La Bible, source d'une morale
pertinente pour tous les hommes ? |
 |
Le 13 octobre 2009 -
(E.S.M.)
- C'est un document majeur de la Commission biblique pontificale,
qui vient de sortir en français « Bible et Morale. Quels critères pour discerner ? ». Un
rappel du but premier de la morale chrétienne : faire le bonheur de l'homme
doté du don de discernement.
|
La Bible, source d'une morale pertinente pour tous les hommes ?
Par Chantal Joly
Le 13 octobre 2009 - Eucharistie Sacrement de la Miséricorde
-
C'est un document majeur de la Commission biblique pontificale, qui vient de
sortir en français « Bible et Morale. Quels critères pour discerner ? *». Un
rappel du but premier de la morale chrétienne : faire le bonheur de l'homme
doté du don de discernement.
Pourquoi ce document « Bible et morale » ?
En 1965, «
Dei Verbum » (« La Parole de Dieu »), l'une
des quatre constitutions conciliaires promulguées par le concile Vatican II,
redonnait toute sa place à l'Ecriture, dans l'Eglise et le cœur des
chrétiens, mettant fin à un certain conflit de vérités, entre celle de la
tradition chrétienne et celle des sciences humaines.
Le document « Bible et Morale. Quels critères pour discerner ? » se situe
dans cette continuité. Avant de devenir le Pape Benoît XVI, le cardinal
Ratzinger a toujours eu l'intuition qu'il fallait entreprendre une lecture
théologique et canonique de la Bible. Dès 2002, alors président de la
Commission biblique pontificale, il avait confié à la commission la tâche
d'examiner le rapport entre Bible et morale en se posant directement la
question : quelle valeur et quelle signification a l'écriture sainte pour la
morale à une époque comme la nôtre ?
Les conclusions des travaux, déjà publiés en anglais et en italien, viennent
d'être publiées et ont été présentées en français lundi 12 octobre 2009, à
la maison de la Conférence des évêques de France par Olivier Artus, l'un des
deux Français membres de la Commission biblique pontificale, aux côtés de
Mgr Pierre-Marie Carré, archevêque d'Albi, président de la commission
doctrinale.
Olivier Artus a insisté sur les trois difficultés qui justifient une aide à
la lecture de la Bible pour ne pécher ni par simplisme ni par
fondamentalisme : sa grande complexité, sa distance historico-culturelle
(au
moins 1900 ans) et surtout son absence de réponses toutes faites.
Quel est le contenu de « Bible et morale » ?
La première partie, la plus longue, intitulée « Une morale révélée : don
divin et réponse humaine », rappelle avant tout que Dieu se révèle comme
créateur et comme sauveur de son peuple en exil en Egypte, signant avec lui
une alliance particulière. «Il donne un monde et en même temps des règles
d'usage », a commenté Olivier Artus en insistant sur le Décalogue et les
Béatitudes « sommet de la révélation morale de l'Ecriture sainte, texte de
loi donné en vue du bonheur de l'homme pour sa libération, notamment des
idoles ».
La deuxième partie du document, relativement originale, fournit « non pas
des recettes morales mais des éléments pour un discernement ». Deux critères
moraux sont fondamentaux : l'imitation de Jésus et la conformité à la vision
biblique de l'être humain, image de Dieu. Six autres critères sont énoncés :
la convergence (la Bible donne une série d'éclairages qu'il faut faire
résonner les uns avec les autres ; elle n'est pas un réservoir de citations
disparates qui servent de preuves), l'opposition (le texte biblique
reconnaît des aspects positifs de la culture dans laquelle il s'enracine
mais s'érige parfois clairement contre certaines de ses normes ou
habitudes), la progression (la réponse que nous apportons est toujours à
affiner et non pas à enfermer dans des formulations de notre temps), la
dimension communautaire (on n'est pas chrétien tout seul),
la finalité (l'homme tend à une vie future avec
Dieu et cette espérance relativise les réalités terrestres) et enfin le discernement
(toutes les règles morales
énoncées par la Bible ne se valent pas).
« Le moralisme, a commenté Olivier Artus, se réduit à établir une liste
d'interdits. Or le christianisme n'est pas un moralisme, c'est une présence
intérieure. Le sujet croyant, éclairé par l'Esprit Saint, cherche en
communauté à discerner. Il faut donc recevoir la morale comme un don qui
enrichit l'homme et le fait grandir. »
A qui s'adresse « Bible et morale » ?
Aux pasteurs des communautés chrétiennes pour leur donner des clés dans leur
travail quotidien et notamment des pistes pour la prédication, mais aussi à
tous les agents de pastorale, aux catéchètes, aux enseignants de l'école
catholique, aux parents chrétiens, aux multiples groupes qui réfléchissent
sur ces questions, dans le cadre d'aumôneries ou de mouvements de cadres ou
de dirigeants chrétiens.
Le souci de pédagogie de l'ouvrage, présenté comme une « semence de
réflexion » autorise sa lecture au-delà de ces cercles. A tout chrétien qui
veut bien se mettre en route sur ce sujet ainsi qu'à tout croyant d'une
autre confession ou d'une autre religion qui cherche un sens à sa vie et
accepte de rentrer en dialogue.
« Je souhaite que le présent document aide à découvrir toujours davantage
les valeurs fascinantes de la vie chrétienne authentique et à considérer la
Bible comme un trésor inépuisable et toujours actuel pour la détermination
de l'agir juste, dont dépendent la réussite et le plein bonheur des
personnes individuelles et de la communauté humaine tout entière », résume
dans la préface le cardinal William Levada, président de la Commission.
*Bible et morale. Quels critères pour discerner ? ». Editions
Nouvelle Cité. 2009. 286 pages. 19 euros.
Sources : eglise.catholique
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 13.10.2008 -
T/Eglise |