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19 Avril 2005
 

Benoît XVI : Le Christ donne tout

 

Le 13 septembre 2008 -  (E.S.M.) - Mgr Pascal Ide, membre de la Curie à Rome, explore la théologie du pape Benoît XVI depuis son élection. Le Christ donne tout, car Dieu est amour.

Benoît XVI : Le Christ donne tout

Interview de Mgr Pascal Ide, membre de la Curie à Rome

Le 13 septembre 2008 -  Eucharistie Sacrement de la Miséricorde - Mgr Pascal Ide (1), membre de la Curie à Rome, explore la théologie du pape depuis son élection. Il en trace pour nous les lignes directrices, à rebours des idées préconçues. Propos recueillis par Luc Adrian

Jean-Paul II avait commencé son pontificat par le fameux « N'ayez pas peur», qui en livrait une clé de lecture. Benoît XVI ne semble pas avoir eu la même «trouvaille»...

Plus d'un observateur, en effet, a vu dans le « Non abbiate paura »
(« N'ayez pas peur ») comme le « gingle » de Jean-Paul II. Mais, à mon avis, on trouve une parole programmatique d'un poids équivalent chez Benoît XVI. Comme son prédécesseur, il l'a prononcée lors de l'homélie de la messe d'inauguration de son pontificat. Et comme son prédécesseur, il l'a citée à plusieurs reprises. Surtout, dans le prolongement de son prédécesseur, il la présente comme un commentaire du fameux « N'ayez pas peur ».

Voilà l'affirmation centrale qui clôt son homélie : « N'ayez pas peur du Christ! Il n'enlève rien et il donne tout. Celui qui se donne à lui reçoit le centuple ». J'émets donc l'hypothèse que « II n'enlève rien et il donne tout » serait une précieuse clé de lecture de la perspective de Benoît XVI : elle s'inscrit en continuité avec son prédécesseur; mais elle dit aussi quelque chose de nouveau, elle explicite. Notre pape connaît les craintes de l'homme actuel; il les prend en compte. Et il rappelle le cœur de l'Évangile : le Christ donne tout, car Dieu est amour; or, aimer, c'est se donner.

Il n'y a donc pas de rupture avec Jean-Paul II ?
Non, plutôt continuité, comme toujours. Le cardinal Ratzinger était un familier de Jean-Paul II, qu'il rencontrait quasiment tous les dimanches soir et qu'il connaissait bien. La nouveauté réside plutôt dans la diversité de leur formation : Jean-Paul II était un philosophe, Benoît XVI est un théologien. Jean-Paul II était centré sur les questions d'éthique et de famille, le pape actuel est beaucoup plus intéressé par les questions de théologie fondamentale, et au fond par le cœur même de la théologie.

Pourtant, trois ans et demi après son installation, on a l'impression que Benoît XVI dit des choses que l'on a déjà entendues.
C'est bon signe! S'il annonçait un autre Christ, un autre Seigneur, alors il nous faudrait nous détourner de lui, comme dit saint Paul! En même temps, Jésus « fait toutes choses nouvelles »
(Apocalypse 21,5).
Je pense à ce que disait le cardinal français Jean-Louis Tauran, président du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux, quelques jours après l'élection du pape : « Nous avons tous compris que Benoît XVI, humble et souriant pourrait être le pape qui proclamera l'éternelle tendresse de Dieu. Du reste, en choisissant le nom de Benoît en souvenir de Benoît XV, il a lui-même voulu indiquer qu'il mettrait son ministère au service de la réconciliation et de la paix ».

Certes, d'autres papes ont parlé de l'amour de Dieu, à commencer par Jean-Paul II, dont la deuxième encyclique porte sur la miséricorde divine. Il demeure que c'est la première fois qu'un pape inscrit aussi fortement son pontificat sous le primat de l'amour, dans le sillage de la parole de saint Jean : « Dieu est amour ».

Est-ce vraiment original ?
On peut décrire l'amour comme - c'est le cas aujourd'hui - un sentiment, une passion; ou même, comme le faisait Jean-Paul II, comme une communion de personnes. Benoît XVI, lui, voit l'amour d'abord comme don de soi : la capacité qu'a la personne de se livrer à l'autre.

Dans une homélie, à Pavie, il a évoqué l'exemple de saint Augustin : en consentant à devenir prêtre puis évêque, celui-ci avait dû renoncer à toute sa vie d'étude et de prière. Ce faisant, Augustin avait finalement acquis une fécondité plus grande que ce qu'il attendait. À travers l'exemple d'Augustin qu'il chérit tant, on peut penser que Benoît XVI a relu son propre chemin.

C'est-à-dire ?
Le professeur devenu archevêque de Freising-Munich, et finalement pape. Benoît XVI a renoncé à ce qu'il aimait - les études et l'enseignement -pour un rayonnement plus grand. Là se dit l'essence de l'amour: un don de soi en vue d'une plus grande fécondité. Non pas une négation de soi qui engendrerait une tristesse, mais un accomplissement supérieur qui porte une plus grande joie.

Souvenez-vous de ce qu'il a confié à ses compatriotes de Bavière quelques jours après son élection : « Quand progressivement le déroulement des votes m'a fait comprendre que, pour ainsi dire, le couperet allait tomber sur moi, j'ai été pris d'un sentiment de vertige. Je croyais avoir achevé l'œuvre de ma vie et pouvoir espérer finir mes jours dans la quiétude. Avec une profonde conviction, j'ai dit au Seigneur: ne me fais pas cela! À ce moment, j'ai été touché très fort par un petit billet que m'a écrit un confrère du collège des cardinaux. Il me rappelait que, lors de la liturgie pour les obsèques de Jean-Paul II, j'avais exposé comment Karol Wojtyla s'était vu sans cesse adresser cet appel au Seigneur et que, chaque fois, il lui avait fallu abandonner beaucoup de choses et dire simplement: oui, je te suis, même si tu me conduis où je ne voudrais pas. Le confrère m'écrivait : le Seigneur devait te dire: "Suis-moi", alors rappelle-toi ce que tu as prêché. Ne te refuse pas ! Sois obéissant, comme tu l'as dit du grand pape retourné à Dieu.

