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19 Avril 2005
 

Cardinal Sarah : nous devons retrouver un contact personnel avec Jésus

Le 12 mai  2023 - E.S.M. - Sans cette union avec le Christ, le fossé entre sa Parole et les peuples, tout particulièrement dans les pays occidentaux, ne pourra se résorber. Les nouvelles lois partent de fondements anthropologiques opposés à l'enseignement de Jésus ; elles sont la manifestation exacte des failles brûlantes qui séparent maintenant les hommes du Christ. 

Cardinal Sarah et Benoît XVI - Pour agrandir l'image ► Cliquer  

Cardinal Sarah : nous devons retrouver un contact personnel avec Jésus

Aujourd'hui, quels sont les enjeux de la nouvelle évangélisation ?

     Dans son exhortation apostolique Evangelii nuntiandi (8 décembre 1975), consacrée à l'évangélisation dans le monde moderne, Paul VI avait déjà voulu aborder ce grand sujet. Puis Jean-Paul II a redonné l'élan nécessaire à l'Église, avec une ampleur toute particulière. Alors que les peuples de l'Europe de l'Est venaient tout juste de retrouver leur liberté, il a voulu donner au monde l'encyclique Redemptoris missio afin de fixer un horizon exigeant, en particulier un appel pressant à la conversion.
    En fait, lorsque nous constatons aujourd'hui les carences de la foi, l'éclipsé du sens de Dieu et de l'homme, le manque de connaissance réelle de la doctrine de Jésus Christ, les prises de distance de certains pays par rapport à leurs racines chrétiennes, et ce que Jean-Paul II appelait une « apostasie silencieuse », il y a urgence pour penser une nouvelle évangélisation. Ce mouvement suppose que nous dépassions la seule connaissance théorique de la Parole de Dieu ; nous devons retrouver un contact personnel avec Jésus.
    II importe de donner aux personnes l'occasion d'expériences intimes de rencontres avec le Christ. Sans un cœur à cœur, il est illusoire de penser que les hommes suivront durablement le Fils de Dieu.
    L'importance de cette expérience personnelle ramène à ma mémoire un apophtegme des Pères du désert qui a profondément marqué mes études bibliques à Jérusalem. Traduit du copte, il exprime l'importance de la vie intérieure indispensable à toute existence chrétienne : « Un moine en rencontre un autre et lui demande : "Pourquoi donc y en a-t-il tant qui abandonnent la vie monastique ? Pourquoi donc ?" Et l'autre moine répond : "La vie monastique est comme un chien qui poursuit un lièvre. Il court derrière le lièvre en aboyant ; beaucoup d'autres chiens, entendant son aboiement, le rejoignent et ils courent tous ensemble derrière le lièvre. Mais au bout d'un certain temps, tous les chiens qui courent sans voir le lièvre se disent : mais où est-ce que nous allons ? Pourquoi courons-nous ? Ils se fatiguent, se perdent et s'arrêtent de courir l'un après l'autre. Il n'y a que les chiens qui voient le lièvre qui continuent à le poursuivre jusqu'au bout, jusqu'à ce qu'ils l'attrapent." » Et l'histoire de conclure : seuls ceux qui ont les yeux fixés sur la personne du Christ en Croix persévèrent jusqu'à la fin...
    Beaucoup de circonstances et de motifs profonds, ou notre entourage, peuvent nous avoir entraînés à la suite de Jésus. Puis vient le moment de la maturité, où seule l'expérience personnelle du Christ nous guide. Cette rencontre personnelle est décisive pour le reste de notre vie. Saint Paul a connu ce moment sur la route de Damas, de même que saint Augustin sous un figuier à Cassiciacum. Ainsi, le premier pouvait dire : « Pour moi, vivre, c'est le Christ » (Ph 1, 21). Il ajoutait : « Je vis, mais ce n'est plus moi qui vis, c'est le Christ qui vit en moi. Ma vie présente dans la chair, je la vis dans la foi au Fils de Dieu qui m'a aimé et s'est livré pour moi » (Ga 2, 20).
    L'Evangile n'est pas un chemin théorique ; il ne saurait devenir une sorte d'école réservée aux élites. L'Eglise est une route sensible vers le Ressuscité.
    Sans cette union avec le Christ, le fossé entre sa Parole et les peuples, tout particulièrement dans les pays occidentaux, ne pourra se résorber. Les nouvelles lois partent de fondements anthropologiques opposés à l'enseignement de Jésus ; elles sont la manifestation exacte des failles brûlantes qui séparent maintenant les hommes du Christ.
    Je considère que l'immense influence économique, militaire, technique et médiatique d'un Occident sans Dieu pourrait être un désastre pour le monde. Si l'Occident ne se convertit pas au Christ, il pourrait finir par paganiser le monde entier ; la philosophie de l'incroyance cherche fébrilement des adeptes dans de nouvelles parties du globe. En ce sens, nous faisons face à un athéisme de plus en plus prosélyte. La culture paganisée veut absolument étendre le domaine de sa lutte contre Dieu. Pour organiser leurs renaissances, les anciens pays de vieille tradition chrétienne ont besoin de se ressourcer en entrant dans une voie de nouvelle évangélisation.
    Quand je pense aux missionnaires spiritains de mon enfance, je ne doute pas qu'il s'agissait d'hommes qui avaient tout donné. Pour eux, la seule connaissance intellectuelle du Christ ne suffisait pas. Ils étaient totalement livrés entre les mains de Dieu et se considéraient comme de simples instruments inhabiles et insuffisants de son Fils. Ils étaient certains que l'évangélisation demeure essentiellement l'œuvre de Dieu.
