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Le 12 décembre 2008 -
(E.S.M.)
- Il y a une bonne et une mauvaise joie, une bonne
et une mauvaise tristesse. Saint Paul se réjouit d'avoir attristé un
temps les Corinthiens, car cette tristesse salutaire les a réveillés
dans le combat de la foi.
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La vraie joie de vivre
Le 12 décembre - Eucharistie Sacrement de la Miséricorde
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Avec l'Avent, le début de l'année liturgique invite à la joie spirituelle.
La pénitence, toute relative, de ce temps indique donc que la vraie joie
n'est pas là où nous la cherchons trop souvent. L'illusion est facile de ne
croire à la joie que dans l'euphorie de la sensibilité. Lorsque celle-ci
fait défaut (et c'est le plus clair de l'existence),
l'âme gémit et se traîne, elle en veut secrètement à Dieu, elle est à deux
doigts de blasphémer cette vie. Rien ne la distrait alors de sa morne
tristesse, la lecture spirituelle elle-même ne saurait l'en distraire, elle
accroît même son dégoût dans la mesure où ce qu'elle lit lui semble
contredit par ce qu'elle vit. C'est que nous ne savons pas voir les
merveilles de Dieu, nous les cherchons à la mauvaise adresse. Durant la
guerre de 40, le père Dehau prêcha une retraite à des moniales sur le thème
« joie et tristesse ». Ces deux notions corrélatives l'une de l'autre
embrassent toute vie morale à travers une grille de discernement fort simple
et qui peut mener loin. Il y a une bonne et une mauvaise joie, une bonne et
une mauvaise tristesse. Saint Paul se réjouit d'avoir attristé un temps les
Corinthiens, car cette tristesse salutaire les a réveillés dans le combat de
la foi.
Amour et joie
La mauvaise tristesse est au contraire la dépression loin de Dieu et des
sources du salut : elle est comme un suicide latent. À l'inverse, la joie du
vicieux accroît l'entrain pour le péché, mais la joie pure est celle de
l'amour épanoui. La Fontaine le remarque : « Plus d'amour, partant plus de
joie ». Deux mots résument tout ce qu'exige la joie, amour et présence de ce
que l'on aime. On le voit, on ne peut réduire la joie humaine aux
impressions d'un bon repas. Même à ce niveau, il faut encore de la finesse.
Le repas ne mettra dans une bonne joie à la dimension humaine que lorsqu'il
sera agrémenté par une conversation enjouée et équilibrée. Même, au point de
vue purement gastronomique, un bon plat demande l'équilibre d'un vin adapté,
l'heureuse introduction du hors-d'œuvre et les conclusions harmonieuses de
l'entremets et du dessert. Pourtant l'homme ne saurait se définir par les
seules requêtes, si justifiées soient-elles dans leur ordre, de l'estomac.
L'homme ne peut faire abstraction de sa digestion, mais il est surtout
invité à dépasser les humbles spasmes de ce muscle complexe. « Sursum
corda, élevons nos cœurs ». Le cri liturgique au début de la liturgie
eucharistique indique la hiérarchie des joies à rechercher. « Recherchez les
choses d'en haut », dit saint Paul. C'est bien dans le droit fil de la
posture humaine. Bipède dont les bras ne traînent plus à terre comme un
rampant, Homo erectus est fait pour l'humble regard vers le ciel. Ces
réflexions viennent bien durant l'Avent, tandis que nous attendons Dieu
descendu dans la chair.
Les Mages scrutaient le ciel tandis que la foule remplissait les hôtelleries
de Bethléem au point que la Sainte Famille sera éconduite quand elle se
présentera. On festoyait bruyamment lorsque la vraie joie passait dans
l'obscurité tout à côté.
Un moine deTriors
Sources :
hommenouveau
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 11.12.2008 -
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