la souffrance provient d’un conflit dans lequel nous avons une part et, paradoxalement, précisément là où nous avons le devoir moral et religieux de nous protéger et de nous défendre.

Pour moi, personnellement, en tant qu’Israélien de Jérusalem, la situation douloureuse en Terre Sainte et la souffrance de tant de personnes des différents côtés du fossé politique, est une source de grande douleur; même si je réalise pleinement qu’il a été usé et abusé pour accentuer les diverses tensions qui ont débordé le contexte géographique du conflit lui-même.
Pourtant, je remercie Dieu pour le nombre remarquable d’organisations qui, dans notre société, oeuvrent pour soulager le plus de souffrances possibles dans ce très difficile contexte.

Je suis fier d’être un fondateur d’une de ces organisations, Rabbins pour les Droits de l’Homme, dont le directeur et les membres, précisément en tant que loyaux citoyens israéliens, continuent de lutter pour préserver et promouvoir la dignité humaine de tous, et spécialement des plus vulnérables. Je suis bien sûr tout à fait conscient du carnage, tout récemment, dans les rues de nos villes et des continuelles menaces toujours présentes dans le but, bien évident, de détruire et d’exterminer Israël. Néanmoins, nous devons nous efforcer de faire tout ce que nous pouvons pour alléger les épreuves liées à cette situation et spécialement celles qui concernent les communautés chrétiennes à Jérusalem et alentour.

En effet, au cours de ces récents mois, les conditions se sont nettement améliorées, par exemple, en ce qui concerne la liberté de mouvement du clergé, et l’on a pu constater récemment une plus grande compréhension des besoins des communautés chrétiennes locales de la part des autorités, en dépit des défis liés à la sécurité. Nous continuons à faire pression en ce sens, étant convaincus qu’en définitive c’est dans l’intérêt de tous.
Effectivement, la responsabilité juive pour s’assurer que les communautés chrétiennes s’épanouissent parmi nous, en respectant la réalité que la Terre Sainte est la terre de la naissance du Christianisme et des lieux saints, est renforcée par notre fraternité de plus en plus redécouverte.

Pourtant, en dehors de notre relation particulière, les chrétiens en tant que minorité tant en contexte juif que musulman, tiennent un rôle spécial dans nos sociétés en général. La situation des minorités est toujours le reflet profond de la condition sociale et morale d’une société dans son ensemble. Le bien-être des communautés chrétiennes au Moyen-Orient n’est rien d’autre qu’une sorte de baromètre de la condition morale de nos pays. Le degré auquel les Chrétiens jouissent des droits civils et religieux et des libertés témoigne de la bonne santé ou non des sociétés respectives au Moyen-Orient.
De plus, comme je l’ai déjà indiqué, les chrétiens jouent un rôle disproportionné pour la promotion de la compréhension et de la coopération interreligieuses dans le pays. En effet, je me permettrais de suggérer que ceci est précisément le métier du chrétien, contribuer à surmonter le préjudice et l’incompréhension qui apportent la confusion en Terre Sainte et qui, naturellement, sont fortement renforcés dans la région en général. Bien qu’il ne soit pas juste de s’attendre à ce que les petites communautés chrétiennes locales soient en mesure de supporter seules une telle responsabilité, nous devrions peut-être espérer qu’elles soient soutenues en ce sens par leur Église universelle et ses autorités centrales, elles pourraient devenir effectivement des pacificatrices privilégiées dans la ville, dont le nom veut dire paix et qui possède cette signification pour nos communautés. Déjà quelques premiers signes en ce sens se sont fait sentir dans le rôle local de leadership catholique, comme la création au cours de ces récentes années du Conseil des Institutions religieuses de Terre Sainte, qui réunit ensemble le Grand Rabbinat d’Israël, les Tribunaux de la Sharia et le Ministère des Affaires religieuses de l’Autorité Palestinienne, ainsi que le leadership chrétien officiel en Terre Sainte. Ce Conseil non seulement facilite la communication entre les diverses autorités religieuses, mais il se consacre aussi à oeuvrer pour combattre les malentendus, l’intolérance et la provocation, et cherche aussi à être une force pour la réconciliation et la paix de sorte que deux nations et trois religions puissent vivre sur la même terre en toute dignité, liberté et tranquillité.

Le Document de travail de l’Assemblée Spéciale pour le Moyen-Orient cite le Pape Benoit XVI dans son interview avec l’Osservatore Romano en route pour la Terre Sainte comme ci-après: “Il est important d’avoir, d’une part, un dialogue bilatéral - avec les juifs et avec les musulmans - et, d’autre part, un dialogue trilatéral” (sect. 96). En effet, l’année dernière, et pour la première fois, le Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux et la Commission pontificale pour les Relations religieuses avec le Judaïsme, recevaient ensemble avec le Comité juif international de Consultations interreligieuses (IJCIC) et la Fondation des Trois cultures à Séville, en Espagne, notre premier dialogue trilatéral. J’ai éprouvé une joie toute particulière du fait qu’il avait été proposé durant ma présidence du IJCIC, et que j’espère ardemment qu’il ne s’agit que du début d’un dialogue trilatéral beaucoup plus étendu, pour surmonter la méfiance, les préjudices et les incompréhensions, afin que nous puissions mettre en lumière les valeurs partagées dans la famille d’Abraham pour le bien-être de toute l’humanité.

