Question de foi, Éloge de la
gratitude |
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Le 13 février 2009 -
(E.S.M.)
- L'âme humaine est un mystère. Mais gare à l'épidémie de
l'autojustification. Car c'est bien le dixième lépreux dont Jésus a fait
l'éloge. Celui qui est revenu dire merci.
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Jésus guérit un lépreux -
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Question de foi, Éloge de la gratitude
Le 13 février 2009 - Eucharistie Sacrement de la Miséricorde
- Apprendre à dire merci, cela fait partie du fondement de l'éducation,
j'allais dire du dressage, du petit d'homme. Or, la gratitude est en
crise. Les moins grincheux le reconnaîtront. Pour nous introduire à
cette réflexion sur la gratitude, voici un charmant « apocryphe » péché
sur internet, et accommodé « à la sauce maison ». Il y a tant de «
bonnes » raisons de ne pas dire merci. Vous vous rappelez des dix
lépreux guéris ? Pourquoi donc neuf d'entre eux ne sont-ils pas
revenus dire merci à Jésus ?
Le premier était un bon type, vraiment reconnaissant envers Jésus, mais
la timidité le paralysait. La reconnaissance n'est pas un sentiment
naturel, elle est sortie de soi. Le second se méfiait. Tout ça pour rien
? Ce Jésus voulait-il pas l'embarquer dans sa secte ? Il y a des
soupçonneux de nature, qui tordront toujours du nez devant l'amour. Et
puis, de toute façon, si Jésus pouvait, il devait le faire. La guérison
c'est un dû. Le suivant s'était accommodé de sa souffrance et de sa mise
à l'écart. Pour le principe, il s'en plaignait et récriminait. Mais en
lui, au fond, une part de masochisme regrette son petit confort «
victimaire ». La reconnaissance n'est pas pour les âmes faibles.
Quant au quatrième, tête de linotte tout à l'exaltation de sa guérison,
il vivait à la superficie de lui-même et des choses. Le passé s'est
immédiatement effacé et le Bienfaiteur avec! Son cinquième compagnon
était un orgueilleux. Ce Jésus - c'est lui qui parle - avec ses airs de
supériorité, est un hypocrite. Il cherche à se faire plaisir ou à fuir
ses problèmes en s'occupant des autres. Au diable, les gens bien! Pas de
remerciements! Le sixième était une sixième ! Depuis des années, elle
rêvait de rentrer à la maison, de retrouver mari et enfants. Le cœur a
ses raisons... ; alors, une fois guérie, elle s'est précipitée là-bas.
On ne lui jettera pas totalement la pierre, n'est-ce pas ?
Pour le septième, c'est une autre affaire. C'était un esprit fort. Les
miracles ? Des balivernes pour les enfants. Alors, pas question d'y
croire. La guérison a été spontanée. Ce Jésus n'y est pour rien. Un
esprit éclairé ne va pas se mettre à croire aux miracles quand même ! À
l'opposé, son huitième compagnon est un croyant zélé. Pire encore, c'est
un enthousiaste. Il sait qui l'a guéri, mais il n'écoute rien. Il sait,
mieux que Jésus, ce qui est bon pour le royaume. Et le voilà parti
porter la Bonne Nouvelle dans tous les coins. Rendre grâce à Jésus ? Pas
le temps, Jésus d'abord
(sic).
Le dernier avait-il des excuses valables ? On n'en saura jamais rien. Il
a murmuré dans sa barbe et disparu, sans laisser de traces. Il y a des
gens comme cela.
Méjugeons pas trop vite. L'âme humaine est un mystère. Mais gare à
l'épidémie de l'autojustification. Car c'est bien le dixième lépreux
dont Jésus a fait l'éloge. Celui qui est revenu dire merci. Guéris, ne
le sommes-nous pas tous par l'eau du baptême, par la miséricorde de la
pénitence, et par tant de bienfaits reçus ?
Et comment dit-on remercier en langue évangélique ? « Eucharistein
»! Tirez-en vous-mêmes les conséquences...! N.B.
Abbé Hervé Benoît
Sources : LA NEF • N°201 FEVRIER 2009
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 13.02.2009 -
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