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19 Avril 2005
 

Le but c'est d'entrer dans la vie divine

Le 12 décembre 2024 - E.S.M. -  Joseph Ratzinger rappelait que les critères de la réforme liturgique sont inséparables de la question posée par Jésus à ses disciples, à Césarée de Philippe : «Au dire des hommes, qu'est le Fils de l'homme ?» (Mt 16,13 et parallèles). Si Jésus n'est pour nous que « l'homme Jésus », et non le « Fils de Dieu », si la divinité du Christ ne nous touche pas existentiellement, alors le chemin parcouru par le disciple à la suite de « l'homme Jésus » manquera son but, qui est d'entrer dans la vie divine.

Le culte véritable - Pour agrandir l'image ► Cliquer

Le but c'est d'entrer dans la vie divine

     S'il existe un domaine qui réclame une « réforme authentique », c'est bien celui de la liturgie qui, déchirée entre révisionnistes et réactionnaires, opposés les uns et les autres - pour des raisons totalement différentes - au développement organique de la liturgie, est aujourd'hui dans une phase de crise. La réforme liturgique postconciliaire du rite romain a malgré elle acclimaté l'idée que la liturgie est un perpétuel chantier, où l'on fait ce que bon nous semble. Si l'autorité centrale à Rome décide de faire une réforme, pourquoi une autorité locale, dans un diocèse donné, ne pourrait-elle pas en faire autant ? Et s'il en est ainsi au niveau diocésain, pourquoi n'en serait-il pas de même au niveau paroissial, voir au niveau d'un groupe déterminé dans une paroisse ?

     Le recueil d'articles que J. Ratzinger avait publié en 1995 sous le titre Ein neues Lied fur den Herrn montrait déjà, par le sous-titre choisi La foi dans le Christ et la liturgie aujourd'hui - qu'il liait le destin de la liturgie, comme d'ailleurs celui d'une théologie mise en péril par le relativisme, aux fluctuations que subissait la compréhension de la personne du Christ. (Un chant nouveau pour le Seigneur. La foi dans le Christ et la liturgie aujourd'hui, Desclée/Mame, Paris, 1995.)  Dans ce livre, Joseph Ratzinger rappelle que les critères de la réforme liturgique sont inséparables de la question posée par Jésus à ses disciples, à Césarée de Philippe : «Au dire des hommes, qu'est le Fils de l'homme ?» (Mt 16,13 et parallèles). Si Jésus n'est pour nous que « l'homme Jésus », et non le « Fils de Dieu », si la divinité du Christ ne nous touche pas existentiellement, alors le chemin parcouru par le disciple à la suite de « l'homme Jésus » manquera son but, qui est d'entrer dans la vie divine. Ce qui, en retour, ne manquera pas d'avoir des effets sur la théorie et la pratique liturgiques. L'espoir de libération véhiculé par l'Évangile portera dès lors sur quelque chose d'« appauvri et dévalorisé » au lieu de viser les hauteurs où réside le Fils devenu homme, ayant accompli l'expiation des péchés, siégeant à la droite du Père et intercédant pour toujours en notre faveur (Ibidem p.19)
    Dans le volume qui suit, intitulé Der Geist der Liturgie. Eine Einfuhrung, bien plus ambitieux et qui contient en résumé une théologie entière de la liturgie, J. Ratzinger élargit à nouveau ses perspectives.  (L'esprit de la liturgie)
Il y intègre, comme c'est souvent le cas dans ses œuvres de la maturité, la dimension vétérotestamentaire de la foi chrétienne - la chose mérite d'être soulignée car elle est peu fréquente aujourd'hui. L'Ancien Testament est souvent étudié pour lui-même, indépendamment des origines chrétiennes, et cela même dans les facultés de théologie dont les travaux se veulent plus proches du milieu universitaire profane que de l'Église.
(Voir à ce sujet : J. Ratzinger, L'unique Alliance de Dieu et le pluralisme des religions, Parole et Silence, Saint-Maur, 1999).
   
