Bénédiction de Benoît XVI Urbi et
Orbi, Pâques 2009 |
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Le 12 avril 2009 -
(E.S.M.)
- Le Saint-Père Benoît XVI a adressé ce midi le traditionnel
Message pascal en différentes langues, suivi de la Bénédiction
"Urbi et Orbi", à la "ville et au monde" depuis la loggia
centrale de la Basilique.
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Le pape Benoît XVI
depuis la loggia des bénédictions
Bénédiction de Benoît XVI Urbi et
Orbi, Pâques 2009
Le 12 avril 2009 - Eucharistie Sacrement de la Miséricorde
- Le Saint-Père Benoît XVI a adressé ce midi le traditionnel Message pascal
en différentes langues, suivi de la Bénédiction "Urbi et Orbi", à la "ville
et au monde" depuis la loggia centrale de la Basilique.
Chers Frères et Sœurs de Rome et du monde entier !
De tout cœur, je forme pour vous tous des vœux de Pâques avec les mots de
saint Augustin : « Resurrectio Domini, spes nostra – la résurrection du
Seigneur est notre espérance » (Sermon 261, 1).
Par cette affirmation, le grand Évêque expliquait à ses fidèles que Jésus
est ressuscité afin que nous-mêmes, pourtant destinés à mourir, nous ne
désespérions pas en pensant qu’avec la mort la vie est totalement finie ; le
Christ est ressuscité pour nous donner l’espérance (cf.
ibid.).
En effet, une des questions qui cause le plus d’angoisse dans l’existence de
l’homme est précisément celle-ci : qu’y-a-t-il après la mort ? À cette
énigme, la solennité de ce jour nous permet de répondre que la mort n’a pas
le dernier mot, parce que, à la fin, c’est la Vie qui triomphe. Et cette
certitude qui est nôtre ne s’appuie pas sur de simples raisonnements
humains, mais bien sur un fait historique de foi : Jésus Christ, crucifié et
enseveli, est ressuscité avec son corps glorieux. Jésus est ressuscité pour
que nous aussi, en croyant en Lui, nous puissions avoir la vie éternelle.
Cette annonce est au cœur du message évangélique. Saint Paul le déclare avec
force : « Si le Christ n’est pas ressuscité, notre message est sans
objet, et votre foi est sans objet ». Et il ajoute : « Si nous avons
mis notre espoir dans le Christ pour cette vie seulement, nous sommes les
plus à plaindre de tous les hommes » (1 Co 15, 14.19).
Depuis l’aube de Pâques, un nouveau printemps d’espérance envahit le monde ;
depuis ce jour, notre résurrection est déjà commencée, parce que Pâques
n’indique pas simplement un moment de l’histoire, mais le début d’une
condition nouvelle : Jésus est ressuscité non pas pour que sa mémoire reste
vivante dans le cœur de ses disciples, mais bien pour que Lui-même vive en
nous et qu’en Lui nous puissions déjà goûter la joie de la vie éternelle.
La résurrection n’est donc pas une théorie, mais une réalité historique
révélée par l’Homme Jésus Christ à travers sa « pâque », son «
passage » qui a ouvert une « voie nouvelle » entre la terre et le Ciel
(cf. He 10, 20). Ce n’est ni un mythe, ni un rêve, ce n’est ni
une vision, ni une utopie, ce n’est pas une fable, mais un événement unique
et définitif : Jésus de Nazareth, fils de Marie, qui au soir du Vendredi
saint a été descendu de la Croix et mis au tombeau, est sorti victorieux de
la tombe. En effet, à l’aube du premier jour après le sabbat, Pierre et Jean
ont trouvé le tombeau vide. Madeleine et les autres femmes ont rencontré
Jésus ressuscité ; il a été reconnu aussi par les deux disciples d’Emmaüs à
la fraction du pain ; le Ressuscité est apparu aux Apôtres le soir venu dans
le Cénacle et ensuite à beaucoup d’autres disciples en Galilée.
L’annonce de la résurrection du Seigneur illumine les zones d’ombre du monde
dans lequel nous vivons. Je pense particulièrement au matérialisme et au
nihilisme, à une vision du monde qui ne sait pas dépasser ce qui est
expérimentalement constatable, et qui se retrouve inconsolée dans la
conscience du néant qui serait le point d’arrivée ultime de l’existence
humaine. C’est un fait que si le Christ n’était pas ressuscité, le « néant »
serait destiné à l’emporter. Si nous retirons le Christ et sa résurrection,
il n’y a pas d’issue pour l’homme et toute espérance demeure une illusion.
Mais précisément aujourd'hui, éclate avec force l’annonce de la résurrection
du Seigneur, et elle est la réponse à la question incessante des sceptiques,
rapportée aussi par le livre de Qohélet: « Y a-t-il une seule chose dont
on dise : "voilà enfin du nouveau" ? » (Qo 1, 10).
Oui, répondons-nous, le matin de Pâques tout a été renouvelé. « Mors et vita/
duello conflixere mirando : dux vitae mortuus/ regnat vivus – La mort et la
vie s’affrontèrent / en un duel prodigieux : / le Prince de la vie mourut ;
/ vivant, il règne ». Voilà la nouveauté ! C’est une nouveauté qui change
l’existence de celui qui l’accueille, comme on le voit chez les saints.
