Ière Congrégation générale du Synode
des évêques : Rapport de S.B. Anthonios Naguib |
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Le 11 octobre 2010
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(E.S.M.)
- Après la pause, est intervenu S. B. Antonios NAGUIB, Patriarche
d’Alexandrie des
Coptes
(RÉPUBLIQUE
ARABE D’ÉGYPTE),
pour le Rapport
avant le débat
général du
Rapporteur
général.
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S. B. Antonios NAGUIB,
Patriarche d’Alexandrie des Coptes
Ière Congrégation générale du Synode
des évêques : Rapport de S.B. Anthonios Naguib
Le 11 octobre 2010 - Eucharistie
Sacrement de la Miséricorde
- Après la pause, est intervenu S. B. Antonios NAGUIB, Patriarche
d’Alexandrie des Coptes (RÉPUBLIQUE ARABE D’ÉGYPTE), pour le Rapport avant
le débat général du Rapporteur général.
La Deuxième Congrégation générale, au cours de laquelle débuteront les
interventions en salle, aura lieu dans l’après-midi d’aujourd’hui, 11
octobre 2010 à 16h30.
RAPPORT AVANT LE DÉBAT GÉNÉRAL DU RAPPORTEUR GÉNÉRAL, S. B. ANTONIOS NAGUIB,
PATRIARCHE D’ALEXANDRIE DES COPTES (RÉPUBLIQUE ARABE D'ÉGYPTE)
Très Saint-Père,
Éminences, Béatitudes, Excellences,
Frères Délégués des Églises Sœurs
et des Communautés Ecclésiales,
Chers Sœurs et frères, invités et experts,
Je remercie tout d’abord Sa Sainteté le Pape de m’avoir nommé à cette charge
de Rapporteur Général de l’Assemblée. C’est la première fois que j’assume
une telle charge imposante. Je tâcherai de l’accomplir de mon mieux,
comptant sur l’aide du Seigneur et sur votre indulgence.
Avant- Propos
Saint Luc rapporte dans les Actes que Jésus, au moment de quitter les siens,
leur donna cette consigne: «vous allez recevoir une puissance, celle du
Saint-Esprit qui viendra sur vous ; vous serez alors mes témoins à
Jérusalem, dans toute la Judée et la Samarie, et jusqu'aux extrémités de la
terre» (Ac 1, 8).
Les Apôtres réalisèrent cette mission dès qu’ils reçurent le Saint-Esprit,
et se mirent à annoncer sans peur la Bonne Nouvelle de la vie, de la mort et
de la résurrection du Seigneur (cf. Ac 2, 32). Le fruit de la première
annonce de Pierre fut la conversion et le baptême d’environ trois mille
personnes, de nombreux autres suivirent. Leur vie se transforma
radicalement. « La multitude des croyants n'avait qu'un cœur et qu'une âme.
Nul ne disait sien ce qui lui appartenait, mais entre eux tout était commun.
» (Ac 4, 32).
Ce sont ces évènements fondateurs qui inspirèrent le thème et les objectifs
de notre Assemblée Spéciale pour le Moyen-Orient du Synode des Évêques :
Communion et témoignage, témoignage communautaire et personnel, émanant
d’une vie ancrée dans le Christ et vivifiée par l’Esprit Esprit. Cet exemple
de l’Église des Apôtres a toujours été le modèle de l’Église à travers les
siècles. Notre Assemblée synodale voudrait nous aider à revenir à cet idéal,
pour une révision de vie qui nous donne un nouvel élan et une nouvelle
vitalité, qui nous purifient, nous renouvellent, et nous fortifient.
C’est de la main du Saint-Père personnellement que nous avons reçu l’Instrumentum
laboris de la présente Assemblée spéciale, au cours de sa visite Apostolique
à Chypre, exprimant par là son souci particulier pour nos Églises. La
Concélébration Eucharistique solennelle, présidée par Sa Sainteté hier matin
est le meilleur gage de la bénédiction divine de cette Assemblée. Assurés de
ce soutien, et comptant sur l’aide et l’accompagnement de la Sainte Vierge,
nous entreprenons nos travaux avec confiance.
Introduction
Nous avons tous accueilli l’annonce de cette Assemblée Spéciale du Synode
des Évêques avec beaucoup de joie, d’enthousiasme, de gratitude et de
ferveur. Nous y avons vu de la part du Saint-Père l’accueil paternel et
compréhensif d’un vœu qui nous était très cher, et le souci particulier de
l’Évêque de Rome pour nos Églises, en tant que Pasteur Suprême de l’Église
Catholique. Nous avions déjà senti cette attention spéciale dans plusieurs
occasions, et fréquemment dans les discours et les homélies de Sa Sainteté.
Nous l’avons touchée tout particulièrement dans ses Voyages Apostoliques en
Turquie (2006), puis en Jordanie, Israël et Palestine (2009), et tout
récemment à Chypre (2010). Mais la présence actuelle du Saint-Père au milieu
de nous vient nous apporter l’amour, la solidarité, la prière et le soutien
du Successeur de Pierre, du Saint-Siège et de toute l’Église.
Aussitôt après que le Saint-Père annonça l’évènement, le 19 septembre 2009,
la Secrétairerie Générale du Synode des Évêques avec le Conseil pré-synodal
pour le Moyen-Orient prépara tout d’abord le texte des Lineamenta puis celui
de l’Instrumentum laboris. Celui-ci se base en premier lieu sur l’Écriture
Sainte, et se réfère principalement aux documents du Concile Œcuménique
Vatican II, au Code des Canons des Églises Orientales, et au Code de Droit
Canonique. Une attention spéciale est accordée aussi aux dix Lettres
Pastorales du Conseil des Patriarches Catholiques d’Orient. Je crois que ce
travail fut mené à bonne fin, malgré la hâte imposée par le très peu de
temps disponible.
Je considère utile d’indiquer les points suivants à approfondir lors de nos
travaux, en référence à l’Instrumentum laboris.
A. BUT DU SYNODE (3-6)
Le double objectif du Synode fut bien perçu et apprécié par nos Églises :
1) Confirmer et renforcer les chrétiens dans leur identité, grâce à la
Parole de Dieu et aux Sacrements.
2) Raviver la communion ecclésiale entre les Églises sui iuris, afin
qu’elles puissent offrir un témoignage de vie authentique et efficace. Dans
notre contexte de vie, la dimension œcuménique, le dialogue interreligieux,
et l’aspect missionnaire font partie intégrante de ce témoignage.
Le document insiste sur la nécessité et l’importance que les Pères Synodaux
fournissent aux chrétiens de nos pays les raisons de leur présence, pour les
confirmer dans leur mission d’être et de rester des témoins authentiques du
Christ ressuscité dans chacun de leurs pays. Au milieu des conditions de vie
parfois très difficiles, mais aussi promettantes, ils sont l’icône visible
du Christ, l’incarnation vivante de Son Église, et le canal actuel de
l’action de l’Esprit Saint.
B. RÉFLEXION GUIDÉE PAR l’ÉCRITURE SAINTE (7-12)
Nous nous sentons fiers d’appartenir à des terres où des hommes inspirés par
l’Esprit Saint ont écrit les Saints Livres dans quelques-unes nos langues.
