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Les vacances de Benoît XVI - Bonne fête Saint Père !

 

Lorenzago di cadore, le 11 juillet 2007 - (E.S.M.) - Le pape Benoît XVI est arrivé lundi à Lorenzago de Cadore, où il restera jusqu'au 27 Juillet. Dans la petite villa cachée dans les bois qui a déjà reçu le pape Jean Paul II, l'attendent ses livres, ses papiers et un piano. Nous publions un article de Joachim Navarro-Valls

Le pape Benoît XVI - Pour agrandir l'image Cliquer

Les vacances de Benoît XVI - Bonne fête Saint Père !

Benoît XVI est arrivé lundi à Lorenzago de Cadore, où il restera jusqu'au 27 Juillet. Dans la petite villa cachée dans les bois qui a déjà reçu le pape Jean Paul II, l'attendent ses livres, ses papiers et un piano.  Nous publions un article de Joachim Navarro-Valls, ex porte-parole du Saint-Siège, paru dans le "Rebublica". Partant du simple récit des faits, il développe une belle réflexion sur le ministère du Pape Benoît XVI.

A ceux qui se promènent en montagne, il est conseillé d'aller toujours au même rythme, sans perdre le pas et sans jamais s'arrêter. Cette sage indication des spécialistes constitue une splendide métaphore de la vie, et c'est cette même impression que j'ai souvent ressentie, durant les périodes que j'ai passées avec Benoît XVI au Val d'Aoste, c'est-à-dire dans les endroits agréables et silencieux qui entourent la maisonnette où le Saint-Père a passé sereinement ses deux premiers séjours estivaux de souverain pontife. Le frais climat de montagne et la vue panoramique sur les Alpes, dominées par le Mont Blanc, ont certainement accompagné d'un décor magnifique le temps de repos précieux et limité concédé par le travail et les engagements. Dans un certain sens on peut dire que ces vacances se sont déroulées selon la même logique que les précédentes, en suivant à la lettre les indications exprimées par ce sage conseil de montagne rappelé plus haut : procéder avec calme et persévérance. Je suis sûr que cette année encore, il en sera ainsi.

Benoît XVI se levait très tôt le matin, dédiant un long moment à la prière. Puis, après avoir célébré la Messe et pris le petit-déjeuner, chose insolite, il consacrait dix minutes à la musique. Du modeste piano vertical de la maisonnette vibraient dans l'air les harmonieuses notes des sonates de Mozart qu'on pouvait facilement entendre tous les jours pendant quelques minutes. De nouveau, le piano résonnait le soir, avant le repos nocturne.

Le reste de la matinée était par contre consacré à l'autre grande passion du Pape : l'écriture. On a dit que le théologien Ratzinger devait terminer durant cette période quelques engagements éditoriaux. Je pense, cependant, que le temps réservé à l'écriture n'a jamais été pour lui l'accomplissement d'un devoir, mais quelque chose de plus profond, quelque chose de constitutif de son caractère intellectuel, de sa "pastorale de l'intelligence". Certes, sur les pentes des Alpes, Benoît XVI finissait le travail entamé comme cardinal à Bressanone trois ans auparavant, et achevait le livre sur Jésus que nous connaissons tous. Toutefois, on peut affirmer avec certitude que le rapport du Pape à l'écriture ne se limite pas à cela, faisant partie intrinsèque de sa personnalité.

En effet, une partie importante de ses après-midi alpins étaient également dédiés à l'écriture, souvent interrompue par le courrier arrivé de Rome: en général, documents à signer, ou bien papiers à étudier. Les heures se succédaient ainsi, entre travail et écriture, naturellement dans un contexte très différent de celui du Vatican. Là, il n'avait pas sous la main les livres bien-aimés de sa bibliothèque, ni la richesse des sources difficilement trouvables. Le travail d'un intellectuel en vacances, cependant, offre toujours quelques précieuses opportunités. L'expérience porte, par exemple, à utiliser le manque de témoins et la pénurie de citations pour gagner en concentration et mettre en œuvre des synthèses difficiles à obtenir autrement: en somme, une situation idéale pour conclure un livre entamé depuis longtemps.

Ce travail personnel était interrompu à la tombée du jour lorsque Benoît XVI pouvait s'adonner à l'habituelle longue promenade. On pourrait appeler cette habitude l'instant des "sentiers interrompus", des "Holzwege" ratzingeriens, où le fil des pensées théologiques et des profonds raisonnements de la journée pouvait se dénouer en méditations solitaires dans les bois. Cette pensive marche vespérale, alors que le soleil était devenu clément et que les couleurs rosées du coucher de soleil se posaient délicatement sur les sommets enneigées, était même l'occasion de réciter le Rosaire, plongé dans le cadre grandiose offert par les gigantesques sommets alpins.

