Le 12 juin 2009 -
(E.S.M.)- Les Actes des Apôtres racontent, sans l’ombre d’aucun doute,
que les premiers disciples du Christ, guidés par Lui, avaient
finalement appris à vivre les deux conditions fondamentales pour
accueillir le Paraclet, celles que le Pape Benoît XVI vient tout
juste de nous rappeler.
Benoît XVI : Fidèles à la Parole dans
la prière
VATICAN - « AVE MARIA » par Mgr Luciano Alimandi
Le 12 juin 2009 - Eucharistie Sacrement de la Miséricorde
- « Si nous ne voulons pas que Pentecôte se réduise à un simple rite ou à
une commémoration, même suggestive, mais qu'elle soit un événement actuel de
salut, nous devons nous préparer dans une attente religieuse au don de Dieu,
par l'écoute humble et silencieuse de sa Parole. Pour que Pentecôte se
renouvelle à notre époque, il faut peut-être - sans rien ôter à la liberté
de Dieu - que l'Eglise soit moins "essoufflée" par les activités et
davantage consacrée à la prière. C'est ce que nous enseigne la Mère de
l'Eglise, la Très Sainte Vierge Marie, Epouse de l'Esprit Saint »
(Benoît XVI,
homélie, Solennité de la Pentecôte, 31 mai 2009). C’est en
ces termes que le Pape Benoît XVI, le jour de la Solennité de la Pentecôte,
a montré les priorités nécessaires pour se disposer à accueillir le don du
Saint-Esprit : l’écoute humble et silencieuse de la Parole de Dieu, et se
consacrer à la prière !
Ces priorités, évidemment, ne valent pas seulement pour vivre dignement la
festivité de la Pentecôte qui, comme chaque solennité liturgique, revient
chaque année, mais elles sont d’une aide particulière pour chaque jour. En
effet, quotidiennement, si nous le voulons, nous pouvons vivre une «
petite » Pentecôte, parce que le Seigneur donne son Esprit sans
interruption à Son Eglise, et spécialement par le Saint Sacrifice de la
Messe, célébré et participé avec foi.
Dans l’action liturgique par excellence, l’effusion du Saint-Esprit est
nécessaire afin que puisse se réaliser le grand miracle de la
Transsubstantiation, c’est-à-dire quand, après les paroles de la
Consécration, le pain n’est plus du pain, et le vin n’est plus du vin, mais
ils sont devenus le Corps et le Sang du Christ ! C’est là que se renouvelle
le mystère de la descente du Saint-Esprit, qui veut toucher et attirer à Lui
tous ceux qui sont réunis, à commencer par le prêtre célébrant. « En
effet, à chaque Messe, l’Esprit Saint, invoqué par la prière solennelle de
l’Église, descend de nouveau non seulement pour transformer nos offrandes,
le pain et le vin, dans le Corps et le Sang du Seigneur, mais aussi pour
transformer nos vies, pour faire de nous, par sa puissance, ‘un seul corps
et un seul esprit dans le Christ’ » (Benoît XVI,
Homélie pour la Messe de clôture des JMJ de Sydney, 20 juillet 2008).
La force de l’Esprit Divin a pu agir ainsi de manière aussi puissante dans
le cœur des premiers disciples du Christ, non pas parce que, à cette époque,
elle était plus intense qu’aujourd’hui, comme si, au cours des siècles, elle
pouvait « s’affaiblir » ! Les siècles et les millénaires ne peuvent
entamer la Force Divine du Saint-Esprit, parce que Dieu est au-dessus du
temps et de l’histoire, Il est l’éternel Présent, alors que le monde, de
manière inéluctable, passe, en vieillissant.
Seul celui qui vit de Dieu et en Dieu, comme l’Eglise, tout en étant dans le
temps, ne vieillit pas dans son esprit, mais reste jeune. La « puissance
d’En-Haut » (Luc 24, 49) a pu transformer
les disciples d’alors, parce qu’elle les a trouvés « dociles » à la
Parole de Jésus. Ainsi, la même Force veut transformer aussi les disciples
d’aujourd’hui, chrétiens du troisième millénaire, toujours, à la condition
toutefois qu’elle trouve en eux le même désir d’appartenir à Jésus, qui
animait le cœur et l’esprit des premiers disciples.
