Lourdes : Le pèlerin Benoît XVI à la
rencontre de Bernadette Soubirous |
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Lourdes, le 13 septembre 2008 - (E.S.M.) -
A quelques heures de l'arrivée du pape Benoît XVI dans la cité mariale
de Lourdes, nous vous proposons un portrait de Bernadette Soubirous
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Bernadette en 1864,
deux ans avant son entrée chez les soeurs à Nevers -
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Lourdes : Le pèlerin Benoît XVI à la rencontre de
Bernadette Soubirous
Bernadette Soubirous, celle qui
disait toujours "merci"
Le 13 septembre 2008 - Eucharistie
Sacrement de la Miséricorde
- Cet été le pape Benoît XVI a consacré une catéchèse à la
sainteté. Le Saint-Père nous rappelait qu'elle est donnée à tout le monde et
d'ajouter que tous les saints ne sont pas identiques. Pour lire le texte
intégral
►Benoît
XVI - laissons-nous attirer par le charme surnaturel de la sainteté !
Ce soir, à partir de 18h30, Benoît XVI se rendra à l'église du sacré Coeur
où Bernadette Soubirous a été baptisée. Ensuite il empruntera une petite rue
en pente pour visiter le cachot. C'est ainsi que l'on nomme la petite maison
familiale où Bernadette a passé son enfance.
« La meilleure preuve de l'apparition, c'est Bernadette elle-même », estimait
l'abbé Pomian, le premier confesseur de la voyante, que nous fêtons le 18
février. En cette année du 150e anniversaire des apparitions à Lourdes,
regardons comment a vécu celle que Marie a choisie pour être sa messagère,
en suivant ses conseils : « Ce qu'on écrira de plus simple sera le meilleur
».
Deux cent cinquante documents écrits et plus de huit cent cinquante propos
recueillis nous en apprennent beaucoup sur la confidente de la Vierge Marie.
Tout d'abord, Bernadette est bien des nôtres, avec son caractère, ses
limites, ses faiblesses et ses épreuves. C'est ainsi qu'on la surprend,
adolescente, succombant à la gourmandise. De la fenêtre de l'hospice où elle
réside, elle voit des fraises dans le jardin, mais celui-ci est interdit;
elle dit à Julie Garros : « Je jette mon sabot par la fenêtre. Tu vas le
chercher
(faut bien), et tu ramènes des fraises ». Aussitôt dit, aussitôt
fait.
Plus tard, la jeune religieuse se reconnaît entêtée, capable de colère, et
pas toujours aimable.
Mais elle ne se satisfait pas de ses défauts. Elle lutte, comme elle le dit
de façon humble et drôle: « À force de taper sur la bête, on finit par la
dompter » ; son obéissance et son humilité sont à mettre en rapport avec ce
combat spirituel, tout comme l'esprit d'enfance que Bernadette a toujours
gardé :
« À la vue des enfants, elle devenait plus elle-même », disait-on d'elle.
Une vie apparemment commune
Les vingt et une années qui suivent les apparitions de Marie sont des plus
communes : école, apprentissage de la vie religieuse, travail au service des
pauvres et des malades, souffrances de la maladie. Une vie menée
généralement dans la bonne humeur, car cette sainte aime rire, et sa gaieté
est contagieuse.
Chez les Sœurs de la Charité de Nevers, à travers ses tâches d'infirmière,
en décorant des œufs, dans l'office chanté en commun ou la pratique
quotidienne du Chemin de croix, et en partageant les petites humiliations de
la vie communautaire avec obéissance et charité, Bernadette acquiert
l'expérience qui donne force à ses conseils, comme : « Obéir, c'est aimer »,
ou: « Le bonheur, c'est l'obéissance ».
Ceux-ci concernent aussi le service des pauvres : « Quand on soigne un
malade... il faut se retirer avant de recevoir un remerciement », « Plus le
pauvre est dégoûtant, plus il faut l'aider ». Mais encore la pénitence
pour les pécheurs, comme le lui a demandé la Vierge à la grotte: « Offrons
nos souffrances pour les pécheurs », et surtout l'amour de l'eucharistie et
la prière : « Ma seule arme. Je ne peux que prier et souffrir » ;
« Endormez-vous en le récitant [Le chapelet], comme les petits
enfants qui s'endorment en disant "maman" ».
Un mélange de robuste bon sens et d'humour...
On trouve dans les dits et les écrits de sainte Bernadette un ton qui lui
est propre, mélange de robuste bon sens, d'humour, parfois de moquerie. Elle
le manifeste dès l'époque des apparitions, ainsi le 21 février, quand elle
sort en riant de chez le terrible commissaire Jacomet: « Qu'est-ce qui t'amuse
? - Le commissaire tremblait. Il avait à sa calotte un gland qui
faisait tintin ».
En juillet, un prêtre se moque de son mauvais français: « La dame aurait
mieux fait de t'apprendre à parler! », elle rétorque: « Ce qu'elle ne m'a pas
appris, c'est à me moquer des ignorants ».
En 1860, un membre de la commission d'examen des apparitions objecte devant
elle: « Cela ne me paraît pas une idée digne de la Sainte
Vierge de t'avoir fait manger de l'herbe ». Et Bernadette, du tac au tac:
« Nous mangeons bien de la salade ».
Un abbé qui la photographie veut reproduire sur sa plaque son extase à
Massabielle et n'y réussit pas ; il se plaint : « Non, ça ne va pas. Ce
n'est pas la tête que tu faisais quand la Vierge était là - Mais c'est
qu'elle n'y est pas! »
Un jour où la supérieure générale qui part à Paris demande aux Sœurs ce
qu'elles veulent qu'elle leur rapporte: « Ma Mère, rapportez-moi l'amour de
Dieu ».
