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Benoît XVI demande à Dieu des prêtres et des religieux
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CITE DU VATICAN, 12 SEP 2006. le Pape Benoît XVI a quitté le couvent
Ste. Madeleine d'Altötting et gagné en papamobile la basilique Ste.
Anne voisine, élevée il y a un siècle, pour y célébrer les vêpres
avec les religieux, prêtres et séminaristes. Avant, il s'est arrêté
en l'église St. Oswald, consacrée au capucin (mort en 1894) canonisé
par Pie XI en 1934.
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Le pape Benoît XVI en la basilique Ste Anne
Benoît XVI
demande à Dieu des prêtres et des religieux
Avant de se rendre dans la
basilique Ste Anne, le pape Benoît XVI a visité l'église paroissiale de
saint Oswald, et récité une prière devant les fonts baptismaux, où
lui-même avait été baptisé le 16 avril 1927. Avant de quitter l'église,
il a signé dans le livre d'or de la paroisse. |
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En présence des
religieux et séminaristes de Bavière
En 1989, le Cardinal Ratzinger avait présidé les cérémonies du 500
anniversaire des apparitions mariales d'Altötting.
A l'homélie, le
Saint-Père s'est interrogé sur la vocation à servir Dieu, "sous les yeux de
sainte Anne, chez laquelle grandit la vocation la plus grande de toute
l'histoire du salut", celle de Marie.
Benoît XVI a demandé à Dieu de
donner au monde des prêtres et des religieux, lors des vêpres mariales qu’il
célébrait dans la soirée du 11 septembre dans la grande basilique
Sainte-Anne d’Altötting. Il a par ailleurs appelé les prêtres bavarois, à
qui il s’adressait, à être "à l’écoute" de Dieu, les mettant en garde contre
un "activisme vide". Au terme de la cérémonie, le pape a fait don de son
anneau cardinalice au sanctuaire.
"Le Seigneur a son projet pour
chacun de nous, chacun est appelé par lui par son nom. Notre devoir est donc
de devenir des personnes d’écoute, capables de percevoir son appel,
courageuses et fidèles, pour le suivre", a affirmé Benoît XVI dans sa longue
homélie en allemand. "Nous savons que le Seigneur cherche des ouvriers pour
sa moisson", a poursuivi le pape, les épaules recouvertes d'une chape dorée.
"La moisson de Dieu est abondante et attend des ouvriers: dans le
Tiers-monde – en Amérique latine, en Afrique, en Asie – les gens attendent
des messagers qui portent l’Evangile de la paix, le message de Dieu fait
homme". "Mais aussi en Occident, chez nous en Allemagne, comme dans la vaste
Russie, il est vrai que la moisson pourrait être grande", a ajouté le pape.
Or ce sont les hommes prêts à devenir les moissonneurs du Seigneur qui font
défaut".
"Mais il manque des hommes qui soient prêts à se faire
ouvriers pour les moissons de Dieu", a-t-il alors regretté. "C'est
aujourd’hui comme lorsque le Seigneur fut pris de compassion pour les foules
qui lui semblaient comme des brebis sans pasteur – des personnes qui
savaient probablement beaucoup de choses, mais n’étaient pas en mesure de
voir comment bien orienter leur vie".
"Seigneur, regarde les
tribulations de ce temps qui a besoin de messagers de l’Evangile, de témoins
pour toi, de personnes qui indiquent la voie vers la ‘vie en abondance!", a
alors lancé Benoît XVI. "Vois le monde et laisse-toi prendre aussi
maintenant par la compassion !", a-t-il insisté. "Regarde le monde et envoie
des ouvriers!". Benoît XVI a alors donné des indications aux prêtres pour
réaliser pleinement leur ministère. Il faut "être avec lui et, comme
envoyés, être en route vers les gens". Pour lui, ces deux choses "vont
ensemble, et ensemble, constituent l’essence de la vocation spirituelle, de
la prêtrise". "Seul celui qui est ‘avec Lui’ apprend à le connaître et peut
vraiment l’annoncer", a-t-il soutenu.