Souvent il s'arrêtait au bord du sentier pour goûter de manière innocente les baies de la forêt, merveilleusement parfumées, que quelque accompagnateur avait ramassées : mûres, framboises, myrtilles. Je me souviens encore, de manière inoubliable, de la saveur acidulée et forte de ces fruits de montagne et combien les manger représentait presque un délice enfantin.

L'excursion était aussi pour le Pape, l'occasion de quelques rencontres imprévues, parfois même improvistes : de temps en temps, il s'arrêtait pour parler avec quelque habitant du lieu, commentait souvent quelque fait d'actualité avec nous et ainsi arrivait l'heure du dîner.
Ce qui compte, c'est que la distance, l'éloignement des événements, n'était qu'un détachement apparent de la réalité. L'attitude de participation continue aux événements du monde de la part du Pape, m'a toujours semblé quelque chose de plus qu'une aptitude personnelle, qu'une tendance caractéristique : il correspond plutôt à une composante essentielle de la mission des pontifes.

Observer un Pape en vacances, en effet, n'est qu'en partie comparable à d'autres situations analogues, parce que dans ce cas, on assiste clairement à l'impossibilité de se séparer même l'espace d'un instant du rôle et de la figure institutionnelle qui définit intérieurement la personne.

Cette atmosphère particulière se révélait de manière évidente, par exemple, lors des apparitions publiques du dimanche, où la préoccupation attentive pour les drames de l'humanité - vécue en direct dans cet instant et jusqu'alors alors cachée - était communiquée au monde avec une profondeur qui exprimait envers chacun une attention jamais abandonnée, une proximité jamais perdue ou oubliée.

Dans cette circonstance, la centralité de la mission sacerdotale du Pape émergeait à nouveau de manière explicite, justement parce qu'elle ne l'avait pas abandonné un seul instant, pendant toute la semaine passée discrètement à l'écart des fracas de la foule.

Avec le passage des années j'ai pris conscience du fait que, finalement, en référence aux habitudes de chacun, le Pape en tant que tel n'est jamais entièrement en vacances. L'institution qu'il porte avec lui ne l'abandonne jamais un instant, étant toujours imprimée en lui et partie permanente de lui, du début de son mandat jusqu'à la fin de sa vie.

Cet aspect de la Papauté - si radicalement ressenti par Benoît XVI et Jean-Paul II - n'était pas non plus ignoré dans le passé. De grands Pontifes comme Léon le Grand, par exemple, dans ses Lettres dogmatiques, sont revenus plusieurs fois sur ce rapport singulier qui s'instaure entre l'identité immuable de l'institution et la personne historique du Pape. Être Pape, ce n'est pas la même chose que porter un vêtement qu'on peut enlever le soir, lorsqu'on est fatigué, et remettre de nouveau le lendemain, lorsqu'on est reposé : être Pape - à ce qu'il me semble, en le voyant et en l'écoutant - est comme avoir un tatouage imprimé définitivement et de manière indélébile dans l'âme.

Pier Damiani a affirmé que tout cela signifie l'impossibilité de pouvoir se dépouiller dans son Moi dans le Nous universel de l'Église. Et cela vient de l'union intime qui lie désormais indissolublement la mission du Pontife et l'histoire personnelle d'un homme. Telle est la raison pour laquelle aucun Pape ne peut être vraiment défini comme étant de transition, parce que chaque Pape, comme chaque être humain, est en transition, en vivant seulement le temps qui lui est donné de vivre, pas un instant de moins ou de plus.

En définitive, je suis sûr que Benoît XVI cette année encore, continuera à conserver ses habitudes avec tranquillité et persévérance. Je me demande pourtant, cette année, à Lorenzago de Cadore, où il passera ses jours de repos dans les Dolomites, quelles pages de son livre il écrira, dans quels paysages, et de quelle manière il réfléchira sur l'impondérable mystère qu'il porte en lui, en sachant que de lui-même, il ne peut - ni ne veut - s'en séparer, même l'espace d'un instant.

© Copyright Repubblica, 9 Juillet 2007
Traduction
beatriceweb.eu

 

Sources: beatriceweb   E.S.M.

Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas un document officiel

Eucharistie sacrement de la miséricorde - (E.S.M.) 11.07.2007 - BENOÎT XVI - Brèves

 

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