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François ne donne pas la communion : il ne veut pas que des pécheurs
s'approchent de lui : quelle humilité !
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Le 11 mai 2013 -
(E.S.M.)
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Pourquoi le pape François ne donne pas la communion ?
Parce que, dit-il, des pécheurs publics non repentis pourraient se glisser
parmi les fidèles et qu'il ne veut pas favoriser leur hypocrisie. Le cas des
politiciens catholiques partisans de l’avortement
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Le pape Benoît XVI
donnant la communion à la Reine Paola de Belgique
François ne donne pas la communion : il ne veut pas que des pécheurs
s'approchent de lui : quelle humilité !
par Sandro Magister
Le 11 mai 2013 - E.
S. M. - Il y a, dans les messes célébrées par le pape
François, une particularité qui suscite des questions restées jusqu’à
présent sans réponse.
Lorsque vient le moment de la communion, le pape Jorge Mario Bergoglio ne la
distribue pas lui-même mais il laisse à d’autres le soin de donner aux
fidèles l'hostie consacrée. Il s’assied et attend que la distribution du
sacrement soit achevée.
Les exceptions sont rarissimes. Aux messes solennelles, le pape, avant de
s’asseoir, donne la communion à ceux qui l’assistent à l'autel. Et
dernièrement, lors de la messe du Jeudi Saint, célébrée à la prison pour
mineurs de Casal del Marmo, il a voulu donner lui-même la communion aux
jeunes détenus qui se sont approchés pour la recevoir.
Bergoglio n’a donné, depuis qu’il est pape, aucune explication explicite à
ce comportement.
Mais il y a, dans un de ses livres publié en 2010, une page qui fait
pressentir les motifs qui sont à l'origine de cette attitude.
Ce livre est un recueil d’entretiens qu’il a eus avec le rabbin Abraham
Skorka de Buenos Aires.
Celui qui était alors l’archevêque Bergoglio déclare, à la fin du chapitre
consacré à la prière :
"David avait commis l’adultère et il avait commandé un homicide ; nous le
vénérons quand même comme un saint parce qu’il a eu le courage de dire :
'J’ai péché'. Il s’est humilié devant Dieu. On peut commettre des fautes
énormes, mais on peut aussi le reconnaître, changer de vie et réparer le mal
que l’on a fait. Il est vrai que, parmi les paroissiens, il y a des gens qui
ont tué non seulement intellectuellement ou physiquement mais aussi de
manière indirecte, par une mauvaise gestion des capitaux, en payant des
salaires injustes. Ils sont membres d’organisations de bienfaisance, mais
ils ne paient pas à leur personnel ce qui lui revient, ou ils le font
travailler au noir. […] Nous connaissons parfaitement le curriculum de
certains d’entre eux, nous savons qu’ils prétendent être catholiques mais
qu’ils ont des comportements indécents dont ils ne se repentent pas. C’est
pour cette raison que, dans certaines occasions, je ne donne pas la
communion, que je reste en arrière et que je laisse ceux qui m’assistent
dans la célébration de la messe le faire, parce que je ne veux pas que ces
gens s’approchent de moi pour la photo. On pourrait également refuser la
communion à un pécheur notoire qui ne s’est pas repenti, mais il est très
difficile de prouver ces choses-là. Recevoir la communion, cela signifie
recevoir le corps du Seigneur, avec la conscience de former une communauté.
Mais si un homme, plutôt que d’unir le peuple de Dieu, a fauché la vie d’un
très grand nombre de personnes, il ne peut pas recevoir la communion, ce
serait totalement contradictoire. On trouve ce genre de cas d’hypocrisie
spirituelle chez un grand nombre de gens qui trouvent refuge dans l’Église
mais qui ne vivent pas selon la justice demandée par Dieu. Et ils ne donnent
aucun signe de repentir. C’est ce que l’on appelle communément mener une
double vie".
Comme on peut le constater, Bergoglio expliquait en 2010 son refus de donner
personnellement la communion par un raisonnement très pratique : "Je ne veux
pas que ces gens s’approchent de moi pour la photo".
En pasteur expérimenté et en bon jésuite qu’il est, il savait que, parmi
ceux qui s’approchaient pour recevoir la communion, il pouvait y avoir des
pécheurs publics non repentis qui se prétendaient par ailleurs catholiques.
Il savait que, dans cette situation, il serait difficile de leur refuser le
sacrement. Et il savait quels effets publics cette communion pourrait avoir,
si elle était reçue des mains de l'archevêque de la capitale de l’Argentine.
On peut en déduire que Bergoglio perçoit le même danger depuis qu’il est
pape, et même encore davantage. Et que, pour cette raison, il adopte le même
comportement prudent : "Je ne donne pas la communion, je reste en arrière et
je laisse faire ceux qui m’assistent".
Les péchés publics que Bergoglio a donnés comme exemples, dans son entretien
avec le rabbin, sont l'oppression des pauvres et le refus de donner un juste
salaire à l’ouvrier. Deux péchés qui figurent traditionnellement parmi les
quatre qui "crient vengeance au Ciel".
Mais, au cours de ces dernières années, un raisonnement semblable a été
appliqué par d’autres évêques à un autre péché : le soutien public apporté
aux lois favorables à l’avortement par des politiciens qui se proclament
catholiques.
Cette controverse-là a eu son épicentre aux États-Unis.
En 2004, celui qui était alors le cardinal Joseph Ratzinger, préfet de la
congrégation pour la doctrine de la foi, fit parvenir à la conférence des
évêques des États-Unis une note dans laquelle étaient formulés les
"principes généraux" relatifs à cette question.
La conférence des évêques décida d’"appliquer" au cas par cas les principes
rappelés par Ratzinger en confiant à "chaque évêque le soin de formuler des
jugements pastoraux prudents en fonction des circonstances spécifiques
auxquelles il serait confronté".
Depuis Rome, le cardinal Ratzinger accepta cette solution et déclara qu’elle
était "en harmonie" avec les principes généraux de sa note.
En réalité, les évêques des États-Unis ne sont pas unanimes. Certains, même
parmi les conservateurs, comme les cardinaux Francis George et Patrick
O'Malley, sont peu enclins à "faire de l'eucharistie un champ de bataille
politique". D’autres sont plus intransigeants. Lorsque le catholique Joe
Biden fut choisi comme vice-président par Barack Obama, Charles J. Chaput,
qui était alors évêque de Denver et qui est aujourd’hui archevêque de
Philadelphie, déclara que le soutien apporté par Biden au "droit" à
l’avortement constituait une grave faute publique et que "pour cette raison,
celui-ci devrait, par souci de cohérence, s’abstenir de se présenter pour
recevoir la communion".
Ce qui est certain, c’est que lors de la messe d'inauguration du pontificat
de François, le 19 mars dernier, le vice-président Biden et la présidente du
parti démocrate Nancy Pelosi, qui est également une catholique
pro-avortement, faisaient partie de la délégation officielle des États-Unis.
Et ils ont l’un et l’autre reçu la communion. Mais pas des mains du pape
Bergoglio, qui était resté assis derrière l’autel.
Traduction française par
Charles de Pechpeyrou, Paris, France.
Source: Sandro Magister
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 11.05.2013-
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