Mais ceci nous impose aussi des obligations exigeantes. L’Écriture Sainte
doit être l’âme de notre vie religieuse et de notre témoignage, et ceci
communautairement ainsi qu’individuellement. La sainte Liturgie constitue le
centre et le point culminant de notre vie ecclésiale. Nous y célébrons et
écoutons régulièrement la Parole de Dieu. À la lumière de la Sainte Bible,
lue, priée et méditée en Église, en petit groupe, aussi bien que
personnellement, nous devons chercher et trouver les réponses au sens de
notre présence, de notre communion et de notre témoignage, adaptées au
contexte et aux défis des circonstances toujours nouvelles.
Le document attire l’attention sur l’insuffisance de répondre à la grande
soif qu’ont nos fidèles de la Parole de Dieu, de sa compréhension et de son
implantation dans leurs cœurs et dans leurs vies. Des initiatives adaptées
et suffisantes devraient être pensées, lancées, encouragées et soutenues, en
utilisant aussi les médias modernes. Les personnes qui, en vertu de leur
vocation, sont en contact plus direct avec la Parole de Dieu, sont tenues à
un engagement de témoignage et d’intercession pour le peuple de Dieu. La
mémorisation de textes est toujours efficace et fructueuse.
« L’histoire du Salut » est à mettre en évidence dans l’exégèse et la
présentation du sens des Écritures. Elle révèle l’unique plan divin qui se
réalise dans le temps, dans un lien étroit entre l’Ancien et le Nouveau
Testament, et trouve son centre et son sommet dans le Christ. Étant le Livre
de la communauté chrétienne, le texte biblique ne peut être correctement
interprété qu’en son sein. La Tradition et l’enseignement de l’Église,
surtout dans nos pays d’Orient, sont donc une référence incontournable de la
compréhension et de l’interprétation de la Bible.
La Parole de Dieu est la source de la théologie, de la morale, de la
spiritualité et de la vitalité apostolique et missionnaire. Elle illumine la
vie, la transforme, la guide et l’affermit. Quelques personnes ignorantes ou
malintentionnées utilisent la Bible comme livre de recettes ou de pratiques
superstitieuses. À nous d’éduquer nos fidèles à ne pas y donner crédit. La
Parole de Dieu illumine aussi les choix communautaires et personnels, pour
répondre aux défis de la vie, inspirer le dialogue œcuménique et
interreligieux, et orienter l’engagement politique. Elle devrait donc être
la référence des chrétiens dans l’éducation et le témoignage. Elle aidera
ainsi les hommes de bonne volonté à trouver des pistes à leur recherche de
Dieu.
I. L’ÉGLISE CATHOLIQUE AU MOYEN-ORIENT
A. SITUATION DES CHRÉTIENS AU MOYEN-ORIENT
1. Bref regard historique : unité dans la multiplicité (13-18)
La connaissance de l’histoire du christianisme au Moyen-Orient est
importante pour nous-mêmes, ainsi que pour le reste du monde chrétien. Sur
ces terres Dieu a choisi et guidé les Patriarches, Moïse et le peuple de
l’Ancienne Alliance. Il a parlé à travers des Prophètes, des juges, des
rois, et des femmes de foi. En la plénitude des temps, Jésus-Christ, le
Sauveur, s’y incarna, vécut, choisit et forma ses disciples, et y accomplit
son œuvre de salut. L’Église de Jérusalem, née le jour de la Pentecôte, fut
la source de toutes les Églises particulières, qui continuèrent et
continuent à travers le temps l’œuvre du Christ, par l’action de l’Esprit
Saint, sous la guide du Pape, successeur de Pierre.
Après des petits conflits au début de sa marche, l’Église connut des
divisions successives aux Conciles d’Éphèse (431), et de Chalcédoine (451).
Ainsi naquirent l’«Église apostolique assyrienne d’Orient», et les «Églises
orthodoxes orientales» : copte, syriaque et arménienne. Au XI ème siècle, il
y eut la grande scission entre Constantinople et Rome. Ces divisions ont eu
lieu autour de questions théologiques, mais les motifs politico-culturels
ont joué le rôle principal. Les études historiques et théologiques ont la
charge de mieux illustrer ces périodes et évènements tragiques, pour aider
au dialogue œcuménique.
Fruits amers du passé, toutes ces divisions existent aujourd’hui encore dans
nos pays. Grâce à Dieu que l’Esprit travaille les Églises pour que se
réalise la prière du Christ : « Qu’ils soient un en nous, eux aussi, afin
que le monde croie que tu m’as envoyé » (Jn 17, 21).
2. Apostolicité et vocation missionnaire (19-23)
Nos Églises, bénies par la présence du Christ et des Apôtres, ont été le
berceau du christianisme et des premières générations chrétiennes. C’est
pourquoi elles ont la vocation propre d’y maintenir vive la mémoire des
origines, de renforcer la foi de ses fidèles, et de vivifier en eux l’esprit
de l’Évangile, pour qu’il guide leur vie et leurs rapports avec les autres,
chrétiens et non chrétiens.
D’origine apostolique, nos Églises ont à leur tour la mission particulière
de coopérer à l’annonce de l’Évangile. L’étude de l’histoire missionnaire de
nos Églises aiderait à stimuler cet élan évangélique, qui avait caractérisé
nos origines. « L’être missionnaire » est un devoir gratuit qui s’impose à
nous, en tant qu’Églises enracinées dans les origines, et en raison de notre
patrimoine si riche et si varié. Ce que nous avons reçu, nous avons à en
faire bénéficier ceux qui en sont privés. Nos Églises doivent s’appliquer à
vivifier en elles l’élan évangélique missionnaire.
Cette ouverture à l’action de l’Esprit nous aidera à partager avec nos très
nombreux concitoyens la richesse de l’amour et la lumière de l’espérance qui
sont en nous (cf. Rm 5, 5). De fait « Nous sommes, au milieu de la société
où nous vivons, un signe de la présence de Dieu dans notre monde. Cela nous
invite à être ‘avec’, ‘dans’, et ‘pour’ la société où nous vivons. C’est une
requête essentielle de notre foi, de notre vocation et de notre mission
».[1] « L’Église ne se mesure pas statistiquement par des chiffres, mais par
la conscience vive que ses fils ont de leur vocation et de leur mission
».[2]
Pour assurer l’avenir de nos Communautés, les Pasteurs doivent accorder une
attention spéciale à la pastorale des vocations, par des moyens adaptés et
efficaces, surtout auprès des jeunes et des familles. Grâce à Dieu, nos
Églises ont des vocations, mais quelques diocèses ou éparchies en manquent
sérieusement. Peut-être devons nous commencer à vivre « l’être missionnaire
» entre nos éparchies/diocèses, et entre nos Églises de la région. L’exemple
de prêtres, de religieux et de religieuses, pieux, heureux, épanouis et
unis, est le meilleur moyen d’attirer les jeunes à la consécration totale à
Dieu. Ce Synode pourrait être l’occasion de réviser le style, les méthodes
et les programmes dans les séminaires et les maisons de formation.
