Jean-Paul II : de « crime » à «
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Rome, le 13 Juin 2008 -
(E.S.M.) - Prophétiquement, avec une sorte de jeu de mots
d’une rare efficacité, Jean Paul II a donné une vision de la blessure
portée à la valeur de la vie que l’horizon de la « modernité », en
particulier celui de l’Europe, est en train de réaliser au détriment de
la personne humaine, de sa dignité, depuis sa conception jusqu’à sa mort
naturelle.
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Evangelium Vitae-
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Jean-Paul II : de « crime » à « droit »
Dans le paragraphe n° 11 de l’Encyclique «
Evangelium Vitae » du Pape Jean Paul II (25 mars 1995),
le Saint-Père écrivait :
« Mais nous entendons concentrer spécialement notre
attention sur un autre genre d'attentats, concernant la vie naissante et la
vie à ses derniers instants, qui présentent des caractéristiques nouvelles
par rapport au passé et qui soulèvent des problèmes d'une particulière
gravité: par le fait qu'ils tendent à perdre, dans la conscience collective,
leur caractère de « crime » et à prendre paradoxalement celui de «
droit », au point que l'on prétend à une véritable et réelle reconnaissance
légale de la part de l'État et, par suite, à leur mise en œuvre grâce à
l'intervention gratuite des personnels de santé eux-mêmes. Ces attentats
frappent la vie humaine dans des situations de très grande précarité,
lorsqu'elle est privée de toute capacité de défense. Encore plus grave est
le fait qu'ils sont, pour une large part, réalisés précisément à l'intérieur
et par l'action de la famille qui, de par sa constitution, est au contraire
appelée à être « sanctuaire de la vie ».
« Comment a-t-on pu en arriver à une telle
situation ? Il faut prendre en considération de multiples facteurs. A
l'arrière-plan, il y a une crise profonde de la culture qui engendre le
scepticisme sur les fondements mêmes du savoir et de l'éthique, et qui rend
toujours plus difficile la perception claire du sens de l'homme, de ses
droits et de ses devoirs. A cela s'ajoutent les difficultés existentielles
et relationnelles les plus diverses, accentuées par la réalité d'une société
complexe dans laquelle les personnes, les couples et les familles restent
souvent seuls face à leurs problèmes. Il existe même des situations
critiques de pauvreté, d'angoisse ou d'exacerbation, dans lesquelles
l'effort harassant pour survivre, la souffrance à la limite du supportable,
les violences subies, spécialement celles qui atteignent les femmes, rendent
exigeants, parfois jusqu'à l'héroïsme, les choix en faveur de la défense et
de la promotion de la vie ».
De « crime » à «
droit ». Prophétiquement, avec une sorte de
jeu de mots d’une rare efficacité, Jean Paul II a donné une vision de la
blessure portée à la valeur de la vie que l’horizon de la « modernité », en
particulier celui de l’Europe, est en train de réaliser au détriment de la
personne humaine, de sa dignité, depuis sa conception jusqu’à sa mort
naturelle.
Cette « éclipse », comme l’appelait le
Pape, a eu et a ses responsables. Les manipulateurs
de la conscience collective, durant les dix dernières années, ont été
innombrables, et, parmi eux, on ne peut pas ne pas faire entrer le
Parlement Européen. L’ « engagement » que cette Institution a mis pour
favoriser et promouvoir une culture de négation du droit à la vie, a été «
exemplaire ».
Dans le cas de l’avortement, en utilisant le paravent des droits
reproductifs – qui sont par ailleurs à la base des campagnes
d’anti-natalité, aidées, promues, organisées et financées par toutes les
Organisations internationales qui sont à la tête des Nations-Unies, le
Parlement Européen s’est « exercé » à plusieurs reprises. Des
recommandations et des résolutions innombrables qui, même si elles
n’obligent pas les États, ont concouru de manière évidente à former et à
enraciner dans l’opinion publique européenne une idée de vie qui n’a rien à
voir avec le plan de l’éthique.
Que l’on pense, par exemple à la résolution que le Parlement Européen
approuve en 2002, dans laquelle on « recommande
», pour protéger la santé et les droits reproductifs des femmes, que
l’avortement soit légalisé et accessible à tous. Cette même
résolution présentait la pilule « du jour après
» comme « pilule » non abortive, et propageait la contraception appelée «
d’urgence » comme une « pratique normalisée dans le
domaine de la santé sexuelle et reproductive ».
Que l’on pense à la dernière des résolutions, la résolution numéro 1607,
approuvée le 16 avril 2008 par l’Assemblée Parlementaire du Conseil de
l’Europe, qui invite les 47 États membres à orienter, là où cela est
nécessaire, leur propre législation de manière à garantir effectivement aux
femmes « le droit d’accès à l’avortement sûr et légal
». Le Document qui a été approuvé par 102 voix conte 69 contraires et
14 abstentions, qui établissait le droit à l’avortement, au nom « du choix
libre et exclusif des femmes » se prononce pour « assurer l’exercice
effectif du droit à avorter » et pour « surmonter les restrictions de fait à
l’accès à un avortement sans risques ».
L’Assemblée a approuvé le rapport, rédigé par la Commission sur les
Opportunités Égales, qui avait montré que, même si la plus grande partie des
Pays européens permet l’avortement en cas de danger pour la vie de la mère,
dans plusieurs Pays comme Andorre, l’Irlande, Malte, Monaco et la Pologne,
l’avortement est illégal ou sévèrement limité.
