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19 Avril 2005
 

Jean-Paul II : la toxicomanie et l'alcoolisme sont contre la vie

 

Le 11 Juin 2008 - (E.S.M.) - La Conférence des évêques de Suisse à eu l'intelligente et responsable initiative d'exhumer un texte du pape Jean-Paul II, traitant des problèmes de la drogue et de l'alcoolisme.

Le Bien-aimé pape Jean-Paul II, quelle clairvoyance ! -  Pour agrandir l'image: Cliquez

Position du Vatican concernant la question des drogues : discours du Pape Jean-Paul II, 21-23.11.1991

Ce document, d'une indéniable actualité, n'ayant jamais été traduit officiellement en français, nous vous en donnons connaissance.

Discours du Saint-Père Jean-Paul II aux participants à la Conférence Internationale sur les problèmes de la drogue et de l'alcoolisme organisée par le Conseil Pontifical pour la Pastorale des Services de la Santé 21-23 novembre 1991.

1. Il m'est très agréable, commence le pape Jean-Paul II, de prendre part à cette rencontre d'étude et de réflexion de la VIe Conférence Internationale, organisée par le Conseil Pontifical pour la Pastorale des Services de la Santé. Dès son institution, le Conseil Pontifical a tenu, chaque année, à rappeler l'attention des chrétiens, et aussi l'attention de tous les hommes de bonne volonté sur des questions vitales et toujours de grande actualité, qui en appellent à la science médicale, l'éthique et la pastorale sanitaire.

Je salue très cordialement, tout d'abord, M. le Cardinal Fiorenzo Angelini et ses collaborateurs, à qui revient tout le mérite de cette rencontre. Mes salutations s'adressent également aux illustres invités des différentes Nations, aux scientifiques, aux chercheurs, aux médecins, aux sociologues, aux théologiens, qui participent à ce notoire Symposium, consacré à un problème spécifique, qui, de nos jours, s'impose avec une urgence extrême à l'attention de la société tout entière.

Drogue et alcoolisme contre la vie : voilà le thème de votre réflexion. Avec beaucoup d'à propos, son énoncé est précédé, introduit en quelque sorte par ces paroles si prégnantes de l'apôtre Paul : contra spem in spem (Rm 4,18), comme une revendication - pour ceux qui, après le patriarche Abraham, croient fidèlement aux promesses de Dieu - du droit à ne jamais abandonner l'espérance, même si, humainement parlant, elle apparaît vide et inconsistante. La dépendance de la drogue et l'alcoolisme, en raison de leur gravité intrinsèque, et de leur expansion dévastatrice, sont deux phénomènes qui menacent le genre humain, et attaquent chez l'individu, au sein de la famille et dans le tissu social, les fondements mêmes de l'espérance qui n'est telle, que dans la mesure où elle est espérance en la vie espérance de vie.

2. En effet, tout bien considéré, il est facile de découvrir une double relation entre ces phénomènes et le désespoir. D'une part, à l'origine de l'abus d'alcool et des stupéfiants - en dépit de la complexité dramatique des causes et des situations - existe, habituellement, un vide existentiel, dû à l'absence de valeurs et au défaut de confiance en soi, dans les autres et dans la vie en général. D'autre part, les difficultés rencontrées pour sortir d'une situation semblable, bien ancrée, aggravent et exaspèrent le sentiment de désespoir qui entraîne les victimes, leurs familles et la communauté environnante, à la résignation et à la reddition.

Avec le temps, le tableau "alcoolisme et drogue" a atteint des proportions démesurées, et aujourd'hui, nous nous trouvons devant des plaies sociales insidieuses et ramifiées dans le monde entier, favorisées par de puissants intérêts économiques, parfois mêmes, politiques. Alors que tant de vies sont ainsi gâchées, les seigneurs de la drogue s'abandonnent effrontément au luxe et au gaspillage. Humainement parlant, les raisons de désespérer (contra spem), semblent prévaloir, surtout au niveau des familles, marquées et touchées directement par ce phénomène dramatique, et qui ne se sentent pas suffisamment aidées et protégées. Une fois encore, je voudrais leur redire combien je partage leur souffrance et combien je leur suis proche ; je voudrais les rencontrer, tous et chacun, afin de leur apporter la consolation du Christ (cf 2. Cor l,5) et de les encourager à réagir contre la tentation de découragement et d'abandon.

