Le pape Benoît XVI exprime sa
proximité à Chiara Lubich |
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Cité du Vatican, le 13 mars 2008 -
(E.S.M.)
- Le pape Benoît XVI a exprimé, par une lettre signée de sa main, sa proximité à Chiara
Lubich, hospitalisée depuis début février à la Polyclinique Gemelli
de Rome pour insuffisance respiratoire.
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Chiara Lubich
Le pape Benoît XVI exprime sa proximité à Chiara Lubich
La proximité et la prière du Pape Benoît XVI pour Chiara Lubich, qui est
hospitalisée à la Polyclinique Gemelli de Rome pour insuffisance
respiratoire
Le pape Benoît XVI a exprimé, par une lettre signée de sa main, sa proximité à Chiara
Lubich, hospitalisée depuis début février à la Polyclinique Gemelli
de Rome pour insuffisance respiratoire. La fondatrice des Focolari, qui en
janvier a fêté ses 88 ans, a reçu aussi la visite du Patriarche Œcuménique
de Constantinople Bartholomée Ier.
La lettre du Pape a donné une grande joie à Chiara Lubich : «
j'ai appris l'épreuve que vous vivez » - a écrit Benoît XVI - en l'assurant
« en ce moment difficile » de sa prière, « pour que le Seigneur lui donne un
soulagement sur le plan physique, réconfort pour l'esprit et, en lui
montrant les signes de sa bienveillance, pour que vous puissiez expérimenter
la valeur rédemptrice de la souffrance vécue en profonde communion avec lui
».
Le prof. Salvatore Valente, titulaire du centre de Pneumologie de la
Policlinique Universitaire, donne des précisions sur les conditions
actuelles de santé de Madame Lubich : « Une condition d'insuffisance respiratoire
grave qui demande encore l'application d'une assistance respiratoire, persiste.
À l'heure actuelle, on ne note aucune amélioration d'une autonomie
respiratoire convenable ».
Une visite qui a surpris, celle du Patriarche Œcuménique de Constantinople,
Bartholomée Ier, qui se trouvait à Rome à l’occasion de sa
rencontre au
Vatican avec le pape Benoît XVI. Très cordial, il s'est entretenu avec elle
pendant un moment riche de profonde communion. « J'ai voulu venir ici -
a-t-il déclaré - pour apporter mes salutations personnelles et et celles du
Patriarcat Œcuménique de Constantinople à la très chère Chiara Lubich, qui a
beaucoup donné et donne encore sa vie à l'Église entière. Je lui ai aussi
donné ma bénédiction avec reconnaissance. Je suis heureux de l'avoir
rencontrée ». Nous rappelons que les rapports entre Chiara Lubich et le
Patriarcat Œcuménique de Constantinople remontent à plus de 40 ans, au temps
du Patriarche d'Athënagoras I.
Ces derniers jours, Chiara a reçu également la visite du cardinal Miloslav
Vlk, l'archevêque de Prague et le prof. Andrea Riccardi, fondateur de la
Communauté de Sant'Egidio.
Des messages, même de la part
d'amis juifs, musulmans, bouddhistes et indous continuent entre temps
d'arriver à la résidence de Chiara Lubich, au Centre international du
mouvement des Focolari à Rocca di Papa.
Au mois de janvier dernier, Chiara Lubich a reçu le doctorat honoris causa
en Théologie à la Liverpool Hope University, la seule université
œcuménique qui existe en Europe mais n'a pas pu s'y rendre personnellement
pour des raisons de santé.
Lettre de Chiara Lubich au Chancelier
Monsieur le Chancelier, Chancelier adjoint, vice-Cancelier, Chers
invités, nouveaux Diplômés, Mesdames, Messieurs,
Mes plus vives félicitations en ce jour anniversaire de la fondation de
l’Université, jour de la remise des diplômes aux étudiants, et tous mes
vœux.
Même si je ne peux pas être présente pour des raisons de santé, c’est pour
moi un grand honneur de recevoir le doctorat honoris causa en Théologie à la
Liverpool Hope University, la seule université œcuménique qui existe en
Europe.