"Cela m'est allé droit au cœur. Les chemins du Seigneur ne sont pas faciles, mais nous ne sommes pas créés pour la facilité, au contraire, pour ce qui est grand, pour ce qui est bien. Ainsi, enfin de compte, il ne me restait plus qu'à dire oui".

Pour Benoît XVI, aimer, c'est dire oui à celui que l'on aime. Vous évoquez saint Augustin : sa pensée a façonné celle du pape ?
Il est vrai que Benoît XVI connaît Augustin presque par cœur, il le cite très souvent. Il lui a d'ailleurs consacré une de ses thèses de théologie. Je pense notamment que ce qui est commun entre Benoît et Augustin, c'est la théologie de l'amour, de la vérité qui se révèle n'être qu'amour, et de l'amour qui s'incarne humblement. Et il me semble que ces deux notes - amour et humilité - se retrouvent chez Augustin et chez le pape actuel.

Cette théologie de l'amour, Pavez-vous vu «pratiquée» par le Saint-Père ?
Tous ceux qui ont approché le pape et, déjà avant, le préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi et, encore avant, l'enseignant, ont toujours été frappés par sa disponibilité, son esprit de service. Voici deux jours, un prêtre allemand de 70 ans, enseignant en théologie, me racontait qu'il avait désiré que le Pr Ratzinger suive sa thèse, mais qu'il avait dû y renoncer, car il était celui qui, et de loin, en suivait le plus
(plus de vingt-cinq!).
L'amour, c'est aussi l'abandon entre les mains de Dieu. Or, le parcours de Benoît XVI montre cette disponibilité aimante.

Ses écrits sont d'un accès immédiat et facile.
Souvent, on croit que « intellectuel » est synonyme d'« abstrait », et que « profond » l'est d'« obscur ». L'une des choses qui m'ont beaucoup surpris en étudiant de près la pensée de notre pape est que son langage est constamment concret. Benoît XVI aime les images; déjà, comme jeune professeur, il était réputé pour son imagination, sa créativité. Il compare ainsi les «monastères de vie contemplative à des « oasis », ou le péché originel à « une goutte de venin ».

Et s'il est profond, sa profondeur doit-elle se payer par l'obscurité ? Je me souviens d'un mot de l'un des huissiers de la Congrégation où je travaille, un homme simple: « La première homélie de Benoît XVI sur la place Saint-Pierre a duré trente-trois minutes : j'ai fait le calcul! Or, j'ai tout compris! C'est la première fois! »

Benoît XVI est un pape intellectuel. Se sent-il à Taise avec la piété populaire ?
J'ai toujours été étonné que ce grand professeur et grand chercheur - lui qui disait, en voyant arriver ses livres dans son appartement pontifical: « Mes amis » - est aussi un homme d'une grande simplicité, qui n'hésite pas à déchiffrer dans un événement naturel un signe de Dieu. Ainsi, relisant le moment important et éprouvant de son voyage pastoral en Pologne que fut la visite au camp d'Auschwitz-Birkenau, il disait à la Curie romaine que l'apparition d'« un arc-en-ciel » fut alors, pour lui, « un motif de grand réconfort ».

Benoît XVI ne cache pas sa sympathie, notamment en liturgie, pour l'«ordre ancien». Est-ce un « pape du passé » ?
Effectivement, il ne cache pas ses affinités personnelles avec tel ou tel aspect du rite extraordinaire de la messe. N'oublions pas qu'il connaît très bien la liturgie, et qu'il lui a consacré beaucoup de livres.
Mais cela ne veut pas dire que c'est un théologien du passé. Je suis frappé par sa connaissance extrême de tous les courants philosophiques et théologiques actuels, et par sa grande capacité de dialogue. Il sait se mettre au centre d'une pensée, voir ce qu'elle tient de vrai, et apporter en même temps un discernement critique, avec une grande bienveillance.

Peut-on dire que Benoît XVI est plutôt théologien que pasteur ?
Le docteur est aussi pasteur, cela apparaît de plus en plus. Je me souviens par exemple de cette rencontre, sur la place Saint-Pierre, avec des enfants qui lui posaient des questions. L'un d'eux lui demanda pourquoi il fallait se confesser aussi souvent. Il répondit: « Tu as une chambre ? Ta chambre, est-ce que tu ne dois pas la ranger régulièrement, et passer le balai ? Eh bien, c'est pareil pour ton âme: elle est comme une maison intérieure, tu dois aussi la mettre en ordre régulièrement ». N'est-ce pas lumineux ?!

(1) Pascal Ide, né en 1957, est prêtre du diocèse de Paris et membre de la Communauté de l'Emmanuel Philosophe et théologien, il est l'auteur de nombreux ouvrages, fl est actuellement chef du service des universités catholiques à la Congrégation pour l'éducation catholique. Dans son dernier livre, Le Christ donne tout (éd. de l'Emmanuel), il étudie la théologie déployée par Benoît XVI.

Toute la visite du Saint-Père en direct sur  KTO (nombreuses retransmissions)

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Sources : BFC N°1599 -  (E.S.M.)
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde - (E.S.M. sur Google actualité)  13.09.2008 - T/Église

 

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