Benoît XVI au Clergé de Rome :
Marie femme de la parole de l'écoute (7 - 8) |
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Le 12 mars 2009 -
(E.S.M.)
- Pour clôturer la série des huit questions adressées au pape
Benoît XVI le 26 février dernier voici la 7e, concernant "comment améliorer le rapport entre la Parole de Dieu et la piété
mariale, tant dans la vie spirituelle sacerdotale que dans l'action
pastorale" et la 8e sur l'après Le Concile Vatican II.
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Benoît XVI au Clergé de Rome : Marie femme de la parole
de l'écoute
Synthèse
Le 12 mars 2009 - Eucharistie Sacrement de la Miséricorde
- Pour clôturer la série des huit questions adressées au pape Benoît XVI le
26 février dernier voici la 7e, concernant "comment améliorer le rapport entre la Parole de Dieu et la piété
mariale, tant dans la vie spirituelle sacerdotale que dans l'action
pastorale" et la 8e sur l'après Le Concile Vatican II.
A la 7e question, Benoît XVI a rappelé que Marie est "la femme de l'écoute",
que ce soit dans la rencontre avec l'Ange, dans toutes les scènes de sa vie,
dans l'épisode des noces de Cana jusqu'au jour de la Pentecôte. La
Vierge Marie est la parole de l'écoute, la parole silencieuse mais aussi
parole de louange, de l'annonce.
En ce qui concerne la dernière question posée à Benoît XVI par le père
Pietro Riggi, salésien, et a souligné que les exemples cités dans sa
question sont des réalités "dont le Concile n'a pas parlé, mais qu'il
suppose être des réalités de l'Eglise" et n'a pas souhaité entrer dans tous
les détails dans son explication car "chacun peut plus ou moins comprendre
ce qui est important ou non" et personne ne devrait mépriser cette richesse,
développée au cours des siècles comme un don.
Question 7
Le P. Guillermo M. Cassone, de la communauté de Schönstatt, s'est interrogé
sur « comment améliorer le rapport entre la Parole de Dieu et la piété
mariale, tant dans la vie spirituelle sacerdotale que dans l'action
pastorale ». Il a demandé au pape de fournir des éclaircissements à
travers son enseignement sur ce thème.
Réponse de Benoît XVI - Il me semble que vous
avez également apporté la réponse à votre question. En réalité, Marie est la
femme de l'écoute : nous le voyons dans la rencontre avec l'Ange et nous le
revoyons dans toutes les scènes de sa vie, des noces de Cana jusqu'au jour
de la Pentecôte, lorsqu'elle se tient au milieu des apôtres précisément pour
accueillir l'Esprit. C'est le symbole de l'ouverture, de l'Eglise qui attend
la venue de l'Esprit Saint.
Au moment de l'annonce, nous pouvons déjà entrevoir l'attitude d'écoute -
une écoute réelle, une écoute à intérioriser, qui ne dit pas simplement oui,
mais qui assimile la Parole, prend la Parole - à laquelle suit la véritable
obéissance, comme s'il s'agissait d'une Parole intériorisée, c'est-à-dire
devenue Parole en nous et pour nous, presque comme une forme de notre vie.
Cela me semble très beau : voir cette écoute active, c'est-à-dire une écoute
qui attire la Parole de façon à ce qu'elle entre et devienne en nous Parole,
la reflétant et l'acceptant au plus profond du cœur. Ainsi, la Parole
devient incarnation.
Nous le voyons également dans le Magnificat. Nous savons qu'il s'agit d'un
tissu composé de paroles de l'Ancien Testament. Nous voyons que Marie est
réellement une femme d'écoute, qui connaissait dans son cœur l'Ecriture.
Elle ne connaissait pas seulement certains textes, mais elle s'était
tellement identifiée à la Parole que les paroles de l'Ancien Testament
devenaient, synthétisées, comme un chant dans son cœur et sur ses lèvres.
Nous voyons que sa vie était réellement pénétrée par la Parole, elle était
entrée dans la Parole, l'avait assimilée et était devenue vie en elle, se
transformant ensuite à nouveau en Parole de louange et d'annonce de la
grandeur de Dieu.
Il me semble que saint Luc, se référant à Marie, dit au moins trois fois,
peut-être quatre, qu'elle a assimilé et conservé les paroles dans son cœur.
C'était, pour les Pères, le modèle de l'Eglise, le modèle du croyant qui
conserve la Parole, porte en lui la Parole ; non seulement il la lit, mais
il l'interprète avec son esprit pour savoir ce qu'elle a été à cette époque,
quelles sont les questions philologiques. Tout cela est intéressant,
important, mais il est plus important d'écouter la Parole qui doit être
conservée et qui devient Parole en nous, vie en nous et présence du
Seigneur. C'est pourquoi le lien entre mariologie et théologie de la Parole,
dont ont également parlé les pères synodaux, et dont nous parlerons dans
notre document post-synodal, me semble important.