    Le Père agit et veut nous engager de façon que nos activités, nos soucis et nos fatigues missionnaires soient théandriques, pour ainsi dire, faites par Dieu, avec notre engagement et l'implication absolue de tout notre être.
    En vérité, lorsque nous nous engageons dans la nouvelle évangélisation, il s'agit toujours d'une coopération avec Dieu. Saint Paul ne dit pas autre chose : « Dieu est là qui opère en vous à la fois la volonté et l'opération même, au profit de ses bienveillants desseins » (Ph 2, 13). L'évangélisation réside dans notre volonté et notre capacité d'être ensemble avec Dieu, en lui offrant généreusement notre humble collaboration. Elle est fondée sur la prière et sur la présence réelle de Dieu en nous : « Ainsi est-ce le Seigneur lui-même qui répand sur toute la surface de la terre son Évangile pour que, chacun à la mesure de ses capacités, tous les croyants puissent y boire », affirme  saint Augustin dans ses Confessions.
    Benoît XVI établissait un rapport étroit entre l'amour et la foi dans toute œuvre missionnaire. À l'ouverture de l'assemblée générale ordinaire du Synode des évêques sur la nouvelle évangélisation, en commentant l'hymne de Tierce, il faisait le lien entre « confessio » et « caritas ». La « confessio » engage notre être, notre cœur, notre bouche et notre intelligence. Mais la « confessio » n'est pas chose purement abstraite et intellectuelle. Aussi pouvait-il affirmer : « Saint Bernard de Clairvaux dit que Dieu, dans sa révélation et dans l'histoire du salut, a donné à nos sens la possibilité de voir, de toucher, de goûter la saveur et la beauté de la Parole de Dieu. Dieu est entré dans le monde de nos sens et nos sens en sont remplis. Et Dieu est devenu notre vigueur et notre force vitale. Ainsi la "confessio" doit nous pénétrer profondément et "personare". Autrement dit, elle doit accorder, harmoniser notre être total avec la mélodie de la Parole de Dieu. » Ainsi, « confessio » et « caritas » constituent les deux piliers de la nouvelle évangélisation.
    Dans la situation actuelle, une question brûle nos lèvres. Comment faire redécouvrir la foi ? Avec toute sa vigueur, saint Jean proclame solennellement : « Ce que nous avons vu de nos yeux, ce que nous avons touché de nos mains, ce que nous avons contemplé, nous vous l'annonçons » (1 Jn 1, 1). Nous ne pouvons pas dire le Christ avec des concepts intellectuels ; il faut une expérience spirituelle et « physique » tout à la fois. Bien sûr, le catéchisme pour les enfants, ou la théologie pour les séminaristes constituent des périodes d'apprentissage fondamentales. Ainsi, pour préparer la nouvelle évangélisation, Jean-Paul II a voulu la rédaction d'un Catéchisme de l'Église catholique, dont la direction fut confiée à Joseph Ratzinger. L'entière doctrine de l'Église se trouve dans ce texte. Et nous avons l'ardente obligation, dit  saint Athanase « d'étudier la tradition antique, la doctrine et la foi de l'Eglise catholique. Le Seigneur l'a donnée, les apôtres l'ont annoncée, les Pères l'ont gardée. C'est sur elle, en effet, que l'Eglise a été fondée et, si quelqu'un s'en écarte, il ne peut plus être chrétien ni en porter le nom ». Mais la consolidation de la foi passe d'abord par le cœur, la rencontre et l'expérience personnelles près de Jésus. Chaque jour, nous devons choisir une nouvelle fois le Christ comme notre guide, notre lumière et notre espérance. Le baptême demande une forme d'actualisation quotidienne. Je ne crains pas de rappeler que le combat spirituel est d'abord une guerre contre le mal qui est en nous.
    Dans cette lutte, je pense que les évêques ont un rôle primordial ; je suis parfaitement en accord avec le pape François lorsqu'il demande aux successeurs des apôtres d'être sur le front permanent de l'évangélisation. Le Saint-Père considère avec raison que Rome ne doit pas remplacer les évêques sur un certain nombre de sujets. Ils ont toujours une triple responsabilité dans la mise en œuvre de la nouvelle évangélisation : sanctifier, gouverner et enseigner. Par exemple, il fut un temps où les moyens de communication étaient très lents ; Rome se trouvait bien loin, et les évêques devaient aller de l'avant sans crainte, en prenant leurs risques. À une époque où le martyre frôlait le simple quotidien des chrétiens, n'oublions pas que saint Paul demandait à Timothée d'exhorter à temps et à contretemps... Pensons également à saint Augustin qui enseignait tous les jours !
    Mon Dieu que François a raison de dénoncer les évêques d'aéroport ! Les congrégations missionnaires devraient d'ailleurs réfléchir sur les risques auxquels elles exposent leurs jeunes membres en les faisant voler comme des papillons d'un pays à un autre. Ces jeunes pourraient s'installer dans la superficialité et le tourisme, n'ayant aucune racine, incapables de se lier véritablement à aucune communauté chrétienne. Ils accumulent des expériences, mais ils pourraient n'être les pasteurs d'aucun troupeau.
 

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Sources : Extraits de la deuxième partie  "Dieu ou rien" - Entretien du cardinal Sarah avec Nicolas Diat -  E.S.M
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde - (E.S.M.) 12.05.2023

 

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