Benoît XVI reçoit le premier ministre
François Fillon, une laïcité ouverte |
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Le 12 octobre 2009 -
(E.S.M.)
- Le premier ministre s’est rendu à Rome pour assister, dimanche
11 octobre, à la cérémonie de canonisation de Jeanne Jugan
(1792-1879), fondatrice des Petites Sœurs des pauvres. La
veille, François Fillon a rencontré le pape Benoît XVI en
audience privée.
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Le pape Benoît XVI et
le premier ministre François Fillon -
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Benoît XVI reçoit le premier ministre
François Fillon, une laïcité ouverte
Editorial de Gérard Leclerc
Le 12 octobre 2009 - Eucharistie Sacrement de la Miséricorde
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Notre Premier ministre, François Fillon, représentait la France à Rome, pour
la canonisation de Jeanne Jugan, fondatrice des Petites Sœurs des Pauvres.
Il n’était pas le seul représentant du monde politique dans la basilique
Saint-Pierre, puisque le roi et la reine des Belges étaient présents pour
honorer leur concitoyen, le Père Damien, l’apôtre des lépreux, ainsi que le
président polonais Lech Kazinsky pour Mgr Felinski (1822-1895) qui fut
archevêque de Varsovie et fonda la Congrégation des sœurs franciscaines de
la famille de Marie. Faut-il s’attarder sur le caractère symbolique de cette
venue des plus hauts responsables nationaux pour une cérémonie religieuse ?
Sans doute, les nations intéressées sont-elles heureuses de voir accéder au
firmament de la sainteté des figures particulièrement populaires, en qui
elles peuvent se reconnaître et accéder à une représentation supérieure
d’elles-mêmes. Mais on ne saurait pour autant dédaigner la signification
proprement politique, au sens fort du terme, de cette rencontre entre des
représentants de l’autorité spirituelle et ceux de l’autorité temporelle.
La France a beau être un pays laïque, qui ne reconnaît officiellement aucune
religion, elle n’en est pas moins liée, de par son passé, à son patrimoine
spirituel et son existence concrète impose la coopération continue avec les
acteurs de la société civile, où le facteur religieux est prédominant. Et si
à Vatican II, l’Église catholique s’est reconnue dans le droit commun de la
liberté religieuse, ce n’est pas pour autant qu’elle a abdiqué, bien au
contraire, sa mission au sein de la société. François Fillon s’inscrivant
dans la continuité du célèbre discours du président Sarkozy au Latran, a
réaffirmé le caractère ouvert et réfléchi de notre laïcité. « Cette laïcité
française, a-t-il précisé, est tissée de liberté, tramée de considération
mutuelle et d’écoute. » Il en a donné des exemples concrets et probants à
propos de la crise économique actuelle : « Cette crise révèle aussi la
mise en péril de valeurs comme la responsabilité, la probité, la solidarité.
Qui croire? Que croire ? Et que faire? Face à ces interrogations
fondamentales, notre dialogue avec les Églises ne peut être que fécond. »
Si le capitalisme ne doit pas être « sans foi ni loi », le recours à la
doctrine sociale de l’Église telle qu’elle s’est affirmée avec la dernière
encyclique, peut être amplement profitable. François Fillon n’a pas manqué
de souligner son « influence positive ». Aussi peut-on se rendre compte
que cette thématique de l’ouverture n’est pas rhétorique. Elle peut
s’inscrire très concrètement dans les réflexions des responsables et
influencer leurs décisions. Plus largement, des figures comme celles de
sainte Jeanne Jugan ou saint Damien ne sont-elles pas aussi des pôles de
référence pour la respiration morale d’une société ? Celle-ci vit aussi de
références symboliques qui inspirent des modes de vie, des relations, des
idéaux. La politique ne saurait être indifférente à la sainteté, même si une
telle formule trouble les conformismes. Le cardinal Daniélou avait montré à
son temps que l’oraison aussi était un problème politique. La séparation des
domaines ne justifie pas l’exclusion de la civilisation de ce qui l’élève et
la justifie.