Selon moi, il semble que la commission bilatérale mentionnée précédemment avec le Grand Rabbinat d’Israël et le Conseil des Institutions religieuses de Terre Sainte offrent ensemble même une plus grande opportunité et défi à cet égard.

Le Document de travail fournit aussi des éléments importants sur la nature des relations des Chrétiens avec, à la fois, les Musulmans et les Juifs. Il reprend les paroles du Pape Benoit XVI à Cologne, en août 2005, quand il décrivait les relations avec l’Islam comme “une nécessité vitale... dont dépend en grande partie notre avenir” (sect. 95). En effet, au Moyen-Orient, ceci est une évidence. Si l’on comprend le concept de dar el Islam dans un contexte seulement géographique/culturel ou bien dans un contexte théologique, la demande critique pour l’avenir de nos communautés respectives est de savoir si ou non nos frères musulmans peuvent considérer la présence des chrétiens et des juifs comme faisant pleinement partie, légitimement et intégralement, de la région dans l’ensemble. Vraiment le besoin d’aborder cette question est non moins qu’ “une nécessité vitale... dont... dépend notre avenir”.Effectivement, elle se relie à la vraie question qui est celle des “racines” du conflit israélo-arabe. Ceux qui déclarent que l’“occupation” est “à la base” du conflit sont complètement dans l’erreur.

Ce conflit s’est poursuivi pendant des décennies bien avant la Guerre des Six Jours en 1967 ayant comme résultat la mise sous contrôle israélien de la Cisjordanie et de Gaza. “L’occupation”, en fait, c’est précisément une conséquence du conflit, et la vraie raison qui en est à la base est celle de savoir si le monde arabe peut tolérer une politique souveraine non-arabe en son sein.
Cependant, le Document de travail commentant la Dei Verbum décrit le dialogue de l’Église “avec ses frères aînés” non pas comme une juste nécessité, mais comme “essentielle” (sect. 87). En effet, lors de sa visite à la grande synagogue dans cette ville, cette année, le Pape Benoit XVI citait le Catéchisme de l’Église catholique (sect. 839).

“C’est en méditant sur son propre mystère que l’Église, le Peuple de Dieu de la Nouvelle Alliance, découvre son lien profond avec les Juifs, qui ont été choisis par le Seigneur avant tous les autres pour revoir Sa parole”, et il ajoutait que “la foi juive, contrairement aux autres religions non-chrétiennes, est déjà une réponse à la révélation de Dieu”.
Ces paroles font écho à celles du feu Pape Jean-Paul II qui, au cours de sa visite historique à ce même lieu de culte juif dans cette ville, en 1986, déclarait que “la religion juive ne nous est pas extrinsèque mais est, dans un certain sens, intrinsèque à notre propre religion. Nous avons donc, avec le Judaïsme, une relation que nous n’avons avec aucune autre religion”. En outre, dans son Exhortation Apostolique du 28 juin 2003, il décrivait “le dialogue et la coopération avec les croyants de la religion juive” comme étant “fondamentalement importants pour la connaissance de soi des Chrétiens” en conformité avec l’appel du Synode “pour la connaissance des racines communes liant le Christianisme et le peuple Juif, qui sont appelés par Dieu à une alliance qui reste irrévocable”.

Comme je l’ai fait remarquer, les réalités politiques du Moyen-Orient ne facilitent pas toujours la connaissance de ces exhortations de la part des chrétiens de cette région. Toutefois, je prie pour que le miracle auquel se référait Jean-Paul II comme “la floraison d’un nouveau printemps dans les relations mutuelles” devienne de plus en plus évident au Moyen-Orient comme partout dans le monde.
Enfin, consacrons-nous, avec encore plus de dévotion, à la fois par la prière et le travail, pour la paix et la dignité pour tous. Prions avec les paroles du Pape Jean-Paul II au Mur occidental de Jérusalem, celles avec lesquelles le Pape Benoit XVI concluait sa présentation à la grande synagogue de Rome.
“Envoie ta paix sur cette Terre Sainte, sur le Moyen-Orient, sur la famille humaine toute entière; éveille le coeur de tous ceux qui invoquent ton nom, afin qu’ils marchent humblement sur le chemin de la justice et de la compassion”.
Et permettez-moi, comme quelqu’un qui vient à vous de la ville qui est sainte et aimée de nous tous, pour conclure avec les mots du Psalmiste “Que Yahvé te bénisse de Sion! Puisses-tu voir Jérusalem dans le bonheur tous les jours de ta vie” (Ps 128,5).

 

Sources : www.vatican.va -  E.S.M.
© Copyright 2010 - Libreria Editrice Vaticana
Eucharistie sacrement de la miséricorde - (E.S.M.) 13.10.2010 - T/Synode

 

 

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