C’est ce qui est arrivé, par exemple, à saint Paul.
Bien souvent, dans le cadre de l’Année paulinienne, nous avons eu l’occasion
de méditer sur l’expérience du grand Apôtre. Saul de Tarse, le persécuteur
acharné des chrétiens, a rencontré le Christ ressuscité sur le chemin de
Damas et il a été « conquis » par Lui. Le reste nous est bien connu.
Il s’est produit chez Paul ce qu’il écrira plus tard aux chrétiens de
Corinthe : « Si quelqu’un est en Jésus Christ, il est une créature
nouvelle. Le monde ancien s’en est allé, un monde nouveau est déjà né »
(2 Co 5, 17). Tournons notre regard vers ce grand évangélisateur
qui, avec l’enthousiasme et l’audace de son action apostolique, a porté
l’Évangile à tant de populations du monde d’alors. Que son enseignement et
son exemple nous stimulent à rechercher le Seigneur Jésus. Qu’ils nous
encouragent à mettre notre confiance en Lui, car désormais la conscience du
néant qui tend à intoxiquer l’humanité a été submergé dans la lumière et
l’espérance qui proviennent de la résurrection. Désormais, elles sont vraies
et bien réelles les paroles du Psaume : « Même la ténèbre pour toi n’est
pas ténèbre, et la nuit comme le jour est lumière ! »
(138 (139), 12). Ce n’est plus le néant qui enveloppe toutes
choses, mais la présence amoureuse de Dieu. Le règne de la mort a même été
anéanti, parce que dans les « enfers » aussi le Verbe de vie, poussé par le
souffle de l’Esprit, est arrivé (cf. v. 8).
S’il est vrai que la mort n’a plus aucun pouvoir sur l’homme et sur le
monde, il subsiste cependant encore beaucoup, trop de signe de son antique
domination. Si par la Pâque, le Christ a extirpé la racine du mal, il a
toutefois besoin d’hommes et de femmes qui dans tous les temps et lieux
l’aident à affirmer sa victoire avec les mêmes armes que lui : les armes de
la justice et de la vérité, de la miséricorde, du pardon et de l’amour.
C’est le message qu’à l’occasion de mon récent voyage apostolique au
Cameroun et en Angola, j’ai voulu porter à tout le continent africain,
qui m’a accueilli avec un grand enthousiasme et une grande disponibilité
d’écoute. L’Afrique, en effet, souffre de façon démesurée des conflits
interminables et cruels – souvent oubliés – qui déchirent et ensanglantent
plusieurs pays ainsi que du nombre croissant de ses fils et de ses filles
qui deviennent la proie de la faim, de la pauvreté, de la maladie. Je
répéterai ce même message en
Terre Sainte, où j’aurai la joie de me rendre dans quelques semaines. La
difficile mais indispensable réconciliation, qui est la condition première
en vue d’un avenir de sécurité commun et d’une cohabitation pacifique, ne
pourra devenir réalité que moyennant des efforts renouvelés, persévérants et
sincères, pour le règlement du conflit-israélo-palestinien. Depuis la Terre
Sainte, mon regard s’étendra aux pays voisins, au Moyen-Orient, au monde
entier. En un temps d’insuffisance globale de la nourriture, de trouble
financier, de pauvretés anciennes et nouvelles, de changement climatique
préoccupant, de violence et de misère qui contraignent de nombreuses
personnes à quitter leur terre à la recherche d’une survie moins incertaine,
d’un terrorisme toujours menaçant, de peurs grandissantes face à
l’incertitude du lendemain, il est urgent de redécouvrir des perspectives
capables de redonner l’espérance. Que personne ne se mette en retrait dans
cette bataille pacifique inaugurée par la Pâques du Christ, Lequel – je le
répète – cherche des hommes et des femmes qui l’aident à affirmer sa
victoire avec les mêmes armes, celles de la justice et de la vérité, de la
miséricorde, du pardon et de l’amour.
Resurrection Domini, spes nostra ! La résurrection du Christ est
notre espérance ! Cela, l’Église le proclame avec joie : elle annonce
l’espérance, que Dieu a rendu ferme et invincible en ressuscitant Jésus
Christ d’entre les morts ; elle communique l’espérance, qu’elle porte dans
le cœur et veut partager avec tous, et partout, spécialement là où les
chrétiens souffrent la persécution à cause de leur foi et de leur engagement
pour la justice et pour la paix ; elle invoque l’espérance capable de
susciter le courage pour le bien aussi et surtout quand il est coûteux.
Aujourd’hui, l’Église chante « le jour que le Seigneur a fait » et elle
invite à la joie. Aujourd’hui l’Église prie, invoque Marie, Étoile de
l’espérance, pour qu’elle guide l’humanité vers le port sûr du salut qui est
le Cœur du Christ, la Victime pascale, l’Agneau qui « a racheté le monde
», l’Innocent qui « nous a réconciliés, nous pécheurs, avec le Père
». À lui, le Roi vainqueur, à Lui le Crucifié et le Ressuscité, nous crions
avec joie notre Alléluia !
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Le Christ est ressuscité. Sainte fête de Pâques ! Que pour vous ce
mystère soit source de bonheur et de paix profonde.
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Pasika Nziza, mwese.
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Sources : www.vatican.va
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E.S.M.
© Copyright : Librairie Editrice du Vatican
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 12.04.09 -
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