La coordination et l’entraide entre les congrégations, les ordres religieux
et les Évêques, aide à susciter des vocations. Il faudra trouver aussi des
moyens appropriés pour soutenir et renforcer les congrégations et les
instituts de vie consacrée. La vie contemplative doit être encouragée là où
elle existe. Par la prière, nous pouvons préparer le terrain à l’action de
l’Esprit pour la susciter là où elle n’existe pas. Les Ordres existant dans
nos pays pourraient prendre l’initiative d’établir des communautés dans
d’autres lieux ou pays de la région.
3. Rôle des chrétiens dans la société, malgré leur petit nombre (24-31)
Nos sociétés, malgré leurs différences, ont des caractéristiques communes :
l’attachement à la tradition, le mode de vie traditionnelle, le
confessionnalisme et la différentiation sur la base de la religion. Ces
facteurs peuvent rapprocher et unifier, mais aussi écarter et diviser. Les
chrétiens sont dans leurs pays des «citoyens natifs», membres de plein droit
de leur communauté civile. Ils sont chez eux, et souvent de très longue
date. Leur présence et leur participation à la vie du pays sont une richesse
précieuse, à protéger et à maintenir. Une laïcité positive permettrait à
l’Église de donner un apport efficace et fructueux, et aiderait à renforcer
la citoyenneté de tous les membres du pays, sur la base de l’égalité et de
la démocratie.
Dans son action pastorale, culturelle et sociale, l’Église a besoin de plus
et de mieux utiliser la technologie et les moyens modernes de communication.
Des cadres spécialisés sont à former dans ce but. Les chrétiens orientaux
doivent s’engager pour le bien commun, dans tous ses aspects, comme ils
l’ont toujours fait. Ils peuvent aider à créer des conditions sociales qui
favorisent le développement de la personnalité et de la société, en
collaboration avec les efforts des autorités politiques. Malgré qu’ils
soient des faibles minorités, leur dynamisme est rayonnant et apprécié. Ils
ont besoin d’être soutenus et encouragés à maintenir cette attitude, même
dans les circonstances difficiles. L’affermissement de leur vie de foi,
ainsi que du lien social et de la solidarité entre eux les aideraient
beaucoup, sans repli sur soi dans une attitude de ghetto.
Par la présentation de la Doctrine sociale de l’Église, nos communautés
offrent un apport valable pour la construction de la société. La promotion
de la famille et la défense de la vie devraient occuper une place principale
dans l’enseignement, et la mission de nos Églises. L’éducation est un
domaine privilégié de notre action et un investissement majeur. Dans la
mesure du possible, nos écoles pourraient aider davantage les moins
favorisés. Par ses activités sociales, sanitaires, et caritatives,
accessibles à tous les membres de la société, elles collaborent visiblement
au bien commun. Ceci est possible grâce à la générosité des Églises locales,
et la charité de l’Église universelle. Pour assurer sa crédibilité
évangélique, l’Église doit prendre les moyens pour garantir la transparence
dans la gestion de l’argent, en distinguant clairement ce qui lui appartient
et ce qui est propre au personnel de l’Église. Des structures appropriées
sont requises en vue de cela.
B.LES DÉFIS AUXQUELS SONT CONFRONTÉS LES CHRÉTIENS
1. Les conflits politiques dans la région (32-35)
Les situations politico-sociales de nos pays ont leur répercussion directe
sur les chrétiens, qui en sentent plus fortement les conséquences négatives.
Dans les Territoires Palestiniens la vie est très difficile, et parfois
insoutenable. La position des chrétiens arabes est très délicate. Tout en
condamnant la violence d’où elle vient, et en appelant à une solution juste
et durable du conflit israélo-palestinien, nous exprimons notre solidarité
avec le peuple palestinien, dont la situation actuelle favorise le
fondamentalisme. L’écoute de la voix des chrétiens du lieu pourra mieux
aider à comprendre la situation. Le statut de Jérusalem devrait tenir compte
de son importance pour les trois religions : chrétienne, musulmane et juive.
Il est regrettable que la politique mondiale ne tienne pas suffisamment
compte de la tragique situation des chrétiens de l’Irak, qui sont la
principale victime de la guerre et de ses suites. Au Liban, une majeure
unité entre les chrétiens aiderait à assurer une majeure stabilité dans le
pays. En Égypte, les Églises gagneraient beaucoup à coordonner leurs efforts
en vue d’affermir leurs fidèles dans la foi, et de réaliser des œuvres
communes pour le bien du pays. Selon les possibilités disponibles dans
chaque pays, les chrétiens ont à favoriser la démocratie, la justice et la
paix, et la laïcité positive dans la distinction entre religion et État, et
le respect de chaque religion. Une attitude d’engagement positif dans la
société est la réponse constructive et pour la société et pour l’Église.
2. Liberté de religion et de conscience (36-40)
Les droits humains sont la base qui garantit le bien de la personne humaine
intégrale, critère de tout système politique. Ceci découle de l’ordre de la
création elle-même. Celui qui ne respecte pas la créature de Dieu selon
l’ordre établi par Lui, ne respecte pas le Créateur. La promotion des droits
humains ont besoin de paix, justice et stabilité.
La liberté religieuse est une composante essentielle des droits de l’homme.
La liberté de culte n’est qu’un aspect de la liberté religieuse. Dans la
plupart de nos pays, elle est garantie par les constitutions. Mais même là,
dans quelques pays, certaines lois ou pratiques en limitent l’application.
L’autre aspect est la liberté de conscience, basée sur le libre choix de la
personne. Son absence entrave le choix libre de ceux qui auraient voulu
adhérer à l’Évangile, qui craignent aussi des mesures de vexation pour
eux-mêmes et pour leurs familles. Elle ne peut exister et se développer que
dans la mesure de la croissance du respect des droits de l’homme dans leur
totalité et leur intégralité.
L’éducation dans ce sens est un apport précieux au progrès culturel du pays,
pour plus de justice et d’égalité devant le droit. L’Église catholique
condamne fermement tout prosélytisme. Il serait bon de discuter sereinement
ces questions dans les structures et les instances de dialogue,
principalement à l’intérieur de chaque pays. Les nombreux instituts
d’éducation dont disposent nos Églises sont un moyen privilégié pour
favoriser cette éducation. Les centres hospitaliers et de services sociaux
constituent eux aussi un témoignage éloquent de l’amour du prochain, sans
distinction ni discrimination aucune. La valorisation des journées, des
évènements et des célébrations locales et internationales dédiés à ces
thèmes, aident à diffuser et à renforcer cette culture. Les mass-médias sont
à utiliser pour propager cet esprit.
3. Les chrétiens et l’évolution de l’Islam contemporain (41-42)
À partir des années 1970, nous constatons dans la région la montée de
l’Islam politique, qui comprend différents courants religieux. Il affecte la
situation des chrétiens, surtout dans le monde arabe. Il veut imposer un
mode de vie islamique à tous les citoyens, quelques fois par la violence. Il
constitue donc une menace pour tous, et nous devons ensemble affronter ces
courants extrémistes.
4. L’émigration (43-48)
L’émigration au Moyen-Orient commença vers la fin du XIXème siècle, pour des
causes politiques et économiques. Les conflits religieux ont été
déterminants dans quelques périodes tragiques. Actuellement l’émigration
s’est accentuée dans nos pays. Les causes principales sont le conflit
israélo-palestinien, la guerre de l’Irak, les situations politiques et
économiques, la montée du fondamentalisme musulman, et la restriction des
libertés et de l’égalité. Les jeunes, les personnes instruites, et les gens
aisés, sont les plus nombreux à partir, privant l’Église et le pays des
ressources les plus valables.