Face à la bêtise, son ton se durcit, comme lorsqu'elle marche dans une rue à
Lourdes et entend dire
dans son dos : « Si je pouvais couper un pan de sa robe! - Que vous êtes
imbéciles! »
Son aversion pour l'argent participe de cette moquerie, et d'une répulsion
physique (« Ça me brûle»). Apprenant que des membres de sa famille se
mettent à faire commerce d'objets de piété, elle les morigène vertement.
... à la limite de l'autodérision parfois
Son humour est parfois à la limite de l'autodérision. Nous avons souvent
tendance à nous prendre plus au sérieux que la vocation que Dieu nous
propose; chez Bernadette, c'est le contraire.
Favorisée d'une grâce exceptionnelle, elle ne cesse d'avoir conscience de sa
petitesse: « Est-ce que je ne sais pas que si la Sainte Vierge m'a choisie,
c'est parce que j'étais la plus ignorante ? Si elle en avait trouvé une plus
ignorante que moi, c'est elle qu'elle aurait prise ». Apprenant qu'on vend
des images pieuses d'elle pour 10 centimes, elle laisse tomber : « C'est ce
que je vaux ». En 1867, une postulante arrivant au couvent exprime son désir
de la connaître. On la lui montre. Étonnement moqueur de la jeune fille : «
Ça ?» ; et Bernadette, qui a entendu: « Mais oui, Mademoiselle, ce n'est que
ça! »
« Aimez bien le Bon Dieu, mes enfants» Tout est là »
La foi est centrale chez Bernadette. Elle n'hésite pas à dire à propos des
miracles: « Cette eau n'aurait pas de vertu sans la foi ». Sa relation
privilégiée avec la Vierge Marie est vécue dans la foi seule, dès le
lendemain des apparitions : « C'est comme quand on passe du grand soleil à
un lieu sombre », dira-t-elle.
Cette foi est centrée sur Dieu et sur Jésus. Elle est connaissance: « Si
nous avions la foi, nous verrions le Bon Dieu en tout ». Elle est surtout
amour : « Quand on aime bien Notre-Seigneur, tout devient facile ». Et, sur
son lit de mort, Bernadette répète : « Mon Jésus, ô que je l'aime ».
Cet amour engendre un ferme refus du Diable, dont elle éprouve la nuisance
et qu'elle appelle, comme le Curé d'Ars, le « grappin ». Son aversion pour le
péché n'est pas moindre: en 1870, l'armée d'invasion approche de Nevers et
on lui demande : « Les Prussiens sont à nos portes; est-ce qu'ils ne vous inspirent pas quelque frayeur
? - Non. - II n'y aurait donc rien à
craindre ? - Je ne crains que les mauvais catholiques ».
« Le ciel et beau ! »
On peut résumer ainsi le message central des
apparitions : « Le Ciel est beau, le péché horrible, travaillons à l'œuvre
du Christ ». La messagère qui le transmet est devenue elle-même ce message.
« Pénitence! Pénitence! Pénitence! Priez Dieu pour les pécheurs ! Allez
baiser la terre en pénitence pour les pécheurs »., lui a transmis la Vierge
Marie.
Bernadette est fidèle jusqu'à son dernier jour à ces paroles du 24 février
1858, et elle prend de
plus en plus conscience, dans ses épreuves physiques et spirituelles, qu'il
s'agit pour elle d'être avec Jésus sur la croix : « Transporte-toi au jardin
des Olives ou au pied de la croix et restes-y. Notre-Seigneur te parlera. Tu
écouteras »
(à Sœur Vincent) ; « Notre-Seigneur donne sa couronne d'épines à
ses amis sur la Terre, ne cherchez pas mieux »
(à Sœur Thérèse Lacoste).
Durant sa dernière maladie, elle fait enlever les images pieuses autour de
son lit pour ne garder que son crucifix.
« On me croit une sainte..»
Une autre caractéristique de la sainteté de Bernadette est sa reconnaissance
envers Dieu, envers
Jésus, envers la Vierge Marie, envers sa famille et sa congrégation, envers
tous ceux qui lui ont fait du bien. On trouve en chacune de ses lettres au
moins une fois l'expression de ce sentiment. Sainte Bernadette est celle qui
dit toujours « merci ».
En contrepoint de cette aptitude à la gratitude, apparaît parfois chez elle
une angoisse, et jusqu'à la veille de sa mort : « Ma chère Sœur, j'ai peur.
J'ai reçu tant de grâces, et j'en ai si peu profité ». Cette confidence ne
doit pas être prise à la légère, tout comme ses reproches envers ceux qui la
canonisent : « On me croit une sainte... Lorsque je serai morte, on viendra
me faire toucher des images et des chapelets, et pendant ce temps-là, je
grillerai en Purgatoire ».
Toujours en revenir à l'essentiel de sa vie : simplicité, prière, sacrifice,
fidélité
Cet itinéraire spirituel est édifiant, et on comprend qu'il ait suscité, du
vivant même de la voyante, la piété et l'édification. Le commentaire le plus
beau et le plus convaincant du message, le plus grand miracle de Lourdes,
n'est-ce pas elle ?
Mais ce serait la trahir que d'en rester là. Il faut toujours revenir à
l'essentiel, au contenu, tout de simplicité, de pauvreté, de prière, de
sacrifice et de fidélité.
Les ouvrages de base sur sainte Bernadette
sont ses Logia, édités par le Père René
Laurentin (3 vol., résumés dans Bernadette vous parle et ses écrits réédités en 1993
sous le titre Les Écrits de sainte Bernadette et sa
voie spirituelle, par le Père André Ravier,
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Sources : Par Didier Rance
-
(E.S.M.)
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
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13.09.2008 -
T/Lourdes |