Cela est évident : la Vierge est la parole de l'écoute, la parole
silencieuse, mais également parole de louange, de l'annonce, parce que la
Parole dans l'écoute devient à nouveau chair et devient ainsi présence de la
grandeur de Dieu.
Question 8
Le père Pietro Riggi, salésien a déclaré : « Le Concile Vatican II a
apporté beaucoup de changements très importants dans l'Eglise, mais il n'a
pas aboli ce qui existait déjà. Il me semble que plusieurs prêtres ou
théologiens voudraient faire passer comme l'esprit du Concile ce qui au
contraire n'a rien à voir avec le Concile lui-même. Par exemple, les
indulgences. Il existe le Manuel des indulgences de la Pénitencerie
apostolique; à travers les indulgences, on puise au trésor de l'Eglise et on
peut prier pour les âmes du Purgatoire. Il existe un calendrier liturgique
qui précise quand et comment il est possible d'obtenir les indulgences
plénières, mais de nombreux prêtres n'en parlent plus, empêchant ainsi de
faire arriver des prières importantes aux âmes du Purgatoire. Ensuite, les
bénédictions. Il existe le Manuel des Bénédictions, dans lequel est prévue
la bénédiction de personnes, de lieux, d'objets et même de nourriture. Mais
de nombreux prêtres ne connaissent pas tout cela, et d'autres les
considèrent comme pré-conciliaires, et renvoient ainsi les fidèles qui
demandent ce qui devrait leur revenir de droit.
Les pratiques de piété les plus connues. Les premiers vendredis du mois
n'ont pas été abolis par le Concile Vatican II, mais de nombreux prêtres
n'en parlent plus, ou encore en parlent mal. Aujourd'hui, il existe un
sentiment d'aversion à l'égard de tout cela, car on les considère comme
antiques et nuisibles, comme des choses anciennes et préconciliaires; je
pense au contraire que toutes ces prières et pratiques chrétiennes sont très
actuelles et très importantes, qu'elles doivent être reprises et expliquées
de façon adéquate au Peuple de Dieu, dans un juste équilibre et dans la
vérité complète de Vatican II ».
Réponse de Benoît XVI - Il s'agit de réalités
dont le Concile n'a pas parlé, mais qu'il suppose être des réalités de
l'Eglise. Celles-ci vivent dans l'Eglise et se développent. Ce n'est pas le
moment ici d'entrer dans le vaste thème des indulgences. Paul VI a réformé
ce thème et nous a indiqué le fil pour le comprendre. Je dirais qu'il s'agit
simplement d'un échange de dons, c'est-à-dire de ce qu'il existe de bon dans
l'Eglise, ce qui existe pour tous. Avec cette clé de l'indulgence, nous
pouvons entrer dans cette communion des biens de l'Eglise. Les protestants
s'opposent en affirmant que l'unique trésor est le Christ. Mais pour moi, ce
qu'il y a de merveilleux, c'est que le Christ - qui est réellement plus que
suffisant dans son amour infini, dans sa divinité et dans son humanité -
voulait ajouter, à ce qu'il a fait, également notre pauvreté. Il ne nous
considère pas uniquement comme des objets de sa miséricorde, mais il fait de
nous des sujets de sa miséricorde et de son amour pour Lui, comme si - même
si ce n'est pas de façon quantitative, mais au moins de façon mystérieuse -
il voulait nous ajouter au grand trésor du corps du Christ. Il voulait être
la Tête avec le corps. Et il voulait qu'avec son corps soit complété le
mystère de sa rédemption. Jésus voulait avoir l'Eglise comme son corps, dans
lequel se réalise toute la richesse de ce qu'il a fait. De ce mystère
résulte précisément qu'il existe un thesaurus ecclesiae, que le
corps, comme la tête, donne beaucoup et que nous pouvons recevoir l'un de
l'autre et donner l'un à l'autre.
Et cela vaut également pour les autres choses, par exemple, les vendredis du
sacré Cœur : il s'agit d'une chose très belle dans l'Eglise. Ce ne sont pas
des choses nécessaires, mais qui ont mûri dans la richesse de la méditation
du mystère. Ainsi, le Seigneur nous offre ces possibilités dans l'Eglise. Je
ne pense pas que ce soit ici le lieu d'entrer dans tous les détails. Chacun
peut plus ou moins comprendre ce qui est important ou non ; mais personne ne
devrait mépriser cette richesse, développée au fil des siècles comme un don
et comme une multiplication des lumières dans l'Eglise. La lumière du Christ
est unique. Elle apparaît dans toutes ses tonalités et offre la connaissance
et la richesse de son don, l'interaction entre la tête et le corps,
l'interaction entre les membres, afin que nous puissions être véritablement
ensemble un organisme vivant, dans lequel chacun donne à tous et tous
donnent le Seigneur, qui nous a donné son être tout entier.
(ZF09031006)
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Sources : www.vatican.va
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E.S.M.
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 12.03.2009 -
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