Le pape Benoît XVI confirme son
voyage en Terre Sainte |
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Le 12 février 2009 -
(E.S.M.)
- L’Eglise rejette toute forme d’antisémitisme, a réaffirmé
Benoît XVI en recevant une délégation de la Conférence des organisations
juives américaines.
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Le pape Benoît XVI
Le pape Benoît XVI confirme son
voyage en Terre Sainte
Le 12 février 2009 - Eucharistie Sacrement de la Miséricorde
- Le Pape Benoît XVI a reçu aujourd'hui une délégation de la Conférence des
organisations juives américaines.
L’Eglise rejette toute forme d’antisémitisme, a réaffirmé Benoît XVI en
recevant une délégation de la Conférence des organisations juives
américaines. La haine qui s’est manifestée dans la Shoah, a-t-il dit, a été
un crime contre Dieu et contre l’humanité. Cette page terrible de notre
histoire ne saurait tomber dans l’oubli. Le souvenir d’un tel crime, a
encore affirmé le Pape, doit renforcer les relations ente juifs et chrétiens
et la volonté de guérir les blessures. Benoît XVI a également évoqué sa
visite à
Auschwitz en 2006 et les paroles de condamnation de l’holocauste qu’il y
a prononcées. L’humanité doit récriminer contre la brutalité sauvage
perpétrée à l’égard du peuple juif.
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Le Saint-Père a également ajouté: "Je me prépare
moi aussi à aller en Israël, Terre Sainte pour les chrétiens autant
que pour les juifs, puisque les racines de notre foi s'y rencontrent".
Texte intégral du discours du Saint-Père
Chers amis,
Chers amis, je suis heureux de vous accueillir tous aujourd'hui et je
remercie le rabbin Arthur Schneier et M. Alan Solow des salutations qu'ils
viennent de m'adresser de votre part. Je me souviens bien des différentes
occasions où j'ai pu, au cours de ma visite aux Etats-Unis l'an dernier,
rencontrer certains d'entre vous, à Washington D.C. et à New York. Rabbin
Schneier, vous m'avez aimablement reçu à la synagogue de Park East quelques
heures avant votre célébration de la Pâque. Je suis maintenant heureux
d'avoir la possibilité de vous offrir l'hospitalité ici chez moi. Ces
rencontres nous permettent de manifester notre respect mutuel. Je veux que
vous sachiez que vous êtes très bienvenus ici aujourd'hui, dans la maison de
Pierre, chez le pape.
Je me remémore avec gratitude les différentes occasions que j'ai eues
pendant de nombreuses années de passer du temps en compagnie de mes amis
juifs. Mes visites à vos communautés de Washington et New York, en dépit de
leur brièveté, ont été des expériences d'estime fraternelle et d'amitié
sincère.
Il en fut de même de ma visite à la synagogue de Cologne, la première des
visites de ce type pendant mon pontificat. Cela a été très émouvant pour moi
de passer ces moments avec la communauté juive dans une ville que je connais
si bien, une ville qui a été celle de la première présence juive en
Allemagne, ses racines remontant à l'époque de l'empire romain.
Une année plus tard, le 26 mai 2006, j'ai visité le camp d'extermination
d'Auschwitz-Birkenau. Quelles paroles pourraient transcrire adéquatement une
expérience si profondément émouvante? En franchissant l'entrée de ce lieu
d'horreur, scène de ces souffrances inénarrables, je méditai sur le nombre
incalculable des prisonniers, dont de si nombreux juifs, qui ont foulé la
même allée pour entrer en captivité à Auschwitz et dans tous les autres
camps de prisonniers. Ces enfants d'Abraham, accablés de douleur et
dégradés, avaient peu de choses pour les soutenir sinon la foi dans le Dieu
de leurs pères, une foi que nous, chrétiens, nous partageons avec vous, qui
êtes nos frères et sœurs. Comment seulement commencer à saisir l'énormité de
ce qui a eu lieu dans ces prisons infâmes? La race humaine tout entière
ressent une honte profonde devant la sauvage brutalité qui a été faite à
votre peuple à cette époque-là. Permettez-moi de rappeler ce que j'ai dit en
cette sombre occasion: "Les potentats du Troisième Reich voulaient écraser
le peuple juif tout entier; l'éliminer du nombre des peuples de la terre.