Le livre commence par définir la place de la liturgie dans la vie chrétienne sur la base du Pentateuque, les cinq livres de Moïse. La grande promesse faite aux patriarches était la promesse d'une terre, la future Terre sainte. Mais les ternies par lesquels le livre de l'Exode décrit la sortie d'Egypte des fils de Jacob - la réalisation opérée par Dieu de cette promesse -montre que cette terre n'est pas seulement un territoire national qui ne serait qu'un « bien indéterminé ».
(L'esprit de la liturgie p. 16) Les Israélites doivent apprendre à adorer Dieu de la manière voulue par lui. Cette alliance avec lui se révèle être un ensemble très complet de prescriptions cultuelles, de règles morales et de dispositions juridiques. Lorsque la Torah - avec son cérémonial ainsi que ses dispositions morales et juridiques - est transmise sur le Sinaï, Israël reçoit « une terre intérieure qui seule fera de la terre extérieure une réalité ». (Idem p.17) Joseph Ratzinger en tire une leçon applicable également aux chrétiens.

    C'est la vie même de l'homme, l'homme vivant, l'homme juste, qui constitue l'adoration, le véritable culte rendu à Dieu. Toutefois, l'existence de l'homme ne devient vie que si elle tire sa forme du regard qu'il porte sur Dieu. Le rôle du culte est précisément de nous faire entrer dans ce regard et de nous conduire à vivre de cette vie qui glorifie Dieu.
(Idem p.18)

    Ce qui paraphrase l'aphorisme célèbre de saint Irénée : « La gloire de Dieu, c'est l'homme vivant, mais la vie de l'homme est la vision de Dieu ». J. Ratzinger introduit ici la note fortement eschatologique qui caractérise sa théologie du culte. Le culte est nécessaire à l'homme parce qu'il va au delà de la vie ordinaire en nous faisant « participer déjà à la façon d'exister du ciel, du monde de Dieu » pour que « la lumière de ce monde divin vienne illuminer le nôtre».  (L'esprit de la liturgie p. 1
8) La liturgie est essentiellement proleptique : elle anticipe la vie future, et donne sa véritable envergure à la vie présente.

    La référence à la Torah permet à J. Ratzinger d'inclure dès le début de sa somme de théologie liturgique une critique
de la «créativité». La «véritable liturgie» suppose l'existence d'un Autre qui se révèle, qui donne à l'existence humaine une direction nouvelle, sinon la liturgie n'est plus que le simple fruit de l'imagination et, comme telle, soit une « affirmation de soi », soit un « cri dans le noir ». La danse close sur elle-même des Israélites désobéissants autour du veau d'or, symbole de la force de YHWH, n'est pas une apostasie flagrante mais un comportement déviant. J. Ratzinger voit dans la disgrâce à laquelle Aaron a conduit le peuple un récit édifiant qui vaut pour le catholicisme postconciliaire.

    Le récit du veau d'or constitue sans nul doute un avertissement : il dissuade de toute forme de culte arbitraire et égocentrique, où il ne s'agit finalement plus de s'approcher de Dieu mais de se fabriquer de toutes pièces un monde alternatif. À ce stade, la liturgie n'est plus qu'un jeu vide de contenu. Pire encore, c'est une apostasie sous le manteau du sacré.
( Idem, p. 20. Cette ronde cultuelle fermée sur elle-même est un « acte de banale autosatisfaction », remarque qui devrait faire siffler les oreilles des constructeurs d'églises circulaires ! )