Il revient aux responsables politiques d’affermir la paix, la démocratie et
le développement, pour favoriser un climat de stabilité et de confiance. Les
chrétiens, avec toutes les personnes de bonne volonté, sont appelés à
s’engager positivement à la réalisation de cet objectif. Une plus grande
sensibilisation des Instances internationales au devoir de contribuer au
développement de nos pays aiderait beaucoup dans cette ligne. Les Églises
particulières d’Occident pourraient avoir leur influence bénéfique et
efficace dans cette action. Les Pasteurs devraient rendre les fidèles plus
conscients de leur rôle historique. Ils sont porteurs du message du Christ à
leur pays, même dans les difficultés et les persécutions. Leur absence
effectuerait gravement l’avenir. Il est important d’éviter tout discours
défaitiste, ou d’encourager l’émigration comme option préférentielle.
D’autre part, l’émigration constitue un soutien notable aux pays et aux
Églises. L’Église du pays d’origine doit trouver les moyens de maintenir des
liens étroits avec ses fidèles émigrés, et assurer leur assistance
spirituelle. Il est indispensable d’assurer la Liturgie, dans leur rite, aux
fidèles des Églises orientales qui se trouvent dans un territoire latin. La
liquidation des propriétés dans la patrie est fortement regrettable. La
conservation ou l’acquisition de biens fonciers encouragerait à y retourner.
Les communautés de la Diaspora ont le rôle d’encourager et de consolider la
présence chrétienne en Orient, en vue de renforcer son témoignage et de
soutenir ses causes, pour le bien du pays. Une pastorale appropriée doit
prendre soin de l’émigration à l’intérieur du pays.
5. L’immigration chrétienne internationale au Moyen-Orient (49-50)
Les pays du Moyen-Orient connaissent un nouveau phénomène important :
l’accueil de très nombreux travailleurs immigrés Africains et Asiatiques,
dont la majorité sont des femmes. Souvent ils sont affrontés à des
situations d’injustice et d’abus, et d’infractions aux lois et aux
conventions internationales. Nos Églises doivent faire un effort plus
important pour les aider, par l’accueil et par l’accompagnement religieux et
social. Ils ont besoin d’une pastorale appropriée, dans une action
coordonnée entre les Évêques, les Congrégations religieuses, et les
Organisations sociales et de bienfaisance.
C. RÉPONSES DES CHRÉTIENS DANS LEUR VIE QUOTIDIENNE
(51-53)
Le témoignage chrétien à tous les niveaux est la réponse principale dans les
circonstances où ils vivent. Dès les origines, la vie monastique y occupe
une place importante. La vie contemplative orante a aussi sa mission
d’intercession pour l’Église et la société.
Le perfectionnement du témoignage chrétien, en suivant toujours plus
Jésus-Christ, est une exigence requise à tous les niveaux : clergé ; Ordres,
Congrégations, Instituts et Sociétés de vie apostolique ; aussi bien que
laïcs, selon la vocation propre à chacun. La formation du clergé et des
fidèles, les homélies, et la catéchèse doivent approfondir et renforcer le
sens de la foi, et la conscience du rôle et de la mission dans la société,
comme traduction et témoignage de cette foi. Un renouveau ecclésial est à
réaliser : conversion et purification, approfondissement spirituel,
détermination des priorités de la vie et de la mission.
Un effort spécial doit être accordé à découvrir et à former les ‘cadres’
nécessaires à tous les niveaux. Ils doivent être un modèle de témoignage,
pour soutenir et encourager leurs frères et sœurs surtout dans les temps
difficiles. Il est opportun aussi de former des cadres pour la présentation
du Christianisme, soit aux chrétiens peu en contact avec l’Église ou loin
d’elle, soit aux non-chrétiens. La qualité des cadres est plus importante
que le nombre. La formation permanente est indispensable. Une attention
particulière doit être accordée aux jeunes, force du présent et espérance de
l’avenir. Les chrétiens doivent être encouragés à s’engager dans les
institutions publiques pour la construction de la cité.
II. LA COMMUNION ECCLÉSIALE
La diversité dans l’Église Catholique, loin de nuire à son unité, la met en
valeur. Le mystère de la Sainte Trinité est le fondement de la communion
chrétienne. L’Église est mystère et sacrement de communion. L’amour est au
centre de cette réalité : « Voici mon commandement: aimez-vous les uns les
autres comme je vous ai aimés » (Jn 15, 12). Confrontés continuellement aux
défis du pluralisme, nous sommes appelés à une conversion constante pour
passer de la mentalité du confessionnalisme à un sens authentique d’Église.
A. COMMUNION DANS L’ÉGLISE CATHOLIQUE ET ENTRE LES
DIVERSES ÉGLISES (55-56)
Les signes principaux qui manifestent la communion dans l’Église catholique
sont : le Baptême, l’Eucharistie, et la communion avec l’Évêque de Rome,
Coryphée des Apôtres (hâmat ar-Rusul). Le C.C.E.O. réglemente les aspects
canoniques de cette communion, accompagnée et assistée par la Congrégation
pour les Églises Orientales et les divers Dicastères romains.
Entre les Églises catholiques au Moyen-Orient, la communion est manifestée
par le Conseil des Patriarches Catholiques d’Orient (C.P.C.O.). Leurs
lettres pastorales sont des documents de grande valeur et de grande
actualité. Dans chaque pays, la communion est renforcée par l’Assemblée des
Patriarches et des Évêques ou par la Conférence épiscopale. Dans un esprit
de fraternité et de coopération, elle étudie les problèmes communs, donne
des directives pour affermir le témoignage chrétien, et coordonne les
actions pastorales. Il est souhaitable qu’une Assemblée régionale rassemble
l’Épiscopat du Moyen-Orient, à un rythme périodique à déterminer par le
Conseil des Patriarches Catholiques d’Orient. Même si les Églises sui iuris
sont ouvertes à tous les fidèles catholiques, il faut cependant
soigneusement éviter de les éloigner de leur Église d’origine.
Il est opportun de souligner aussi les relations entre nos Églises d’Orient
et l’Église de la tradition latine (« Église d’Occident »). Nous avons
besoin les uns des autres. Nous avons besoin de leur prière, de leur
solidarité, et de leur longue et riche expérience spirituelle, théologique
et culturelle. Eux aussi ont besoin de nos prières, de notre exemple de
fidélité à notre riche et varié patrimoine des origines, et à notre unité
dans la variété et la multiplicité. « Le trésor antique et vivant des
traditions des Églises orientales enrichit l’Église universelle, et ne
devrait jamais être compris comme des réalités à préserver seulement »[3] La
communion entre Églises ne signifie point uniformité, mais amour réciproque
et échange de dons.