"La pratique le confirme: là
où les prêtres, à cause de grandes tâches, permettent que le temps passé
avec le Seigneur se réduise toujours plus, perdent finalement, malgré leur
activité peut-être héroïque, la force intérieure qui les soutient", a-t-il
alors mis en garde, brandissant la menace d'un "activisme vide". Le pape a
finalement donné des conseils aux prêtres pour "être avec Dieu", ceux de
célébrer la messe quotidienne, de suivre la Liturgie des heures et d’adorer
silencieusement le Saint-Sacrement.
S'adressant à Dieu, le Saint-Père
s'est exclamé: "Vois le monde et envoie des ouvriers! Ainsi frappons-nous à
la porte du Seigneur, qui lui en appelle à nos cours. Seigneur, me veux-tu?
La tâche n'est-elle pas trop lourde pour moi? Ne suis-je pas trop petit pour
elle? Ne crains pas, a dit l'ange à Marie, 'ne crains rien, je t'ai appelée
par ton nom', dit-il par l'intermédiaire d'Isaïe à chacun de nous".
"Seul qui est avec lui et apprend à le connaître
pourra vraiment l'annoncer", a poursuivi Benoît XVI. Qui est en
compagnie de Dieu ne peut garder pour lui ce qu'il a trouvé mais doit le
communiquer".
Puis il a dit que pour trouver la compagnie du
Seigneur, le prêtre doit avant tout s'appliquer à la célébration quotidienne
de la messe, "avec une participation intérieure de plus en plus profonde".
Une autre façon d'être avec Dieu est la "liturgie des heures récitée
par des hommes en quête de dialogue avec lui, et la prière qui doit englober
tous ceux qui n'en ont ni le temps ni l'idée".
Le Pape a enfin
évoqué l'adoration eucharistique: Le Seigneur "est présent dans l'hostie
consacrée, comme un trésor qui nous est toujours accessible. C'est dans
l'adoration de sa présence que l'on apprend à le recevoir correctement.
Aimons donc être en présence du Seigneur, avec qui nous pouvons parler de
tout, auquel nous pouvons exposer nos joies, notre gratitude, nos
déceptions, requêtes et espérances. Ainsi est-il possible de lui redire,
'Seigneur, envoie des ouvriers pour ta moisson', aide-nous à être de bons
ouvriers dans ta vigne".
Benoît XVI s'est alors adressé à la Vierge,
"qui a accompagné Jésus toute sa vie pour être en sa compagnie, et qui pour
cela fut et demeure à la totale disposition des hommes".
"Pensons
aussi à Anne, sa mère, et à l'importance des mères et des pères, à
l'importance des grands parents et de la famille comme espace de vie et de
prière, où l'on apprend à prier et où les vocations peuvent naître".
Le pape a conclu son homélie en parlant de la figure de saint frère
Conrad (1818-1894), auprès de la tombe duquel il était allé prier avant les
vêpres. Dans la chapelle qui abrite la tombe du saint, Benoît XVI avait
offert au recteur du sanctuaire les habits liturgiques qu'il avait portés le
matin même, lors de la messe.
Avant de quitter ce lieu rempli de
souvenirs d'enfance, Benoît XVI a offert au sanctuaire l'anneau cardinalice
qu'il avait reçu des mains de Paul VI en 1977. Il a chanté la prière du
Salve Regina devant la statue de la Vierge noire, aux pieds de laquelle
était posé l'anneau surmonté d'une améthyste, une pierre violette.
En sortant de la basilique, le pape a signé le livre d'or de la ville, il a
posé un instant devant une immense toile le représentant et béni une plaque
de la future place 'Papst Benedikt' de la ville d'Altötting. Il s'est enfin
coiffé d'un chapeau, un panama qui venait de lui être offert et a déclenché
le fou rire de ses voisins.
Après la journée passée au sanctuaire d’Altötting,
le pape devait se rendre brièvement dans son village natal de Marktl-Am-Inn
pour visiter l’église où il a été baptisé en 1927, avant de rejoindre
Ratisbonne.
Sources: Vatican - VIS
Eucharistie sacrement de la miséricorde - 12.09.2006 - BENOÎT XVI |