    La manière dont J. Ratzinger voit le culte dans l'Église n'est pas exclusivement théologique, elle est aussi cosmologique et, comme Un chant nouveau pour le Seigneur nous l'avait déjà montré, christologique. Il insiste sur ces dimensions face à une conception trop anthropocentrique du culte. À travers le mystère pascal du Verbe incarné - l'Alliance nouvelle et éternelle -, le cosmos atteint déjà dans l'histoire l'achèvement auquel il est destiné. Pour donner forme à la vie chrétienne, le culte doit intégrer toutes ces dimensions, simultanément. Tels sont les principes qui gouvernent L'esprit de la liturgie.
    Joseph Ratzinger a joué un rôle important dans l'élaboration d'un accord (encore incomplet) avec les luthériens sur la doctrine de la justification. Mais la nature profondément antiprotestante de la compréhension qu'il a du salut transparaît à travers l'affirmation répétée que le einmal - l'unique sacrifice du Christ - est en même temps le immer - la réalité toujours présente à l'œuvre dans l'Église. Cette relation apparaît dans la sainte Eucharistie qui unit le passé, le présent et l'éternelle intercession du Dieu fait homme dans les cieux. C'est la raison pour laquelle il n'hésite pas à appeler l'Eucharistie la « source de la Vie » ou le « banquet des réconciliés ». (On trouvera des réflexions sur ces thèmes dans J. RATZINGER, Dieu nous est proche. L'Eucharistie au cœur de l'Église  p. 41-75.) Cet accent révèle une authentique affinité avec la pensée liturgique orthodoxe. Bien que L'esprit de la liturgie comporte des éléments spécifiquement latins - comme par exemple l'insistance portée sur le tabernacle, signe de la fin métahistorique de l'Église, ou l'éloge du plain-chant, « le canon constant de la musique sacrée » -, la sensibilité générale de l'œuvre apparaît comme «néo-byzantine». Il n'est pas surprenant, à cet égard, que J. Ratzinger ait voulu faire de l'iconographie byzantine slave la référence normative de l'art liturgique. Dans les milieux hostiles à la liturgie latine traditionnelle, la byzantinisation constitue peut-être le meilleur remède aux maux qui affectent aujourd'hui le culte catholique en Occident : anthropocentrisme, politisation et subjectivisme du sentiment. Durant les dernières années de son office à la tête de la Congrégation pour la doctrine de la foi, Joseph Ratzinger a noblement défendu la liberté qu'ont les fidèles de célébrer selon la liturgie romaine traditionnelle, connue sous le nom de saint Pie V ou encore de rite tridentin. (Voir le discours prononcé le 24 octobre 1998 par J. Ratzinger dix ans après la publication du motu proprio Ecclesia Dei. [Voir également la lettre de Benoît XVI aux évêques qui accompagne le motu proprio Summorum Pontificum, du 7 juillet 2007, « sur l'usage de là liturgie romaine antérieure à la réforme de 1970 ]. Il n'a cependant pas jugé souhaitable un retour généralisé à cette liturgie. Ce qui est désirable - et même en fait, indispensable -, c'est une vie liturgique apte à exprimer les précieuses vérités contenues dans l'ancienne liturgie. Car, malgré tous les efforts théologiques subtils qu'il a déployés pour lier la théologie eucharistique à l'ecclésiologie, à la missiologie et à la morale. J. Ratzinger savait très bien que sans la « présence réelle », cœur de la doctrine et de la dévotion eucharistiques, fruit de l'identité du einmal et du immer, l'importance de ces thèmes ne serait pas reconnue.

      Ce que l'on relate des moines de Cluny autour de l'an mille est particulièrement saisissant. Quand ils accédaient à la communion, ils enlevaient leurs chaussures. Ils savaient qu'il y avait là le buisson ardent, que le mystère devant lequel Moïse tombait à genoux était là présent. Les formes changent, mais ce qui doit rester, c'est l'esprit d'adoration. [
Dieu nous est proche, p. 87. Voir aussi sa défense de la transsubstantiation, p. 87-94, Ses réflexions sur la prière devant le Saint-Sacrement, p. 94-96, dont celle-ci, centrale : « Dans le local qu'est l'église, il y a toujours l'Église puisque le Seigneur se donne toujours, puisque le mystère eucharistique demeure et puisqu'en nous avançant vers ce mystère, nous sommes toujours inclus dajs le culte divin de toute l'Église croyante, priante et aimante», p. 94.]

►  Benoît : Quelque chose de nouveau s'était produit
 

 

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Sources : Extraits de la pensée de Benoit XVI -  E.S.M.
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde - (E.S.M.) 12.12.2024

 

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