Si souvent, en pensant aux victimes de la drogue et de l'alcool - aux plus jeunes, surtout, même si cet état de fait est plus répandu et plus préoccupant chez les adultes - je suis porté à évoquer la parabole évangélique de l'homme assailli par les brigands, qui après l'avoir dépouillé, roué de coups, le laissèrent à demi-mort sur la route de Jéricho (cf Lc 10,29-37). Elles m'apparaissent, en effet, comme des personnes "en voyage", qui partent à la recherche de raisons de croire pour vivre, et qui, au contraire, tombent entre les mains des trafiquants de mort, qui les assaillent par des mirages de libertés illusoires et de fausses perspectives de bonheur. Ces victimes sont des hommes et des femmes qui se retrouvent, malheureusement spoliées de leurs valeurs les plus précieuses, blessées dans leur corps et leur esprit, violées dans l'intime de leur conscience et offensées dans leur dignité d'être humain. C'est vrai, les raisons d'abandonner toute espérance (contra spem), apparaissent impérieuses dans de telles situations.

3. Tout en étant bien conscients de cet état de fait, toutefois, vous et moi, voulons témoigner que les raisons pour continuer à espérer existent et sont bien plus fortes que leurs antagonistes (contra spem in spem). Aujourd'hui, encore, en effet, comme dans la parabole évangélique, ne font pas défaut les bons Samaritains, qui par leur sacrifice personnel, et parfois, à leurs propres risques et périls, " se font proches" de qui est en difficulté. C'est pourquoi, nous disons avec insistance aux familles touchées par l'épreuve " Gardez espoir !". Priez, plutôt avec moi, pour que se multiplient ces bons Samaritains qui oeuvrent dans les structures publiques, dans le bénévolat, à titre privé, et parmi les responsables des peuples, et que s'organise un front compact qui s'engage, toujours davantage, non seulement au service de la prévention et de la réhabilitation des toxicomanes, mais aussi dans la dénonciation et la poursuite légale des trafiquants de mort et dans la destruction des réseaux de la désagrégation morale et sociale.

Nous sommes désormais face à un phénomène de vaste envergure aux proportions terrifiantes non seulement par le nombre élevé de vies brisées, mais aussi par l'expansion préoccupante de la contagion morale, qui depuis un certain temps est en train de gagner les jeunes générations, comme dans le cas - trop fréquent, malheureusement - des jeunes enfants contraints à distribuer la drogue et à devenir avec leurs camarades eux-mêmes des consommateurs de stupéfiants. C'est pourquoi, je renouvelle, l'appel insistant que j'ai adressé, il y a quelques années, aux diverses instances publiques, nationales et internationales, afin que "soit mis un frein à l'extension, du marché des stupéfiants. Pour ceci, il faut avant tout, que soient mis en lumière les intérêts de ceux qui spéculent sur ce marché ; que soient identifiés, ensuite, les mécanismes et les instruments utilisés ; que l'on procède enfin à leur démantèlement de manière coordonnée et efficace. Il convient, par ailleurs, d'œuvrer en faveur du développement intégral de ces populations, qui pour assurer leur subsistance s'adonnent à la production de ces substances. En même temps, on favorisera la création de réseaux de services tournés vers une prévention effective de ce fléau qui œuvreront en faveur de la récupération et de la réinsertion des jeunes qui y sont impliqués" (Discours du 23 septembre 1989).

4. Il existe, c'est vrai, une nette différence entre le recours à la drogue et le recours à l'alcool : tandis qu'un usage modéré de ce dernier comme boisson ne heurte pas les principes moraux, seul un usage abusif est condamnable, par contre l'usage de la drogue " est toujours illicite, car il implique un renoncement, injustifié et irrationnel, à penser, à vouloir et agir au titre de personne libre. Du reste, un recours sur indication médicale, à des substances psychotropes, en vue d'adoucir des souffrances physiques ou psychiques, dans des cas bien précis, doit s'en tenir à des critères très prudents, afin d'éviter des dangers d'accoutumance et de dépendance. Il revient aux autorités sanitaires, aux médecins, aux responsables des centres de recherche, de mettre tout en œuvre pour réduire ces risques au minimum, au moyen de mesures adéquates dans le domaine de la prévention et de l'information.

La toxicomanie et l'alcoolisme sont contre la vie. On ne peut parler de "la liberté de se droguer" ni "du droit à la drogue", car l'être humain n'a pas le droit de se nuire, et ne peut, ni ne doit jamais abdiquer sa dignité personnelle qui est un don de Dieu. Ces phénomènes - il faut toujours le rappeler - non seulement entravent le bien-être physique et psychique, mais frustrent la personne elle-même dans sa capacité de communion et de don.. Tout ceci est particulièrement grave dans le cas des jeunes. Leur âge est celui de l'ouverture à la vie, c'est l'âge des grands idéaux, c'est le temps de l'amour sincère et oblatif.

