La foi, thérapie ou rédemption ? |
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Le 12 octobre 2007 -
(E.S.M.) - Vous trouverez en cliquant sur le
lien de Dimanche, les textes que l'Eglise nous propose pour ce 28e
Dimanche ordinaire. Le Sauveur des hommes n'est pas un être absent et
loin de nous : il est là, tout près, si près qu'il vient au dedans de
nous à chaque Eucharistie !
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Jésus
guérit un lépreux
La foi, thérapie ou rédemption ?
Pour nous préparer
à la Rencontre du
Dimanche 14 octobre 2007
"Je le sais désormais : il n’y pas d’autre Dieu sur la terre que celui
d’Israël." 2 R 5, 14-17
"Si nous sommes morts avec lui, avec lui nous vivrons."
2 Tm 2, 8-13
"Relève-toi et va : ta foi t’a sauvé."
Lc 11-19
Dans la Bible, la lèpre est une maladie à connotation sociale et religieuse.
La mise à l’écart du malade pour protéger la société a conduit les autorités
religieuses à identifier symboliquement la lèpre avec le péché qui tient le
pécheur éloigné de Dieu. Rejeté du temple et de la synagogue, lorsque le
lépreux est guéri il doit aller se montrer aux prêtres. Il ne lui suffit pas
d’être guéri, il lui faut être rétabli dans le peuple de l’alliance où se
vit et se célèbre la communion à Dieu.
Ce qui est frappant dans ce récit, c’est que sur les dix lépreux guéris à
distance par Jésus, un seul, un étranger, revient vers le Christ. Son statut
de Samaritain qui le tient hors de la législation juive et donc d’avoir à se
présenter aux prêtres, facilite probablement sa démarche. Elle révèle ainsi
le Christ comme celui qui, prêtre par excellence, porte l’Alliance et la loi
mosaïque à son plein accomplissement en l’ouvrant à ceux qui en sont exclus.
Alors que les neufs autres, tout autant guéris que lui, gardent la distance
à l’égard du Christ, lui seul revient sur ses pas (il se convertit) et va
puiser au pied du Christ le sens de sa nouvelle vie. Il passe de la guérison
à la rédemption. Le lépreux samaritain fait donc de sa guérison une occasion
de conversion et de présence auprès du Christ passant ainsi du statut
d’homme guéri à celui d’homme sauvé. Il n’est pas seulement réinséré dans la
société d’où sa lèpre l’avait exclu, il est accueilli dans le royaume de
Dieu en étant confirmé dans sa foi.
Que l’entrée dans le royaume de Dieu ne dépende pas de l’état de santé,
l’Eglise l’atteste depuis des siècles par sa praxis des sacrements et sa
présence auprès des malades. Mais ce qui nous échappe peut-être, c’est qu’on
peut être guéri par le Christ sans être pour autant être sauvé. Le salut est
communion au Christ. La vie chrétienne ne consiste pas seulement à se
purifier ou se garder de tout mal, elle un chemin vers le Christ pour en
recevoir la meilleure part, comme Marie, la sœur de Marthe, aux pieds de
Jésus (Luc 11, 38-42).
Nous vivons dans un monde où la santé est l’une des préoccupations majeures
de nos contemporains. Que l’homme cherche à être guéri de ses plaies
corporelles, psychiques, morales ou sociales, c’est nécessaire et légitime.
Que la guérison advienne par la Foi, c’est possible et, dans certains cas,
avéré. Mais en ces temps où se multiplient les propositions religieuses
thérapeutiques, il est peut-être nécessaire de rappeler que ce qu’il nous
faut vivre et chercher comme chrétien, c’est la
rencontre avec le Christ Seigneur, qui nous sauve du péché et
nous établit dans la Foi. Ce que l’Eglise annonce c’est le Christ Seigneur
et Sauveur. Guérisseur éventuel parce que rédempteur et non pas rédempteur
parce que guérisseur
D. Bruno Attuyt, curé
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie, sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 12.10.2007 - BENOÎT XVI
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