B. COMMUNION ENTRE ÉVÊQUYES, CLERGÉ ET FIDÈLES (57-62)
Dans une même Église, la communion se réalise sur le modèle de la communion
avec l’Église universelle et l’Évêque de Rome. Dans l’Église Patriarcale,
elle s’exprime par le Synode des Évêques autour du Patriarche, Père et Chef
de son Église. Dans l’Éparchie, elle se fait autour de l’Évêque, qui doit
veiller à l’harmonie de l’ensemble. Des structures de travail d’ensemble et
de coordination pastorale aideront à renforcer la communion. Elle ne peut se
réaliser que sur la base des moyens spirituels, notamment la prière,
l'Eucharistie, et la Parole de Dieu. Les Pasteurs, les personnes consacrées,
les animateurs et responsables diocésains et paroissiaux, ont la lourde
responsabilité d’être exemple et modèle pour les autres. Ce Synode nous
donne l’occasion d’une sérieuse révision de vie, en vue d’une conversion
effective. Son thème est éclairé par le modèle de la communauté chrétienne
primitive : « La multitude des croyants n’avaient qu’un cœur et qu’une âme
».
La participation des fidèles laïcs à la vie et à la mission de l’Église est
un postulat indispensable de la communion. Les structures apparentes peuvent
masquer une passivité, ou un rôle purement exécutif. Les laïcs devraient
effectivement participer dans la réflexion, la décision et l’exécution. En
union avec les Pasteurs, leurs initiatives pastorales valables et positives
sont à encourager, ainsi que leur engagement dans la société. La place et le
rôle de la femme, religieuse et laïque, dans l’Église sont à valoriser et à
élargir. Les Conseils pastoraux, paroissiaux, diocésains, et nationaux,
doivent être valorisés. Les Associations et Mouvements internationaux
doivent davantage s’adapter à la mentalité, aux traditions, à la culture et
à la langue de l’Église et du pays qui les accueillent, et œuvrer en étroite
coordination avec l’Évêque du lieu. L’intégration dans la tradition
orientale est grandement recommandable. Ceci s’applique aussi aux
Congrégations religieuses d’origine occidentale.
III. LE TÉMOIGNAGE CHRÉTIEN
A. TÉMOIGNER DANS L’ÉGLISE : LA CATÉCHÈSE
1. Une catéchèse pour aujourd’hui, par des fidèles bien préparés (62-64)
Être chrétiens signifie être témoins du Christ, vivifiés et guidés par
l’Esprit Saint. L’Église existe pour rendre témoignage à son Seigneur. C’est
son annonce principale. Ce témoignage se transmet à travers l’exemple, les
œuvres, et la catéchèse, surtout l’initiation à la foi et aux sacrements.
Elle doit s’adresser à tous les groupes d’âge, les enfants, les jeunes et
les adultes. Après une bonne préparation, des jeunes peuvent être de bons
catéchistes pour les autres jeunes. Des parents bien préparés participeront
à l’activité catéchétique dans la famille et dans la paroisse. Les écoles
catholiques, les associations et les mouvements apostoliques sont des lieux
privilégiés pour l’enseignement de la foi.
La présence et l’assistance d’un directeur spirituel auprès des jeunes, et
des autres groupes d’âge, sont une aide précieuse à la formation religieuse,
favorisant l’application de la foi à la vie concrète. Dans les paroisses,
les institutions éducatives et culturelles, la formation religieuse aura une
place opportune, et tiendra compte des véritables problèmes et défis
actuels. Il faudra assurer une bonne formation des éducateurs de la foi.
Sans le témoignage de leur vie, l’action des catéchistes restera stérile.
Ils sont avant tout des témoins de l’Évangile. La catéchèse doit aussi
promouvoir les valeurs morales et sociales, le respect de l’autre, la
culture de la paix et de la non-violence, ainsi que l’engagement pour la
justice et l’environnement. La Doctrine Sociale de l’Église, peu présente,
est partie intégrante de la formation de la foi.
2. Méthodes de catéchèse (65-69)
L’action catéchétique ne peut pas se limiter aujourd’hui à la seule
transmission orale. Les moyens actifs sont indispensables. Les enfants et
les jeunes aiment l’action en groupes : liturgiques, sportifs, chorales,
scouts, et autres. Ils seraient à former là où ils n’existent pas. Mais il
faut se garder qu’elles ne se transforment en simple activité sociale,
privée d’espace pour la formation de la foi.
Les nouveaux médias sont très efficaces pour annoncer l’Évangile et en
témoigner. Nos Églises ont besoin de personnes spécialisées dans ces
domaines. Peut-être pourrions-nous aider les plus doués à s’y former, et les
engager ensuite dans ce travail. Au Liban, «La Voix de la Charité» (Sawt al-Mahabba),
et surtout TéléLumière/Noursat, rendent un grand service aux chrétiens de
notre région, et arrivent aux autres continents. D’autres pays ont entrepris
des initiatives semblables. Tous ont besoin de soutien et d’encouragement.
La catéchèse doit prendre en considération le contexte conflictuel des pays
de la région. Elle doit affermir les fidèles dans la foi, et les former à
vivre le commandement de l’amour, et à être artisans de paix, de justice et
de pardon. L’engagement dans la vie publique est un devoir qu’imposent le
témoignage et la mission d’édifier le Royaume de Dieu. Tout ceci requiert la
formation à dépasser le confessionnalisme, le sectarisme, et les hostilités
internes, pour voir le visage de Dieu dans chaque personne, et collaborer
ensemble à construire un avenir de paix, de stabilité et de bien-être.
B. UNE LITURGIE RENOUVELÉE ET FIDÈLE À LA TRADITION
(70-75)
La liturgie « est le sommet vers lequel tend l’action de l’Église, et en
même temps la source d’où découle toute sa vertu ».[4] Dans nos Églises
orientales, la Divine Liturgie est au centre de la vie religieuse. Elle joue
un rôle important à garder l’identité chrétienne, à renforcer l’appartenance
à l’Église, à vivifier la vie de foi, et à susciter l’attention de ceux qui
sont loin, et même de ceux qui ne croient pas. Elle constitue donc une
annonce et un témoignage importants d’une Église qui prie, et non seulement
qui agit.
Le renouvellement de la liturgie est beaucoup désiré. Tout en restant
enraciné dans la tradition, il tiendra compte de la sensibilité moderne, et
des besoins spirituels et pastoraux actuels. Une commission d’experts est
nécessaire pour un travail de réforme liturgique. Il s’avère aussi
nécessaire d’adapter les textes liturgiques dans les célébrations des
enfants et des jeunes, en s’inspirant toujours du patrimoine propre. Un
groupe interdisciplinaire d’experts est nécessaire pour ce travail. Le
renouvellement liturgique est demandé aussi pour les prières dévotionnelles.
Dans tout ce travail d’adaptation et de réforme, il faudra tenir compte de
la dimension œcuménique. L’épineux problème de la communicatio in sacris
nécessite une étude spéciale.
C. L’ŒCUMÉNISME (76-84)
« Qu’ils soient un … afin que le monde croit » (Jn 17, 21). Cette prière du
Christ doit être continuée par Ses disciples en tout temps. La division des
chrétiens s’oppose à la volonté du Christ, constitue un scandale, et fait
obstacle à l’annonce et au témoignage. La mission et l’œcuménisme sont
étroitement liés. Les Églises catholiques et orthodoxes ont beaucoup en
commun, au point que les Papes Paul VI, Jean-Paul II et Benoît XVI parlent
de ‘communion à peu près complète’. Ceci est à mettre en relief plus que les
différences. Le Baptême est le fondement des rapports avec les autres
Églises et Communautés ecclésiales, rendant possibles et nécessaires de
nombreuses actions et initiatives communes. L’enseignement religieux doit
englober expressément l’œcuménisme. Toute action ou publication offensive ou
troublante devrait être soigneusement évitée.
