L’orgueil le plus grand engendre
l’aveuglement |
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Rome, le 13 Juin 2008 -
(E.S.M.) - Évangélisation signifie éduquer. Le Magistère de
l’Église, en particulier avec Jean Paul II et Benoît XVI, est tout
entier tourné vers ce caractère essentiel. De ce point de vue, on voit
bien alors que les racines de l’Europe sont faites par la personne, et
qu’il est plus que jamais nécessaire, de
proposer le sens de la valeur de la personne.
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L'abbé
Nicola Bux, Consulteur de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi et pour
les Causes des Saints, Professeur d’Œcuménisme à l’Institut de Théologie de
Bari -
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L’orgueil le plus grand engendre l’aveuglement
ENTRETIEN avec l’abbé Nicola Bux, Consulteur de la
Congrégation pour la Doctrine de la Foi et pour les Causes des Saints,
Professeur d’Œcuménisme à l’Institut de Théologie de Bari
L’Assemblée de Strasbourg a
reconnu le « droit à l’avortement ». Que pensez-vous de cela ?
La réponse à cette question se trouve dans le jugement porté sur la réalité
du monde d’aujourd’hui, contenu dans le discours que le Pape Benoît XVI a
prononcé dernièrement à l’Assemblée
des Nations Unies. La grande «
méprise » de la culture occidentale, une méprise qui a eu son « berceau »
aux États-Unis et qui, delà, s’est transférée en Europe, découle de l’idée
que les droits de l’homme sont établis positivement par les institutions
d’État. La confrontation qu’il faut faire porte sur cette question. Et si
l’on se livre à une confrontation sérieuse, on découvre qu’il existe des
droits qui précèdent les États, et qui précèdent aussi la personne.
Nous
vivons dans un monde où, ce qui est désir, est devenu un droit, et c’est là
une perversion aussi vieille que le monde, aussi vieille que l’homme. Il y a
quelque chose de diabolique en cela. On fait croire à l’homme qu’il peut
devenir comme Dieu. C’est la tentation de toujours de l’histoire de
l’humanité, une tentation d’orgueil. Le péché ne s’appelle plus avec la
parole correcte, mal, et l’on cherche à recouvrir tout du vêtement de la
légalité. La chose la plus terrible c’est qu’une Assemblée s’arroge la tâche
de décider d’une chose de ce genre.
Même en considérant que
cette Assemblée semble « ne pas voir » que, en Europe, comme le montrent les
statistiques, il y a un avortement chaque vingt-cinq secondes…
C’est la conséquence d’une aveuglement. D’autre part, l’orgueil le plus
grand engendre l’aveuglement, il ne permet pas de voir ce qui va arriver.
C’est ce qui se passe quand une personne est aveuglée ; la conséquence c’est
qu’elle ne voit plus tout près d’elle. Il faut aussi considérer quelles
forces sont à l’œuvre derrière les décisions de ces Assemblées ; les centres
du pouvoir et d’intérêt qui pilotent ou qui voudraient piloter ce type de
décisions.
Comment change et pourra
changer la société européenne, en considérant la crise de la natalité et
l’échec du renouvellement des générations ? De quoi cela provient-il ?
De l’absence d’espérance, qui est essentielle à la nature de l’homme.
Cette
absence a, comme retombée, le repli sur soi-même, ne pas engendrer, ne pas
faire d’enfants, ne pas même ressentir le besoin de faire des enfants
équivaut à l’instinct de la mort. Benoît XVI a écrit dans l’Encyclique «
Spe Salvi au numéro 11 : « … D'une part, nous ne voulons pas
mourir; surtout celui qui nous aime ne veut pas que nous mourions. D'autre
part, il est vrai que nous ne désirons pas non plus continuer à exister de
manière illimitée et même la terre n'a pas été créée dans cette perspective.
Alors, que voulons-nous vraiment ? Ce paradoxe de notre propre attitude
suscite une question plus profonde: qu'est-ce en réalité que la « vie » ? Et
que signifie véritablement « éternité » ?
Que doit-on
comprendre par évangélisation de l’Europe ?
Aider l’homme a prendre conscience de soi, et comprendre que tout part du «
moi » de l’homme. S’il y a conversion, elle engendre une nouveauté. S’il n’y
pas de conversion, nous savons bien ce qui peut arriver.
Évangélisation
signifie éduquer, amener l’homme à prendre conscience de son « moi ». Le
problème de fond est un problème éducatif, et veut dire donner à l’homme la
possibilité de redécouvrir le sens de son existence dans le monde.
Cela doit
être le cœur, le noyau central de la pastorale ecclésiale. Le Magistère de
l’Église, en particulier avec Jean Paul II et Benoît XVI, est tout entier
tourné vers ce caractère essentiel. De ce point de vue, on voit bien alors
que les racines de l’Europe sont faites par la personne, et qu’il est plus
que jamais nécessaire, dans le temps que nous vivons, de proposer le sens de
la valeur de la personne.
Sources :
www.vatican.va -
E.S.M.
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie, sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 13.06.08 -
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