Les Actes des Apôtres racontent, sans l’ombre d’aucun doute, que les
premiers disciples du Christ, guidés par Lui, avaient finalement appris à
vivre les deux conditions fondamentales pour accueillir le Paraclet, celles
que le Pape Benoît XVI vient tout juste de nous rappeler. Elles sont
valables pour chaque chrétien, c’est-à-dire pour tous ceux qui veulent
s’assimiler au Christ : rester fidèles à Sa Parole et prier sans se lasser.
En effet, Jésus a promis : « Si vous demeurez en moi, et si mes paroles
demeurent en vous, demandez ce que vous voulez, et cela vous sera donné
» (Jean 15, 7). Les Apôtres sont « restés en
Jésus », ils ne l’ont pas abandonné pour suivre leur propre « moi
», mais ils ont vraiment cru en Lui, en vivant tout ce que le Seigneur leur
avait commandé. Sa Parole, en effet, c’est seulement si on la vit que l’on
le la perd pas, autrement, elle va se confondre avec mille autres paroles, à
commencer par les nôtres.
A partir du Cénacle de Jérusalem, les disciples, dans l’attente de la
première Pentecôte, à l’exemple de Marie, Epouse du Saint-Esprit, ont appris
à prier le Père au Nom de Jésus et, de la sorte, ils ont pu recevoir la
Puissance de l’Esprit, et, avec elle, ses fruits : « amour, joie, paix,
patience, bienveillance, bonté, fidélité, douceur, domination de soi »
(Galates 5, 22). Tout leur était donné, parce qu’ils «
restaient en Jésus » !
Le Saint-Esprit vient à condition qu’il nous trouve recueillis en Jésus. Il
veut trouver dans notre cœur le Nom de Jésus ! En d’autres termes, au plus
intime de nous-mêmes, doit se trouver le désir de Lui. Ce désir, quand il
est authentique, est dans un devenir constant, nourri par l’adoration de
Dieu « en esprit et en vérité » (Jean 4, 24) :
dans le Saint-Esprit, et dans la Vérité de l’Evangile !
Celui qui n’a pas ce désir, celui qui veut se servir de Jésus et non pas
d’abord le servir, celui qui veut se revêtir de Lui de manière superficielle
seulement, celui qui ne Le met pas au centre, mais à côté de soi pour ne pas
sacrifier son propre « moi », celui-là ne peut recevoir dans son âme la
force transformante de Dieu, parce qu’il n’est pas disposé à se vider de
lui-même pour devenir quelqu’un d’autre que lui-même : « du Christ ».
« L’amour de Dieu ne peut répandre sa force que lorsque nous lui
permettons de nous changer de l’intérieur », nous rappelle le Saint-Père
(Benoît XVI,
Homélie pour la Messe de clôture des JMJ de Sydney, 20 juillet 2008).
La Sainte Vierge fut celle qui a été « pleine de grâce » comblée du
Saint-Esprit, parce qu’elle n’a jamais opposé de résistance à Son action.
Son élan vers Dieu, son désir de pleine communion avec Lui, n’a connu ni
interruptions, ni déviations, parce que son Cœur Immaculé se laissait
transformer, de perfection en perfection, par la « puissance d’En-Haut » ;
et c’est pourquoi elle peut être appelée « Epouse du Saint-Esprit ».
En La regardant, chaque disciple apprend avant tout la docilité à la Parole
de Jésus. Ce n’est pas par hasard que les paroles de la Vierge Mère adresse
aux serviteurs, à tous les Serviteurs de son Fils, sont les suivantes : «
Faites tout ce qu’Il vous dira » (Jean 2, 5).
La foi chrétienne est une foi très active, elle « fait » tout ce que
Jésus désire. Que la Mère du Verbe Incarné nous aide nous aussi à vivre
toujours plus de la Parole de Dieu.