Un effort sincère est nécessaire pour surmonter les préjugés, mieux se
comprendre, et viser la plénitude de communion dans la foi, les sacrements
et le service hiérarchique. Ce dialogue se déroule à plusieurs niveaux. Au
niveau officiel, le Saint-Siège entreprend des initiatives avec toutes les
Églises d’Orient. Les Églises orientales catholiques y sont représentées.
Une forme nouvelle d’exercice de la primauté, sans renoncement à l’essentiel
de la mission de l’Évêque de Rome, est à trouver.[5] Il est souhaitable
d’établir des commissions locales de dialogue œcuménique. L’étude de
l’histoire des Églises orientales catholiques, tout comme celle de l’Église
de tradition latine, permettrait de clarifier le contexte, la mentalité, et
les perspectives liées à leur naissance.
L’action œcuménique nécessite des comportements adéquats : la prière, la
conversion, la sanctification, et l’échange réciproque des dons, dans un
esprit de respect, d’amitié, de charité mutuelle, de solidarité et de
collaboration. Ces attitudes sont à cultiver et à encourager, par
l’enseignement et les différents médias. Le dialogue est un moyen essentiel
de l’œcuménisme. Il requiert une attitude positive de compréhension,
d’écoute, et d’ouverture à l’autre. Ceci aidera à surmonter les méfiances,
et à travailler ensemble pour développer les valeurs religieuses, et
collaborer aux projets d’utilité sociale. Les problèmes communs doivent être
abordés ensemble.
Nous avons à renforcer aussi les initiatives et les structures qui expriment
et soutiennent l’unité, comme le Conseil des Églises du Moyen-Orient, et la
Semaine de prière pour l’unité des chrétien. La ‘purification de la mémoire’
est un pas important dans la recherche de la pleine unité. La collaboration
et la coopération dans les études bibliques, théologiques, patristiques et
culturelles, favorisent l’esprit de dialogue. Une action commune pourrait
avoir lieu pour la formation d’experts en médias dans les langues locales.
Dans l’annonce et la mission, on évitera soigneusement tout prosélytisme, et
tout moyen opposé à l’Évangile. Un effort est à faire pour l’unification des
fêtes de Noël et de Pâques.
D. RAPPORTS AVEC LE JUDAÏSME
1. Vatican II : Fondement théologique du lien avec le judaïsme (85-87)
La déclaration ‘Nostra aetate’ du Concile Vatican II traite spécifiquement
du rapport entre l’Église et les religions non chrétiennes. Le judaïsme y
occupe une place de choix. Ce document s’inscrit dans le contexte de deux
constitutions dogmatiques : la ‘Lumen gentium’ sur l’Église, et la ‘Dei
Verbum’ sur la révélation. La première affirme que le Peuple de l’Ancien
Testament reçut les alliances et les promesses, et que le Christ est issu,
selon la chair, de ce peuple, qui continue dans celui de la Nouvelle
Alliance, et énonce les préfigurations vétérotestamentaires de l’Église. La
seconde constitution considère l’Ancien Testament comme une préparation à
l’Évangile, et une partie intégrante de l’histoire du Salut.
2. Magistère actuel de l’Église (88-89)
Sur la base de ces principes théologiques, des initiatives de dialogue ont
eu lieu, au niveau du Saint-Siège et des Églises locales. Le conflit
israélo-palestinien a ses répercussions sur les rapports entre Chrétiens et
Juifs. A plusieurs reprises, le Saint-Siège a clairement exprimé sa
position, surtout à l’occasion de la visite de S.S. le Pape Benoît XVI en
Terre Sainte en 2009.
Aux Palestiniens, Il affirmé leur droit à une patrie souveraine, sûre et en
paix avec ses voisins, à l’intérieur de frontières reconnues
internationalement.[6] Puis à Jérusalem , on a même déclaré « La ville est
appelée la mère de tous les hommes. Une mère peut avoir de nombreux enfants,
qu’elle doit rassembler et non pas diviser ».[7] Aux Israéliens, il a
souhaité que les deux peuples puissent vivre en paix, chacun dans sa patrie,
avec des frontières sûres, internationalement reconnues.[8] Au chef de
l’État d’Israël, il a dit « la question de la sécurité durable repose sur la
confiance, elle s’alimente aux sources de la justice et de la probité, et
elle est scellée par la conversion des cœurs ».[9]
3. Désir et difficulté du dialogue avec le judaïsme (90-94)
Nos Églises refusent l’antisémitisme et l’antijudaïsme. Les difficultés des
rapports entre les peuples arabes et le peuple juif sont plutôt dues à la
situation politique conflictuelle. Nous distinguons entre la réalité
religieuse et la réalité politique. Les chrétiens ont la mission d’être des
artisans de réconciliation et de paix, basées sur la justice pour les deux
parties. Des initiatives pastorales locales de dialogue avec le judaïsme ont
lieu, par exemple la prière en commun principalement à partir des Psaumes,
et la lecture et la méditation de textes bibliques.
Ceci crée de bonnes dispositions, pour invoquer ensemble la paix, la
réconciliation, le pardon mutuel, et les bons rapports. Un problème surgit
quand on soumet certains versets de la Bible à des interprétations
tendancieuses, justifiant ou favorisant la violence. La lecture de l’Ancien
Testament, et l’approfondissement des traditions du judaïsme aident à mieux
connaître la religion juive. Elles offrent un terrain commun d’études
sérieuses, et aident à mieux connaître le Nouveau Testament et les
Traditions orientales. D’autres possibilités de collaboration se présentent
dans la réalité actuelle.
E. RAPPORTS AVEC LES MUSULMANS (95-99)
La Déclaration ‘Nostra aetate’ du Concile Vatican II pose aussi le fondement
des rapports de l’Église catholique avec les musulmans. On y lit : «
L’Église regarde aussi avec estime les musulmans qui adorent le Dieu un,
vivant et subsistant, miséricordieux et tout-puissant, créateur du ciel et
de la terre, qui a parlé aux hommes ».[10] Après le Concile, de nombreuses
rencontres ont eu lieu entre les représentants des deux religions. Au début
de son pontificat, le Pape Benoît XVI déclara : « Le dialogue interreligieux
et interculturel entre chrétiens et musulmans ne peut pas se réduire à un
choix passager. C'est en effet une nécessité vitale, dont dépend en grande
partie notre avenir ».[11]
Plus tard le Saint-Père visita la Mosquée Bleue d’Istanbul, Turquie
(30.05.2006), et celle de Al-Hussein Bin Talal à Amman, Jordanie
(11.05.2009). Le Conseil Pontifical pour le Dialogue Interreligieux
entretient des rencontres de dialogue d’importance capitale. On recommande
la création de commissions locales de dialogue interreligieux. Il est
nécessaire de donner la première place au dialogue de vie, qui offre
l’exemple d’un témoignage silencieux éloquent, et qui parfois est l’unique
moyen de proclamer le Royaume de Dieu. Seuls les chrétiens qui offrent un
témoignage de foi authentique, sont qualifiés pour un dialogue
interreligieux crédible. Nous avons besoin d’éduquer nos fidèles au
dialogue.
