Benoît XVI affirme: "le mal n'a pas le dernier mot"
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ROME, MERCREDI 12 AVRIL 2006. Dans sa catéchèse de mercredi, Benoît XVI affirme que la célébration de la mort et la résurrection du Christ "nous offre la certitude que le mal n'a pas le dernier mot.
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Photo: Benoît XVI - audience du mercredi
Jeudi Saint
« Comme notre très aimé Pape Jean Paul II nous l’a rappelé tant de fois, l
’Eucharistie et le sacerdoce sont nés le même jour
, au Cénacle de Jérusalem, le soir du Jeudi Saint ». Mgr Echevarria a rappelé que Benoît XVI avait voulu souligner la «
coïncidence providentielle
» du début de son ministère pétrinien avec l’année de l’Eucharistie.
Le Jeudi Saint, le Saint Père Benoît XVI présidera la concélébration de la Saint Messe Chrismale dans la Basilique Vatican et de la Sainte Messe commémorant la " Cène du Seigneur " dans la Basilique Lateranense. ( Saint Jean de Latran)
Benoît XVI commémorera "la Cène du Seigneur"
Texte des méditations de la Via Crucis de cette année, présidée par le pape Benoît XVI
,
Chemin de Croix au Colisée présidé par le pape Benoît XVI.
Le programme des cérémonies de la Semaine Sainte présidées par le pape Benoît XVI, tel qu'il a été publié par l'Office des Cérémonies liturgiques du Souverain Pontife.
Première semaine Sainte du pape Benoît XVI
.
Audience : Texte intégral de la
catéchèse de Benoît XVI
« Le mal n'a pas le dernier mot »
Chers frères et sœurs,
Demain commence le Triduum pascal, qui est le sommet de toute l'année
liturgique. Aidés par les rites sacrés du Jeudi Saint, du Vendredi Saint et de
la Veillée pascale solennelle, nous revivrons le mystère de la passion, de la
mort et de la résurrection du Seigneur. Ce sont des jours capables d’éveiller en
nous un plus vif désir d'adhérer au Christ et de le suivre généreusement,
conscients du fait qu'Il nous a aimés jusqu'à donner sa vie pour nous. Que sont,
en effet, les événements que le saint Triduum nous re-propose, sinon la
manifestation sublime de cet amour de Dieu pour l'homme ? Apprêtons-nous donc à
célébrer le Triduum pascal en accueillant l'exhortation de saint Augustin: « A
présent, considère avec attention les trois saints jours de la crucifixion, de
la sépulture et de la résurrection du Seigneur. De ces trois mystères, nous
accomplissons dans la vie présente ce dont la croix est le symbole, alors que
nous accomplissons au moyen de la foi et de l'espérance ce dont la sépulture et
la résurrection sont le symbole » (Epistola 55, 14, 24: Nuova Biblioteca
Agostiniana (NBA), XXI/II, Rome 1969, p. 477).
Le Triduum pascal s'ouvre demain, Jeudi Saint, avec la Messe vespérale « in Cena
Domini », même si le matin a lieu normalement une autre célébration liturgique
significative, la Messe chrismale, au cours de laquelle, rassemblé autour de
l'évêque, tout le presbyterium de chaque diocèse renouvelle les promesses
sacerdotales, et participe à la bénédiction des huiles des catéchumènes, des
malades et du Chrême ; et ainsi ferons-nous ici aussi, à Saint-Pierre demain
matin. Outre l'institution du sacerdoce, en ce jour saint on commémore
l'offrande totale que le Christ a faite de lui-même à l'humanité dans le
sacrement de l'Eucharistie. Au cours de la nuit même où il fut trahi, Il nous a
laissé comme le rappelle les Saintes Ecritures, le commandement nouveau — «
mandatum novum » — de l'amour fraternel, en accomplissant le geste touchant du
lavement des pieds, qui rappelle l'humble service des esclaves. Cette journée
particulière, évocatrice de grands mystères, se termine par l'Adoration
eucharistique, en souvenir de l'agonie du Seigneur dans le jardin de Gethsémani.
L'Evangile rapporte, que pris d'une grande angoisse, Jésus demanda aux siens de
veiller avec Lui en restant en prière : « Demeurez ici et veillez avec moi » (Mt
26, 38), mais les disciples s'endormirent. Aujourd'hui encore, le Seigneur nous
dit : « Demeurez ici et veillez avec moi ». Et nous voyons que nous aussi,
disciples d'aujourd'hui, nous dormons souvent. Ce fut pour Jésus l'heure de
l'abandon et de la solitude, qui fut suivie, dans le cœur de la nuit, par
l'arrestation et le début du chemin douloureux vers le Calvaire.