Cet événement m’attache particulièrement à la Liverpool œcuménique que j’ai
eu le privilège de connaître il y a plus de quarante ans.
J’ai un vif souvenir de ma visite à Liverpool, le 17 novembre 1965, dans
la cathédrale anglicane.
C’était la première fois, je crois, qu’une laïque catholique romaine parlait
en un tel lieu.
Ce jour-là, dans mon journal intime j’écrivais : « Ce matin, nous avons
traversé Liverpool. Les deux cathédrales, l’une anglicane, l’autre
catholique, encore en construction, communiquent entre elles par la Hope
street, la rue de l’Espérance. »
Aujourd'hui encore c’est l’espérance qui nous accueille, nous enveloppe et
ouvre de nouveaux horizons pour un avenir d’unité et de paix pour tous.
L’unité est le mot-clé qui intéresse notre Mouvement ainsi que votre
– je peux désormais « notre » – Liverpool Hope University.
J’ai appris, et j’en suis reconnaissante, que le campus de l’université a
souvent été un lieu de rencontre pour notre Mouvement, et que nos membres y
ont travaillé et étudié.
En juin prochain, à Liverpool – cette année capitale européenne de la
culture – se déroulera The big Hope (la grande espérance) pour un millier de
jeunes venant du monde entier : notre Mouvement y participera avec beaucoup
d’intérêt.
Il n’est pas dénué de sens que cette cérémonie se déroule pendant la
semaine de prière pour l’unité des chrétiens. Nous approchons de l’année
2010, centenaire de la naissance, à Edimbourg, du Mouvement œcuménique et,
tandis que les Églises et les œcuménistes examinent à quel point en sont les
relations œcuméniques, Il existe, au milieu de tensions et de problèmes, de
nombreux signes d’optimisme.
Le monde de l’œcuménisme doit affronter une situation de transition : pour
certains cela semble un hiver, pour d’autres un printemps, pour d’autres
encore une crise.
Il est question de réorganiser le Mouvement œcuménique et l’exigence
d’une nouvelle voie se fait jour.
Dans ce contexte, on parle de « dialogue de la vie », capable de soutenir la
situation œcuménique actuelle, un humus sur lequel peuvent se développer les
différentes expressions de l’œcuménisme. Et c’est, pour les fidèles d’autres
Religions, un témoignage crédible, et rend prometteur le dialogue
interreligieux.
Le Mouvement, né en Italie en 1943, a toujours été guidé par l’Évangile.
À partir des années 1960 le Mouvement des Focolari a suscité l’intérêt de
chrétiens d’autres Églises. D’ailleurs, le Chanoine Bernard Pawley – un
Anglais qui fut observateur anglican au Concile Vatican II – a défini le
Mouvement des Focolari comme « une source d’eau pure qui jaillit de
l’Évangile ». Cette spiritualité est aussi définie comme « spiritualité de
communion ».
L’Évangile vécu ensemble dans le quotidien a fait naître une
communauté de frères et sœurs qui se reconnaissent tous enfants du même Père
qui est Amour.
C’est une vie qui met en lumière la présence de Jésus au milieu de ceux qui
sont unis en son nom (cf. Mt 18,20), produisant
un développement œcuménique impensable.
Elle apporte quelque chose de spécifique à la pleine communion entre les
Églises. Et comme Jésus au milieu de nous vivifie son Corps mystique qui est
l’Église, nous devenons, grâce à sa présence au milieu de nous, des cellules
plus vivantes de ce corps.
Pourtant, nous le savons, tendre à l’unité n’est pas facile. Pour
réaliser les paroles « Que tous soient un » (Jn 17,21)
Jésus sur la croix, par son cri : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu
abandonné ? » (Mc 15,34 ; Mt 27,46), révèle son
amour sans limites pour tous et nous indique le chemin de l’unité pour le
revivre, pour l’imiter. Grâce à Jésus abandonné, reconnu et accueilli dans
chaque souffrance et manque d’unité comme notre seul bien
(cf. Ps 16,2), l’unité n’est plus une utopie.