Le premier ministre s’est rendu à Rome pour assister, dimanche 11 octobre, à
la
cérémonie de canonisation de Jeanne Jugan (1792-1879), fondatrice des
Petites Sœurs des pauvres. La veille, François Fillon a rencontré le pape
Benoît XVI en audience privée.
Plus de vingt minutes de tête-à-tête, sans interprète, entre les deux hommes
dans la bibliothèque privée du pape.►
Benoît XVI reçoit le premier ministre de la République française et le couple royal belge.
De son côté, François Fillon a confié : "Nous avons abordé de nombreux
points relatifs à nos relations bilatérales, sans oublier les initiatives
communes possibles autour du Proche-Orient, de l’Afrique, du Liban ou de la
crise écologique".
François Fillon s’est ensuite entretenu avec le Cardinal Tarcisio Bertone,
Secrétaire d’Etat du Saint Siège. En fin de journée, il a inauguré le
prestigieux centre culturel Saint-Louis-de-France, rénové après 2 ans de
travaux, avant de décorer des insignes de commandeur de la Légion d’honneur,
Mgr Dominique Mamberti, secrétaire pour les relations avec les Etats au
Vatican. "Une laïcité juste et apaisée"
Dans un discours, prononcé au cloître Saint-Louis de France, en présence de
nombreuses personnalités religieuses et civiles - parmi lesquelles les
cardinaux André Vingt-Trois, archevêque de Paris et président de la
Conférence épiscopale française et Jean-Pierre Ricard, archevêque de
Bordeaux ou encore Jean-Claude Gaudin, maire de Marseille -, le Premier
ministre a rappelé le principe de laïcité : "S’il revient à la France laïque
et au Saint-Siège de multiplier les relations et les partenariats, c’est
parce que les valeurs que nous situons au cœur d’une laïcité juste et
apaisée sont aussi celles, je crois, que l’Eglise universelle promeut à
travers le monde".
"La doctrine sociale de l’Eglise constitue une source de réflexion"
En marge de son hommage à Jeanne Jugan, fondatrice des Petites Sœurs des
pauvres, samedi soir à Rome, le Premier ministre a élargi son propos à la
crise économique mondiale qui "révèle les failles d’un capitalisme qui ne
doit pas être sans foi ni loi" a-t-il affirmé, estimant que " la doctrine
sociale de l’Eglise constitue une source de réflexion".
S’adressant à l’Eglise catholique, François Fillon a constaté : "En mettant
en garde notre civilisation sur ses faiblesses matérialistes, ses pulsions
guerrières, ses fanatismes, vous approfondissez notre regard sur la
condition humaine, ses devoirs éthiques, sur sa fragilité et son mystère.
C’est la République, celle des croyants de toutes confessions, mais aussi
celle de ceux qui doutent, cherchent ou ne croient pas, qui est ainsi
invitée à une méditation collective. Et cette méditation qui nous grandit
est à l’image d’une laïcité ouverte et réfléchie. Je crois aux échanges
empreints de respect qu’État et religion peuvent conduire sur le seuil,
porte ouverte". Et le Premier ministre de conclure : "Cette laïcité
française est tissée de liberté, tramée de considération mutuelle et
d’écoute".
(...)
Lors de son voyage à Rome, les 10 et 11 octobre 2009, le Premier ministre a
remis les insignes de commandeur de la Légion d’honneur, Mgr Dominique
Mamberti, pour son action en tant que secrétaire pour les relations avec les
Etats du Vatican. (Au centre culturel Saint-Louis de France).
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Benoît XVI reçoit le premier ministre de la République française et le couple royal belge
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Au Vatican, reçu par le pape Benoît XVI, François Fillon invite à une
laïcité juste et apaisée
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Benoit XVI reçoit le premier ministre français
Sources :
France catholique
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Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 12.10.2008 -
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