Centré sur le mystère de la Passion, le Vendredi Saint est un jour de jeûne et
de pénitence, entièrement orienté vers la contemplation du Christ sur la Croix.
Le récit de la passion est proclamé dans les églises et les paroles du prophète
Zacharie retentissent : « Ils lèveront les yeux vers celui qu'ils ont transpercé
» (Jn 19, 37). Et nous aussi, le Vendredi Saint, nous voulons réellement tourner
notre regard vers le cœur transpercé du Rédempteur dans lequel — écrit saint
Paul — sont « cachés tous les trésors de la sagesse et de la connaissance » (Col
2, 3), où, plus encore, « habite la plénitude de la divinité » (Col 2, 9), c'est
pourquoi l'Apôtre peut affirmer résolument ne rien vouloir connaître d'autre «
que Jésus Christ, ce Messie crucifié » (1 Co 2, 2). C'est vrai : la croix révèle
« la largeur, la longueur, la hauteur, la profondeur » — les dimensions
cosmiques, tel est le sens — d'un amour qui dépasse toute connaissance — l'amour
va au-delà de ce que l'on connaît — et nous comble de « la plénitude de Dieu » (Ep
3, 18-19). Dans le mystère du Crucifié « s'accomplit le retournement de Dieu
contre lui-même, dans lequel il se donne pour relever l'homme et le sauver — tel
est l'amour dans sa forme la plus radicale » (Deus caritas est, n. 12). La Croix
du Christ, écrit au Ve siècle le pape saint Léon le Grand, « est source de
toutes les bénédictions, et cause de toutes les grâces » (Disc. 8 sur la passion
du Seigneur, 6-8; PL 54, 340-342).
Le Samedi Saint, l'Eglise, s'unissant spirituellement à Marie, reste en prière
auprès du sépulcre, où le corps du Fils de Dieu gît inerte, comme dans une
attitude de repos après l'œuvre créatrice de la rédemption, accomplie avec sa
mort (cf. He 4, 1-13). La nuit venue commencera la Veillée pascale solennelle,
au cours de laquelle, dans chaque Eglise, le chant joyeux du Gloria et de l'Alleluia
pascal s'élèvera du cœur des nouveaux baptisés et de toute la communauté
chrétienne, joyeuse car le Christ est ressuscité et a vaincu la mort.
Chers frères et sœurs, pour une célébration fructueuse de Pâques, l'Eglise
demande aux fidèles de s'approcher au cours de ces journées du sacrement de la
Pénitence, qui est comme une espèce de mort et de résurrection pour chacun de
nous. Dans l'antique communauté chrétienne, le Jeudi Saint se déroulait le rite
de la Réconciliation des Pénitents présidé par l'évêque. Les conditions
historiques ont certainement changé, mais se préparer à Pâques avec une bonne
confession reste une pratique qu'il faut pleinement valoriser parce qu'elle nous
offre la possibilité de recommencer à nouveau notre vie et de connaître
véritablement un nouveau début dans la joie du Ressuscité et dans la communion
du pardon qu'il nous a donné. Conscients d'être des pécheurs, mais confiants
dans la miséricorde divine, laissons-nous réconcilier par le Christ pour goûter
plus intensément la joie qu'Il nous communique avec sa résurrection. Le pardon,
qui nous est donné par le Christ dans le sacrement de la Pénitence, est une
source de paix intérieure et extérieure et fait de nous des apôtres de paix dans
un monde où continuent malheureusement les divisions, les souffrances et les
drames de l'injustice, de la haine et de la violence, de l'incapacité de se
réconcilier pour recommencer de nouveau avec un pardon sincère. Nous savons
cependant que le mal n'a pas le dernier mot, car le vainqueur est le Christ
crucifié et ressuscité et son triomphe se manifeste avec la force de l'amour
miséricordieux. Sa résurrection nous donne cette certitude : malgré toute
l'obscurité que l'on trouve dans le monde, le mal n'a pas le dernier mot.
Soutenus par cette certitude, nous pourrons nous engager avec plus de courage et
d'enthousiasme afin que naisse un monde plus juste.
Je forme ce vœu de tout cœur pour vous tous, chers frères et sœurs, en vous
souhaitant de vous préparer avec foi et dévotion aux fêtes pascales désormais
proches. Que vous accompagne la Très Sainte Vierge Marie qui, après avoir suivi
le Fils divin à l'heure de la passion et de la croix, a partagé la joie de sa
résurrection.
Benoît XVI a adressé ensuite ce message en
plusieurs langues
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