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Benoît XVI: texte intégral du discours de bienvenue
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Rome, le MARDI 12 SEPTEMBRE 2005 - Le Vatican vient de publier le
discours intégral des paroles que le pape Benoît XVI a prononcées le
samedi 09.09.2006 lors de la cérémonie de bienvenue à l'Aéroport
international "Franz Joseph Strauss", à Munich.
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Benoît XVI et le Président de la République
CÉRÉMONIE DE
BIENVENUE
DISCOURS DU
SAINT-PÈRE BENOÎT XVI
Monsieur le Président de la République, Madame le Chancelier et Monsieur
le Ministre-Président, Messieurs les Cardinaux, vénérés frères dans
l'épiscopat, Mesdames, Messieurs, chers concitoyens!
C'est avec une vive émotion que je pose aujourd'hui, pour la première fois
depuis mon élévation sur la Chaire de Pierre, le pied sur la terre allemande
bavaroise. Je retourne dans ma patrie, souligné Benoît XVI, parmi mon
peuple, avec le projet de visiter certains lieux qui ont eu une importance
fondamentale dans ma vie. Je vous remercie, Monsieur le Président de la
République, des paroles de cordiale bienvenue que vous m'avez adressées.
J'ai perçu dans ces paroles l'écho des sentiments de notre peuple tout
entier. Je remercie le Chancelier, Madame Angela Merkel, et le
Ministre-Président, Monsieur Edmund Stoiber, pour la gentillesse avec
laquelle ils ont voulu honorer mon arrivée sur la terre allemande et
bavaroise. Mon salut reconnaissant s'étend également aux membres du
gouvernement, aux autorités ecclésiastiques, civiles et militaires réunies
ici, ainsi qu'à tous ceux qui ont voulu être présents pour m'accueillir à
l'occasion de cette visite si importante pour moi.
En ce moment, confie Benoît XVI, me viennent à l'esprit de nombreux
souvenirs des années passées à Munich et à Ratisbonne: ce sont des
souvenirs de personnes et d'événements qui ont laissé en moi une trace
profonde. Conscient de ce que j'ai reçu, je suis ici avant tout pour
exprimer le profond sentiment de reconnaissance que j'éprouve pour tous ceux
qui ont contribué à former ma personnalité au fil des décennies de ma vie.
Mais je suis ici également en tant que Successeur de l'Apôtre Pierre, pour
réaffirmer et confirmer les liens profonds qui existent entre le Siège de
Rome et l'Eglise dans notre patrie.
Ce sont des liens qui possèdent une histoire séculaire,
alimentée par la ferme adhésion aux valeurs de la foi
chrétienne, une adhésion dont peuvent s'enorgueillir de manière
particulière précisément les régions bavaroises - a tenu à préciser le pape.
C'est ce dont témoignent les monuments célèbres, les cathédrales
majestueuses, les statues et les tableaux d'une grande valeur artistique,
les oeuvres littéraires, les initiatives culturelles et surtout, la vie de
nombreuses personnes et communautés dans lesquelles se reflètent les
convictions chrétiennes des générations qui se sont succédé sur cette Terre
qui m'est si chère. Les relations de la Bavière avec le Saint-Siège, malgré
quelques moments de tension, ont toujours été marquées par une cordialité
respectueuse. Dans les heures décisives de son histoire, le peuple bavarois
a ensuite toujours confirmé sa profonde dévotion à la Chaire de Pierre et
son ferme attachement à la foi catholique. La Mariensäule, qui s'élève sur
la place centrale de notre capitale Munich, en est un témoignage éloquent.
Le contexte social d'aujourd'hui est, sous de nombreux aspects, différent de
celui du passé. Je pense toutefois que nous sommes tous unis dans
l'espérance que les nouvelles générations restent fidèles au patrimoine
spirituel qui a résisté à travers les crises de l'histoire. Ma visite dans
ma terre natale veut être également un encouragement dans ce sens: la
Bavière est une partie de l'Allemagne, et appartient à l'histoire de
l'Allemagne dans ses bons et ses mauvais moments, et elle peut être à juste
titre fière des traditions héritées de son passé. Mon souhait est que tous
mes compatriotes de Bavière et d'Allemagne tout entière prennent une part
active à la transmission aux citoyens de demain des valeurs fondamentales de
la foi chrétienne, qui nous soutient tous et qui ne divise pas, mais qui
ouvre et rapproche les personnes appartenant à des peuples, des cultures et
des religions différentes. J'aurais bien volontiers étendu ma visite
également à d'autres régions d'Allemagne, confie Benoît XVI, pour rencontrer
toutes les diverses Eglises locales, en particulier celles auxquelles me
lient des souvenirs personnels. Nombreux ont été les signes d'affection que
j'ai reçus de toutes parts, et en particulier des diocèses bavarois, en ce
début de Pontificat et au cours de toutes ces années. Cela me renforce de
jour en jour. C'est pourquoi je désire saisir cette occasion pour vous
exprimer à tous ma profonde gratitude. J'ai également pu lire et suivre tout
ce qui a été fait au cours de ces semaines et de ces mois, combien de
personnes ont contribué de toutes leurs forces au succès de cette visite. Et
à présent, nous rendons grâce au Seigneur qui nous donne également le ciel
bavarois, car cela, nous ne pouvions pas le commander. Merci! Que Dieu vous
récompense pour tout ce qui a été fait de toutes les diverses parts -
j'aurai l'opportunité d'y revenir également en d'autres occasions - pour
garantir un déroulement serein de cette visite et de ces journées.
Outre le salut qui vous est adressé, chers compatriotes, - je vois ici
devant moi les étapes de mon chemin, de Marktl et Tittmoning à Aschau,
Traunstein, Ratisbonne et Munich - à travers vous, je désire aussi et
naturellement adresser mon salut avec une grande affection à tous les
habitants de la Bavière et de toute l'Allemagne: je ne pense pas
seulement aux fidèles catholiques, auxquels ma visite s'adresse en premier
lieu, mais également aux membres des autres Eglises et communautés
ecclésiales, et de façon particulière aux chrétiens évangéliques et
orthodoxes. Cher Monsieur le Président de la République, à travers vos
paroles, vous avez interprété les pensées de mon coeur: même si cinq
cents ans ne peuvent pas être simplement effacés par des actes
bureaucratiques, pas plus qu'à travers des discours intelligents, nous nous
engagerons avec notre coeur et notre raison à nous rapprocher les uns des
autres.
Je salue enfin les disciples d'autres religions et toutes les personnes de
bonne volonté qui ont à coeur la paix et la sérénité du pays et du monde.
Que le Seigneur bénisse les efforts de tous en vue de l'édification d'un
avenir de bien-être authentique et fondé sur la justice qui crée la paix, a
dit Benoît XVI, en conclusion.
Je confie ces voeux à la Vierge Marie, vénérée sur cette terre sous le titre
de Patrona Bavariae. Je le fais à travers les célèbres paroles de Jakob
Balde, gravées ici au pied de la Mariensäule: Rem regem regimen
regionem religionem conserva Bavaris, Virgo Patrona, tuis! - Conserve à tes
Bavarois, ô Vierge Patronne, les biens, ou, comme on dit en dialecte, "les
choses", l'autorité politique, le pays, la religion!
A toutes les personnes présentes, j'adresse un cordial "Grüß Gott!".
Sources: Vatican
Eucharistie sacrement de la miséricorde - 12.09.2006 - BENOÎT XVI |