Je voudrais, une fois encore, redire aux jeunes, en toute sollicitude : Gardez-vous de la tentation de certaines expériences illusoires et dramatiques ! N'y cédez pas ! Pourquoi vous aventurer sur une Voie sans issue ? Pourquoi renoncer à la pleine croissance de vos jeunes années, par l'acceptation d'un vieillissement précoce ? Pourquoi gaspiller votre vie et vos énergies, susceptibles de trouver une affirmation heureuse dans des idéaux d'honnêteté, de travail, de sacrifice, de pureté, d'amour vrai ?

Nous y voici : l'amour ! A ceux qui s'adonnent à la drogue, aux victimes de l'alcoolisme, aux familles et à la société, qui souffrent de cette infirmité de leurs membres, l'Église, au nom du Christ, propose une réponse et une alternative : la thérapie de l'amour, car Dieu est amour, et celui gui vit dans l'amour actualise la communion avec les autres et avec Dieu. "Celui qui n'aime pas demeure dans la mort" (1 Jn 3,14). Mais celui qui aime, jouit de la vie et y demeure !

Vous le savez, on ne peut combattre les phénomènes de la drogue et de l'alcoolisme, on ne peut mener une action efficace en faveur de la guérison et de la réhabilitation de ceux qui en sont les victimes, si l'on ne récupère par anticipation, les valeurs humaines d'amour et de vie, seules valeurs capables de donner un sens plénier à notre existence, surtout si elles sont envisagées à la lumière de la foi. A cette sensation d'étrangeté, à laquelle sont en proie, bien souvent, les toxicomanes, la société ne peut et ne doit opposer une réaction d'indifférence, ni se considérer en règle parce qu'elle encourage l'action du bénévolat qui, s'il est irremplaçable, à lui seul ne peut suffire. Il faut des lois, il faut des structures ! Il faut des décisions courageuses !

5. Puisqu'il appartient à l'Église d'œuvrer au plan moral et pédagogique, par une action très délicate dans ce secteur spécifique, ainsi il incombe aux Institutions publiques de mettre en œuvre des politiques sérieuses, destinées à assainir des situations de malaise au niveau des individus et de la société, parmi lesquelles se détachent la crise de la famille, principe et fondement de la société humaine, le chômage des jeunes, l'habitat, les services socio-sanitaires, le système scolaire. Dans cette campagne de prévention, en faveur du traitement et de la réadaptation, la recherche interdisciplinaire joue un rôle déterminant, recherche à ,laquelle cette Conférence a offert une contribution de valeur.

Je me félicité de l'œuvre et des résultats de ce colloque scientifique si bénéfique, et je désire adresser également une pensée affectueuse à l'immense foule de jeunes et de moins jeunes qui participent à des œuvres de réhabilitation et à d'autres initiatives ayant pour fin ce noble but. Tout en vous assurant de ma prière fervente et de ma solidarité profonde, je vous invite de nouveau à regarder la vie avec confiance , à croire en la grandeur inestimable de la destinée de la personne humaine, laquelle - selon une expression qui m'est chère - est le reflet de l'image même de Dieu. En un mot, je vous renouvelle l'invitation à espérer contre toute espérance : contro spem in spem, et je m'adresse en particulier à tous ceux qui, avec une admirable générosité et en esprit chrétien, se font les prochains de leurs frères en demande d'aide, entraînés et emportés par cette double situation dramatique.

L'Église veut œuvrer - c'est la tâche qui lui revient dans la société comme un levain évangélique ; elle se tient, et continuera à se tenir auprès de ceux qui, dans un entier dévouement, sont aux prises avec les plaies sociales de la drogue et de l'alcoolisme, pour les encourager et les soutenir par la parole et la grâce du Christ. C'est Lui qui est la lumière qui éclaire l'homme et le conduit jusqu'au port d'une existence digne et adulte.

Que la Vierge très Sainte accompagne les efforts généreux de tous ceux qui mettent toute leur énergie au service de cette tâche ardue et courageuse ! En leur souhaitant le secours de la grâce, je leur accorde de tout cœur ma Bénédiction.
 

Sources :  www.vatican.va - E.S.M.

© Copyright 2008 - Libreria Editrice Vatican

Eucharistie, sacrement de la miséricorde - (E.S.M.) 11.06.08 - T/Jeunes

 

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