Alors, les paroles du Psaume: ‘On nous massacre tout le jour, on nous traite
en moutons d'abattoir' se vérifièrent de façon terrible".
Notre rencontre a lieu aujourd'hui dans le cadre de votre visite en Italie,
en lien avec votre Mission de leadership annuelle en Israël. Moi aussi, je
me prépare à visiter Israël, un pays qui est saint pour les chrétiens comme
pour les juifs, puisque les racines de notre foi se trouvent là-bas. En
effet, l'Eglise tire sa nourriture de la racine de ce bon olivier, le peuple
d'Israël, sur lequel ont été greffées les branches sauvages des gentils
(cf. Rm 11, 17-24). Depuis les premiers jours du
christianisme, notre identité et chaque aspect de notre vie et de notre
prière ont été intimement liés avec l'antique religion de nos pères dans la
foi.
Les deux mille ans d'histoire des relations entre le judaïsme et l'Eglise
sont passés par beaucoup de phases différentes, certaines étant douloureuses
à rappeler. Maintenant, alors que nous pouvons nous rencontrer dans un
esprit de réconciliation, nous ne devons pas laisser les difficultés du
passé nous empêcher de nous tendre une main amicale. En effet, quelle
famille n'a pas été troublée par des tensions d'une ou l'autre sorte? La
déclaration du concile Vatican II, "Nostra
Aetate", a été une pierre miliaire dans la marche vers la
réconciliation, et a souligné clairement les principes qui ont gouverné
l'approche de l'Eglise pour les relations entre chrétiens et juifs depuis
lors.
L'Eglise s'est engagée de façon profonde et sans équivoque à rejeter tout
antisémitisme et elle continuera à construire des relations bonnes et
durables entre les deux communautés. S'il y a une image particulière qui
englobe cet engagement, c'est le moment où mon bien-aimé prédécesseur
Jean-Paul II, se tint devant le Mur Occidental de Jérusalem, suppliant Dieu
de pardonner toutes les injustices que le peuple juif a dû souffrir. Je fais
maintenant mienne cette prière: "Dieu de nos pères, tu as choisi Abraham
et sa descendance pour que ton Nom soit apporté aux peuples: nous sommes
profondément attristés par le comportement de ceux qui, au cours de
l'histoire, les ont fait souffrir, eux qui sont tes fils, et, en te
demandant pardon, nous voulons nous engager à vivre une fraternité
authentique avec le peuple de l'alliance" (26 mars
2000).
La haine et le mépris pour des hommes, des femmes et des enfants qui ont
été manifestés dans la Shoah a été un crime contre Dieu et contre
l'humanité. Cela doit être clair pour chacun, spécialement ceux qui se
réclament de la tradition des Saintes Ecritures, selon lesquelles chaque
être humain est créé à l'image et à la ressemblance de Dieu
(Gn 1, 26-27). Il est indiscutable que toute
négation ou toute minimisation de ce crime terrible est intolérable et en
même temps inacceptable. Récemment, lors d'une
audience publique, j'ai réaffirmé que la Shoah doit être "un
avertissement pour tous contre l'oubli, la négation ou le réductionnisme,
parce que la violence commise contre un seul être humain est une violence
contre tous" (28 janvier 2009).
Ce terrible chapitre de notre histoire ne doit jamais être oublié. Le
souvenir – on le dit à juste titre – est une mémoire du futur, un
avertissement pour nous pour l'avenir, et une injonction à viser la
réconciliation. Se souvenir, c'est faire tout ce qui est en notre pouvoir
pour empêcher tout retour d'une telle catastrophe à l'intérieur de la
famille humaine, en construisant des ponts d'amitié durable. Je prie avec
ferveur pour que la mémoire de ce crime épouvantable fortifie notre
détermination à guérir les blessures qui ont trop longtemps souillé les
relations entre chrétiens et juifs. Je désire de tout cœur que l'amitié dont
nous jouissons actuellement se fortifie encore davantage de façon à ce que
l'engagement irrévocable de l'Eglise à des relations respectueuses et
harmonieuses avec le peuple de l'Alliance porte des fruits en abondance.
Texte original du
discours du Saint Père
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Sources : Sandro Magister
-
E.S.M.
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 12.02.2009 -
T/Benoit XVI |