Les raisons de tisser des rapports entre chrétiens et musulmans sont
multiples. Tous sont concitoyens, partagent la même langue et la même
culture, ainsi que les joies et les souffrances. En outre, les chrétiens ont
la mission de vivre comme témoins du Christ dans leurs sociétés. Dès sa
naissance, l’Islam trouva des racines communes avec le Christianisme et le
Judaïsme, comme le Saint-Père le mentionna.[12] La littérature
arabo-chrétienne doit être mise davantage en valeur.
L’Islam n’est pas uniforme, il présente une diversité confessionnelle,
culturelle et idéologique. Des difficultés dans les relations entre
chrétiens et musulmans surgissent du fait qu’en général les musulmans ne
distinguent pas entre religion et politique. D’où le malaise des chrétiens
de se sentir en situation de non-citoyens, bien qu’ils soient chez eux dans
leurs pays bien avant l’Islam. Nous avons besoin d’une reconnaissance, qui
passe de la tolérance à la justice et à l’égalité, basées sur la
citoyenneté, la liberté religieuse et les droits de l’homme. C’est la base
et le garant d’une bonne coexistence.
Les chrétiens tiendront à s’enraciner toujours mieux dans leurs sociétés, et
à ne pas céder à la tentation du repli sur soi en tant que minorité. Ils ont
à travailler ensemble pour la promotion de la justice, la paix, la liberté,
les droits de l’homme, l’environnement, et les valeurs de la vie et de la
famille. Les problématiques socio-politiques sont à aborder, non comme des
droits à réclamer pour les chrétiens, mais comme des droits universels, que
les chrétiens et les musulmans défendent ensemble pour le bien de tous. Nous
avons à sortir de la logique de défense des droits des chrétiens, pour nous
engager pour le bien de tous. Les jeunes auront à cœur d’entreprendre des
actions communes dans ces perspectives.
Il est nécessaire de purifier les livres scolaires de tout préjugé sur
l’autre, et de toute offense ou défiguration. On cherchera plutôt de
comprendre le point de vue de l’autre, tout en respectant les croyances et
les pratiques différentes. On mettra en valeur les espaces communs,
notamment au niveau spirituel et moral. La Sainte Vierge Marie est un point
de rencontre de grande importance. La récente déclaration de l’Annonciation
comme fête nationale au Liban est un exemple encourageant. La religion est
constructrice d’unité et d’harmonie, et une expression de communion entre
les personnes et avec Dieu.
F. LE TÉMOIGNAGE DANS LA CITÉ (100-117)
Tous les citoyens de nos pays doivent affronter ensemble deux défis
principaux : la paix et la violence. Les situations de guerres et de
conflits que nous vivons génèrent la violence et sont exploitées par le
terrorisme mondial. L’Occident est identifié avec le Christianisme, et on
attribue les choix de ses États à l’Église. Tandis qu’aujourd’hui ses
gouvernements sont laïcs, et de plus en plus opposés aux principes de la foi
chrétienne. Il est important d’expliquer cette réalité, et le sens d’une
laïcité positive, qui distingue le politique du religieux.
Dans ce contexte, le chrétien a le devoir et la mission de présenter et de
vivre les valeurs évangéliques. Il doit aussi apporter la parole de vérité (qawl
al-haqq) devant les injustices et la violence. La pédagogie de la paix est
la seule réaliste, car la violence n’a porté qu’échecs et désastres. Être
artisans de paix exige beaucoup de courage. La prière pour la paix est
indispensable, car elle est avant tout un don de Dieu.
1. Ambiguïté de la modernité (103-105)
Dans nos sociétés, l’influence de la modernisation, de la globalisation et
du laïcisme ont leur répercussion sur nos chrétiens. Toutes nos sociétés
sont envahies par la modernité, surtout par les chaînes mondiales de la TV
et l’internet. Elle apporte de nouvelles valeurs, mais en fait perdre
d’autres. Elle est une réalité ambiguë. D’une part, elle attire par ses
promesses du bien-être, de la libération des traditions, de l’égalité, de la
défense des droits de l’homme, et de la protection des faibles. D’autre
part, beaucoup de musulmans y voient un visage athée et immoral, une
invasion de cultures troublantes et menaçantes, à tel point que certains la
combattent de toutes leurs forces.
Pour les chrétiens aussi, la modernité constitue un risque, et apporte la
menace du matérialisme, de l’athéisme pratique, du relativisme et de
l’indifférentisme, menaçant nos familles, nos sociétés, et nos Églises. Dans
nos instituts d’éducation, ainsi que par les médias, nous avons à former des
personnes capables de discernement, pour ne choisir que le meilleur. Il nous
faut rappeler la place de Dieu dans la vie personnelle, familiale,
ecclésiale et civile, et prier davantage.
2. Musulmans et chrétiens doivent parcourir ensemble le chemin commun
(106-110)
De là le devoir que nous avons tous, musulmans et chrétiens, comme citoyens,
d’agir ensemble pour le bien commun. En outre, les chrétiens sont motivés
aussi par leur mission de contribuer à édifier une société plus conforme aux
valeurs de l’Évangile, surtout la justice, la paix et l’amour. En cela nous
suivront l’exemple et les traces des générations de chrétiens, qui ont joué
un rôle essentiel dans la construction de leurs sociétés. Beaucoup ont été
des pionniers de la renaissance de la culture et de la nation arabe.
Aujourd’hui aussi, malgré leur nombre limité, leur rôle est reconnu et
apprécié, surtout dans les domaines de l’éducation, la culture, et la
promotion sociale. Il faudra encourager nos laïcs à s’engager toujours plus
dans la société.
L’égalité des citoyens est affirmée dans toutes les Constitutions. Mais,
dans les États à majorité musulmane, à part quelques exceptions, l’Islam est
la religion d’État, et la sharia est la source principale de la législation.
Dans quelques pays ou parties de pays, elle est appliquée à tous les
citoyens. Pour le statut personnel, quelques pays accordent aux non
musulmans des statuts particuliers, et reconnaissent leurs tribunaux dans ce
domaine. D’autres confient aux tribunaux ordinaires l’application des
statuts particuliers des non musulmans. La liberté de culte est reconnue,
mais pas la liberté de conscience. Avec l’intégrisme montant, les attaques
contre les chrétiens augmentent.
G. CONTRIBUTION SPÉCIFIQUE ET IRREMPLAÇABLE DU
CHRÉTIEN (111-117)
La contribution spécifique du chrétien à sa société est irremplaçable. Par
son témoignage et son action, il l’enrichit des valeurs que le Christ a
apportées à l’humanité. Beaucoup de ces valeurs sont communs avec ceux des
musulmans, d’où la possibilité et l’intérêt de les promouvoir ensemble. La
catéchèse doit former des croyants qui soient des citoyens actifs.
L’engagement social et politique dépourvu des valeurs de l’Évangile est un
contre-témoignage.
