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Après le pontificat de
Benoît XVI, critiques au pape François
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Le 11 avril 2013 -
(E.S.M.)
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En substance, nous espérons que tout le monde se modère; que ceux
qui tentent de faire passer Benoît pour un incident de parcours
arrêtent
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Le pape émérite Benoît XVI
Après le pontificat de Benoît XVI, critiques au pape François
Le 11 avril 2013 - E.
S. M. -
Le Pape François plaît à presque tout le monde, religieux et laïcs, croyants
et non-croyants, chanteurs et footballeurs, mais il y a une catégorie de
personnes qui (de plus en plus ouvertement) manifestent une certaine
perplexité sur le début de son pontificat.
Il s'agit de ceux qu'on appelle les catholiques traditionalistes, ceux qui
sont attachés aux liturgies anciennes, au latin, et à tout cet appareil de
symboles que l'Église catholique a développé au cours de ses 20 siècles
d'histoire.
Ce sont des gens de tous âges et de toutes nationalités, ils sont
extrêmement bien formés, souvent de fervents catholiques, ils étudient avec
passion les symboles et l'histoire de l'Eglise, en essayant de ramener ces
symboles à leurs significations, et considèrent que les traditions (y
compris liturgiques ou de cérémonial) liées à la papauté ont encore une
valeur, et ne sont certes pas toutes à jeter .
Le pontificat de Benoît XVI a donné en quelque sorte une reconnaissance
explicite à leurs préoccupations, puisque que le Pape émérite a dédié à la
liturgie (et à sa valeur) une part importante de son magistère; il les a
fait sortir de la semi-clandestinité avec le Motu Proprio Summorum
Pontificum (du 7 juillet 2007), par lequel il est établi que la liturgie
selon le missel de 1962 (en gros, la messe d'avant Vatican II) peut être
célébrée par tout prêtre de rite latin dans n'importe quel diocèse de rite
latin, sans la nécessité d'une autorisation explicite par l'évêque local,
autorisation auparavant requise, tel que déterminé par la circulaire
Quattuor abhinc annos de la Congrégation pour le Culte Divin, et confirmée
par Jean-Paul II dans le Motu Proprio Ecclesia Dei de 1988.
Toujours sous Benoît XVI régnant, les rites et les cérémonies de la Curie
romaine avaient repris un peu de leur lustre d'antan, avec des décisions
toujours longuement pondérées et anticipées dans l'Osservatore Romano qui
par le biais de notes de l'Office des Célébrations Liturgiques du suprême
Pontife, expliquaient, par exemple, pourquoi en huit ans, le pape a changé
deux fois de férule ou a recommencé à utiliser le fanon, ou pourquoi on a
recommencé à exécuter la Marche des Trompettes d'argent à l'entrée du pape
dans la basilique vaticane, lors des célébrations solennelles (cf.
www.vatican.va).
Eh bien, aujourd'hui, les traditionalistes sont quelque peu désorientés par
les décisions liturgiques et cérémonieelles du pape François, qui préfèrent
la simplicité, l'italien au latin, nec rubricat nec cantat (propos du Père
Lombardi) etc; et ces derniers jours certaines de ces préoccupations ont été
portées à l'attention de la presse.
Disons tout de suite que le débat sur le rôle et la valeur de la liturgie
est l'un des plus vifs (avec celui ecclésiologique sur le primat pétrinien)
au sein de l'Église catholique au cours des dernières années; il suffit de
penser que Benoît XVI lui-même, précisément sur la liturgie, a souvent reçu
au cours de ces années ( y compris à l'intérieur de l'église) de sévères
critiques; en somme, il est naturel que l'on discute de l'argument, mais il
nous semble pouvoir dire que cette discussion est souvent instrumentalisée.
Oui: dès l'instant suivant l'élection du pape François a commencé, de la
part d'une certaine presse, une campagne sournoise et dangereuse, visant à
faire immédiatement oublier le pontificat de Benoît XVI (nous avons déjà
mentionné les Mancuso, Kung et Boff, qui après avoir âprement critiqué
Benoît, et tous les jours, ont en revanche embrassé François avant même
qu'il ne dise un mot).
Le lendemain de l'élection de François a commencé à circuler une anecdote
(totalement infondée) selon laquelle Bergoglio , dans la salle des larmes
aurait dit à Mgr Guido Marini, qui lui tendait la mozzette: «Mettez-la
vous-même, le carnaval est terminé»; ce canular, repris dans tous les
journaux, et ajouté à la simplicité du pape François a même enflammé
quelques âmes, amenant un blog traditionnaliste (jusque là toujours
respectueux envers l'Église et la papauté) à publier un article au titre
discutable «La mauvaise éducation sur la Chaire de Pierre» (cf.
blog.messainlatino.it) .
Une nouvelle vague de perplexité est montée quand, au cours de la prise de
possession du Latran, le pape François s'est présenté avec la férule de
Scorselli (celle presque toujours utilisée par Jean-Paul II) que Benoît XVI
avait abandonné après deux ans de pontificat pour reprendre celle de Pie IX
(et ensuite, une réalisée sur le modèle de celle-ci, que lui avait offert le
Cercle Saint-Pierre) (cf. fidesetforma.blogspot.fr).
Certains sont perplexes parce que, après huit années de travail et de
catéchèse sur la récupération de certains symboles plutôt tombés en
désuétude, il semble que quelques semaines aient suffi pour tout oublier ,
mais surtout beaucoup sont préoccupés par la lecture de ces choix faite par
une certaine presse.
On est malheureusement tombé dans une sorte de cercle vicieux, où un certain
type de presse met en relief de façon excessive (et dans certains cas en
l'instrumentalisant) ce que François fait de différent de Benoît , et par
conséquent les traditionalistes s'inquiètent de la signification de ces
choix et de l'exploitation possible; la presse referme le cercle en faisant
écho aux inquiètudes et en les relatant comme des polémiques, décrivant les
traditionalistes comme des ennemis de François et creusant ainsi l'écart
entre les deux pontificats.
En substance, nous espérons que tout le monde se modère; que ceux qui
tentent de faire passer Benoît pour un incident de parcours arrêtent; et que
le Bureau des Célébrations Liturgiques du Souverain Pontife se dépêche
d'expliquer les raisons des choix liturgiques du Pape François; pas pour
nous conforter dans l'idée que le rejet du fanon n'est pas le désir de
Bergoglio de détruire la papauté, mais pour éviter une exploitation
malveillante, au détriment du pape émérite, qui n'a jamais connu (bien qu'il
les ait mérités) la faveur et le crédit de la presse, que François connaît
ces dernières semaines.
Sources : benoit-et-moi
- ilvaticanista.it-
E.S.M.
Ce document est destiné à l'information; il ne
constitue pas un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 11.04.2013 - T/Eglise
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