Discours de Benoît XVI en visite au
camp de réfugiés Al Aida’ de Bethléem |
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Le 13 mai 2009 -
(E.S.M.)
- Après une visite privée à la Grotte de la Nativité à Bethléem,
une visite de l’hôpital Baby Caritas de Bethléem, c'est à
16h45 que le pape Benoît XVI s'est rendu au camp de réfugiés Al
Aida’ de Bethléem.
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Le pape Benoît XVI au
camp de réfugiés Al Aida
Discours de Benoît XVI en visite au
camp de réfugiés Al Aida’ de Bethléem
Le 13 mai 2009 - Eucharistie Sacrement de la Miséricorde
- Après une visite privée à la Grotte de la Nativité à Bethléem, une visite
de l’hôpital Baby Caritas de Bethléem, c'est à 16h45 que le pape Benoît XVI
s'est rendu au camp de réfugiés Al Aida’ de Bethléem.qui jouxte la barrière
de séparation construite par Israël.
Benoît XVI s'est exprimé dans la cour d'une école dominée par un tronçon en
béton haut de huit mètres de la barrière de séparation, qui empiète sur les
terres palestiniennes. Le "comité d'accueil" local chargé de préparer
la visite du pape dans le camp a en effet tenu à recevoir le pape dans un
endroit situé le plus près possible du mur pour y attitrer l'attention du
monde.
Monsieur le Président,
Chers amis,
Cet après-midi, ma visite au Camp de réfugiés Aïda me donne l’opportunité
d’exprimer ma solidarité à l’ensemble des Palestiniens qui n’ont pas de
maison et qui attendent de pouvoir retourner sur leur terre natale, ou
d’habiter de façon durable dans une patrie qui soit à eux. Merci à vous,
Monsieur le Président, pour votre aimable accueil. Je vous remercie aussi,
Monsieur Abu Zayd, ainsi que toutes les personnes qui ont pris la parole. À
tous les personnels de l’Office de Secours et de Travaux des Nations Unies
pour les Réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient qui prennent soin des
réfugiés, j’exprime la reconnaissance d’une multitude d’hommes et de femmes
à travers le monde pour le travail qui est fait ici et dans les autres camps
de la région.
J’adresse un salut particulier aux élèves et aux professeurs des écoles. Par
votre engagement dans l’éducation, vous exprimez une espérance pour
l’avenir. À tous les jeunes présents ici, je dis : renouvelez vos efforts
pour vous préparer au temps où, dans les années à venir, vous serez en
charge des affaires du Peuple palestinien. Les parents ont ici un rôle très
important, et à toutes les familles présentes dans ce camp, je dis : ayez à
cœur d’encourager vos enfants dans leurs études et de cultiver leurs
talents, de telle sorte que ne manque pas le personnel qualifié pour occuper
les fonctions dirigeantes dans la Communauté palestinienne dans l’avenir. Je
sais que beaucoup de vos familles sont séparées – à cause de
l’emprisonnement de membres de la famille, ou des restrictions dans la
liberté de déplacement – et que beaucoup d’entre vous ont connu le deuil
pendant les hostilités. Mon cœur va vers tous ceux qui ont ainsi souffert.
Soyez assurés que tous les réfugiés palestiniens à travers le monde,
spécialement ceux qui ont perdu leurs maisons et des êtres chers durant le
récent conflit à Gaza, sont présents dans mes prières.
Je souhaite saluer le bon travail réalisé par nombres d’organismes de
l’Église en faveur des réfugiés ici et dans les autres parties des
Territoires Palestiniens. La Mission pontificale pour la Palestine, fondée
il y a soixante ans pour coordonner l’assistance catholique humanitaire aux
réfugiés, poursuit son travail toujours indispensable aux côtés d’autres
organisations semblables. Dans ce camp, la présence des Sœurs franciscaines
missionnaires du Cœur immaculée de Marie nous invite à faire mémoire de la
figure charismatique de saint François, ce grand apôtre de la paix et de la
réconciliation. En effet, je veux exprimer ma reconnaissance particulière
pour la contribution exceptionnelle apportée par les différents membres de
la famille franciscaine dans l’attention aux populations de cette région, se
faisant des « instruments de paix », selon l’expression du saint d’Assise
retenue par la postérité.