Au milieu du conflit israélo-palestinien, le chrétien peut et doit apporter
sa contribution spécifique pour la justice et la paix, dénonçant toute
violence, encouragent le dialogue, et appelant à la réconciliation, basée
sur le pardon réciproque par la force de l’Esprit Saint. C’est l’unique voie
pour créer une réalité nouvelle. L’apport chrétien peut encourager les
responsables politiques à s’y décider. Le chrétien a aussi la mission de
soutenir ceux qui souffrent à cause des situations conflictuelles, et les
aider à ouvrir leur cœur à l’action de l’Esprit.
L’application de ces principes varie selon la situation de chaque pays. Il
est primordial d’éduquer les chrétiens à contribuer au bien commun, comme un
devoir sacré. Ils travailleront avec les autres pour la paix, le
développement, et l’harmonie des relations. Ils s’efforceront de promouvoir
la liberté, la responsabilité, et la citoyenneté, pour que le sujet soit
respecté pour lui-même, et non en fonction de son appartenance
confessionnelle ou sociale. Ils exigeront aussi, avec des moyens pacifiques,
la reconnaissance et le respect de leurs droits.
L’amour gratuit pour l’homme est notre plus important témoignage dans la
société. Nous l’exprimons et le vivons dans nos instituts éducatifs,
médicaux, sociaux, et caritatifs, par l’accueil et le service accordés à
tout le monde sans distinction. Le service des autres est l’élément marqueur
de notre identité de chrétiens, et non l’appartenance confessionnelle. Notre
tâche primordiale est de vivre la foi, laisser parler nos actions, vivre la
vérité, et la proclamer dans la charité, avec courage, et pratiquer la
solidarité dans nos institutions. Nous devons vivre une foi adulte, non
superficielle, soutenue et vivifiée par la prière. Notre crédibilité exige
la concorde au sein de l’Église, la promotion de l’unité parmi les
chrétiens, une vie religieuse convaincue et traduite dans la vie. Ce
témoignage éloquent demande une éducation et un accompagnement permanents,
avec les enfants, les jeunes, et les adultes.
CONCLUSION
QUEL AVENIR POUR LES CHRÉTIENS DU MOYEN-ORIENT ?
« NE CRAINS PAS, PETIT TROUPEAU! »
A. QUEL AVENIR POUR LES CHRÉTIENS DU MOYEN-ORIENT ?
(118-119)
Les contextes actuels sont source de difficultés et de soucis. Animés par
l’Esprit Saint et guidés par l’Évangile, nous les affrontons dans
l’espérance, et la confiance filiale dans la Divine Providence. Nous sommes
aujourd’hui un ‘petit reste’, mais notre comportement et notre témoignage
peuvent faire de nous une présence qui compte. Les conflits et les problèmes
locaux, ainsi que la politique internationale, ont généré dans la région le
déséquilibre, la violence, et la fuite vers d’autres terres. C’est un motif
majeur d’assumer notre vocation et notre mission de témoignage, au service
de la société.
Face à la tentation du découragement, nous devons nous souvenir que nous
sommes des disciples du Christ ressuscité, vainqueur du péché et de la mort.
Il nous répète : « Ne crains pas petit troupeau » (Lc 12, 32). Par Lui, avec
Lui, et pour Lui, nous avons un avenir ! À nous de le prendre en main, en
collaboration avec les hommes de bonne volonté, pour la vitalité de nos
Églises, et la croissance de nos pays, dans la justice, la paix et
l’égalité. « Ce n’est pas un esprit de peur que Dieu nous a donné, mais un
esprit de force, d’amour et de maîtrise de soi » (2 Tim 1, 7). Nous sommes
guidés par notre foi en la vocation que le Seigneur nous a confiée, sachant
que Lui-même est engagé avec nous, pour être des artisans de paix, et créer
une culture de paix et d’amour.
B. L’ESPÉRANCE (120-123)
Le Christ, né dans la Terre Sainte, a apporté la seule vraie espérance à
l’humanité. Depuis lors elle a animé et soutenu les personnes et les peuples
souffrants. Elle reste source de foi, de charité et de joie, même au milieu
des difficultés et des défis, pour former des témoins du Christ ressuscité,
présent au milieu de nous. Avec Lui et par Lui, nous pouvons porter nos
croix et nos souffrances. Elle nous donne aussi la force d’être «
coopérateurs de Dieu » (1 Cor 3, 9), pour contribuer à la construction du
Royaume de Dieu sur terre. Ainsi nous préparerons un avenir meilleur pour
les générations futures.
Ceci exige de nous plus de foi, plus de communion, et plus d’amour. Nos
Églises ont besoin de croyants-témoins, tant au niveau des Pasteurs, qu’au
niveau des fidèles. L’annonce de la Bonne Nouvelle ne peut être fructueuse
que si les évêques, les prêtres, les religieux, le religieuses et les laïcs
sont enflammés de l’amour du Christ, et embrasés du zèle de le faire
connaître et aimer. Nous avons confiance que ce Synode ne sera pas seulement
un évènement passager, mais qu’il permettra réellement à l’Esprit de faire
bouger nos Églises.
Aux chrétiens de Terre Sainte, le Saint-Père Benoît XVI adressa ces paroles
à Jérusalem, le 12 mai 2009: « Vous êtes appelés à servir, non seulement
comme une lumière-témoin de foi, mais aussi comme un levain d’harmonie, de
sagesse et d’équilibre, dans la vie d’une société qui traditionnellement a
été pluraliste, multiethnique, et plurireligieuse, et qui continuera à
l’être … ici, il y a de la place à tous ».[13]
Implorons la Sainte Vierge Marie, si honorée et si aimée dans nos Églises,
de former nos cœurs à l’exemple du cœur de son Fils, Jésus. Et accueillons
son invitation : « Tout ce qu’Il vous dira, faites-le » (Jn 2, 5).
NOTES:
[1] Lettre des patriarches Catholiques d’Orient, 1992
[2] Lettre des patriarches Catholiques d’Orient, 1991
[3] Benoît XVI, Discours avec les consacrés et les mouvements ecclésiaux,
Amman, 09.05.2009
[4] Concile Œcuménique Vatican II, Const. sur la Sainte Liturgie
‘Sacrosanctum Concilium’, 10
[5] Cf. Jean-Paul II, Lettre Encyclique ‘Ut unum sint’, 20.05.1995, 95
[6] Cf. Benoît XV I, Cérémonie de bienvenue à Bethléem, 13.05.09
[7] Custodie de Terre-Sainte, Commentaire sur la Messe dans la Vallée de
Josaphat à Jérusalem, 12.05.2009
[8] Cf. Benoît XVI, Discours à l’aéroport de Tel Aviv, 11.05.2009
[9] Benoît XVI, Discours au Président d’Israël, 11.05.2009
[10] Concile Œcuménique Vatican II, Déclaration Nostra aetate, 3
[11] Benoît XVI, Rencontre avec des représentants de communautés musulmanes,
Cologne, 20.08.2005
[12] Cf. Benoît XVI, Entretien aux journalistes au cours du vol,08.05.2009
[13] Cf. Benoît XVI, Discours aux chrétiens de Terre Sainte, Jérusalem
12.05.2009
►
Benoît XVI préside la première Congrégation générale du Synode des évêque
Sources : www.vatican.va
-
E.S.M.
© Copyright 2010 - Libreria Editrice Vaticana
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 11.10.2010 -
T/Synode
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