La résolution dénonce aussi ce qui est appelé «
l’inaccessibilité de facto » dans les Pays membres où l’avortement
est toutefois légal, en raison des conditions imposées qui, de fait,
restreignent l’accès à un avortement sans risques : l’absence de médecins
qui acceptent de pratiquer l’avortement (en raison des
clauses sur l’objection de conscience) ; l’absence de structures
de soins, les consultations médicales obligatoires répétées, les temps trop
longs de réflexion et d’attente.
L’avortement étant un droit, inaliénable, comme l’a soutenu la femme chargée
du rapport, on définit comme étant un obstacle à sa réalisation les clauses
existant dans les législations qui permettent aux médecins de pratiquer
l’objection de conscience !
La décision pour la femme doit être rapide, a-t-on affirmé dans la
discussion : « Plus elle est rapide, plus l’on pourra proposer aux femmes
l’avortement pharmaceutique avec la RU 486, qui évite les risques inhérents
à toute intervention chirurgicale », a-t-elle encore déclaré. C’est un fait
que les morts, celles qui sont vérifiées et enregistrées ans le monde, suite
à la prise de RU 486 – qui devient la pratique abortive de masse la plus
importante, sont au nombre de 16 dans le monde, comme le montrent des études
sérieuses.
Mais deux éléments sont très inquiétants, mais jusqu’à un certain point de
la vision que propose l’Assemblée de Strasbourg sur cette question.
Le premier concerne une mystification, culturelle, politique, législative et
donc sociale : aucune législation au monde ne parle de droit à l’avortement.
C’est un droit qui, en différentes occasions et dans différentes séances, a
été revendiqué. Sur cela, il n’y a pas de doutes. Comment ne pas rappeler,
par exemple, la prise de position d’Amnesty International au mois d’août
2007, qui, durant son Assemblée mondiale, a voulu faire entrer le droit à
l’avortement comme droit de l’homme ? Mais aucun législateur n’a écrit dans
ses lois que pour l’avortement c’était un droit. Le proclamer en un Siège
aussi prestigieux, veut dire procéder à une véritable et propre manipulation
de la conscience collective.
Plus l’on réfléchit sur le fait – et c’est le deuxième élément que
l’Assemblée de Strasbourg ne considère pas – qu’il ne peut exister par
nature l’exercice d’un droit dont l’extériorisation comporte la suppression
d’un autre être humain, dans ce cas, qui plus est, le sujet le plus faible,
celui qui est conçu. L’Assemblée de Strasbourg, si nous voulions considérer
comment sont effectivement les choses, aurait fait et ferait bien – comme
d’ailleurs ce serait sa tâche – de donner des réponses concrètes à la crise
de la natalité, au vieillissement de la population, au massacre des
avortements qui est fait en Europe, où se produit, sur la base des
statistiques et des rapports, non démentis, déposés au Parlement Européen,
un avortement chaque vingt-cinq secondes.
Il est vrai aussi – et cela doit être pris aussi en considération, que ces
réponses pourraient être données par un Europe certaine de son identité et
des valeurs chrétiennes. Elle doit encore être bâtie.
Dans l’Osservatore Romano du 27 avril 2008, Monseigneur Elio Sgreccia,
Président de l’Académie Pontificale pour la Vie, se demande : “est-il vraiment possible de demander à bon
escient un ‘droit à l’avortement ?’.
Sur quelles bases pourrait-on justifier le droit
d’interrompre la vie d’un être humain innocent, et, qui plus est, faible et
sans défense ?... A mois d’adopter des critères anthropologiques
discriminatoires et arbitraires, qui ne reconnaissent pas à tout être humain
une dignité égale et des droits fondamentaux, cette prétention est tout à
fait sans fondement et offensante ; elle ne peut être justifiée que par des
prises de position fortement idéologiques, partielles et partiales, qui ne
placent pas la personne humaine – ou du moins chaque personne humaine et
donc chaque individu – comme fin ultime et comme mesure de la vie sociale,
et donc des règlements législatifs (…). L’affirmation relative au « droit de
l’avortement » introduite contre la logique de la prévention et de
l’éducation, en arriverait en tout cas à annuler le droit à la vie pour
l’enfant conçu, et représente une interprétation sélective et subjective du
droit lui-même, contraire à l’acception des droits de l’homme où le droit à
la vie est originel, fondamental et préliminaire par rapport à tous les
autres droits de l’homme ».
De très nombreuses fois, le Pape Benoît XVI a souligné les «
risques » et les «
dangers » auxquels est exposée en Europe « le
caractère sacré de la vie ». En particulier, le 24 février 2007, lors
de l’audience accordée à l’Académie
Pontificale de la Vie – alors
que, en Italie s’était allumé le débat sur les « unions de fait » - le Pape a évoqué « les attaques contre la vie » plus répandues
dans les pays développés. Parmi elles, le Pape a souligné les « pressions
pour la légalisation de cohabitations alternatives au mariage, et fermées à
la procréation naturelle ». « Le chrétien, a-t-il déclaré – doit se
mobiliser contre ces attaques contre le droit à la vie. Et il doit le faire
parce que ses profondes racines dans la loi naturelle le lui imposent,
racines qui peuvent donc être partagées par chaque personne qui a une
conscience droite », rappelant l’attention à ces formes de « pression
collective » qui peuvent écraser les consciences et en raison desquelles les
personnes de bonne volonté peuvent « sous-estimer la gravité des problèmes
en jeu ».
Sources :
www.vatican.va -
E.S.M.
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie, sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 13.06.08 -
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