Je suis la vraie vigne, et
mon Père est le vigneron. |
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ROME, Samedi 13 mai 2006 – Nous publions ci-dessous le commentaire de l’Evangile
de ce Ve dimanche après Pâques, proposé par le père Raniero Cantalamessa OFM Cap, prédicateur de
la Maison pontificale.
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Je suis la vraie vigne, et mon Père
est le vigneron.
Evangile de Jésus Christ selon saint Jean 15, 1-8
Moi, je suis la vraie vigne, et mon Père est le vigneron. Tout sarment qui est
en moi, mais qui ne porte pas de fruit, mon Père l'enlève ; tout sarment qui
donne du fruit, il le nettoie, pour qu'il en donne davantage. Mais vous, déjà
vous voici nets et purifiés grâce à la parole que je vous ai dite : Demeurez en
moi, comme moi en vous. De même que le sarment ne peut pas porter du fruit par
lui-même s'il ne demeure pas sur la vigne, de même vous non plus, si vous ne
demeurez pas en moi.
Moi, je suis la vigne, et vous, les sarments. Celui qui demeure en moi et en qui
je demeure, celui-là donne beaucoup de fruit, car, en dehors de moi, vous ne
pouvez rien faire. Si quelqu'un ne demeure pas en moi, il est comme un sarment
qu'on a jeté dehors, et qui se dessèche. Les sarments secs, on les ramasse, on
les jette au feu, et ils brûlent. Si vous demeurez en moi, et que mes paroles
demeurent en vous, demandez tout ce que vous voudrez, et vous l'obtiendrez. Ce
qui fait la gloire de mon Père, c'est que vous donniez beaucoup de fruit :
ainsi, vous serez pour moi des disciples.
AELF
Homélie du dimanche 14 mai
« Moi, je suis la vraie vigne, et mon Père est le vigneron. Tout sarment qui est
en moi, mais qui ne porte pas de fruit, mon Père l'enlève ; tout sarment qui
donne du fruit, il le nettoie, pour qu'il en donne davantage ».
Dans ses enseignements, Jésus s’inspire souvent de choses familières aux
personnes qui l’écoutent et qui sont sous les yeux de tous. Cette fois, il
utilise l’image du sarment et de la vigne.
Jésus présente deux cas. Le premier est négatif : le sarment est sec et ne porte
pas de fruits. Il est donc coupé et jeté ; le deuxième est positif : le sarment
est encore vivant et bien vert ; par conséquent on l’élague. Ce contraste nous
dit déjà que l’élagage n’est pas un acte hostile envers le sarment. Le vigneron
attend encore beaucoup de ce sarment. Il sait qu’il peut porter des fruits, il a
confiance en lui. C’est également ce qui se passe sur le plan spirituel. Lorsque
Dieu intervient dans notre vie avec la croix, cela ne signifie pas qu’il est en
colère contre nous. Bien au contraire.
Mais pourquoi le vigneron élague-t-il le sarment et fait-il « pleurer » la vigne
comme on dit ? Pour une raison très simple : s’il n’est pas élagué, la force de
la vigne se disperse. Il aura peut-être plus de grappes qu’il ne faut. Il ne
réussira pas à les faire mûrir toutes et abaissera la teneur en alcool du vin.
Si la vigne reste longtemps sans être élaguée, elle devient même sauvage et ne
produit que du pampre et du raisin sauvage.
C’est ce qui se passe dans notre vie. Vivre signifie choisir et choisir signifie
renoncer. Celui qui, dans la vie veut faire trop de choses, ou cultive un nombre
infini d’intérêts et de « hobbies », se disperse ; il n’excellera en rien. Il
faut avoir le courage de faire des choix, laisser tomber certains intérêts
secondaires pour se concentrer sur quelques intérêts fondamentaux. Elaguer !
Ceci est encore plus vrai dans la vie spirituelle. La sainteté est comme la
sculpture. Leonard de Vinci a défini la sculpture comme « l’art d’enlever ».
Tous les autres arts consistent à « mettre » quelque chose : de la couleur sur
la toile dans le cas de la peinture, pierre sur pierre pour l’architecture, note
après note pour la musique. Seule la sculpture consiste à « enlever » : enlever
les morceaux de marbre qui sont en trop pour faire ressortir la silhouette que
l’on a en tête. La perfection chrétienne s’obtient également de cette manière,
en enlevant, en faisant tomber les morceaux inutiles, c’est-à-dire les désirs,
les ambitions, les projets, les tendances charnelles qui nous dispersent dans
tous les sens et nous empêchent de réaliser quelque chose.
Un jour Michel-Ange, qui se promenait dans un jardin à Florence, vit, dans un
coin, un bloc de marbre qui dépassait de terre, à moitié recouvert d’herbe et de
boue. Il s’arrêta brusquement comme s’il avait vu quelqu’un et, se tournant vers
les amis qui l’accompagnaient, s’exclama : « Dans ce bloc de marbre est renfermé
un ange ; je dois le faire sortir ». Et, s’armant d’un burin, il commença à
dégrossir le bloc de marbre jusqu’à ce qu’émerge la silhouette d’un bel ange.
Dieu aussi nous regarde et nous voit de cette manière : comme des blocs de
pierre encore informes, et il se dit : « Une créature nouvelle et belle qui
attend de venir à la lumière se cache ici ; de surcroît, l’image de mon propre
Fils Jésus Christ y est cachée (nous sommes destinés à devenir ‘conformes à
l’image de son Fils’) ; je veux la faire sortir ! ». Et alors, que fait-il ? Il
prend le burin qui est la croix, et commence à travailler ; il prend la cisaille
de l’élagueur et commence à tailler. Nous ne devons pas penser à Dieu sait
quelles croix terribles. Il n’ajoute en général rien à ce que la vie, seule,
présente de souffrance, fatigue, épreuves ; il fait seulement en sorte que ces
choses servent à notre purification. Il nous aide à ne pas les gâcher.
Repères:
Lors de l'homélie de la messe d’ouverture du synode -
02 octobre 2005 - le pape Benoît XVI rappelait: " Même si le raisin est
bon, ce sont les vignerons qui sont injustes et cruels, car ils prétendent
retenir le fruit de la vendange : cette image est grave, souligne Benoît XVI,
car c’est Dieu lui-même qui est méprisé, un peu comme il arrive dans le monde
d’aujourd’hui" .
Benoît XVI
Un Benoît XVI à l’air bienveillant, se
présentant comme « humble travailleur dans la vigne du Seigneur », bien loin de
l’image du grand inquisiteur que ses détracteurs se plaisent à lui coller.
C'était il y a déjà un an, Joseph Ratzinger devenait Benoît XVI.
Benoît XVI,
Etre chrétien n’est
pas une décision éthique ou une grande idée, mais la rencontre avec un
événement, avec une Personne, qui donne à la vie un nouvel horizon et par là son
orientation décisive. " (Benoît XVI, ‘Deus Caritas est’, no. 1). Vivons notre
christianisme de cette façon et emmenons d’autres à faire la même chose.
Bon Dimanche.
Eucharistie, Sacrement de la Miséricorde.
13.05.2006 - BENOÎT XVI - Méditation
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