Ces dernières années, la vie œcuménique du Mouvement a été bénie par
les autorités catholiques et par les responsables de différentes Églises,
avec des reconnaissances publiques.
Ici, en Angleterre, par exemple, j’ai eu le privilège de connaître les
Archevêques de Canterbury, de Michael Ramsey à Rowan Williams. J’ai eu des
rencontres avec les Cardinaux Hume et Murphy-O’Connor, qui nous ont
encouragés à aller de l’avant dans notre engagement œcuménique.
Désormais, après des années de vie œcuménique, nous voyons se préciser
toujours davantage notre contribution spécifique dans le domaine du «
dialogue de la vie ». Nous en avons pris mieux conscience à Londres, en
1996, où je me trouvais pour rencontrer plus d’un millier de personnes de
notre Mouvement de Grande-Bretagne et d’Irlande. J’ai perçu que, malgré le
manque de pleine communion entre les Églises, entre ces personnes –
anglicans et catholiques, méthodistes, baptistes, membres des Églises libres
– ce qui nous unissait était plus fort que les différences. Elles étaient un
seul cœur et une seule âme pour l’Évangile vécu ensemble, une portion de
chrétienté vivante.
Nous connaissant et vivant ensemble la même spiritualité, portant
Jésus parmi nous et sa lumière, nous donnons toute sa valeur à notre baptême
commun.
Ce style de vie construit le « dialogue de la vie », parce qu’il compose un
seul peuple chrétien dont font partie des laïcs, des religieux, des prêtres,
des pasteurs, des évêques.
Le « dialogue de la vie » ne s’oppose pas ni se juxtapose au dialogue des
responsables d’Églises, mais c’est un dialogue constructif auquel tous les
chrétiens peuvent participer. C’est comme un levain dans le mouvement
œcuménique qui ravive la conscience que nous tous – étant chrétiens et
baptisés, et pouvant nous aimer – nous pouvons contribuer à la réalisation
du testament de Jésus : « Que tous soient un ».
Il existe des lieux où ce dialogue se traduit en vie 24 heures sur 24
et devient visible. Je citerais, par exemple, en Allemagne, Ottmaring, une
cité-pilote œcuménique fondée il y a 40 ans avec la communauté
évangélique-luthérienne de la Brudershaft vom gemeinsamen Leben. Ici en
Angleterre, près du Centre for Unity à Welwyn Garden City, où, depuis plus
de 20 ans, des anglicans et des catholiques sont unis dans l’engagement de
vivre ensemble l’Évangile. En Italie, près de Florence, à Loppiano, où
commencera, en novembre prochain, le premier Institut Universitaire du
Mouvement, ainsi que d’autres dans le monde.
Pour conclure je voudrais attirer l’attention sur quelques phrases de la
description de votre université qui m’ont beaucoup frappée : « Liverpool
Hope University désire être : une communauté académique, un signe
d’espérance, enrichi de valeurs chrétiennes, qui encourage la compréhension
du christianisme, ouverte aux personnes d’autres credos et convictions, qui
promeut l’harmonie religieuse et sociale. » Elle s’efforce de « contribuer à
la vie éducative, religieuse, culturelle, sociale et économique. »
Si la Liverpool Hope University demeure fidèle à ce défi, c’est vraiment un
signe d’espérance.
Monsieur le Chancelier, chancelier Adjoint, Chers invités, nouveaux
diplômés, Mesdames, Messieurs,
Je redis ma gratitude à chacun des membres de la Liverpool Hope University,
pour le doctorat qui vient de m’être remis en théologie (honoris causa) qui
reconnaît le travail du mouvement des Focolari dans le domaine œcuménique et
dans le domaine du dialogue interreligieux.
Puisque je fais désormais partie de la Liverpool Hope University, le
souhait que je formule est que nous puissions désormais collaborer pour la
mission qui nous est commune : concourir à la réalisation du Testament de
Jésus, « Que tous soient un ». « Notre » université sera, de cette façon,
une grande lumière pour tous.
Chiara Lubich
(http://www.focolare.org)
►
Chiara Lubich Fondatrice et présidente
Sources :
E.S.M.
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 13.03.2008 -
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