Instruments de paix. Combien les gens de ce camp, de ces Territoires, et de
la région tout entière attendent la paix ! En ces jours, ce long désir prend
un relief particulier quand vous vous souvenez des événements de mai 1948 et
des années de conflit, non encore résolu, qui suivirent ces événements. Vous
vivez maintenant dans des conditions précaires et difficiles, avec des
possibilités limitées de trouver un emploi. Il est compréhensible que vous
vous sentiez souvent frustrés. Vos aspirations légitimes à un logement
stable, à un État palestinien indépendant, demeurent non satisfaites. Au
contraire, vous vous trouvez piégés, comme beaucoup d’autres en cette région
et à travers le monde sont piégés, dans une spirale de violence, d’attaque
et de contre-attaque, de vengeance et de destruction continuelle. Le monde
entier soupire pour que cette spirale soit brisée et pour que par la paix
soit mis fin à ces combats qui ne cessent pas de durer.
Dominant au-dessus de nous qui sommes rassemblés ici cet après-midi, s’érige
le mur, rappel incontournable de l’impasse où les relations entre Israéliens
et Palestiniens semble avoir abouti. Dans un monde où les frontières sont de
plus en plus ouvertes – pour le commerce, pour les voyages, pour le
déplacement des personnes, pour les échanges culturels – il est tragique de
voir des murs continuer à être construits. Comme il nous tarde de voir les
fruits d’une tâche bien plus difficile, celle de construire la paix ! Comme
nous prions constamment pour la fin des hostilités qui sont à l’origine de
ce mur !
De part et d’autres du mur, un grand courage est nécessaire pour dépasser la
peur et la défiance, pour résister au désir de se venger des pertes ou des
torts subis. Il faut de la magnanimité pour rechercher la réconciliation
après des années d’affrontement. Pourtant l’histoire a montré que la paix ne
peut advenir que lorsque les parties en conflit sont désireuses d’aller
au-delà de leurs griefs et de travailler ensemble pour des buts communs,
prenant chacune au sérieux les inquiétudes et les peurs de l’autre et
s’efforçant de créer une atmosphère de confiance. Il faut de la bonne
volonté pour prendre des initiatives imaginatives et audacieuses en vue de
la réconciliation : si chaque partie insiste en priorité sur les concessions
que doit faire l’autre, le résultat ne peut être qu’une impasse.
L’aide humanitaire, comme celle qui est fournie dans ce camp, a un rôle
essentiel à jouer, mais la solution à long terme à un conflit tel que
celui-ci ne peut être que politique. Personne n’attend que les Palestiniens
et les Israéliens y parviennent seuls. Le soutien de la communauté
internationale est vital, et c’est pourquoi, je lance un nouvel appel à
toutes les parties concernées pour jouer de leur influence en faveur d’une
solution juste et durable, respectant les requêtes légitimes de toutes les
parties et reconnaissant leur droit de vivre dans la paix et la dignité, en
accord avec la loi internationale. En même temps, toutefois, les efforts
diplomatiques ne pourront aboutir heureusement que si les Palestiniens et
les Israéliens ont la volonté de rompre avec le cycle des agressions. Je me
rappelle ces autres mots magnifiques attribués à saint François : « Là où
il y a la haine, que je mette l’amour, là où il y a l’injure, que je mette
le pardon… là où il y a les ténèbres, que je mette la lumière, là où il y a
la tristesse, la joie ».
À vous tous, je renouvelle mon appel à vous engager profondément pour
cultiver la paix et la non-violence, suivant l’exemple de saint François et
des autres grands artisans de paix. La paix doit commencer à la maison, dans
la famille, dans le cœur. Je continue de prier pour que toutes les parties
du conflit qui se déroule sur ces terres aient le courage et l’imagination
nécessaires pour emprunter le difficile mais indispensable chemin de la
réconciliation. Puisse la paix fleurir à nouveau sur ces terres ! Puisse
Dieu bénir son peuple avec la paix !
***
Le pape a ensuite rencontré deux couples de parents de prisonniers, un
chrétien et un musulman. En Israël, il s'était entretenu avec les parents du
soldat Gilad Shalit, détenu depuis 2006 par le Hamas. Quelque 4.600
réfugiés, originaires de 43 villages rasés par les forces israéliennes lors
de la création de l'Etat hébreu en 1948, habitent à Aïda, un dédale de rues
délabrées, poussiéreuses et étroites.
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Sources : www.vatican.va
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E.S.M.
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Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 13.05.09 -
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